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Mercredi cinéma : "Ma bonne étoile" d'Anne Fassio avec Christophe Lambert, Claude Brasseur

Publié le : 11-07-2012

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

MA BONNE ETOILE d'Anne FassioZoom nouveauté : "Ma bonne étoile" d'Anne Fassio

L'histoire
En Normandie, Louise vit heureuse dans le monde du cheval. Brusquement, le destin frappe. Louise reste seule avec son père et un ami de la famille à la Ferronnière, le haras où elle vit depuis toujours. Les affaires vont mal, ils sont au bord de la faillite… Heureusement il y a Marquise, une jeune jument que Louise a élevée. Envers et contre tout, la jeune fille et Marquise vont se battre contre la fatalité qui semble s’acharner…
Un film d'Anne Fassio avec Christophe Lambert, Claude Brasseur, Antoine Bery-Roger, Nicolas Robina

 

Bonus : propos d'Anne Fassio, réalisatrice du film

5 années se sont écoulées entre votre film précédent et celui-ci… Malgré le joli succès de "Je déteste les enfants des autres", pourquoi avoir attendu aussi longtemps ?
Entre les deux, j’ai écrit un scénario qui s’appelle "Enfin la vie va commencer !", je l’ai remanié plusieurs fois et changé deux fois de producteurs ! On m’avait prévenue qu’un deuxième long métrage était plus compliqué à monter qu’un premier, ça c’est avéré vrai…
Et puis au moment de passer enfin à la réalisation de ce film, on m’a proposé de lire le scénario de ce qui allait devenir "Ma bonne étoile". MA BONNE ETOILE d'Anne FassioJe suis tombée sous le charme de cet univers, de l’histoire et de ce milieu des chevaux que je ne connaissais absolument pas. Je ne pouvais pas passer à côté de ce beau projet et j’ai remis mon film à un peu plus tard, après tout je n’étais plus à six mois près !

Justement, qu’est-ce qui vous accroche dans le scénario de "Ma bonne étoile" ?
Déjà le fait de tout ignorer du monde hippique : ça oblige à faire des recherches, à lire, à se documenter et j’adore ce travail là ! C’était a priori le genre de projet pour lequel je n’étais pas toute désignée, mon film précédent étant plutôt une comédie sociale, ça m’attirait justement énormément de me confronter à un genre si différent. Et puis je sentais, (grâce à mon producteur Eric Heumann), que je pourrais raconter cette histoire à ma façon en prenant de vraies libertés avec le scénario originel. Sans cette liberté là et la confiance totale de mon producteur, je n’aurais pas fait le film. Au final, c’est exactement celui que j’avais en tête quand je me suis lancée dans le projet…

Ce monde du cheval, si particulier avec ses rites et ses codes est un élément important du film mais il ne prend pas toute la place…
Oui, le fait que je ne sois pas une spécialiste du cheval donne un film très différent de ce qu’une pro aurait pu raconter. J’aurais sans doute orienté l’histoire et montré les choses avec un œil de spécialiste alors que là, j’ai un regard «innocent» et neuf par rapport à ce milieu. J’ai eu une sensation de jubilation vis à vis de ce projet puisque ce n’est pas mon monde. Et sur le fond, cette histoire se passe MA BONNE ETOILE d'Anne Fassiodans le monde du cheval mais elle pourrait exister ailleurs… Comment se sortir d’une impasse, comment faire face à l’adversité, comment retourner une situation pour en faire quelque chose de positif : c’est universel.
Le monde du sport est idéal à ce sujet : en filigrane, il y a toujours la notion de réussite, de dépassement de soit, d’accomplissement via la compétition.

Avec un vrai bémol : on sent à l’image que vous vous êtes prise au jeu. Votre façon de filmer les chevaux n’est pas accessoire ou anodine…

J’avais envie de voir à l’écran cette notion de travail et d’effort qui rythme le milieu du cheval. C’est pourquoi j’ai voulu filmer deux courses et pas seulement une épreuve qui soit celle, classique, de l’apothéose finale ! Nous avons donc choisi une course en trot monté de jour privilégiant davantage les plans larges, à Clairefontaine et une autre, en trot attelé de nuit mettant particulièrement l’accent sur des plans très serrés, à Cabourg… afin de souligner la chorégraphie de ces moments de grande tension, tout en montrant la sueur du cheval, le prix de son effort et celui de son driver. Avec Antoine Roch, mon chef opérateur, nous avons énormément préparé ces scènes à l’aide d’un story-board très précis. Nous avions envie de faire ressentir l’adrénaline que dégage l’intérieur d’un peloton .Quand on est au milieu de ces chevaux, en pleine course, c’est beau et fascinant, incroyablement impressionnant ! On entend les cris, la respiration des animaux, le bruit de leur cœur qui bat. D’ailleurs, le travail sur le son a été orienté en ce sens : le souffle des chevaux, le bruit des sabots qui martèle le sol donne une dimension grandiose, mystérieuse aux choses. Ca fait presque peur parfois ! Je voulais que le spectateur se retrouve comme dans le poitrail d’un cheval, qu’il en ressente l’intensité, l’émotion, qu’il entende même les mots que prononcent les cavaliers à leurs montures pour les encourager…

Même chose pour la nature : les champs, les forêts ou la plage, filmés de façon presque onirique parfois…
C’est vrai : je viens d’un univers, la comédie, où il n’y a pas beaucoup de place pour ce genre de scènes qui sont assez lyriques, poétiques. J’ai cependant toujours eu envie de filmer la nature, grâce à ce projet j’ai eu la chance de pouvoir le faire.
Trouver ces décors et la façon de les filmer a été un grand bonheur, jusqu’à changer le lieu de tournage de la région de Deauville à celle des falaises près de Dieppe, paysage à la fois grandiose, dur et sauvage… faisant un peu penser à l’Irlande. D’ailleurs la musique composée par Sébastien Souchois est empreinte de cet univers Celte.

Ce qui renforce d’ailleurs un autre sentiment qui se dégage de votre film : vous avez réussi une sorte de conte de fées qui en détournerait les codes ! Le père veuf, la belle orpheline, le cheval fidèle, le prince charmant ou le méchant. Ce sont des éléments familiers des contes…
C’est vrai, tous les ingrédients y sont ! Tout mon travail a consisté à rendre moderne cet aspect presque magique du film, sans tomber dans le «fleur bleue»… Et je peux vous dire que la frontière est ténue ! Je voulais absolument que l’histoire reste ancrée dans la vie. Le passage à l’âge adulte, l’apprentissage, la lutte, le rapport tumultueux père/fille… Il fallait que l’on capte le lien unique entre cette jeune MA BONNE ETOILE d'Anne Fassiofille et sa jument, leur connexion avec les paysages, que l’on sente les bouffées d’iode et en même temps que les scènes de comédie soient nerveuses, directes. Si la combinaison des deux fonctionne, alors j’aurai réussi mon pari !

Venons-en aux comédiens justement. D’abord Christophe Lambert : cela faisait longtemps qu’il n’avait pas été filmé comme ça et c’est clair dès sa première apparition à l’écran…
Penser à lui a été une intuition et le rencontrer une évidence, une vraie chance ! Tout m’a semblé simple avec lui ! Je l’ai trouvé incroyablement touchant, généreux, plein d’humour et ayant surtout une formidable intelligence du personnage. Il marche à l’instinct. Sans que les choses soient forcément dîtes, nous avons trouvé rapidement le rythme dans notre façon de fonctionner. Christophe était très impliqué dans le tournage, se posant beaucoup de questions, toujours à bon escient. C’était évident, intéressant et serein : il y avait de la grâce dans cette rencontre… Ceux qui ont vu le film me disent qu’on ne l’a jamais vu comme ça ou que ça fait longtemps : tant mieux ! J’espère que cela donnera l’envie à beaucoup de metteurs en scène de travailler avec lui ! C’est vrai qu’il est très beau dans le film, élégant aussi, avec un côté buriné et sa belle voix cassée. A l’origine, son personnage était davantage dans le pathos, le deuil, la dépression… Christophe et moi avons décidé de faire de cet homme quelqu’un de plus sobre, de plus rugueux. Son humanité transparaît d’ailleurs d’autant plus…

Autre rencontre, Fleur Lise… Une jeune comédienne et un triple pari pour vous : qu’elle colle au personnage, au reste du casting et aux chevaux !
En lui faisant faire des essais, j’ai su que c’était elle ! Là aussi c’était évident… Elle ne savait pas grand-chose du scénario et lorsque je lui ai raconté l’histoire en détail, elle m’a dit : «mais c’est ma vie» ! En fait, j’ai découvert que Fleur Lise, en plus d’être une excellente comédienne, était une cavalière hors-pair, qu’elle connaissait le monde du cheval depuis très longtemps, que son compagnon était lui-même un cavalier… Résultat, elle ne s’est quasiment jamais fait doubler pour les scènes de course et elle est époustouflante. Petite, fine, fragile face à des bestiaux énormes, hauts d’un mètre 75. Elle en a bavé sur le tournage mais en relevant ce défi de façon bluffante… Je crois que ce n’est pas un hasard : elle sait de quoi elle parle, ce qu’elle devait incarner. Fleur Lise a un rapport fascinant avec les chevaux : cet instinct de l’approche, du contact, du dialogue. C’était acquis pour elle… À tel point que durant nos conversations, j’ai parfois dû lui rappeler que nous étions au cinéma et qu’elle ne devait pas avoir un regard de professionnelle de l’équitation mais penser au spectateur. C’était une fiction, pas un documentaire ! L’échange avec elle était formidable…

Et que dire de Claude Brasseur, l’un des trois piliers du film ?
Je peux vous dire que je n’ai jamais vu quelqu’un travailler avec autant de précision ! Claude attache beaucoup d’importance aux costumes, aux accessoires et commence à réfléchir à son rôle en trouvant la justesse du détail. C’est un privilège de travailler avec un tel acteur : il est vif, précis et direct ! Une fois que nous avons été d’accord, ça a rendu les choses très faciles. Il voulait aborder son personnage comme un grand-père vis à vis de Fleur Lise. Dans le film, elle peut lui confier des choses qu’elle ne révèlera pas à son père parce qu’ils ont du mal à se parler, malgré leur amour. Il ne s’est jamais vraiment remis de la mort de sa femme et il doit assumer le rôle de père et de mère à la fois… Claude amène de la féminité, du liant, de l’humour, de la vie et de ce trio émerge une chaleur, une bienveillance et une humanité qui se ressent. On aimerait en faire partie, être adopté par cette famille ! Mais attention la tendresse ne veut pas dire la complaisance et dans les moments durs, notamment de travail ou de compétition, on ne se fait pas de cadeaux…

Puisque vous parlez de la famille : si l’on regarde votre parcours, de la scène au court-métrages en passant par vos deux films, c’est une sorte de constante. Le sujet vous passionne apparemment !
Oui, l’enfance, l’adolescence et le passage de l’un à l’autre via la famille sont pour moi le plus intéressant dans la vie… Ce qui me fascine chez ces jeunes à cet âge-là, c’est l’énergie qu’ils dégagent envers et contre tout, même dans les épreuves les plus rudes ! Cette façon de passer très rapidement d’un moment, d’un état, d’une sensation à l’autre, à la différence de nous les adultes. Ils ont la faculté de ne pas s’appesantir et de pouvoir rebondir. Un mélange de force et de fragilité qui parfois nous échappe mais qui me touche beaucoup… J’ai toujours beaucoup appris au contact des ados et filmer ma bande de «petits jeunes» a été formidablement gai, au point que j’ai plus insisté que prévu sur les scènes avec eux !
(extrait dossier de presse)

 

Autres films toujours à l'affiche :

"Paradis perdu" d'Eve Deboise
"Un bonheur n'arrive jamais seul" de James Huth
"Quand je serai petit" de Jean-Paul Rouve
"Bienvenue parmi nous" de Jean Becker
"Le grand soir" de Gustave Kervern et Benoit Delépine
"Les femmes du bus 678" de Mohamed Diab
"Sur la route" de Walter Salles
"De rouille et d'os" de Jacques Audiard

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

MA BONNE ETOILE d'Anne FassioZoom nouveauté : "Ma bonne étoile" d'Anne Fassio

L'histoire
En Normandie, Louise vit heureuse dans le monde du cheval. Brusquement, le destin frappe. Louise reste seule avec son père et un ami de la famille à la Ferronnière, le haras où elle vit depuis toujours. Les affaires vont mal, ils sont au bord de la faillite… Heureusement il y a Marquise, une jeune jument que Louise a élevée. Envers et contre tout, la jeune fille et Marquise vont se battre contre la fatalité qui semble s’acharner…
Un film d'Anne Fassio avec Christophe Lambert, Claude Brasseur, Antoine Bery-Roger, Nicolas Robina

 

Bonus : propos d'Anne Fassio, réalisatrice du film

5 années se sont écoulées entre votre film précédent et celui-ci… Malgré le joli succès de "Je déteste les enfants des autres", pourquoi avoir attendu aussi longtemps ?
Entre les deux, j’ai écrit un scénario qui s’appelle "Enfin la vie va commencer !", je l’ai remanié plusieurs fois et changé deux fois de producteurs ! On m’avait prévenue qu’un deuxième long métrage était plus compliqué à monter qu’un premier, ça c’est avéré vrai…
Et puis au moment de passer enfin à la réalisation de ce film, on m’a proposé de lire le scénario de ce qui allait devenir "Ma bonne étoile". MA BONNE ETOILE d'Anne FassioJe suis tombée sous le charme de cet univers, de l’histoire et de ce milieu des chevaux que je ne connaissais absolument pas. Je ne pouvais pas passer à côté de ce beau projet et j’ai remis mon film à un peu plus tard, après tout je n’étais plus à six mois près !

Justement, qu’est-ce qui vous accroche dans le scénario de "Ma bonne étoile" ?
Déjà le fait de tout ignorer du monde hippique : ça oblige à faire des recherches, à lire, à se documenter et j’adore ce travail là ! C’était a priori le genre de projet pour lequel je n’étais pas toute désignée, mon film précédent étant plutôt une comédie sociale, ça m’attirait justement énormément de me confronter à un genre si différent. Et puis je sentais, (grâce à mon producteur Eric Heumann), que je pourrais raconter cette histoire à ma façon en prenant de vraies libertés avec le scénario originel. Sans cette liberté là et la confiance totale de mon producteur, je n’aurais pas fait le film. Au final, c’est exactement celui que j’avais en tête quand je me suis lancée dans le projet…

Ce monde du cheval, si particulier avec ses rites et ses codes est un élément important du film mais il ne prend pas toute la place…
Oui, le fait que je ne sois pas une spécialiste du cheval donne un film très différent de ce qu’une pro aurait pu raconter. J’aurais sans doute orienté l’histoire et montré les choses avec un œil de spécialiste alors que là, j’ai un regard «innocent» et neuf par rapport à ce milieu. J’ai eu une sensation de jubilation vis à vis de ce projet puisque ce n’est pas mon monde. Et sur le fond, cette histoire se passe MA BONNE ETOILE d'Anne Fassiodans le monde du cheval mais elle pourrait exister ailleurs… Comment se sortir d’une impasse, comment faire face à l’adversité, comment retourner une situation pour en faire quelque chose de positif : c’est universel.
Le monde du sport est idéal à ce sujet : en filigrane, il y a toujours la notion de réussite, de dépassement de soit, d’accomplissement via la compétition.

Avec un vrai bémol : on sent à l’image que vous vous êtes prise au jeu. Votre façon de filmer les chevaux n’est pas accessoire ou anodine…

J’avais envie de voir à l’écran cette notion de travail et d’effort qui rythme le milieu du cheval. C’est pourquoi j’ai voulu filmer deux courses et pas seulement une épreuve qui soit celle, classique, de l’apothéose finale ! Nous avons donc choisi une course en trot monté de jour privilégiant davantage les plans larges, à Clairefontaine et une autre, en trot attelé de nuit mettant particulièrement l’accent sur des plans très serrés, à Cabourg… afin de souligner la chorégraphie de ces moments de grande tension, tout en montrant la sueur du cheval, le prix de son effort et celui de son driver. Avec Antoine Roch, mon chef opérateur, nous avons énormément préparé ces scènes à l’aide d’un story-board très précis. Nous avions envie de faire ressentir l’adrénaline que dégage l’intérieur d’un peloton .Quand on est au milieu de ces chevaux, en pleine course, c’est beau et fascinant, incroyablement impressionnant ! On entend les cris, la respiration des animaux, le bruit de leur cœur qui bat. D’ailleurs, le travail sur le son a été orienté en ce sens : le souffle des chevaux, le bruit des sabots qui martèle le sol donne une dimension grandiose, mystérieuse aux choses. Ca fait presque peur parfois ! Je voulais que le spectateur se retrouve comme dans le poitrail d’un cheval, qu’il en ressente l’intensité, l’émotion, qu’il entende même les mots que prononcent les cavaliers à leurs montures pour les encourager…

Même chose pour la nature : les champs, les forêts ou la plage, filmés de façon presque onirique parfois…
C’est vrai : je viens d’un univers, la comédie, où il n’y a pas beaucoup de place pour ce genre de scènes qui sont assez lyriques, poétiques. J’ai cependant toujours eu envie de filmer la nature, grâce à ce projet j’ai eu la chance de pouvoir le faire.
Trouver ces décors et la façon de les filmer a été un grand bonheur, jusqu’à changer le lieu de tournage de la région de Deauville à celle des falaises près de Dieppe, paysage à la fois grandiose, dur et sauvage… faisant un peu penser à l’Irlande. D’ailleurs la musique composée par Sébastien Souchois est empreinte de cet univers Celte.

Ce qui renforce d’ailleurs un autre sentiment qui se dégage de votre film : vous avez réussi une sorte de conte de fées qui en détournerait les codes ! Le père veuf, la belle orpheline, le cheval fidèle, le prince charmant ou le méchant. Ce sont des éléments familiers des contes…
C’est vrai, tous les ingrédients y sont ! Tout mon travail a consisté à rendre moderne cet aspect presque magique du film, sans tomber dans le «fleur bleue»… Et je peux vous dire que la frontière est ténue ! Je voulais absolument que l’histoire reste ancrée dans la vie. Le passage à l’âge adulte, l’apprentissage, la lutte, le rapport tumultueux père/fille… Il fallait que l’on capte le lien unique entre cette jeune MA BONNE ETOILE d'Anne Fassiofille et sa jument, leur connexion avec les paysages, que l’on sente les bouffées d’iode et en même temps que les scènes de comédie soient nerveuses, directes. Si la combinaison des deux fonctionne, alors j’aurai réussi mon pari !

Venons-en aux comédiens justement. D’abord Christophe Lambert : cela faisait longtemps qu’il n’avait pas été filmé comme ça et c’est clair dès sa première apparition à l’écran…
Penser à lui a été une intuition et le rencontrer une évidence, une vraie chance ! Tout m’a semblé simple avec lui ! Je l’ai trouvé incroyablement touchant, généreux, plein d’humour et ayant surtout une formidable intelligence du personnage. Il marche à l’instinct. Sans que les choses soient forcément dîtes, nous avons trouvé rapidement le rythme dans notre façon de fonctionner. Christophe était très impliqué dans le tournage, se posant beaucoup de questions, toujours à bon escient. C’était évident, intéressant et serein : il y avait de la grâce dans cette rencontre… Ceux qui ont vu le film me disent qu’on ne l’a jamais vu comme ça ou que ça fait longtemps : tant mieux ! J’espère que cela donnera l’envie à beaucoup de metteurs en scène de travailler avec lui ! C’est vrai qu’il est très beau dans le film, élégant aussi, avec un côté buriné et sa belle voix cassée. A l’origine, son personnage était davantage dans le pathos, le deuil, la dépression… Christophe et moi avons décidé de faire de cet homme quelqu’un de plus sobre, de plus rugueux. Son humanité transparaît d’ailleurs d’autant plus…

Autre rencontre, Fleur Lise… Une jeune comédienne et un triple pari pour vous : qu’elle colle au personnage, au reste du casting et aux chevaux !
En lui faisant faire des essais, j’ai su que c’était elle ! Là aussi c’était évident… Elle ne savait pas grand-chose du scénario et lorsque je lui ai raconté l’histoire en détail, elle m’a dit : «mais c’est ma vie» ! En fait, j’ai découvert que Fleur Lise, en plus d’être une excellente comédienne, était une cavalière hors-pair, qu’elle connaissait le monde du cheval depuis très longtemps, que son compagnon était lui-même un cavalier… Résultat, elle ne s’est quasiment jamais fait doubler pour les scènes de course et elle est époustouflante. Petite, fine, fragile face à des bestiaux énormes, hauts d’un mètre 75. Elle en a bavé sur le tournage mais en relevant ce défi de façon bluffante… Je crois que ce n’est pas un hasard : elle sait de quoi elle parle, ce qu’elle devait incarner. Fleur Lise a un rapport fascinant avec les chevaux : cet instinct de l’approche, du contact, du dialogue. C’était acquis pour elle… À tel point que durant nos conversations, j’ai parfois dû lui rappeler que nous étions au cinéma et qu’elle ne devait pas avoir un regard de professionnelle de l’équitation mais penser au spectateur. C’était une fiction, pas un documentaire ! L’échange avec elle était formidable…

Et que dire de Claude Brasseur, l’un des trois piliers du film ?
Je peux vous dire que je n’ai jamais vu quelqu’un travailler avec autant de précision ! Claude attache beaucoup d’importance aux costumes, aux accessoires et commence à réfléchir à son rôle en trouvant la justesse du détail. C’est un privilège de travailler avec un tel acteur : il est vif, précis et direct ! Une fois que nous avons été d’accord, ça a rendu les choses très faciles. Il voulait aborder son personnage comme un grand-père vis à vis de Fleur Lise. Dans le film, elle peut lui confier des choses qu’elle ne révèlera pas à son père parce qu’ils ont du mal à se parler, malgré leur amour. Il ne s’est jamais vraiment remis de la mort de sa femme et il doit assumer le rôle de père et de mère à la fois… Claude amène de la féminité, du liant, de l’humour, de la vie et de ce trio émerge une chaleur, une bienveillance et une humanité qui se ressent. On aimerait en faire partie, être adopté par cette famille ! Mais attention la tendresse ne veut pas dire la complaisance et dans les moments durs, notamment de travail ou de compétition, on ne se fait pas de cadeaux…

Puisque vous parlez de la famille : si l’on regarde votre parcours, de la scène au court-métrages en passant par vos deux films, c’est une sorte de constante. Le sujet vous passionne apparemment !
Oui, l’enfance, l’adolescence et le passage de l’un à l’autre via la famille sont pour moi le plus intéressant dans la vie… Ce qui me fascine chez ces jeunes à cet âge-là, c’est l’énergie qu’ils dégagent envers et contre tout, même dans les épreuves les plus rudes ! Cette façon de passer très rapidement d’un moment, d’un état, d’une sensation à l’autre, à la différence de nous les adultes. Ils ont la faculté de ne pas s’appesantir et de pouvoir rebondir. Un mélange de force et de fragilité qui parfois nous échappe mais qui me touche beaucoup… J’ai toujours beaucoup appris au contact des ados et filmer ma bande de «petits jeunes» a été formidablement gai, au point que j’ai plus insisté que prévu sur les scènes avec eux !
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"Paradis perdu" d'Eve Deboise
"Un bonheur n'arrive jamais seul" de James Huth
"Quand je serai petit" de Jean-Paul Rouve
"Bienvenue parmi nous" de Jean Becker
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