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Mercredi cinéma : "Populaire" de Régis Roinsard avec Romain Duris, Déborah François, Bérénice Béjo

Publié le : 28-11-2012

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

POPULAIRE de Régis Roinsard avec Romain Duris et Deborah FrançoisZoom nouveauté : "Populaire" de Régis Roinsard

L'histoire
Printemps 1958. Rose Pamphyle, 21 ans, vit avec son père, veuf bourru qui tient le bazar d’un petit village normand. Elle doit épouser le fils du garagiste et est promise au destin d’une femme au foyer docile et appliquée.
Mais Rose ne veut pas de cette vie. Elle part pour Lisieux où Louis Echard, 36 ans, patron charismatique d’un cabinet d’assurance, cherche une secrétaire. L’entretien d’embauche est un fiasco.
Mais Rose a un don : elle tape à la machine à écrire à une vitesse vertigineuse. La jeune femme réveille malgré elle le sportif ambitieux qui sommeille en Louis. Si elle veut le poste, elle devra participer à des concours de vitesse dactylographique. Qu’importent les sacrifices qu’elle devra faire pour arriver au sommet, il s’improvise entraîneur et décrète qu’il fera d’elle la fille la plus rapide du pays, voire du monde !
Et l’amour du sport ne fait pas forcément bon ménage .avec l’amour tout court…
Un film de Régis Roinsard avec Romain Duris, Déborah François, Bérénice Béjo, Mélanie Bernier., Nicolas Bedos...Miou-Miou, Eddy Mitchell, Shaun Benson…

 

Propos de Romain Duris, acteur principal du film

Comment êtes-vous arrivé sur ce projet ?
Grâce à Régis bien sûr ! Car je sais qu’il a tout de suite dit à Alain Attal, le producteur du film, qu’il adorerait me confier le rôle de Louis Echard : ce patron d’un petit cabinet d’assurance en Normandie. Et tout s’est enchaîné très vite : ils ont contacté mon agent David Vatinet et m’ont envoyé le scénario avant qu’on se rencontre.

POPULAIRE de Régis Roinsard avec Romain Duris et Deborah FrançoisQu’est-ce qui vous a séduit dans ce scénario ?
Quand je l’ai reçu, j’étais totalement plongé dans "La nuit juste avant les forêts", la pièce que mettait en scène Patrice Chéreau. Depuis un an, j’avais refusé toutes les propositions qu’on m’avait faites car rien ne m’emballait. Et là, j’ai tout de suite accroché à l’originalité de ce qu’avait imaginé Régis : une jeune secrétaire qui va devenir championne du monde de vitesse dactylographique. J’aimais aussi l’idée de me retrouver à jouer un personnage appartenant à la génération de mon grand-père et l’aspect étrange et mystérieux qui se dégageait de celui-ci. Jusque là, Louis a toujours été numéro deux dans son existence. Dans sa vie personnelle comme professionnelle puisque son métier n’est pas, sur le papier, le plus chevaleresque de tous. Et voilà que, tout à coup, il se prend de passion pour cette secrétaire dont il veut faire une championne. Il devient coach comme dans "Rocky" ! Je trouve le parcours de ce personnage extrêmement touchant, jusque dans sa manière de s’effacer devant cette jeune femme pour la propulser au sommet. Il me paraissait évident que ce Louis Echard serait passionnant à interpréter. Et la rencontre avec Régis n’a fait que renforcer mon envie de l’incarner. En l’écoutant parler avec enthousiasme et précision de son scénario et en le voyant aussi à l’écoute donc prêt au dialogue, j’étais définitivement convaincu.

Comment avez-vous travaillé pour créer le personnage ?
Régis m’a tout d’abord montré des journaux avec des photos d’époque dont il s’était inspiré pour créer l’univers de son film. Mais il m’a aussi demandé de revoir des films de Douglas Sirk, Howard Hawks, Billy Wilder ou encore le "Rlle et Lui" de Leo McCarey. Tout cela m’a aidé à me familiariser avec le ton des voix et la manière de se tenir et de se mouvoir de l’époque. Mais Régis comme moi ne perdions pas de vue que ces références étaient américaines, POPULAIRE de Régis Roinsard avec Romain Duris et Deborah Françoisalors que "Populaire" s’inscrit pleinement dans une culture française. J’ai donc regardé en parallèle des films français de ces années 1958-1959, dans lesquelles s’inscrit l’intrigue de "Populaire" : "Les tricheurs" de Marcel Carné, "Les cousins" et "Le beau Serge" de Claude Chabrol… Ceux-ci m’ont permis de voir en détail les codes des jeunes de l’époque, tant dans les vêtements que dans les techniques de drague mais aussi les différences entre les codes parisiens et provinciaux. Tous ces éléments m’ont donné une base idéale pour créer Louis.

Comment définiriez-vous ce Louis ?

C’est un assureur modeste mais à qui les gens confient leur argent. L’inverse d’un arnaqueur, quelqu’un qui inspire une confiance immédiate quand on le voit. Un homme charmant mais pas roublard. Et c’est d’ailleurs sans doute la raison pour laquelle il a vu lui échapper, quelques années plus tôt, Marie (Bérénice Bejo), la femme qu’il aimait : il est totalement incapable de promettre plus qu’il peut tenir sur le moment. Mais Louis est aussi un homme complexé d’être l’éternel second, que ce soit dans le sport, aux yeux de son père ou dans le cœur de Marie. Ce n’est pas un héros mais un homme avec une frustration intérieure qui transfère toute son ambition sur Rose, dont il veut faire une championne.

À votre avis, pourquoi s’attache-t-il autant à Rose ?
Il est charmé par son culot et son ambition. Quand Rose veut quelque chose, elle finit toujours, d’une manière ou d’une autre, par l’obtenir. Il perçoit donc très vite son potentiel de championne. Elle allume quelque chose en lui mais il s’empêche de tomber amoureux d’elle. Et puis, en passant du temps avec elle, en la coachant, il réalise peu à peu qu’elle est en train de réaliser quelque chose qu’il aurait pu faire, lui. Et il se projette en elle. C’est en faisant du chemin avec Rose qu’il arrive à faire une croix sur Marie et s’autorise à aimer à nouveau. Mais pour cela, il doit aussi guérir de la souffrance d’être un éternel second. Rose est, en quelque sorte, un baume pour toutes ses douleurs passées même s’il lui faudra du temps pour l’admettre.

Devenir coach à l’écran vous a demandé une préparation particulière ?
Avec Régis, je suis allé à la rencontre de Régis Brouard, qui était alors l’entraîneur du club de foot de Quevilly. Il avait déjà créé l’exploit en amenant cette «petite» équipe de National jusqu’aux demi-finales de la Coupe de France. Et il a récidivé, depuis, en atteignant la finale. J’ai donc pu observer en détails comment il parlait à son équipe, les mots qu’il choisissait de mettre en avant dans le vestiaire, son action au jour le jour. En fait, tout est question d’autorité. Il faut savoir à quel moment on peut être très froid avec ceux qu’on coache pour doper leur motivation et jusqu’où on peut aller sans briser leur confiance en eux. Comment créer une émulation sans écraser personne. C’est une mécanique de précision fascinante à observer.

POPULAIRE de Régis Roinsard avec Romain Duris et Deborah FrançoisOn dit souvent que l’habit fait le rôle. Est-ce que ce fut votre cas quand vous vous êtes glissé dans les costumes du personnage ?
Oui car le travail de la chef costumière Charlotte David était là aussi d’une précision rare ! Charlotte n’est pas une néophyte : elle a notamment créé les costumes d’OSS 117. Je suis donc arrivé très en confiance et je n’ai pas été déçu. Tous les costumes ont été faits sur mesure avec une attention prêtée aux moindres détails. C’est un atout essentiel avant d’entamer un film. Car, très en amont du tournage, j’ai eu l’occasion de venir faire des essayages. J’ai donc ressenti très tôt la manière dont les différents costumes se dessinaient sur moi. Deux mois avant le premier clap, je baignais déjà physiquement dans le personnage.

Vous avez répété avant le tournage ?
On a fait une simple lecture avec tous les comédiens. Mais, auparavant, j’avais fait pas mal d’essais avec Déborah. Le casting pour trouver l’interprète de Rose a, en effet, été assez long. Mais à chaque nouveau tour d’audition, Déborah revenait ! Elle s’est magnifiquement prêtée au jeu. Et ces moments m’ont aussi énormément servi. Car là encore, ils m’ont permis de progresser dans la connaissance de mon personnage. Mais aussi de voir comment Régis dirige ses comédiens.

Diriez-vous donc que c’est un personnage que vous avez trouvé assez rapidement ?
J’ai eu assez vite en tête sa posture et sa façon de se comporter. Mais son intériorité a été plus longue à se dessiner. Car, tout au long du film, Louis ne doit apparaître ni franchement sympathique, ni totalement antipathique. Mais se dévoiler petit à petit sans forcer le trait. Et j’ai été guidé par un sentiment : la pudeur. Mais, là encore, tout est question d’équilibre car je craignais qu’aller vers trop de pudeur dans les sentiments empêche l’émotion du spectateur de se développer.

Comment s’est passée votre collaboration avec Déborah François ?
Je me suis régalé. Déborah est une actrice assez technique, dans le bon sens du terme. Faire évoluer les scènes ensemble se fait donc très aisément. Il n’y a pas le moindre blocage chez elle. C’était extrêmement agréable de sentir la complicité entre nous se créer tout naturellement.

POPULAIRE de Régis Roinsard avec Romain Duris, Deborah François et Bérénice Béjo.Et qu’est-ce qui vous a séduit chez Régis Roinsard réalisateur ?
Régis laisse beaucoup de liberté mais, dès qu’il sent que vous allez trop loin, il sait intervenir au moment adéquat pour vous recadrer sans vous briser les ailes. Je me souviens par exemple du tournage des scènes où mon personnage regarde les championnats de dactylographie et vit ces moments dans une totale surexcitation. Or, j’en faisais parfois trop et Régis savait à chaque fois venir me voir pour m’expliquer très clairement comment rester dans la ligne plus virile et plus concentrée du personnage. Et me rappeler de ne pas oublier à quel point ces moments sont graves et essentiels pour lui. Régis sait regarder ses comédiens. Mais j’ai aussi très vite compris à quel point ce film lui tenait à cœur. Il est provincial comme les personnages de "Populaire". Et le thème de la reconnaissance qui est au centre de ce long métrage lui est très cher. Sans compter le fait que son grand-père ait été un membre actif de la Résistance comme mon personnage. Il s’identifiait d’ailleurs beaucoup à Louis. Et je peux vous assurer que, comme acteur, c’est très beau de voir un réalisateur avec la larme à l’œil quand on joue certaines scènes. Ça vous porte. Régis a du cœur et de l’âme. Et il n’hésite pas à mettre de l’intime dans ce qu’il raconte. Il a aussi et enfin ce talent essentiel de savoir parfaitement s’entourer. À commencer par Alain Attal, un grand producteur enthousiaste qui sait que, pour qu’un tel film existe et prenne sa pleine mesure, il faut mettre pas mal d’argent dans certains postes. Mais aussi tous les chefs de poste : les costumes, Guillaume Schiffman à la lumière, le son… Et j’ai vu que tous sans exception ont été touchés par la manière dont Régis aimait son film, respectait les gens et avait envie de mener sa barque à bon port avec eux.
(Extrait dossier de presse)

 

Autres films toujours à l'affiche :

"Thérèse Desqueyrous" de Claude Miller
"Après mai" d'Olivier Assayas
"Augustine" d'Alice Winocour
"Une famille respectable" de Massoud Bakhshi
"Stars 80" de Thomas Langmann
"Au galop" de Louis-Do de Lencquesaing
"Dans la maison" de François Ozon
"Reality" de Matteo Garrone

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

POPULAIRE de Régis Roinsard avec Romain Duris et Deborah FrançoisZoom nouveauté : "Populaire" de Régis Roinsard

L'histoire
Printemps 1958. Rose Pamphyle, 21 ans, vit avec son père, veuf bourru qui tient le bazar d’un petit village normand. Elle doit épouser le fils du garagiste et est promise au destin d’une femme au foyer docile et appliquée.
Mais Rose ne veut pas de cette vie. Elle part pour Lisieux où Louis Echard, 36 ans, patron charismatique d’un cabinet d’assurance, cherche une secrétaire. L’entretien d’embauche est un fiasco.
Mais Rose a un don : elle tape à la machine à écrire à une vitesse vertigineuse. La jeune femme réveille malgré elle le sportif ambitieux qui sommeille en Louis. Si elle veut le poste, elle devra participer à des concours de vitesse dactylographique. Qu’importent les sacrifices qu’elle devra faire pour arriver au sommet, il s’improvise entraîneur et décrète qu’il fera d’elle la fille la plus rapide du pays, voire du monde !
Et l’amour du sport ne fait pas forcément bon ménage .avec l’amour tout court…
Un film de Régis Roinsard avec Romain Duris, Déborah François, Bérénice Béjo, Mélanie Bernier., Nicolas Bedos...Miou-Miou, Eddy Mitchell, Shaun Benson…

 

Propos de Romain Duris, acteur principal du film

Comment êtes-vous arrivé sur ce projet ?
Grâce à Régis bien sûr ! Car je sais qu’il a tout de suite dit à Alain Attal, le producteur du film, qu’il adorerait me confier le rôle de Louis Echard : ce patron d’un petit cabinet d’assurance en Normandie. Et tout s’est enchaîné très vite : ils ont contacté mon agent David Vatinet et m’ont envoyé le scénario avant qu’on se rencontre.

POPULAIRE de Régis Roinsard avec Romain Duris et Deborah FrançoisQu’est-ce qui vous a séduit dans ce scénario ?
Quand je l’ai reçu, j’étais totalement plongé dans "La nuit juste avant les forêts", la pièce que mettait en scène Patrice Chéreau. Depuis un an, j’avais refusé toutes les propositions qu’on m’avait faites car rien ne m’emballait. Et là, j’ai tout de suite accroché à l’originalité de ce qu’avait imaginé Régis : une jeune secrétaire qui va devenir championne du monde de vitesse dactylographique. J’aimais aussi l’idée de me retrouver à jouer un personnage appartenant à la génération de mon grand-père et l’aspect étrange et mystérieux qui se dégageait de celui-ci. Jusque là, Louis a toujours été numéro deux dans son existence. Dans sa vie personnelle comme professionnelle puisque son métier n’est pas, sur le papier, le plus chevaleresque de tous. Et voilà que, tout à coup, il se prend de passion pour cette secrétaire dont il veut faire une championne. Il devient coach comme dans "Rocky" ! Je trouve le parcours de ce personnage extrêmement touchant, jusque dans sa manière de s’effacer devant cette jeune femme pour la propulser au sommet. Il me paraissait évident que ce Louis Echard serait passionnant à interpréter. Et la rencontre avec Régis n’a fait que renforcer mon envie de l’incarner. En l’écoutant parler avec enthousiasme et précision de son scénario et en le voyant aussi à l’écoute donc prêt au dialogue, j’étais définitivement convaincu.

Comment avez-vous travaillé pour créer le personnage ?
Régis m’a tout d’abord montré des journaux avec des photos d’époque dont il s’était inspiré pour créer l’univers de son film. Mais il m’a aussi demandé de revoir des films de Douglas Sirk, Howard Hawks, Billy Wilder ou encore le "Rlle et Lui" de Leo McCarey. Tout cela m’a aidé à me familiariser avec le ton des voix et la manière de se tenir et de se mouvoir de l’époque. Mais Régis comme moi ne perdions pas de vue que ces références étaient américaines, POPULAIRE de Régis Roinsard avec Romain Duris et Deborah Françoisalors que "Populaire" s’inscrit pleinement dans une culture française. J’ai donc regardé en parallèle des films français de ces années 1958-1959, dans lesquelles s’inscrit l’intrigue de "Populaire" : "Les tricheurs" de Marcel Carné, "Les cousins" et "Le beau Serge" de Claude Chabrol… Ceux-ci m’ont permis de voir en détail les codes des jeunes de l’époque, tant dans les vêtements que dans les techniques de drague mais aussi les différences entre les codes parisiens et provinciaux. Tous ces éléments m’ont donné une base idéale pour créer Louis.

Comment définiriez-vous ce Louis ?

C’est un assureur modeste mais à qui les gens confient leur argent. L’inverse d’un arnaqueur, quelqu’un qui inspire une confiance immédiate quand on le voit. Un homme charmant mais pas roublard. Et c’est d’ailleurs sans doute la raison pour laquelle il a vu lui échapper, quelques années plus tôt, Marie (Bérénice Bejo), la femme qu’il aimait : il est totalement incapable de promettre plus qu’il peut tenir sur le moment. Mais Louis est aussi un homme complexé d’être l’éternel second, que ce soit dans le sport, aux yeux de son père ou dans le cœur de Marie. Ce n’est pas un héros mais un homme avec une frustration intérieure qui transfère toute son ambition sur Rose, dont il veut faire une championne.

À votre avis, pourquoi s’attache-t-il autant à Rose ?
Il est charmé par son culot et son ambition. Quand Rose veut quelque chose, elle finit toujours, d’une manière ou d’une autre, par l’obtenir. Il perçoit donc très vite son potentiel de championne. Elle allume quelque chose en lui mais il s’empêche de tomber amoureux d’elle. Et puis, en passant du temps avec elle, en la coachant, il réalise peu à peu qu’elle est en train de réaliser quelque chose qu’il aurait pu faire, lui. Et il se projette en elle. C’est en faisant du chemin avec Rose qu’il arrive à faire une croix sur Marie et s’autorise à aimer à nouveau. Mais pour cela, il doit aussi guérir de la souffrance d’être un éternel second. Rose est, en quelque sorte, un baume pour toutes ses douleurs passées même s’il lui faudra du temps pour l’admettre.

Devenir coach à l’écran vous a demandé une préparation particulière ?
Avec Régis, je suis allé à la rencontre de Régis Brouard, qui était alors l’entraîneur du club de foot de Quevilly. Il avait déjà créé l’exploit en amenant cette «petite» équipe de National jusqu’aux demi-finales de la Coupe de France. Et il a récidivé, depuis, en atteignant la finale. J’ai donc pu observer en détails comment il parlait à son équipe, les mots qu’il choisissait de mettre en avant dans le vestiaire, son action au jour le jour. En fait, tout est question d’autorité. Il faut savoir à quel moment on peut être très froid avec ceux qu’on coache pour doper leur motivation et jusqu’où on peut aller sans briser leur confiance en eux. Comment créer une émulation sans écraser personne. C’est une mécanique de précision fascinante à observer.

POPULAIRE de Régis Roinsard avec Romain Duris et Deborah FrançoisOn dit souvent que l’habit fait le rôle. Est-ce que ce fut votre cas quand vous vous êtes glissé dans les costumes du personnage ?
Oui car le travail de la chef costumière Charlotte David était là aussi d’une précision rare ! Charlotte n’est pas une néophyte : elle a notamment créé les costumes d’OSS 117. Je suis donc arrivé très en confiance et je n’ai pas été déçu. Tous les costumes ont été faits sur mesure avec une attention prêtée aux moindres détails. C’est un atout essentiel avant d’entamer un film. Car, très en amont du tournage, j’ai eu l’occasion de venir faire des essayages. J’ai donc ressenti très tôt la manière dont les différents costumes se dessinaient sur moi. Deux mois avant le premier clap, je baignais déjà physiquement dans le personnage.

Vous avez répété avant le tournage ?
On a fait une simple lecture avec tous les comédiens. Mais, auparavant, j’avais fait pas mal d’essais avec Déborah. Le casting pour trouver l’interprète de Rose a, en effet, été assez long. Mais à chaque nouveau tour d’audition, Déborah revenait ! Elle s’est magnifiquement prêtée au jeu. Et ces moments m’ont aussi énormément servi. Car là encore, ils m’ont permis de progresser dans la connaissance de mon personnage. Mais aussi de voir comment Régis dirige ses comédiens.

Diriez-vous donc que c’est un personnage que vous avez trouvé assez rapidement ?
J’ai eu assez vite en tête sa posture et sa façon de se comporter. Mais son intériorité a été plus longue à se dessiner. Car, tout au long du film, Louis ne doit apparaître ni franchement sympathique, ni totalement antipathique. Mais se dévoiler petit à petit sans forcer le trait. Et j’ai été guidé par un sentiment : la pudeur. Mais, là encore, tout est question d’équilibre car je craignais qu’aller vers trop de pudeur dans les sentiments empêche l’émotion du spectateur de se développer.

Comment s’est passée votre collaboration avec Déborah François ?
Je me suis régalé. Déborah est une actrice assez technique, dans le bon sens du terme. Faire évoluer les scènes ensemble se fait donc très aisément. Il n’y a pas le moindre blocage chez elle. C’était extrêmement agréable de sentir la complicité entre nous se créer tout naturellement.

POPULAIRE de Régis Roinsard avec Romain Duris, Deborah François et Bérénice Béjo.Et qu’est-ce qui vous a séduit chez Régis Roinsard réalisateur ?
Régis laisse beaucoup de liberté mais, dès qu’il sent que vous allez trop loin, il sait intervenir au moment adéquat pour vous recadrer sans vous briser les ailes. Je me souviens par exemple du tournage des scènes où mon personnage regarde les championnats de dactylographie et vit ces moments dans une totale surexcitation. Or, j’en faisais parfois trop et Régis savait à chaque fois venir me voir pour m’expliquer très clairement comment rester dans la ligne plus virile et plus concentrée du personnage. Et me rappeler de ne pas oublier à quel point ces moments sont graves et essentiels pour lui. Régis sait regarder ses comédiens. Mais j’ai aussi très vite compris à quel point ce film lui tenait à cœur. Il est provincial comme les personnages de "Populaire". Et le thème de la reconnaissance qui est au centre de ce long métrage lui est très cher. Sans compter le fait que son grand-père ait été un membre actif de la Résistance comme mon personnage. Il s’identifiait d’ailleurs beaucoup à Louis. Et je peux vous assurer que, comme acteur, c’est très beau de voir un réalisateur avec la larme à l’œil quand on joue certaines scènes. Ça vous porte. Régis a du cœur et de l’âme. Et il n’hésite pas à mettre de l’intime dans ce qu’il raconte. Il a aussi et enfin ce talent essentiel de savoir parfaitement s’entourer. À commencer par Alain Attal, un grand producteur enthousiaste qui sait que, pour qu’un tel film existe et prenne sa pleine mesure, il faut mettre pas mal d’argent dans certains postes. Mais aussi tous les chefs de poste : les costumes, Guillaume Schiffman à la lumière, le son… Et j’ai vu que tous sans exception ont été touchés par la manière dont Régis aimait son film, respectait les gens et avait envie de mener sa barque à bon port avec eux.
(Extrait dossier de presse)

 

Autres films toujours à l'affiche :

"Thérèse Desqueyrous" de Claude Miller
"Après mai" d'Olivier Assayas
"Augustine" d'Alice Winocour
"Une famille respectable" de Massoud Bakhshi
"Stars 80" de Thomas Langmann
"Au galop" de Louis-Do de Lencquesaing
"Dans la maison" de François Ozon
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