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Mercredi cinéma : "Voyez comme ils dansent" de Claude Miller

Publié le : 03-08-2011

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

Voyez comme ils dansent de Claude MillerZoom nouveauté : "Voyez comme ils dansent" de Claude Miller

L'histoire
Une vidéaste française traverse le Canada à bord d’un train d’Est en Ouest sous la neige. Ce voyage l’amène à rencontrer la dernière compagne de son ex mari, show man internationalement connu, aujourd’hui disparu.
Chacune des deux femmes va essayer de comprendre comment “l’homme de leur vie” a aimé et vécu avec l’autre. Voyez comme ils dansent...
Un film de Claude Miller avec Marina Hands, James Thierrée, Maya Sansa.

Bonus : propos de Claude Miller, réalisateur du film.

"Voyez comme ils dansent" est inspiré de "La petite fille de Menno" de Roy Parvin. Qu’est-ce qui vous plaisait dans cette nouvelle ?
Son thème : la rencontre de deux femmes qui ont aimé le même homme. Quand on est trompé ou quitté pour quelqu’un d’autre, je comprends très bien qu’on soit fasciné par qui est cet autre. Pas tant par la question de savoir pourquoi on a été quitté, mais pour qui. Comme si ça ne pouvait pas exister, comme si, quand on aime, on devenait le seul et l’unique pour l’autre. L’idée courait aussi dans la nouvelle, surtout concernant le personnage de Vic (James Thiérrée) que l’on n’est pas le même suivant le partenaire affectif. Effectivement, Lise (Marina Hands) et Alex (Maya Sansa) révèlent des parts très différentes de Vic.
Sur un plan plus formel, j’aimais l’idée d’un conflit intime dans un espace au contraire très oxygéné et spectaculaire, l’idée d’une introspection dans le cadre d’un voyage en cinémascope.

Vous êtes resté très proche de la nouvelle ?
Non, j’ai pris beaucoup de libertés, notamment avec le personnage de Vic. Dans la nouvelle, c’était un écrivain genre Hemingway ou Jim Harrison, un baroudeur un peu aventurier et alcoolique, un homme qui va à la pêche et à la chasse. Ce personnage ne m’intéressait pas beaucoup, je le trouvais un peu cliché et trop américain car je voulais franciser les personnages principaux…
En revanche, je suis resté très proche de la nouvelle concernant les différences de caractères des deux femmes. L’une est une amérindienne très impliquée socialement. Elle est médecin et s’occupe d’une antenne médicale dans une réserve indienne. L’autre est une intellectuelle new yorkaise - devenue une bobo parisienne dans mon film.

Pourquoi cette volonté de franciser l’histoire ?
J’aime beaucoup le dialogue et je ne me voyais pas travailler sur des dialogues en anglais, même si j’avais comme partenaire d’écriture Natalie Carter, qui est franco-américaine. Ecrire tout un scénario, une intrigue, avec des personnages anglo-saxons, ce n’est pas ma culture, c’est trop exotique pour moi. Il s’est trouvé qu’on a coproduit le film avec le Québec mais je voulais avant tout faire un film français. Je me sens très réalisateur français !

Comment décririez-vous la rencontre de Lise et Alex ?
Au départ, il y a une méfiance réciproque, elles se « flairent » et se cabrent devant ce "hasard" qui les fait se rencontrer. Cette rencontre les replonge dans une période très incandescente et douloureuse de leur vie sentimentale, dont elles se croyaient guéries mais dont elles s’aperçoivent, en se frottant l’une à l’autre qu’elles ne le sont pas vraiment. C’est un peu comme si elles se mettaient l’une en face de l’autre et faisaient tourner les tables pour faire revenir l’esprit de Vic.

Maya SansaLa jalousie n’est pas le lien moteur de leur rencontre.
La jalousie peut affleurer au tout début chez Lise à travers son ton caustique et un peu provocant, son esprit grinçant qu’on pourrait qualifier de très français. Mais elle est vite éteinte. D’abord parce qu’Alex refuse complètement ce genre de confrontation. Moi non plus, la jalousie ne m’intéresse pas. A part chez Racine, je trouve que c’est un sentiment un peu sot. Ce qui se joue entre Lise et Alex est davantage de l’ordre de la curiosité, au sens profond du terme : la curiosité de l’autre, avec lequel on a partagé la passion pour une même personne. Savoir qui est cet autre, sans doute que ça permet d’en apprendre plus sur soi-même. J’ai l’impression que ces deux femmes, et sans doute Lise plus qu’Alex, en savent plus sur elles mêmes à la fin du film.

Lise en apprend plus sur elle-même et grandit. Alex, elle accueille la souffrance de la perte de l’homme qu’elle aimait.
Oui, elles n’opèrent pas du tout la même trajectoire. Lise sort maturée de cette expérience sentimentale. Au contact d’Alex, elle se débarrasse petit à petit d’une certaine futilité, du règne de l’apparence de la vieille Europe. Quant à Alex, elle avait éteint « l’onde Vic » mais l’arrivée de Lise fait ressurgir les fantômes et opère comme une catharsis qui lui permet de clore le chapitre de sa vie avec Vic. C’est chez elle que la guérison du deuil est la plus évidente, notamment à la fin, quand elle se raconte.

Vous ne jouez pas la complicité entre elles, elles n’échangent pas leurs souvenirs mais sont renvoyées chacune à leur propre situation.
Vic a été un événement extrêmement important dans leur vie – et vice versa – mais il n’était pas le même homme avec l’une et avec l’autre, il n’y a rien à partager. Elles ont trop de dignité pour se permettre des confidences, des pleurnicheries ou des engueulades. D’autant plus que sept ans ont passé. Ce qui m’intéressait, pour paraphraser le beau roman de Marie
N’Diaye, c’est que ce soient deux femmes puissantes, courageuses.

James ThierréeElles ont aimé Vic de manière très différente.
Je pense que personne n’aime de la même façon, même s’il s’agit du même objet d’amour. Concernant Lise, on peut penser qu’elle vit dans l’ombre de l’homme public qu’est Vic et que cette situation est un peu frustrante. Je pense que la vie occidentale, d’autant plus dans les milieux artistiques et culturels favorise les leurres sentimentaux. La liaison entre Vic et Lise, même si je ne l’ai pas forcément voulue ainsi, est moins chargée en alcool amoureux que l’autre. Dès leur première rencontre, lors de l’interview, ils sont dans le paraître, surtout du côté de Vic. Lise, elle, est plus sincère, mais en même temps, elle se montre très indiscrète en lui posant des questions sur son père. On n’est pas dans les fondamentaux de l’amour comme avec Alex. Là, c’est un coup de foudre passionnel et sexuel, on est dans une dimension tout à fait différente. Avec Alex, Vic se ressource. Cette femme est dans la positivité et le concret. Elle est médecin, soigne les gens. Vic pense, qu’avec elle, il va se sauver de son désespoir. Alex et Lise ne révèlent pas la même part de Vic mais au bout du compte, celui-ci est rattrapé par sa morbidité alors que les deux femmes évoluent.
Je pense que les femmes ont une attitude plus positive avec la vie que les hommes. Elles se trompent moins, vont plus à l’essentiel. Les hommes sont davantage dans la parade, les apparences, le pouvoir, la vanité. Surtout dans le domaine affectif. J’ai cette conviction, vraie ou fausse, que les hommes s’en sortent moins bien que les femmes.

Comment s’est élaboré le casting ?
James Thiérrée a été le premier à s’imposer. Je ne savais pas comment m’en sortir avec le personnage de Vic. Je me sentais incapable d’écrire des textes pour un personnage de scène comique, ce n’est pas mon métier. Mais d’un autre côté j’avais peur, si je faisais appel à un vrai comique, que cela vampirise le film. Et puis je ne voulais pas que Vic soit un type sur scène qui est là seulement pour faire rire, que ce soit un stand-up. Et un jour, je me suis souvenu de "La Symphonie du hanneton", un spectacle de James Thiérrée que j’avais vu deux ou trois ans plus tôt. J’avais été ébloui par ce qui caractérise James sur scène : un mélange de grâce, d’envolées aériennes sublimes et en même temps de grand comique dans la tradition de son grand-père. Je me suis dit qu’avec lui, il n’y aurait quasiment pas besoin de textes à écrire, hormis lors de l’affrontement avec le père - mais ça, je me sentais capable de l’écrire car ce n’est pas un texte comique mais agressif. C’était inespéré de tomber sur James, qui est à la fois très beau, ce qui peut justifier la séduction qu’il exerce sur Lise et Alex, et un homme de spectacle très visuel. Je pense que si James n’avait pas voulu faire le film, j’aurais abandonné le projet. Heureusement, il a dit oui très vite.

Il s’est investi dans la mise en scène du spectacle de Vic ?
Oui, on a beaucoup travaillé ensemble. Je voulais que le spectacle de Vic nourrisse visuellement le film. James puisait dans ce qu’il avait déjà fait sur scène, mais pas seulement.

Et le choix de Marina Hands ?
Au départ, elle devait jouer Alex… Je la connaissais brune et je me disais qu’elle pouvait très bien passer pour une amérindienne, d’autant plus qu’elle est bilingue. Elle était d’accord.
Parallèlement, j’avais aussi vu Maya Sansa, qui m’avait énormément plu dans "Villa Amalia" de Benoît Jacquot, et dans "Bongiorno notte" de Marco Bellocchio. Et Yves Thomas venait de faire un film avec elle et Isabelle Carré, il m’a dit beaucoup de bien d’elle. Et qu’elle parlait très bien français. Je me disais donc que ce serait une bonne alternative au cas où Marina ne puisse plus faire le film et elle restait dans un petit coin de ma tête.
Et puis il se trouve que les comédiennes que j’ai contactées pour le rôle de Lise soit pour des raisons de grossesse, soit par manque d’envie n’ont pas accepté. Jusqu’au moment où j’ai reçu un coup de fil de Marina qui m’a dit : « Si tu veux savoir, je préfère le rôle de Lise. Alors si tu penses que Maya Sansa peut faire Alex, moi, j’adorerais faire Lise ! » Tout à coup, ça m’a paru évident, d’autant plus que Marina commençant à être de plus en plus connue en France et que j’avais cette petite peur qu’elle ne soit plus crédible en Indienne. Maya, elle, est très connue en Italie, mais moins en France. J’espère que beaucoup de gens vont la découvrir dans ce film, c’était une belle rencontre.
Propos recueillis par Claire Vassé
(extrait dossier de presse)

Autres films toujours à l'affiche :

"Lourdes" de Jessica Hausner
"J'aime regarder les filles" de Frédéric Louf
"Le moine" de Dominik Moll
"Un amour de jeunesse" de Mia Hansen-Love
"Nicostratos, le pélican" d'Olivier Horlait
"Pourquoi tu pleures ?" de Katia Lewkowicz
"Une séparation", un film d'Asghar Farhadi

Je souhaite que, vous aussi, vous partagiez vos émotions et vos coups de cœur ciné. Envoyez vos critiques de films par mail (contact@journaldefrancois.fr ). Elles seront publiées dans le Journal !
Mercredi cinéma, c’est votre rendez-vous !

Vous appréciez le Journal de François ? Soutenez-le ! Merci.

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

Voyez comme ils dansent de Claude MillerZoom nouveauté : "Voyez comme ils dansent" de Claude Miller

L'histoire
Une vidéaste française traverse le Canada à bord d’un train d’Est en Ouest sous la neige. Ce voyage l’amène à rencontrer la dernière compagne de son ex mari, show man internationalement connu, aujourd’hui disparu.
Chacune des deux femmes va essayer de comprendre comment “l’homme de leur vie” a aimé et vécu avec l’autre. Voyez comme ils dansent...
Un film de Claude Miller avec Marina Hands, James Thierrée, Maya Sansa.

Bonus : propos de Claude Miller, réalisateur du film.

"Voyez comme ils dansent" est inspiré de "La petite fille de Menno" de Roy Parvin. Qu’est-ce qui vous plaisait dans cette nouvelle ?
Son thème : la rencontre de deux femmes qui ont aimé le même homme. Quand on est trompé ou quitté pour quelqu’un d’autre, je comprends très bien qu’on soit fasciné par qui est cet autre. Pas tant par la question de savoir pourquoi on a été quitté, mais pour qui. Comme si ça ne pouvait pas exister, comme si, quand on aime, on devenait le seul et l’unique pour l’autre. L’idée courait aussi dans la nouvelle, surtout concernant le personnage de Vic (James Thiérrée) que l’on n’est pas le même suivant le partenaire affectif. Effectivement, Lise (Marina Hands) et Alex (Maya Sansa) révèlent des parts très différentes de Vic.
Sur un plan plus formel, j’aimais l’idée d’un conflit intime dans un espace au contraire très oxygéné et spectaculaire, l’idée d’une introspection dans le cadre d’un voyage en cinémascope.

Vous êtes resté très proche de la nouvelle ?
Non, j’ai pris beaucoup de libertés, notamment avec le personnage de Vic. Dans la nouvelle, c’était un écrivain genre Hemingway ou Jim Harrison, un baroudeur un peu aventurier et alcoolique, un homme qui va à la pêche et à la chasse. Ce personnage ne m’intéressait pas beaucoup, je le trouvais un peu cliché et trop américain car je voulais franciser les personnages principaux…
En revanche, je suis resté très proche de la nouvelle concernant les différences de caractères des deux femmes. L’une est une amérindienne très impliquée socialement. Elle est médecin et s’occupe d’une antenne médicale dans une réserve indienne. L’autre est une intellectuelle new yorkaise - devenue une bobo parisienne dans mon film.

Pourquoi cette volonté de franciser l’histoire ?
J’aime beaucoup le dialogue et je ne me voyais pas travailler sur des dialogues en anglais, même si j’avais comme partenaire d’écriture Natalie Carter, qui est franco-américaine. Ecrire tout un scénario, une intrigue, avec des personnages anglo-saxons, ce n’est pas ma culture, c’est trop exotique pour moi. Il s’est trouvé qu’on a coproduit le film avec le Québec mais je voulais avant tout faire un film français. Je me sens très réalisateur français !

Comment décririez-vous la rencontre de Lise et Alex ?
Au départ, il y a une méfiance réciproque, elles se « flairent » et se cabrent devant ce "hasard" qui les fait se rencontrer. Cette rencontre les replonge dans une période très incandescente et douloureuse de leur vie sentimentale, dont elles se croyaient guéries mais dont elles s’aperçoivent, en se frottant l’une à l’autre qu’elles ne le sont pas vraiment. C’est un peu comme si elles se mettaient l’une en face de l’autre et faisaient tourner les tables pour faire revenir l’esprit de Vic.

Maya SansaLa jalousie n’est pas le lien moteur de leur rencontre.
La jalousie peut affleurer au tout début chez Lise à travers son ton caustique et un peu provocant, son esprit grinçant qu’on pourrait qualifier de très français. Mais elle est vite éteinte. D’abord parce qu’Alex refuse complètement ce genre de confrontation. Moi non plus, la jalousie ne m’intéresse pas. A part chez Racine, je trouve que c’est un sentiment un peu sot. Ce qui se joue entre Lise et Alex est davantage de l’ordre de la curiosité, au sens profond du terme : la curiosité de l’autre, avec lequel on a partagé la passion pour une même personne. Savoir qui est cet autre, sans doute que ça permet d’en apprendre plus sur soi-même. J’ai l’impression que ces deux femmes, et sans doute Lise plus qu’Alex, en savent plus sur elles mêmes à la fin du film.

Lise en apprend plus sur elle-même et grandit. Alex, elle accueille la souffrance de la perte de l’homme qu’elle aimait.
Oui, elles n’opèrent pas du tout la même trajectoire. Lise sort maturée de cette expérience sentimentale. Au contact d’Alex, elle se débarrasse petit à petit d’une certaine futilité, du règne de l’apparence de la vieille Europe. Quant à Alex, elle avait éteint « l’onde Vic » mais l’arrivée de Lise fait ressurgir les fantômes et opère comme une catharsis qui lui permet de clore le chapitre de sa vie avec Vic. C’est chez elle que la guérison du deuil est la plus évidente, notamment à la fin, quand elle se raconte.

Vous ne jouez pas la complicité entre elles, elles n’échangent pas leurs souvenirs mais sont renvoyées chacune à leur propre situation.
Vic a été un événement extrêmement important dans leur vie – et vice versa – mais il n’était pas le même homme avec l’une et avec l’autre, il n’y a rien à partager. Elles ont trop de dignité pour se permettre des confidences, des pleurnicheries ou des engueulades. D’autant plus que sept ans ont passé. Ce qui m’intéressait, pour paraphraser le beau roman de Marie
N’Diaye, c’est que ce soient deux femmes puissantes, courageuses.

James ThierréeElles ont aimé Vic de manière très différente.
Je pense que personne n’aime de la même façon, même s’il s’agit du même objet d’amour. Concernant Lise, on peut penser qu’elle vit dans l’ombre de l’homme public qu’est Vic et que cette situation est un peu frustrante. Je pense que la vie occidentale, d’autant plus dans les milieux artistiques et culturels favorise les leurres sentimentaux. La liaison entre Vic et Lise, même si je ne l’ai pas forcément voulue ainsi, est moins chargée en alcool amoureux que l’autre. Dès leur première rencontre, lors de l’interview, ils sont dans le paraître, surtout du côté de Vic. Lise, elle, est plus sincère, mais en même temps, elle se montre très indiscrète en lui posant des questions sur son père. On n’est pas dans les fondamentaux de l’amour comme avec Alex. Là, c’est un coup de foudre passionnel et sexuel, on est dans une dimension tout à fait différente. Avec Alex, Vic se ressource. Cette femme est dans la positivité et le concret. Elle est médecin, soigne les gens. Vic pense, qu’avec elle, il va se sauver de son désespoir. Alex et Lise ne révèlent pas la même part de Vic mais au bout du compte, celui-ci est rattrapé par sa morbidité alors que les deux femmes évoluent.
Je pense que les femmes ont une attitude plus positive avec la vie que les hommes. Elles se trompent moins, vont plus à l’essentiel. Les hommes sont davantage dans la parade, les apparences, le pouvoir, la vanité. Surtout dans le domaine affectif. J’ai cette conviction, vraie ou fausse, que les hommes s’en sortent moins bien que les femmes.

Comment s’est élaboré le casting ?
James Thiérrée a été le premier à s’imposer. Je ne savais pas comment m’en sortir avec le personnage de Vic. Je me sentais incapable d’écrire des textes pour un personnage de scène comique, ce n’est pas mon métier. Mais d’un autre côté j’avais peur, si je faisais appel à un vrai comique, que cela vampirise le film. Et puis je ne voulais pas que Vic soit un type sur scène qui est là seulement pour faire rire, que ce soit un stand-up. Et un jour, je me suis souvenu de "La Symphonie du hanneton", un spectacle de James Thiérrée que j’avais vu deux ou trois ans plus tôt. J’avais été ébloui par ce qui caractérise James sur scène : un mélange de grâce, d’envolées aériennes sublimes et en même temps de grand comique dans la tradition de son grand-père. Je me suis dit qu’avec lui, il n’y aurait quasiment pas besoin de textes à écrire, hormis lors de l’affrontement avec le père - mais ça, je me sentais capable de l’écrire car ce n’est pas un texte comique mais agressif. C’était inespéré de tomber sur James, qui est à la fois très beau, ce qui peut justifier la séduction qu’il exerce sur Lise et Alex, et un homme de spectacle très visuel. Je pense que si James n’avait pas voulu faire le film, j’aurais abandonné le projet. Heureusement, il a dit oui très vite.

Il s’est investi dans la mise en scène du spectacle de Vic ?
Oui, on a beaucoup travaillé ensemble. Je voulais que le spectacle de Vic nourrisse visuellement le film. James puisait dans ce qu’il avait déjà fait sur scène, mais pas seulement.

Et le choix de Marina Hands ?
Au départ, elle devait jouer Alex… Je la connaissais brune et je me disais qu’elle pouvait très bien passer pour une amérindienne, d’autant plus qu’elle est bilingue. Elle était d’accord.
Parallèlement, j’avais aussi vu Maya Sansa, qui m’avait énormément plu dans "Villa Amalia" de Benoît Jacquot, et dans "Bongiorno notte" de Marco Bellocchio. Et Yves Thomas venait de faire un film avec elle et Isabelle Carré, il m’a dit beaucoup de bien d’elle. Et qu’elle parlait très bien français. Je me disais donc que ce serait une bonne alternative au cas où Marina ne puisse plus faire le film et elle restait dans un petit coin de ma tête.
Et puis il se trouve que les comédiennes que j’ai contactées pour le rôle de Lise soit pour des raisons de grossesse, soit par manque d’envie n’ont pas accepté. Jusqu’au moment où j’ai reçu un coup de fil de Marina qui m’a dit : « Si tu veux savoir, je préfère le rôle de Lise. Alors si tu penses que Maya Sansa peut faire Alex, moi, j’adorerais faire Lise ! » Tout à coup, ça m’a paru évident, d’autant plus que Marina commençant à être de plus en plus connue en France et que j’avais cette petite peur qu’elle ne soit plus crédible en Indienne. Maya, elle, est très connue en Italie, mais moins en France. J’espère que beaucoup de gens vont la découvrir dans ce film, c’était une belle rencontre.
Propos recueillis par Claire Vassé
(extrait dossier de presse)

Autres films toujours à l'affiche :

"Lourdes" de Jessica Hausner
"J'aime regarder les filles" de Frédéric Louf
"Le moine" de Dominik Moll
"Un amour de jeunesse" de Mia Hansen-Love
"Nicostratos, le pélican" d'Olivier Horlait
"Pourquoi tu pleures ?" de Katia Lewkowicz
"Une séparation", un film d'Asghar Farhadi

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