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Mercredi cinéma : "Noir océan" de Marion Hänsel

Publié le : 22-06-2011

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

Noir océan de marion HänselZoom nouveauté : "Noir océan" de Marion Hänsel

L'histoire
Trois jeunes garçons à bord d’un navire de la Marine française en 1972, participent aux essais nucléaires à Mururoa, dans le Pacifique, inconscients des dangers qu’ils encourent et des effets dramatiques pour notre planète.
Un film de Marion Hänsel avec Adrien Jolivet Nicolas Robin Romain David.

Bonus : propos de Marion Hänsel, réalisatrice du film

“Noir océan” est votre dixième film …
Je venais de lire un roman d’Hubert Mingarelli "La dernière neige". J’ai trouvé que cet auteur avait une écriture limpide, fragile et très émouvante. Il racontait l’histoire d’un père et d’un fils. Le thème de la filiation m’intéresse et se retrouve dans certains de mes films. Je l’ai appelé et il m’a parlé de trois nouvelles dont l’action se passait dans le Pacifique. Il venait juste de les terminer, elles venaient d’être éditées. J’ai tout de suite été séduite : il y avait la mer, la période grave des essais nucléaires français et toute la réflexion qui en découle. Je l’ai rencontré chez lui, près de Grenoble et je lui ai expliqué comment je voulais adapter deux de ses textes en les reliant dans un même scénario. Le lendemain, juste avant le départ de mon train, il m’a dit d’accord.
Ici, malgré l’addition de deux textes, j’ai dû encore puiser dans les souvenirs d’Hubert Mingarelli. Il s’est plongé dans la mémoire de ses dix-huit ans et de sa vie d’engagé volontaire sur le bateau militaire “La Rance”. Il a retrouvé des anecdotes, des détails, des émotions qu’il n’avait pas mis dans ses nouvelles. C’était très émouvant de voir comment un souvenir en entraînait un autre, et l’étonnement qu’il manifestait devant ce déroulement d’évènements qu’il croyait disparus ou qu’il avait occultés.

Votre film précédent “Si le vent soulève les sables” avait pour thème la sécheresse et la migration climatique. Ici vous abordez le problème des essais nucléaires.
Le cinéma donne accès à un public qu’il soit grand ou petit et permet de dire ce que l’on pense et ce que l’on croit. Quand on exerce un métier comme cela que ce soit écrivain, journaliste, un métier public, il est important de parler de ce qui touche la société, de faire réfléchir, peut être changer les mentalités. Je crois que cette responsabilité fait partie de la tâche qui incombe aux artistes. Le cinéma coûte très cher et cet argent doit être solidaire des préoccupations du monde et des spectateurs.

Noir océan de Marion HänselQuelle a été la réaction des services militaires français ?
“Noir océan” se passe dans le cadre des essais nucléaires français à Mururoa. J’ai communiqué mon scénario au service compétent du ministère de la Défense et de la Marine à Paris. Je n’ai jamais eu de confrontation directe et claire avec les militaires de ce département et, pendant un an, ils m’ont laissé entendre qu’ils pourraient collaborer avec moi, que j’aurais un bateau de la Marine Nationale mis à ma disposition. J’ai même pu aller voir le “Jacques Cartier” qui était ancré en Nouvelle Calédonie. J’ai rencontré le capitaine, fait des repérages et des photos et reçu une estimation du coût très précise.
Des mois plus tard, j’ai reçu une lettre d’un amiral me disant que c’était impossible parce que mon traitement n’était pas fidèle à l’atmosphère qui régnait sur les bateaux et ne reflétait pas l’enthousiasme des équipages. Il ne faut pas oublier, précisait-il, qu’à ce moment-là de la guerre froide, armer la France nucléairement était très important. Bref, c’était non. Les archives par contre me sont restées ouvertes.

Votre documentation est rigoureuse.
Dans un premier temps, mon scénario a été lu par ces messieurs de la Marine, des erreurs ont été relevées… Cette collaboration technique et gratuite m’a été très utile ! J’ai pu mieux appréhender le bon fonctionnement de l’armée et le phrasé du commandement. Ensuite j’ai pris un conseiller, un ancien de la marine qui avait assisté à des essais nucléaires. Maintenant à la retraite, il m’a raconté la détresse qui régnait à bord où ces jeunes hommes pendant des mois étaient coupés de tout. Il est venu sur le tournage et a donné de nombreux conseils aux comédiens qui n’avaient aucune expérience de l’armée, le service militaire n’étant plus obligatoire.
L’armée ne met pas à disposition des uniformes. Le chef costumier Yan Tax a eu un moment de panique quand il a vu qu’il ne trouvait rien et qu’il fallait tout faire confectionner, rechercher les tissus traditionnels, se documenter avec précision. Les vareuses d’un bleu très particulier, les modèles des shorts, tout a été copié scrupuleusement à l’identique.

Où avez-vous tourné le film ?
La Méditerranée remplace le Pacifique. On a tourné au large, entre la Corse et la Sardaigne. Pour les séquences tournées à quai, on a eu l’autorisation, en toute dernière minute, de s’amarrer dans une ex-base nucléaire de l’Otan désaffectée en Sardaigne dans l’archipel de La Maddalena. C’est une vraie base militaire et comme elle a été abandonnée récemment elle n’était pas dégradée. La scène de la permission sur un atoll a été tournée en Guadeloupe et celle de la guinguette, en Corse avec une figuration de vraies polynésiennes, épouses ou compagnes de mercenaires français qui après un séjour là-bas dans le Pacifique les avaient amenées dans leur nouvelle vie.
(extrait presse)

Autres films toujours à l'affiche :

"Pourquoi tu pleures ?" de Katia Lewkowicz
"Une séparation", un film d'Asghar Farhadi
"Un baiser papillon" de Karine Silla Pérez
"Le complexe du castor" de et avec Jodie Foster
"Le gamin au vélo" de Jean-Pierre et Luc Dardenne
"L’œil invisible" de Diego Lerman
"La ballade de l'impossible" de Tran Anh Hung

Je souhaite que, vous aussi, vous partagiez vos émotions et vos coups de cœur ciné. Envoyez vos critiques de films par mail (contact@journaldefrancois.fr ). Elles seront publiées dans le Journal !
Mercredi cinéma, c’est votre rendez-vous !

Vous appréciez le Journal de François ? Soutenez-le ! Merci.

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Noir océan de marion HänselZoom nouveauté : "Noir océan" de Marion Hänsel

L'histoire
Trois jeunes garçons à bord d’un navire de la Marine française en 1972, participent aux essais nucléaires à Mururoa, dans le Pacifique, inconscients des dangers qu’ils encourent et des effets dramatiques pour notre planète.
Un film de Marion Hänsel avec Adrien Jolivet Nicolas Robin Romain David.

Bonus : propos de Marion Hänsel, réalisatrice du film

“Noir océan” est votre dixième film …
Je venais de lire un roman d’Hubert Mingarelli "La dernière neige". J’ai trouvé que cet auteur avait une écriture limpide, fragile et très émouvante. Il racontait l’histoire d’un père et d’un fils. Le thème de la filiation m’intéresse et se retrouve dans certains de mes films. Je l’ai appelé et il m’a parlé de trois nouvelles dont l’action se passait dans le Pacifique. Il venait juste de les terminer, elles venaient d’être éditées. J’ai tout de suite été séduite : il y avait la mer, la période grave des essais nucléaires français et toute la réflexion qui en découle. Je l’ai rencontré chez lui, près de Grenoble et je lui ai expliqué comment je voulais adapter deux de ses textes en les reliant dans un même scénario. Le lendemain, juste avant le départ de mon train, il m’a dit d’accord.
Ici, malgré l’addition de deux textes, j’ai dû encore puiser dans les souvenirs d’Hubert Mingarelli. Il s’est plongé dans la mémoire de ses dix-huit ans et de sa vie d’engagé volontaire sur le bateau militaire “La Rance”. Il a retrouvé des anecdotes, des détails, des émotions qu’il n’avait pas mis dans ses nouvelles. C’était très émouvant de voir comment un souvenir en entraînait un autre, et l’étonnement qu’il manifestait devant ce déroulement d’évènements qu’il croyait disparus ou qu’il avait occultés.

Votre film précédent “Si le vent soulève les sables” avait pour thème la sécheresse et la migration climatique. Ici vous abordez le problème des essais nucléaires.
Le cinéma donne accès à un public qu’il soit grand ou petit et permet de dire ce que l’on pense et ce que l’on croit. Quand on exerce un métier comme cela que ce soit écrivain, journaliste, un métier public, il est important de parler de ce qui touche la société, de faire réfléchir, peut être changer les mentalités. Je crois que cette responsabilité fait partie de la tâche qui incombe aux artistes. Le cinéma coûte très cher et cet argent doit être solidaire des préoccupations du monde et des spectateurs.

Noir océan de Marion HänselQuelle a été la réaction des services militaires français ?
“Noir océan” se passe dans le cadre des essais nucléaires français à Mururoa. J’ai communiqué mon scénario au service compétent du ministère de la Défense et de la Marine à Paris. Je n’ai jamais eu de confrontation directe et claire avec les militaires de ce département et, pendant un an, ils m’ont laissé entendre qu’ils pourraient collaborer avec moi, que j’aurais un bateau de la Marine Nationale mis à ma disposition. J’ai même pu aller voir le “Jacques Cartier” qui était ancré en Nouvelle Calédonie. J’ai rencontré le capitaine, fait des repérages et des photos et reçu une estimation du coût très précise.
Des mois plus tard, j’ai reçu une lettre d’un amiral me disant que c’était impossible parce que mon traitement n’était pas fidèle à l’atmosphère qui régnait sur les bateaux et ne reflétait pas l’enthousiasme des équipages. Il ne faut pas oublier, précisait-il, qu’à ce moment-là de la guerre froide, armer la France nucléairement était très important. Bref, c’était non. Les archives par contre me sont restées ouvertes.

Votre documentation est rigoureuse.
Dans un premier temps, mon scénario a été lu par ces messieurs de la Marine, des erreurs ont été relevées… Cette collaboration technique et gratuite m’a été très utile ! J’ai pu mieux appréhender le bon fonctionnement de l’armée et le phrasé du commandement. Ensuite j’ai pris un conseiller, un ancien de la marine qui avait assisté à des essais nucléaires. Maintenant à la retraite, il m’a raconté la détresse qui régnait à bord où ces jeunes hommes pendant des mois étaient coupés de tout. Il est venu sur le tournage et a donné de nombreux conseils aux comédiens qui n’avaient aucune expérience de l’armée, le service militaire n’étant plus obligatoire.
L’armée ne met pas à disposition des uniformes. Le chef costumier Yan Tax a eu un moment de panique quand il a vu qu’il ne trouvait rien et qu’il fallait tout faire confectionner, rechercher les tissus traditionnels, se documenter avec précision. Les vareuses d’un bleu très particulier, les modèles des shorts, tout a été copié scrupuleusement à l’identique.

Où avez-vous tourné le film ?
La Méditerranée remplace le Pacifique. On a tourné au large, entre la Corse et la Sardaigne. Pour les séquences tournées à quai, on a eu l’autorisation, en toute dernière minute, de s’amarrer dans une ex-base nucléaire de l’Otan désaffectée en Sardaigne dans l’archipel de La Maddalena. C’est une vraie base militaire et comme elle a été abandonnée récemment elle n’était pas dégradée. La scène de la permission sur un atoll a été tournée en Guadeloupe et celle de la guinguette, en Corse avec une figuration de vraies polynésiennes, épouses ou compagnes de mercenaires français qui après un séjour là-bas dans le Pacifique les avaient amenées dans leur nouvelle vie.
(extrait presse)

Autres films toujours à l'affiche :

"Pourquoi tu pleures ?" de Katia Lewkowicz
"Une séparation", un film d'Asghar Farhadi
"Un baiser papillon" de Karine Silla Pérez
"Le complexe du castor" de et avec Jodie Foster
"Le gamin au vélo" de Jean-Pierre et Luc Dardenne
"L’œil invisible" de Diego Lerman
"La ballade de l'impossible" de Tran Anh Hung

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