Accueil > Culture > Cinéma > Mercredi cinéma : "Impardonnables" d'André Téchiné avec André Dussollier, Carole Bouquet, Mélanie Thierry
Restez informés
Inscrivez-vous
aux newsletters du Journal !
Je m'inscris

Mercredi cinéma : "Impardonnables" d'André Téchiné avec André Dussollier, Carole Bouquet, Mélanie Thierry

Publié le : 17-08-2011

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

impardonnables d'André TéchinéZoom nouveauté : "Impardonnables" d'André Téchiné

L'histoire
Francis arrive à Venise pour écrire son prochain roman. Il cherche à louer un endroit pour travailler. Il rencontre Judith, un agent immobilier. Elle insiste pour qu’il visite une maison isolée dans l’Ile de Sant’Erasmo. Francis lui propose comme on se jette à l’eau : « Si on habite ici tous les deux … je signe tout de suite… ». Ils se lancent alors dans une vie de couple. Mais quand Francis est amoureux, il ne parvient pas à écrire.
L’été suivant, sa fille Alice débarque dans sa retraite pour passer des vacances. Et puis brusquement elle disparaît …
À partir de là Francis est mis en danger …
Un film d'André Téchiné avec André Dussollier, Carole Bouquet, Mélanie Thierry

Bonus : propos d'André Téchiné, réalisateur, en conversation avec Jacques Bontemps, journaliste de cinéma.

Comment est née l’idée d’un film à partir du roman de Philippe Djian ?
C’est une commande. Au départ, je ne connaissais pas l’œuvre de Djian. C’est un producteur qui m’a demandé si je voulais porter à l’écran "Impardonnables". Je l’ai donc lu dans cette perspective, avec l’arrière-pensée que, puisque lui-même était convaincu, le film se ferait à deux. Ce qui est une chance. Je préfère ça à un travail solitaire qu’il faut ensuite imposer à la production. Mieux vaut que le partenaire soit impliqué dans le projet, qui correspond alors, dès le départ, à un désir commun.

Carole Bouquet et André DussollierTu as dû être sensible, dans ce roman, à la multiplicité des personnages. Elle te permettait de les traiter comme tu aimes le faire : presque à égalité et en t’attachant à la façon dont s’entrecroisent leurs histoires respectives.
J’aime en effet raconter plusieurs histoires à la fois, à condition qu’elles soient nouées. À partir du moment où Francis (André Dussollier) rencontre Judith (Carole Bouquet), Anna Maria (Adriana Asti) et Jérémie (Mauro Conte), il rencontre les histoires de chacun de ces personnages. Tout ça se combine donc et constitue la matière vivante du présent. Il y a d’ailleurs eu deux étapes dans l’écriture du scénario. Dans une première version on épousait, comme dans le roman qui est écrit à la première personne, le point de vue de Francis. On n’en sortait pas. Des passages entiers du roman étaient lus en voix off. Puis j’ai décidé de donner davantage d’autonomie aux autres personnages. Dès lors, le récit était constitué par les interactions entre ces personnages tout en laissant au centre Francis, l’écrivain, au moment où tout bascule, où, comme il dit, plus rien n’est à sa place.

Francis est donc écrivain, mais aussi père et mari. Sa vie se complique sur ces trois plans : l’écrivain est en panne, le père est confronté à la disparition de sa fille et le mari a peur que sa compagne lui échappe. Il se bat donc sur trois fronts mais avec une idée fixe (comme Antoine dans "Les temps qui changent" ou Saïd dans "Loin") : venir à bout du roman en cours.
Oui, mais tous empruntent des chemins sinueux pour atteindre leur but. Et, en ce qui concerne Francis, lorsque la tâche est accomplie, le livre terminé, devenu l’objet qu’il reçoit, respire et feuillette, sa satisfaction reste limitée. C’est là qu’il prend conscience de l’importance qu’a Judith dans sa vie et se met à courir à toutes jambes pour la retrouver.

Carole BouquetLe roman se passe sur la côte basque. On comprend qu’après "Hôtel des Amériques" tu aies fait un autre choix. Mais pourquoi Venise ?
On a l’impression que cette ville a rempli pour toi la fonction qu’elle est censée remplir pour Francis : celle d’un stimulant.
La puissance de cette ville est une drogue. J’avais d’ailleurs déjà fait plusieurs tentatives de scénarios dont l’intrigue se situait à Venise. Mais ça ne marchait pas. Venise y était trop utilisée comme un décor, un décor chargé de la mythologie que l’on sait. Cette fois, en lisant le roman, c’était très simple : puisque Judith était agent immobilier et que Francis était écrivain, elle aurait son agence à Venise (j’avais remarqué qu’elles y pullulent) et il s’y installerait pour écrire. La ville appartenait ainsi aux personnages. Elle était liée à leur travail. Elle devenait un cadre de vie et non plus ce décor à partir duquel j’avais cherché auparavant à construire une histoire.

Une grande partie du film se passe dans l’île de Sant’Erasmo c’est-à-dire à la campagne et tu as écarté les vues les plus célèbres de la ville.
On voit tout de même la place Saint-Marc, mais de loin et elle est progressivement masquée par le passage d’un paquebot gigantesque. Il est d’ailleurs fréquent que les façades de Venise soient cachées par des palissades et des panneaux publicitaires - sans doute, comme le dit avec humour l’écrivain vénitien Tiziano Scarpa, pour que les touristes ne soient pas écrasés par trop de beauté !

André DussollierCe que voit, en revanche, le spectateur c’est la statue de Poséidon que tu n’as pas trouvée à Venise mais que tu es allé chercher dans "Le mépris" !
Elle vient de là, mais d’abord de Naples, de Pompéi et de Cinecittà (pour les péplums). C’est "Voyage en Italie" et "Le mépris". Le couple et le dialogue avec l’Italie. Mais je trouve que cette statue a vraiment sa place à Venise par rapport à la Grèce et au caractère maritime de la ville. C’est cette Venise-là que j’aime. Alors, j’ai demandé à ma décoratrice, Michèle Abbe, d’aller chercher cette statue à Cinecittà et je l’ai plantée là - où elle est tout à fait à sa place.
Et puis c’est bien de faire bouger les statues !

Tu as eu recours, une nouvelle fois, à des intertitres. Ils correspondent, en l’occurrence, à des intervalles temporels et aux quatre saisons.
Je voulais que le temps soit sensible dans son avancée. Au cœur du film il y a les âges de la vie. Et puis à Venise le temps est infiniment plus matérialisé qu’ailleurs. Il s’impose dans les façades qui se succèdent avec autant de force que le son des cloches ou les cris des mouettes. Et dès qu’on quitte cette ville de pierre et d’eau, dès qu’on va vers les îles, les saisons deviennent surprenantes et visibles. La relation entre la nature (la lagune) et la culture (Venise) produit un court-circuit particulièrement intense.
(extrait dossier de presse)

Autres films toujours à l'affiche :

"Melancholia" de Lars von Trier
"Voyez comme ils dansent" de Claude Miller
"Lourdes" de Jessica Hausner
"J'aime regarder les filles" de Frédéric Louf
"Le moine" de Dominik Moll
"Un amour de jeunesse" de Mia Hansen-Love
"Une séparation", un film d'Asghar Farhadi

Je souhaite que, vous aussi, vous partagiez vos émotions et vos coups de cœur ciné. Envoyez vos critiques de films par mail (contact@journaldefrancois.fr ). Elles seront publiées dans le Journal !
Mercredi cinéma, c’est votre rendez-vous !

Vous appréciez le Journal de François ? Soutenez-le ! Merci.

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

impardonnables d'André TéchinéZoom nouveauté : "Impardonnables" d'André Téchiné

L'histoire
Francis arrive à Venise pour écrire son prochain roman. Il cherche à louer un endroit pour travailler. Il rencontre Judith, un agent immobilier. Elle insiste pour qu’il visite une maison isolée dans l’Ile de Sant’Erasmo. Francis lui propose comme on se jette à l’eau : « Si on habite ici tous les deux … je signe tout de suite… ». Ils se lancent alors dans une vie de couple. Mais quand Francis est amoureux, il ne parvient pas à écrire.
L’été suivant, sa fille Alice débarque dans sa retraite pour passer des vacances. Et puis brusquement elle disparaît …
À partir de là Francis est mis en danger …
Un film d'André Téchiné avec André Dussollier, Carole Bouquet, Mélanie Thierry

Bonus : propos d'André Téchiné, réalisateur, en conversation avec Jacques Bontemps, journaliste de cinéma.

Comment est née l’idée d’un film à partir du roman de Philippe Djian ?
C’est une commande. Au départ, je ne connaissais pas l’œuvre de Djian. C’est un producteur qui m’a demandé si je voulais porter à l’écran "Impardonnables". Je l’ai donc lu dans cette perspective, avec l’arrière-pensée que, puisque lui-même était convaincu, le film se ferait à deux. Ce qui est une chance. Je préfère ça à un travail solitaire qu’il faut ensuite imposer à la production. Mieux vaut que le partenaire soit impliqué dans le projet, qui correspond alors, dès le départ, à un désir commun.

Carole Bouquet et André DussollierTu as dû être sensible, dans ce roman, à la multiplicité des personnages. Elle te permettait de les traiter comme tu aimes le faire : presque à égalité et en t’attachant à la façon dont s’entrecroisent leurs histoires respectives.
J’aime en effet raconter plusieurs histoires à la fois, à condition qu’elles soient nouées. À partir du moment où Francis (André Dussollier) rencontre Judith (Carole Bouquet), Anna Maria (Adriana Asti) et Jérémie (Mauro Conte), il rencontre les histoires de chacun de ces personnages. Tout ça se combine donc et constitue la matière vivante du présent. Il y a d’ailleurs eu deux étapes dans l’écriture du scénario. Dans une première version on épousait, comme dans le roman qui est écrit à la première personne, le point de vue de Francis. On n’en sortait pas. Des passages entiers du roman étaient lus en voix off. Puis j’ai décidé de donner davantage d’autonomie aux autres personnages. Dès lors, le récit était constitué par les interactions entre ces personnages tout en laissant au centre Francis, l’écrivain, au moment où tout bascule, où, comme il dit, plus rien n’est à sa place.

Francis est donc écrivain, mais aussi père et mari. Sa vie se complique sur ces trois plans : l’écrivain est en panne, le père est confronté à la disparition de sa fille et le mari a peur que sa compagne lui échappe. Il se bat donc sur trois fronts mais avec une idée fixe (comme Antoine dans "Les temps qui changent" ou Saïd dans "Loin") : venir à bout du roman en cours.
Oui, mais tous empruntent des chemins sinueux pour atteindre leur but. Et, en ce qui concerne Francis, lorsque la tâche est accomplie, le livre terminé, devenu l’objet qu’il reçoit, respire et feuillette, sa satisfaction reste limitée. C’est là qu’il prend conscience de l’importance qu’a Judith dans sa vie et se met à courir à toutes jambes pour la retrouver.

Carole BouquetLe roman se passe sur la côte basque. On comprend qu’après "Hôtel des Amériques" tu aies fait un autre choix. Mais pourquoi Venise ?
On a l’impression que cette ville a rempli pour toi la fonction qu’elle est censée remplir pour Francis : celle d’un stimulant.
La puissance de cette ville est une drogue. J’avais d’ailleurs déjà fait plusieurs tentatives de scénarios dont l’intrigue se situait à Venise. Mais ça ne marchait pas. Venise y était trop utilisée comme un décor, un décor chargé de la mythologie que l’on sait. Cette fois, en lisant le roman, c’était très simple : puisque Judith était agent immobilier et que Francis était écrivain, elle aurait son agence à Venise (j’avais remarqué qu’elles y pullulent) et il s’y installerait pour écrire. La ville appartenait ainsi aux personnages. Elle était liée à leur travail. Elle devenait un cadre de vie et non plus ce décor à partir duquel j’avais cherché auparavant à construire une histoire.

Une grande partie du film se passe dans l’île de Sant’Erasmo c’est-à-dire à la campagne et tu as écarté les vues les plus célèbres de la ville.
On voit tout de même la place Saint-Marc, mais de loin et elle est progressivement masquée par le passage d’un paquebot gigantesque. Il est d’ailleurs fréquent que les façades de Venise soient cachées par des palissades et des panneaux publicitaires - sans doute, comme le dit avec humour l’écrivain vénitien Tiziano Scarpa, pour que les touristes ne soient pas écrasés par trop de beauté !

André DussollierCe que voit, en revanche, le spectateur c’est la statue de Poséidon que tu n’as pas trouvée à Venise mais que tu es allé chercher dans "Le mépris" !
Elle vient de là, mais d’abord de Naples, de Pompéi et de Cinecittà (pour les péplums). C’est "Voyage en Italie" et "Le mépris". Le couple et le dialogue avec l’Italie. Mais je trouve que cette statue a vraiment sa place à Venise par rapport à la Grèce et au caractère maritime de la ville. C’est cette Venise-là que j’aime. Alors, j’ai demandé à ma décoratrice, Michèle Abbe, d’aller chercher cette statue à Cinecittà et je l’ai plantée là - où elle est tout à fait à sa place.
Et puis c’est bien de faire bouger les statues !

Tu as eu recours, une nouvelle fois, à des intertitres. Ils correspondent, en l’occurrence, à des intervalles temporels et aux quatre saisons.
Je voulais que le temps soit sensible dans son avancée. Au cœur du film il y a les âges de la vie. Et puis à Venise le temps est infiniment plus matérialisé qu’ailleurs. Il s’impose dans les façades qui se succèdent avec autant de force que le son des cloches ou les cris des mouettes. Et dès qu’on quitte cette ville de pierre et d’eau, dès qu’on va vers les îles, les saisons deviennent surprenantes et visibles. La relation entre la nature (la lagune) et la culture (Venise) produit un court-circuit particulièrement intense.
(extrait dossier de presse)

Autres films toujours à l'affiche :

"Melancholia" de Lars von Trier
"Voyez comme ils dansent" de Claude Miller
"Lourdes" de Jessica Hausner
"J'aime regarder les filles" de Frédéric Louf
"Le moine" de Dominik Moll
"Un amour de jeunesse" de Mia Hansen-Love
"Une séparation", un film d'Asghar Farhadi

Je souhaite que, vous aussi, vous partagiez vos émotions et vos coups de cœur ciné. Envoyez vos critiques de films par mail (contact@journaldefrancois.fr ). Elles seront publiées dans le Journal !
Mercredi cinéma, c’est votre rendez-vous !

Vous appréciez le Journal de François ? Soutenez-le ! Merci.

Partager cette page :

Vous appréciez le Journal de François ? Soutenez-le ! Merci.

Retourner à la page d'accueil - Retourner à la page "Cinéma"

Vous appréciez le Journal de François ? Soutenez-le ! Merci.

Retourner à la page d'accueil Retourner à la page "Cinéma"


Déposer un commentaire
0 commentaire(s)

Filtre anti-spam

Aucun commentaire

Informations Newsletter
  • Inscrivez-vous aux newsletters du Journal :
    "Agenda du week-end" et "Infos de proximité"
Contact
11 allée du Clos Laisnées, 95120 Ermont
06 89 80 56 28