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Mercredi cinéma : "L'apollonide" de Bertrand Bonello

Publié le : 21-09-2011

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

L'appolonide de Bertrand BonelloZoom nouveauté : "L'apollonide" de Bertrand Bonello

L'histoire
À l'aube du XXe siècle, dans une maison close à Paris, une prostituée a le visage marqué d'une cicatrice qui lui dessine un sourire tragique. Autour de la femme qui rit, la vie des autres filles s’organise, leurs rivalités, leurs craintes, leurs joies, leurs douleurs...
Du monde extérieur, on ne sait rien. La maison est close.
Un film de Bertrand Bonello avec Hafsia Herzi, Céline Sallette, Jasmine Trinca, Adèle Haenel, Alice Barnole, Iliana Zabeth et Noémie Lvovsky.

 

 

Bonus : conversation entre Bertrand Bonello et Laure Adler.

Laure Adler : Comment vous est venu le désir de faire un film sur ce qu’on appelait autrefois une maison close ?
Bertrand Bonello : Il y a dix ans, je voulais faire un film sur la réouverture des maisons closes aujourd’hui. Puis je l’ai abandonné. Après "De la guerre", mon dernier film, j’ai eu très envie de faire un film avec un groupe de filles, sur le collectif. C’est ma compagne et chef opératrice (Josée Deshaies) qui m’a suggéré de reprendre l’idée des maisons closes, mais traitée de manière historique. J’ai donc commencé à faire des recherches et je suis tombé sur votre livre, c’est le premier que j’ai lu. L’univers clos m’intéresse. Dès qu’il y a monde clos, ça peut devenir un monde de fiction, c’est un monde pour le cinéma. À moi de travailler entre le document et la fiction, entre la chronique et le romanesque. Mais je vous retourne la question, d’où vous est venue l’idée de faire ce livre ?

LA : Je suis historienne, philosophe et féministe, j’ai fait partie du MLF. Je n’ai pas voulu disjoindre ma vie personnelle et mon engagement féministe de ma vie de chercheuse à l’époque. J’ai donc fait ma thèse sur les mouvements féministes durant les révolutions de 1830 et 1848, puis je me suis orientée vers le statut des femmes au XIXe siècle. C’est dans ce Paris haussmannien en train de se construire que naissent les maisons closes. Je voulais rendre hommage à ces femmes et bousculer les clichés qu’on a encore sur la sexualité des femmes et la prostitution. Ces recherches historiques étaient incroyablement émouvantes. Je suis allée dans les archives chercher la parole des prostituées. Elles étaient consignées par l’intermédiaire des archives de police, des rapports…
BB : L’image de la prostituée nous vient toujours du regard des hommes : ce sont les peintres ou les écrivains qui allaient au bordel, qui rentraient et faisaient un tableau ou un livre. Le point de vue de la prostituée elle-même, c’est extrêmement difficile à trouver.

L'appolonide de Bertrand BonelloLA : Donc elles nous échappent ! Et c’est tant mieux. Mais elles nous échappent aussi réellement quand elles sont vivantes.
BB : Il y a quelque chose de profondément mystérieux et c’est pour ça que c’est un personnage de fiction récurrent de l’histoire de l’art. Le premier film qui met en scène une prostituée comme personnage date de 1900 ; à peine le cinéma inventé, la prostituée en devient un personnage.

LA : Vous rendez admirablement le fait que le bordel soit un lieu de sociabilité. C’est-à-dire qu’avant de monter dans les chambres, on attend, on parle, on boit.
BB : Certains hommes ne montaient pas, ils prenaient juste un verre.

L'appolonide de Bertrand BonelloLA : Ce qui est très intéressant dans votre film, c’est qu’il y a le haut et le bas. C’est un espace somptueux, écrin pour la beauté de ces jeunes femmes qui sont là pour étancher le plaisir des bourgeois. Mais le bordel est aussi une prison. Il y a le haut où elles vivent misérablement et le bas où elles sont obligées de se mettre en scène. Comment avez-vous fait pour nous convier à cette déambulation à la fois onirique et réelle, dans cet espace clos qu’est le bordel ?
BB : Je disais aux comédiennes : « Vous êtes des actrices qui allez sur une scène de théâtre ». J’ai essayé de séparer le lieu en trois parties : les salons, les chambres et ce que j’appelle la cuisine. Je voulais garder cet équilibre et ne pas avoir de priorités. On a réussi à tourner dans un décor unique. Dans un même plan on passe des combles où elles dorment à un couloir de chambre beaucoup plus luxueux où elles travaillent. Je voulais montrer que ça cohabitait, qu’à une porte près, elles revêtent une simple chemise de nuit ou alors des costumes splendides avec des bijoux de pacotille qui font rêver. C’est un film de contraste.
(extrait dossier de presse)

 

Autres films toujours à l'affiche :

"Et maintenant on va où ?" de Nadine Labaki
"Habemus papam" de Nanni Moretti
"La guerre est déclarée" de Valérie Donzelli
"Tu seras mon fils" de Gilles Legrand
"Impardonnables" d'André Téchiné
"Melancholia" de Lars von Trier

Je souhaite que, vous aussi, vous partagiez vos émotions et vos coups de cœur ciné. Envoyez vos critiques de films par mail (contact@journaldefrancois.fr ). Elles seront publiées dans le Journal !
Mercredi cinéma, c’est votre rendez-vous !

 

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Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

L'appolonide de Bertrand BonelloZoom nouveauté : "L'apollonide" de Bertrand Bonello

L'histoire
À l'aube du XXe siècle, dans une maison close à Paris, une prostituée a le visage marqué d'une cicatrice qui lui dessine un sourire tragique. Autour de la femme qui rit, la vie des autres filles s’organise, leurs rivalités, leurs craintes, leurs joies, leurs douleurs...
Du monde extérieur, on ne sait rien. La maison est close.
Un film de Bertrand Bonello avec Hafsia Herzi, Céline Sallette, Jasmine Trinca, Adèle Haenel, Alice Barnole, Iliana Zabeth et Noémie Lvovsky.

 

 

Bonus : conversation entre Bertrand Bonello et Laure Adler.

Laure Adler : Comment vous est venu le désir de faire un film sur ce qu’on appelait autrefois une maison close ?
Bertrand Bonello : Il y a dix ans, je voulais faire un film sur la réouverture des maisons closes aujourd’hui. Puis je l’ai abandonné. Après "De la guerre", mon dernier film, j’ai eu très envie de faire un film avec un groupe de filles, sur le collectif. C’est ma compagne et chef opératrice (Josée Deshaies) qui m’a suggéré de reprendre l’idée des maisons closes, mais traitée de manière historique. J’ai donc commencé à faire des recherches et je suis tombé sur votre livre, c’est le premier que j’ai lu. L’univers clos m’intéresse. Dès qu’il y a monde clos, ça peut devenir un monde de fiction, c’est un monde pour le cinéma. À moi de travailler entre le document et la fiction, entre la chronique et le romanesque. Mais je vous retourne la question, d’où vous est venue l’idée de faire ce livre ?

LA : Je suis historienne, philosophe et féministe, j’ai fait partie du MLF. Je n’ai pas voulu disjoindre ma vie personnelle et mon engagement féministe de ma vie de chercheuse à l’époque. J’ai donc fait ma thèse sur les mouvements féministes durant les révolutions de 1830 et 1848, puis je me suis orientée vers le statut des femmes au XIXe siècle. C’est dans ce Paris haussmannien en train de se construire que naissent les maisons closes. Je voulais rendre hommage à ces femmes et bousculer les clichés qu’on a encore sur la sexualité des femmes et la prostitution. Ces recherches historiques étaient incroyablement émouvantes. Je suis allée dans les archives chercher la parole des prostituées. Elles étaient consignées par l’intermédiaire des archives de police, des rapports…
BB : L’image de la prostituée nous vient toujours du regard des hommes : ce sont les peintres ou les écrivains qui allaient au bordel, qui rentraient et faisaient un tableau ou un livre. Le point de vue de la prostituée elle-même, c’est extrêmement difficile à trouver.

L'appolonide de Bertrand BonelloLA : Donc elles nous échappent ! Et c’est tant mieux. Mais elles nous échappent aussi réellement quand elles sont vivantes.
BB : Il y a quelque chose de profondément mystérieux et c’est pour ça que c’est un personnage de fiction récurrent de l’histoire de l’art. Le premier film qui met en scène une prostituée comme personnage date de 1900 ; à peine le cinéma inventé, la prostituée en devient un personnage.

LA : Vous rendez admirablement le fait que le bordel soit un lieu de sociabilité. C’est-à-dire qu’avant de monter dans les chambres, on attend, on parle, on boit.
BB : Certains hommes ne montaient pas, ils prenaient juste un verre.

L'appolonide de Bertrand BonelloLA : Ce qui est très intéressant dans votre film, c’est qu’il y a le haut et le bas. C’est un espace somptueux, écrin pour la beauté de ces jeunes femmes qui sont là pour étancher le plaisir des bourgeois. Mais le bordel est aussi une prison. Il y a le haut où elles vivent misérablement et le bas où elles sont obligées de se mettre en scène. Comment avez-vous fait pour nous convier à cette déambulation à la fois onirique et réelle, dans cet espace clos qu’est le bordel ?
BB : Je disais aux comédiennes : « Vous êtes des actrices qui allez sur une scène de théâtre ». J’ai essayé de séparer le lieu en trois parties : les salons, les chambres et ce que j’appelle la cuisine. Je voulais garder cet équilibre et ne pas avoir de priorités. On a réussi à tourner dans un décor unique. Dans un même plan on passe des combles où elles dorment à un couloir de chambre beaucoup plus luxueux où elles travaillent. Je voulais montrer que ça cohabitait, qu’à une porte près, elles revêtent une simple chemise de nuit ou alors des costumes splendides avec des bijoux de pacotille qui font rêver. C’est un film de contraste.
(extrait dossier de presse)

 

Autres films toujours à l'affiche :

"Et maintenant on va où ?" de Nadine Labaki
"Habemus papam" de Nanni Moretti
"La guerre est déclarée" de Valérie Donzelli
"Tu seras mon fils" de Gilles Legrand
"Impardonnables" d'André Téchiné
"Melancholia" de Lars von Trier

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