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Mercredi cinéma : "Amitiés sincères" de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie avec Gérard Lanvin, Jean-Hugues Anglade…

Publié le : 30-01-2013

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

AMITIES SINCERES de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie avec Gérard Lanvin, Jean-Hugues AngladeZoom nouveauté : "Amitiés sincères" de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie

L'histoire
Walter Orsini aime faire des grands gestes et parler fort, un peu. Il aime la pêche, la cuisine et les bons vins, beaucoup. Il aime Paul et Jacques, ses amis d’une vie, passionnément. Il aime surtout Clémence, sa fille de 20 ans, à la folie. Mais il n’aime pas le mensonge, mais alors pas du tout. “Dans la vie, on se dit tout” voilà ce qu’il déclare à qui veut l’entendre et même aux autres... Mais il est bien seul à respecter ce principe. Aussi, comment Walter, le fort en gueule, va-t-il réagir quand il découvrira que ceux qu’il aime tant lui mentent effrontément ?
Un film de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie avec Gérard Lanvin, Jean-Hugues Anglade, Wladimir Yordanoff, Ana Girardot, Zabou Breitman, Natacha Lindinger, Jean-Pierre Lorit.

 

Bonus : propos de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie, scénariste et réalisateurs du film

AMITIES SINCERES de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie avec Gérard Lanvin, Jean-Hugues AngladeAprès avoir été votre première pièce, "Amitiés sincères" est aujourd’hui votre premier film. Quel est votre parcours ?
S.A. (Stephan Archinard) : Lorsque François et moi nous nous sommes rencontrés, nous étions différents, nous n’allions pas forcément voir les mêmes films – mais nous nous sommes vite rendu compte que nous aimions tous les deux énormément le cinéma de Claude Sautet.
F.P.L. (François Prévôt-Leygonie) : On a mis plus d’un an à écrire. On se voyait assez peu, on avait chacun des jobs dans l’exploitation. Lorsque la pièce a été terminée, on l’a envoyée à Bernard Murat, avec l’idée qu’il joue l’un des personnages. On était des bleus complets ! Souvent, avec Stephan, on s’appelait pour se faire des blagues : « Salut, c’est Bernard, j’ai lu ton projet… C’est nul » ! Et lorsqu’un jour, Stephan m’a appelé pour me dire que Bernard Murat l’avait contacté, je ne l’ai pas cru ! On lui avait envoyé la pièce en juillet, et en octobre on travaillait avec lui. La pièce ne s’est jouée qu’un an plus tard, celle programmée avant – « Lunes de miel », avec Pierre Arditi – ayant été prolongée parce qu’elle marchait bien. Pendant ce temps-là, on a peaufiné le texte et Bernard nous a proposé Michel Leeb pour le rôle principal. On était curieux de voir ce qu’il pouvait donner, mais dès la première lecture, Michel a été formidable. Bernard et Michel nous ont amenés vers un peu plus de comédie et c’était très bien.

AMITIES SINCERES de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie avec Gérard Lanvin, Jean-Hugues AngladeVotre pièce a été un des grands succès de 2005. Pourtant, le film est très différent. Quand l’idée du film est-elle née et comment avez-vous fait pour réinventer votre sujet ?
S.A. : Le projet de film est venu très tôt ; il a été question d’adaptation alors que la pièce n’était même pas en répétition. Dès le départ, nous étions convaincus qu’il ne fallait pas se contenter de faire une transposition de la pièce et qu’il fallait vraiment réécrire spécifiquement pour le cinéma.
F.P.L. : Cette période nous a permis de prendre le recul nécessaire pour aller vers un film à part entière. Plus de cinq ans se sont écoulés, durant lesquels nous avons eu beaucoup de contacts, de rencontres, d’échanges, et de propositions qui ont nourri le projet. Des comédiens et des réalisateurs ont été envisagés, souvent avec bonheur, mais il aura fallu tout ce temps pour que le film se concrétise comme nous en rêvions, et que nous décidions de le réaliser nous-mêmes. On a beaucoup réécrit, on s’est adjoint les services d’une script-doctor, Marie-Pierre Huster, qui au final est devenue notre coscénariste. On en était arrivés à une version satisfaisante et un casting potentiel, et puis nous nous sommes aperçus qu’à force de travailler la mécanique, nous avions un peu perdu l’émotion. De nous-mêmes, à contre-pied de l’élan général, nous avons décidé de tout reprendre et de ne pas céder à une belle occasion.

Vous remontez donc à la source de votre histoire, à l’esprit que vous souhaitiez. Quelle en avait été l’étincelle ?

F.P.L. : Au tout début, on cherchait un sujet dans la veine de "César et Rosalie", mais beaucoup des thèmes que nous trouvions avaient déjà été bien traités. Et puis il m’est arrivé quelque chose de tout bête et de bouleversant. Un de nos amis allait se marier et m’avait demandé d’être son témoin. Nous étions avec son père chez un loueur de costumes de cérémonie à Saint-Germain pour essayer des jaquettes. C’était un moment joyeux, nous faisions les imbéciles et tout à coup, son père a reçu un coup de fil. Il est devenu blême. Son meilleur ami venait de mourir. On a soudain basculé dans un autre monde. Il nous a parlé de ce quartier où il avait grandi, de tous ces proches qu’il voyait disparaître un à un. L’émotion a été forte et c’est ainsi qu’est née l’idée d’un homme qui verrait tous ses repères s’effondrer en quelques jours.
S.A. : Notre personnage central, Walter, voit effectivement s’écrouler tout ce qui fait son existence. Sa vision de la vie et de ses proches explose en quelques jours. Dans la pièce, cela passait par la mort d’un pote, mais pour le film, nous avons trouvé plus fort et plus positif que cela passe par une remise en cause qui laisse quand même une chance au futur.

AMITIES SINCERES de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie avec Gérard Lanvin, Jean-Hugues AngladeQu’est-ce qui vous tentait chez Gérard Lanvin ?
F.P.L. : L’instinct. La loyauté qu’il dégage. Son côté brut de décoffrage dont le personnage avait besoin. On souhaitait aussi que Walter ait son charme, sa beauté. On voulait quelqu’un qui ne soit pas dans la séduction, mais qui séduise. Quelqu’un qui ne soit pas dans l’effusion, mais qui aime.
S.A. : L’idée que nous nous faisions de Gérard correspondait exactement à ce que nous imaginions du personnage. Lui seul pouvait jouer ce type rigide, grande gueule mais qui se révèle tellement attachant et touchant. Le fait est que Walter a dû trouver un écho en lui parce qu’il a eu le scénario un vendredi et il a donné son accord le lundi.

Pour votre casting, vous n’avez pris que des taiseux, avec des intériorités…
F.P.L. : C’est le genre d’individus que l’on aime. Sans être volubiles, ils apportent énormément par leur personnalité, leur présence.
S.A. : Au départ, en écrivant le personnage de Walter, on avait beaucoup pensé à Yves Montand, avec ce côté méditerranéen, truculent, mais on a vite associé l’image de Lino Ventura, un peu comme il est dans "La Gifle" de Claude Pinoteau. Peu à peu, le personnage de Walter est allé vers cette teinte. Et toute sa bande a suivi la même évolution.

Comment avez-vous choisi les amis de Walter ?
F.P.L. : Pour le personnage de Paul, l’idée de Jean-Hugues Anglade est venue très vite. On y tenait vraiment. En plus de ce qu’il est, on aimait l’image que ses rôles ont contribué à lui donner. Il porte un peu du personnage de "37°2 le matin" enrichi de tout ce qu’il a pu jouer de puissant. On trouvait aussi intéressant de le confronter à Gérard.
S.A. : Gérard et Jean-Hugues s’étaient à peine croisés dans "Les marmottes". Ils représentent deux univers différents. À travers eux, en réduisant beaucoup, on confronte un peu Patrice Chéreau aux fripes de Vanves. Ils ont chacun leur parcours, chacun leur méthode de travail. Les voir jouer face à face était vraiment notre envie, surtout dans la situation que traversent leurs personnages…
AMITIES SINCERES de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie avec Gérard Lanvin, Jean-Hugues AngladeF.P.L. : Pour compléter ce trio de potes, Wladimir Yordanoff est arrivé rapidement. Lui aussi amenait quelque chose de très humain à son rôle. Il a une certaine distance dans son jeu. Son personnage réserve des surprises. Même s’il est connu, son image publique est moins marquée que celle de Gérard ou Jean-Hugues, et son personnage avait besoin de cette composante qui sert l’intrigue.

Les femmes présentes dans la vie de Walter comptent aussi beaucoup…

S.A. : Pour le rôle de l’ex-femme de Walter, on voulait Zabou, mais on n’a pas osé lui proposer parce que c’est un second rôle. Pourtant, quand elle a lu, elle a tout de suite été d’accord. Travailler avec elle a été un bonheur.
F.P.L. : Pour le rôle de la fille de Walter, Ana Girardot s’est vite imposée. J’étais allé la voir dans "Simon Werner a disparu…" de Fabrice Gobert, et à peine sorti du cinéma, j’y étais retourné tout de suite parce qu’elle avait vraiment quelque chose de spécial. J’ai appelé Stephan pour lui parler de cette fille incroyable.
S.A. : On cherchait une jeune femme capable d’incarner à la fois une fille et une maîtresse. C’était compliqué… On en a vu beaucoup qui étaient l’une ou l’autre, mais très peu qui étaient les deux.
F.P.L. : Il y a d’autres rôles plus petits mais qui sont essentiels. Pour les jouer, on est allés chercher des gens au théâtre que l’on aime bien. C’est ainsi que Jean-Pierre Lorit interprète le politicien Valette, l’ex-proche de Yordanoff, et qu’Aladin Reibel incarne le type du Modem qui vient débaucher Jacques. Nous avons aussi embarqué pas mal de potes dans l’aventure pour jouer le chef du restaurant, le sommelier, le vétérinaire, l’agent immobilier…

AMITIES SINCERES de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie avec Gérard Lanvin, Jean-Hugues AngladeComment avez-vous abordé la mise en scène ?
F.P.L. : Avec modestie et ouverture d’esprit. Stephan a déjà réalisé des courts métrages et pour ma part, j’ai fait beaucoup de régie cinéma. C’est un poste idéal pour avoir une vision des différents postes et de leur fonction. L’aspect humain était aussi très important dans la constitution de l’équipe. On ne voulait ni stress, ni complications inutiles et ça se joue d’abord au niveau des individus. Notre approche s’est aussi traduite par l’envie de tourner sur pellicule et pas en numérique. Nous en avions envie comme un hommage au cinéma qui nous a donné envie de faire ce métier, pour le bruit sur le plateau, pour l’image sur l’écran. C’est sans doute le seul film que nous ferons en pelloche !
S.A. : Six mois avant le tournage, on a commencé à travailler avec Stéphan Massis, un directeur de la photo de notre âge, qui a fait quatre ou cinq films. On a parlé de la lumière, du découpage. Tout s’est très bien passé. On voulait être au plus près des personnages, les suivre à travers des plans-séquences. Il fallait tout préparer avec soin parce qu’avec le casting dont nous avions la chance de bénéficier, nous n’avions pas le droit de perdre un mouvement de tête ou un battement de cil. On aime les travellings, et il y en a d’ailleurs beaucoup dans le film. On a donc énormément travaillé la préparation technique. On est partis avec l’idée de faire du cinéma, sans se prendre la tête, sans se la raconter, en pensant au public et à ce que nous voulions dire.
F.P.L. : Nous avions aussi la chance d’être deux. C’est un projet, une histoire que nous avons portée ensemble. C’est non seulement plus confortable sur le plan technique, mais aussi d’un point de vue humain. Je trouve beaucoup plus sympathique de partager ce genre de choses plutôt que de le vivre tout seul. Comme à l’écriture, chacun apporte à l’autre du recul, un appui ou une bienveillante remise en cause suivant le cas. Du coup, sur le plateau, une fois passée l’appréhension légitime des premiers jours, l’ambiance, bien que studieuse, était assez détendue.

Qu’espérez-vous apporter au public grâce à votre film ?
S.A. : Plus le public aura d’émotion, plus nous serons satisfaits. C’est pour cela que nous allons tous au cinéma, pour ressentir. C’est une histoire dans laquelle beaucoup de gens peuvent se reconnaître et se projeter. Nous-mêmes l’avons fait alors que nous sommes plus jeunes que les personnages.
F.P.L. : Les premières projections ont été assez émouvantes, parce que beaucoup sont venus nous dire qu’ils avaient envie d’appeler leurs proches, potes, parents, femmes, filles ou pères parce qu’il fallait dire les choses avant qu’il ne soit trop tard. Même si on n’a pas fait le film pour délivrer un message, c’est touchant.
(extrait dossier de presse)

 

Autres films toujours à l'affiche :

"Rue Mandar" d'Idit Cébula
"Alceste à bicyclette" de Philippe Le Guay
"Comme un lion" de Samuel Collardey
"Renoir" de Gilles Bourdos
"Un enfant de toi" de Jacques Doillon
"Main dans la main" de Valérie Donzelli
"Populaire" de Régis Roinsard
"Thérèse Desqueyrous" de Claude Miller
"Après mai" d'Olivier Assayas
"Dans la maison" de François Ozon

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

AMITIES SINCERES de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie avec Gérard Lanvin, Jean-Hugues AngladeZoom nouveauté : "Amitiés sincères" de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie

L'histoire
Walter Orsini aime faire des grands gestes et parler fort, un peu. Il aime la pêche, la cuisine et les bons vins, beaucoup. Il aime Paul et Jacques, ses amis d’une vie, passionnément. Il aime surtout Clémence, sa fille de 20 ans, à la folie. Mais il n’aime pas le mensonge, mais alors pas du tout. “Dans la vie, on se dit tout” voilà ce qu’il déclare à qui veut l’entendre et même aux autres... Mais il est bien seul à respecter ce principe. Aussi, comment Walter, le fort en gueule, va-t-il réagir quand il découvrira que ceux qu’il aime tant lui mentent effrontément ?
Un film de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie avec Gérard Lanvin, Jean-Hugues Anglade, Wladimir Yordanoff, Ana Girardot, Zabou Breitman, Natacha Lindinger, Jean-Pierre Lorit.

 

Bonus : propos de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie, scénariste et réalisateurs du film

AMITIES SINCERES de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie avec Gérard Lanvin, Jean-Hugues AngladeAprès avoir été votre première pièce, "Amitiés sincères" est aujourd’hui votre premier film. Quel est votre parcours ?
S.A. (Stephan Archinard) : Lorsque François et moi nous nous sommes rencontrés, nous étions différents, nous n’allions pas forcément voir les mêmes films – mais nous nous sommes vite rendu compte que nous aimions tous les deux énormément le cinéma de Claude Sautet.
F.P.L. (François Prévôt-Leygonie) : On a mis plus d’un an à écrire. On se voyait assez peu, on avait chacun des jobs dans l’exploitation. Lorsque la pièce a été terminée, on l’a envoyée à Bernard Murat, avec l’idée qu’il joue l’un des personnages. On était des bleus complets ! Souvent, avec Stephan, on s’appelait pour se faire des blagues : « Salut, c’est Bernard, j’ai lu ton projet… C’est nul » ! Et lorsqu’un jour, Stephan m’a appelé pour me dire que Bernard Murat l’avait contacté, je ne l’ai pas cru ! On lui avait envoyé la pièce en juillet, et en octobre on travaillait avec lui. La pièce ne s’est jouée qu’un an plus tard, celle programmée avant – « Lunes de miel », avec Pierre Arditi – ayant été prolongée parce qu’elle marchait bien. Pendant ce temps-là, on a peaufiné le texte et Bernard nous a proposé Michel Leeb pour le rôle principal. On était curieux de voir ce qu’il pouvait donner, mais dès la première lecture, Michel a été formidable. Bernard et Michel nous ont amenés vers un peu plus de comédie et c’était très bien.

AMITIES SINCERES de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie avec Gérard Lanvin, Jean-Hugues AngladeVotre pièce a été un des grands succès de 2005. Pourtant, le film est très différent. Quand l’idée du film est-elle née et comment avez-vous fait pour réinventer votre sujet ?
S.A. : Le projet de film est venu très tôt ; il a été question d’adaptation alors que la pièce n’était même pas en répétition. Dès le départ, nous étions convaincus qu’il ne fallait pas se contenter de faire une transposition de la pièce et qu’il fallait vraiment réécrire spécifiquement pour le cinéma.
F.P.L. : Cette période nous a permis de prendre le recul nécessaire pour aller vers un film à part entière. Plus de cinq ans se sont écoulés, durant lesquels nous avons eu beaucoup de contacts, de rencontres, d’échanges, et de propositions qui ont nourri le projet. Des comédiens et des réalisateurs ont été envisagés, souvent avec bonheur, mais il aura fallu tout ce temps pour que le film se concrétise comme nous en rêvions, et que nous décidions de le réaliser nous-mêmes. On a beaucoup réécrit, on s’est adjoint les services d’une script-doctor, Marie-Pierre Huster, qui au final est devenue notre coscénariste. On en était arrivés à une version satisfaisante et un casting potentiel, et puis nous nous sommes aperçus qu’à force de travailler la mécanique, nous avions un peu perdu l’émotion. De nous-mêmes, à contre-pied de l’élan général, nous avons décidé de tout reprendre et de ne pas céder à une belle occasion.

Vous remontez donc à la source de votre histoire, à l’esprit que vous souhaitiez. Quelle en avait été l’étincelle ?

F.P.L. : Au tout début, on cherchait un sujet dans la veine de "César et Rosalie", mais beaucoup des thèmes que nous trouvions avaient déjà été bien traités. Et puis il m’est arrivé quelque chose de tout bête et de bouleversant. Un de nos amis allait se marier et m’avait demandé d’être son témoin. Nous étions avec son père chez un loueur de costumes de cérémonie à Saint-Germain pour essayer des jaquettes. C’était un moment joyeux, nous faisions les imbéciles et tout à coup, son père a reçu un coup de fil. Il est devenu blême. Son meilleur ami venait de mourir. On a soudain basculé dans un autre monde. Il nous a parlé de ce quartier où il avait grandi, de tous ces proches qu’il voyait disparaître un à un. L’émotion a été forte et c’est ainsi qu’est née l’idée d’un homme qui verrait tous ses repères s’effondrer en quelques jours.
S.A. : Notre personnage central, Walter, voit effectivement s’écrouler tout ce qui fait son existence. Sa vision de la vie et de ses proches explose en quelques jours. Dans la pièce, cela passait par la mort d’un pote, mais pour le film, nous avons trouvé plus fort et plus positif que cela passe par une remise en cause qui laisse quand même une chance au futur.

AMITIES SINCERES de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie avec Gérard Lanvin, Jean-Hugues AngladeQu’est-ce qui vous tentait chez Gérard Lanvin ?
F.P.L. : L’instinct. La loyauté qu’il dégage. Son côté brut de décoffrage dont le personnage avait besoin. On souhaitait aussi que Walter ait son charme, sa beauté. On voulait quelqu’un qui ne soit pas dans la séduction, mais qui séduise. Quelqu’un qui ne soit pas dans l’effusion, mais qui aime.
S.A. : L’idée que nous nous faisions de Gérard correspondait exactement à ce que nous imaginions du personnage. Lui seul pouvait jouer ce type rigide, grande gueule mais qui se révèle tellement attachant et touchant. Le fait est que Walter a dû trouver un écho en lui parce qu’il a eu le scénario un vendredi et il a donné son accord le lundi.

Pour votre casting, vous n’avez pris que des taiseux, avec des intériorités…
F.P.L. : C’est le genre d’individus que l’on aime. Sans être volubiles, ils apportent énormément par leur personnalité, leur présence.
S.A. : Au départ, en écrivant le personnage de Walter, on avait beaucoup pensé à Yves Montand, avec ce côté méditerranéen, truculent, mais on a vite associé l’image de Lino Ventura, un peu comme il est dans "La Gifle" de Claude Pinoteau. Peu à peu, le personnage de Walter est allé vers cette teinte. Et toute sa bande a suivi la même évolution.

Comment avez-vous choisi les amis de Walter ?
F.P.L. : Pour le personnage de Paul, l’idée de Jean-Hugues Anglade est venue très vite. On y tenait vraiment. En plus de ce qu’il est, on aimait l’image que ses rôles ont contribué à lui donner. Il porte un peu du personnage de "37°2 le matin" enrichi de tout ce qu’il a pu jouer de puissant. On trouvait aussi intéressant de le confronter à Gérard.
S.A. : Gérard et Jean-Hugues s’étaient à peine croisés dans "Les marmottes". Ils représentent deux univers différents. À travers eux, en réduisant beaucoup, on confronte un peu Patrice Chéreau aux fripes de Vanves. Ils ont chacun leur parcours, chacun leur méthode de travail. Les voir jouer face à face était vraiment notre envie, surtout dans la situation que traversent leurs personnages…
AMITIES SINCERES de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie avec Gérard Lanvin, Jean-Hugues AngladeF.P.L. : Pour compléter ce trio de potes, Wladimir Yordanoff est arrivé rapidement. Lui aussi amenait quelque chose de très humain à son rôle. Il a une certaine distance dans son jeu. Son personnage réserve des surprises. Même s’il est connu, son image publique est moins marquée que celle de Gérard ou Jean-Hugues, et son personnage avait besoin de cette composante qui sert l’intrigue.

Les femmes présentes dans la vie de Walter comptent aussi beaucoup…

S.A. : Pour le rôle de l’ex-femme de Walter, on voulait Zabou, mais on n’a pas osé lui proposer parce que c’est un second rôle. Pourtant, quand elle a lu, elle a tout de suite été d’accord. Travailler avec elle a été un bonheur.
F.P.L. : Pour le rôle de la fille de Walter, Ana Girardot s’est vite imposée. J’étais allé la voir dans "Simon Werner a disparu…" de Fabrice Gobert, et à peine sorti du cinéma, j’y étais retourné tout de suite parce qu’elle avait vraiment quelque chose de spécial. J’ai appelé Stephan pour lui parler de cette fille incroyable.
S.A. : On cherchait une jeune femme capable d’incarner à la fois une fille et une maîtresse. C’était compliqué… On en a vu beaucoup qui étaient l’une ou l’autre, mais très peu qui étaient les deux.
F.P.L. : Il y a d’autres rôles plus petits mais qui sont essentiels. Pour les jouer, on est allés chercher des gens au théâtre que l’on aime bien. C’est ainsi que Jean-Pierre Lorit interprète le politicien Valette, l’ex-proche de Yordanoff, et qu’Aladin Reibel incarne le type du Modem qui vient débaucher Jacques. Nous avons aussi embarqué pas mal de potes dans l’aventure pour jouer le chef du restaurant, le sommelier, le vétérinaire, l’agent immobilier…

AMITIES SINCERES de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie avec Gérard Lanvin, Jean-Hugues AngladeComment avez-vous abordé la mise en scène ?
F.P.L. : Avec modestie et ouverture d’esprit. Stephan a déjà réalisé des courts métrages et pour ma part, j’ai fait beaucoup de régie cinéma. C’est un poste idéal pour avoir une vision des différents postes et de leur fonction. L’aspect humain était aussi très important dans la constitution de l’équipe. On ne voulait ni stress, ni complications inutiles et ça se joue d’abord au niveau des individus. Notre approche s’est aussi traduite par l’envie de tourner sur pellicule et pas en numérique. Nous en avions envie comme un hommage au cinéma qui nous a donné envie de faire ce métier, pour le bruit sur le plateau, pour l’image sur l’écran. C’est sans doute le seul film que nous ferons en pelloche !
S.A. : Six mois avant le tournage, on a commencé à travailler avec Stéphan Massis, un directeur de la photo de notre âge, qui a fait quatre ou cinq films. On a parlé de la lumière, du découpage. Tout s’est très bien passé. On voulait être au plus près des personnages, les suivre à travers des plans-séquences. Il fallait tout préparer avec soin parce qu’avec le casting dont nous avions la chance de bénéficier, nous n’avions pas le droit de perdre un mouvement de tête ou un battement de cil. On aime les travellings, et il y en a d’ailleurs beaucoup dans le film. On a donc énormément travaillé la préparation technique. On est partis avec l’idée de faire du cinéma, sans se prendre la tête, sans se la raconter, en pensant au public et à ce que nous voulions dire.
F.P.L. : Nous avions aussi la chance d’être deux. C’est un projet, une histoire que nous avons portée ensemble. C’est non seulement plus confortable sur le plan technique, mais aussi d’un point de vue humain. Je trouve beaucoup plus sympathique de partager ce genre de choses plutôt que de le vivre tout seul. Comme à l’écriture, chacun apporte à l’autre du recul, un appui ou une bienveillante remise en cause suivant le cas. Du coup, sur le plateau, une fois passée l’appréhension légitime des premiers jours, l’ambiance, bien que studieuse, était assez détendue.

Qu’espérez-vous apporter au public grâce à votre film ?
S.A. : Plus le public aura d’émotion, plus nous serons satisfaits. C’est pour cela que nous allons tous au cinéma, pour ressentir. C’est une histoire dans laquelle beaucoup de gens peuvent se reconnaître et se projeter. Nous-mêmes l’avons fait alors que nous sommes plus jeunes que les personnages.
F.P.L. : Les premières projections ont été assez émouvantes, parce que beaucoup sont venus nous dire qu’ils avaient envie d’appeler leurs proches, potes, parents, femmes, filles ou pères parce qu’il fallait dire les choses avant qu’il ne soit trop tard. Même si on n’a pas fait le film pour délivrer un message, c’est touchant.
(extrait dossier de presse)

 

Autres films toujours à l'affiche :

"Rue Mandar" d'Idit Cébula
"Alceste à bicyclette" de Philippe Le Guay
"Comme un lion" de Samuel Collardey
"Renoir" de Gilles Bourdos
"Un enfant de toi" de Jacques Doillon
"Main dans la main" de Valérie Donzelli
"Populaire" de Régis Roinsard
"Thérèse Desqueyrous" de Claude Miller
"Après mai" d'Olivier Assayas
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