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Mercredi cinéma : "Au galop" de Louis-Do de Lencquesaing

Publié le : 17-10-2012

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

AU GALOP de Louis do LencquesaingZoom nouveauté : "Au galop" de Louis-Do de Lencquesaing

L'histoire
Ada avait construit sa vie, elle en était contente, en tout cas elle croyait l’être. Elle avait l’air heureuse en couple, avait eu un enfant, prévoyait même de se marier, et pof... elle était tombée sur Paul... Un écrivain en plus, ce Paul, et qui vit seul avec sa fille, a une mère des plus envahissantes, et qui a la mauvaise idée de perdre son père alors même que cette histoire commence à peine... La vie s’accélère. Il était temps.
Un film de et avec Louis-Do de Lencquesaing et avec Marthe Keller, Valentina Cervi, Alice de Lencquesaing Bernard Verley, Xavier Beauvois…

 

Bonus : propos du réalisateur Louis-Do de Lencquesaing, recueillis par Claire Vassé

Un homme entouré de trois femmes dont les histoires se font écho… Comment s’est élaboré le scénario d’"Au Galop" ?
Le scénario n’était pas consciemment construit sur Paul au départ. C’était plutôt le parcours de ces trois femmes. Lui était en retrait, c’est le narrateur.
Le titre de travail du scénario était Ricochets. Chacune de ces femmes a la même histoire d’amour, d’une certaine manière. C’était plutôt l’amour aux trois âges de la femme qui guidait l’écriture. Il y avait l’idée qu’on pouvait finir la scène de l’une chez les autres, ça se répondait, pas directement mais avec la sensation que le sentiment court d’une scène sur l’autre.
Il court tellement d’ailleurs que le film a fini par s’appeler "Au Galop !"
Pendant six mois, j’ai écrit une vague continuité, en laissant monter des idées de scènes, dans un état d’écoute flottante. En faisant autre chose en même temps d’ailleurs. Et puis j’ai écrit une première version très vite. , en un mois. La continuité a volé en éclat, les personnages ont pris le pouvoir, si l’on peut dire. J’aime les auteurs qui écrivent sans plan, sans savoir où ils vont. Ça se sent AU GALOP de Louis do Lencquesaingà la lecture, on est sur la brèche, on avance avec eux, on ne sait pas plus qu’eux ce qui va arriver.

"Au Galop", c’est une référence à la comptine ?
Oui, avec l’idée de la chute. C’est de tomber qui pousse l’enfant à dire encore. Ce jeu, j’y jouais avec mon père, quand j’étais petit. C’est un peu un autoportrait ce film. C’est un sujet en soi l’autoportrait, peu traité au cinéma en comparaison de la peinture...

Paul, votre personnage, est écrivain…
Dans "Même pas en rêve", mon troisième court métrage, je me mettais déjà dans la position d’un écrivain, qui écrit sur et pour sa fille, jouée déjà par ma propre fille Alice. Et mon premier court métrage, "Mécréant", est une conversation téléphonique entre une mère et son fils alors que la grand-mère vient de mourir. "Au Galop" mélange ces deux courts faits à dix ans d’intervalle.
Quand on écrit un scénario, on se demande : le narrateur, il fera quoi comme métier Et comme on est en train d’écrire, on se dit qu’il sera écrivain... Même si un scénario ce n’est pas de la littérature, l’écriture vous obsède jour et nuit. C’est très violent et fatigant d’écrire, en tout cas pour moi. On AU GALOP de Louis do Lencquesaingdonne beaucoup de soi, y compris physiquement. La femme de Céline racontait que quand elle entendait son mari hurler vers six heures du soir, cela voulait dire qu’il avait fini sa journée. Il criait plus de cinq minutes d’affilées, pour évacuer!

Vous avez tout de suite pensé à vous pour jouer Paul ?

Oui. Il n’y a pas grand chose à jouer dans ce rôle, il n’y a qu’à être. Paul est un personnage qui observe. Il est en retrait, traversé par les autres. Il prend les choses comme elles arrivent. On a envie de le secouer parfois d’ailleurs. S’il a mal, il ne le dit pas. Il a une grande pudeur. Je n’avais sans doute pas trop envie d’expliquer tout ça à un acteur. Ça me rappelle ce que me disait Denis Podalydès, il y a presque vingt ans, quand je mettais en scène "Anatole" de Schnitzler, où il jouait le rôle titre, avec que des femmes autour de lui : « Mais à moi tu ne me dis rien. – Le personnage principal se dessine par les autres, quand on aura les autres, tu apparaîtras. Par ricochets, enfin espérons... » lui répondais-je.

On a justement cette sensation en voyant votre film…
On n’existe pas sans les autres. Pour faire un autoportrait, il faut qu’il y ait des miroirs. Si vous mettez en scène le centre, c’est foutu. Mais si vous tournez autour du sujet, peut-être va-t-il se AU GALOP de Louis do Lencquesaingrévéler. Certains dramaturges anglais (Harold Pinter, ou Martin Crimp) écrivent comme ça, ils tournent autour du sujet, le cachent pour mieux le laisser se dévoiler. Encore une fois, on n’est révélé que par les autres. Novarina, avec qui j’ai débuté au théâtre, dit qu’un acteur doit énormément aimer disparaitre.

Un adjectif vient aux lèvres quand on voit "Au Galop" : singulier. Votre film ne bouscule pas les codes mais impose sa tonalité.
Heureusement, c’est la moindre des choses ! On peut aussi parler des thèmes du film mais pour moi, le seul thème important est : « Plus on parle intimement de soi, plus on touche à l’universel. » Parler du plus intime pour parler de tout le monde, en espérant que cela parle à tous. La singularité du film vient peut-être aussi de ma manière d’être, de mon humour, un peu piquant, qui est mal perçu parfois d’ailleurs !
Mais plus que singulier, j’essaye que ce soit palpitant. Quand j’écrivais le scénario, je regardais des séries la nuit pour me détendre. Ça fait palpiter, les séries, battre le cœur, au sens propre, ça ne détend pas du tout d’ailleurs, mais ça m’aidait à penser à autre chose et à faire courir très vite mon récit. "Au Galop" n’est pas construit comme une série sinon que lui aussi raconte plusieurs histoires en même temps, pour n’en faire qu’une.

AU GALOP de Louis do LencquesaingComment avez-vous pensé ces trois âges de la femme ?
J’avais des idées de situations : la femme entre deux hommes ; la jeune fille qui vit les amours chaotiques de ses vingt ans ; la veuve amoureuse éternelle.

Souvent, un détail suffit à caractériser vos personnages. Par exemple Paul qui ne supporte pas de se laisser conduire.

C’est bien de typer un peu les personnages, ça permet de s’amuser. Il ne dit pas « conduire » d’ailleurs, il dit « chauffer », ça permet de jouer avec les sens… Même si le sujet du film est triste et que je suis toujours rattrapé par la mélancolie, "Au Galop" reste un film joyeux. Sur un homme qui réapprend à aimer.
(extrait dossier de presse – propos recueillis par Claire Vassé)

 

Autres films toujours à l'affiche :

"Dans la maison" de François Ozon
"Reality" de Matteo Garrone
"Tous cobayes ?" de Jean-Paul Jaud
"Les saveurs du palais" de Christian Vincent
"Camille redouble" de Noémie Lvovsky
"Cherchez Hortense" de Pascal Bonitzer

 

 

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

AU GALOP de Louis do LencquesaingZoom nouveauté : "Au galop" de Louis-Do de Lencquesaing

L'histoire
Ada avait construit sa vie, elle en était contente, en tout cas elle croyait l’être. Elle avait l’air heureuse en couple, avait eu un enfant, prévoyait même de se marier, et pof... elle était tombée sur Paul... Un écrivain en plus, ce Paul, et qui vit seul avec sa fille, a une mère des plus envahissantes, et qui a la mauvaise idée de perdre son père alors même que cette histoire commence à peine... La vie s’accélère. Il était temps.
Un film de et avec Louis-Do de Lencquesaing et avec Marthe Keller, Valentina Cervi, Alice de Lencquesaing Bernard Verley, Xavier Beauvois…

 

Bonus : propos du réalisateur Louis-Do de Lencquesaing, recueillis par Claire Vassé

Un homme entouré de trois femmes dont les histoires se font écho… Comment s’est élaboré le scénario d’"Au Galop" ?
Le scénario n’était pas consciemment construit sur Paul au départ. C’était plutôt le parcours de ces trois femmes. Lui était en retrait, c’est le narrateur.
Le titre de travail du scénario était Ricochets. Chacune de ces femmes a la même histoire d’amour, d’une certaine manière. C’était plutôt l’amour aux trois âges de la femme qui guidait l’écriture. Il y avait l’idée qu’on pouvait finir la scène de l’une chez les autres, ça se répondait, pas directement mais avec la sensation que le sentiment court d’une scène sur l’autre.
Il court tellement d’ailleurs que le film a fini par s’appeler "Au Galop !"
Pendant six mois, j’ai écrit une vague continuité, en laissant monter des idées de scènes, dans un état d’écoute flottante. En faisant autre chose en même temps d’ailleurs. Et puis j’ai écrit une première version très vite. , en un mois. La continuité a volé en éclat, les personnages ont pris le pouvoir, si l’on peut dire. J’aime les auteurs qui écrivent sans plan, sans savoir où ils vont. Ça se sent AU GALOP de Louis do Lencquesaingà la lecture, on est sur la brèche, on avance avec eux, on ne sait pas plus qu’eux ce qui va arriver.

"Au Galop", c’est une référence à la comptine ?
Oui, avec l’idée de la chute. C’est de tomber qui pousse l’enfant à dire encore. Ce jeu, j’y jouais avec mon père, quand j’étais petit. C’est un peu un autoportrait ce film. C’est un sujet en soi l’autoportrait, peu traité au cinéma en comparaison de la peinture...

Paul, votre personnage, est écrivain…
Dans "Même pas en rêve", mon troisième court métrage, je me mettais déjà dans la position d’un écrivain, qui écrit sur et pour sa fille, jouée déjà par ma propre fille Alice. Et mon premier court métrage, "Mécréant", est une conversation téléphonique entre une mère et son fils alors que la grand-mère vient de mourir. "Au Galop" mélange ces deux courts faits à dix ans d’intervalle.
Quand on écrit un scénario, on se demande : le narrateur, il fera quoi comme métier Et comme on est en train d’écrire, on se dit qu’il sera écrivain... Même si un scénario ce n’est pas de la littérature, l’écriture vous obsède jour et nuit. C’est très violent et fatigant d’écrire, en tout cas pour moi. On AU GALOP de Louis do Lencquesaingdonne beaucoup de soi, y compris physiquement. La femme de Céline racontait que quand elle entendait son mari hurler vers six heures du soir, cela voulait dire qu’il avait fini sa journée. Il criait plus de cinq minutes d’affilées, pour évacuer!

Vous avez tout de suite pensé à vous pour jouer Paul ?

Oui. Il n’y a pas grand chose à jouer dans ce rôle, il n’y a qu’à être. Paul est un personnage qui observe. Il est en retrait, traversé par les autres. Il prend les choses comme elles arrivent. On a envie de le secouer parfois d’ailleurs. S’il a mal, il ne le dit pas. Il a une grande pudeur. Je n’avais sans doute pas trop envie d’expliquer tout ça à un acteur. Ça me rappelle ce que me disait Denis Podalydès, il y a presque vingt ans, quand je mettais en scène "Anatole" de Schnitzler, où il jouait le rôle titre, avec que des femmes autour de lui : « Mais à moi tu ne me dis rien. – Le personnage principal se dessine par les autres, quand on aura les autres, tu apparaîtras. Par ricochets, enfin espérons... » lui répondais-je.

On a justement cette sensation en voyant votre film…
On n’existe pas sans les autres. Pour faire un autoportrait, il faut qu’il y ait des miroirs. Si vous mettez en scène le centre, c’est foutu. Mais si vous tournez autour du sujet, peut-être va-t-il se AU GALOP de Louis do Lencquesaingrévéler. Certains dramaturges anglais (Harold Pinter, ou Martin Crimp) écrivent comme ça, ils tournent autour du sujet, le cachent pour mieux le laisser se dévoiler. Encore une fois, on n’est révélé que par les autres. Novarina, avec qui j’ai débuté au théâtre, dit qu’un acteur doit énormément aimer disparaitre.

Un adjectif vient aux lèvres quand on voit "Au Galop" : singulier. Votre film ne bouscule pas les codes mais impose sa tonalité.
Heureusement, c’est la moindre des choses ! On peut aussi parler des thèmes du film mais pour moi, le seul thème important est : « Plus on parle intimement de soi, plus on touche à l’universel. » Parler du plus intime pour parler de tout le monde, en espérant que cela parle à tous. La singularité du film vient peut-être aussi de ma manière d’être, de mon humour, un peu piquant, qui est mal perçu parfois d’ailleurs !
Mais plus que singulier, j’essaye que ce soit palpitant. Quand j’écrivais le scénario, je regardais des séries la nuit pour me détendre. Ça fait palpiter, les séries, battre le cœur, au sens propre, ça ne détend pas du tout d’ailleurs, mais ça m’aidait à penser à autre chose et à faire courir très vite mon récit. "Au Galop" n’est pas construit comme une série sinon que lui aussi raconte plusieurs histoires en même temps, pour n’en faire qu’une.

AU GALOP de Louis do LencquesaingComment avez-vous pensé ces trois âges de la femme ?
J’avais des idées de situations : la femme entre deux hommes ; la jeune fille qui vit les amours chaotiques de ses vingt ans ; la veuve amoureuse éternelle.

Souvent, un détail suffit à caractériser vos personnages. Par exemple Paul qui ne supporte pas de se laisser conduire.

C’est bien de typer un peu les personnages, ça permet de s’amuser. Il ne dit pas « conduire » d’ailleurs, il dit « chauffer », ça permet de jouer avec les sens… Même si le sujet du film est triste et que je suis toujours rattrapé par la mélancolie, "Au Galop" reste un film joyeux. Sur un homme qui réapprend à aimer.
(extrait dossier de presse – propos recueillis par Claire Vassé)

 

Autres films toujours à l'affiche :

"Dans la maison" de François Ozon
"Reality" de Matteo Garrone
"Tous cobayes ?" de Jean-Paul Jaud
"Les saveurs du palais" de Christian Vincent
"Camille redouble" de Noémie Lvovsky
"Cherchez Hortense" de Pascal Bonitzer

 

 

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