Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts), Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mardi et mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône
Zoom nouveauté : "Un homme idéal" de Yann Gozlan
L'histoire
Mathieu, 25 ans, aspire depuis toujours à devenir un auteur reconnu. Un rêve qui lui semble inaccessible car malgré tous ses efforts, il n’a jamais réussi à être édité. En attendant, il gagne sa vie en travaillant dans une société de déménagement…
Son destin bascule le jour où il tombe par hasard sur le manuscrit d’un vieil homme solitaire qui vient de décéder. Mathieu hésite avant finalement de s’en emparer, et de signer le texte de son nom…
Devenu le nouvel espoir le plus en vue de la littérature française, et alors que l’attente autour de son second roman devient chaque jour plus pressante, Mathieu va plonger dans une spirale mensongère et criminelle pour préserver à tout prix son secret…
Un film de Yann Gozlan avec Pierre Niney et Ana Girardot, André Marcon, Valeria Cavalli, marc Barbé, Laurent Grévill.
Bonus : propos de Pierre Niney, acteur principal du film
C’est la première fois que vous jouez dans un thriller…
…Alors que c’est un genre dont je suis très fan. Quand un thriller est réussi, ce qui est rare, ça m’embarque vraiment.
Connaissiez-vous Yann Gozlan ?
Je n’avais pas vu "Captifs" mais je connaissais ses deux courts métrages. Je me souviens avoir lu son scénario dans l’avion qui m’emmenait au Festival de Cannes il y a deux ans, je pensais lire quinze pages puis faire autre chose, je ne l’ai pas lâché.
Ma lecture terminée, j’avais la chair de poule. À peine l’avion avait-il atterri à Nice que j’avais déjà rallumé mon portable : c’était quand il voulait.
En France, quand on s’attaque au thriller, on a souvent tendance à en exploiter le côté très noir. Chez Yann Gozlan, je retrouvais vraiment les codes d’un "Ghostwriter" de Roman Polanski, ou d’un "Match point" de Woody Allen ; une qualité d’écriture américaine associée à l’image française de "Plein soleil" de René Clément, ou de "La piscine" de Jacques Deray.
En refermant le scénario, je me rappelle avoir également pensé au film de Dominik Moll, "Harry, un ami qui vous veut du bien" : un récit qui débute de façon on ne peut plus normale et qui dérape sans possibilité de retour en arrière.
Qu’est-ce qui vous attirait dans cette histoire ?
La problématique identitaire et les questions que pose le film sur l’art sont très inspirantes pour un comédien. Dès l’instant où il est pris au piège de son mensonge, Mathieu s’enfonce dans un engrenage qui l’oblige à accomplir un parcours initiatique dans les méandres du mal et cela donne matière à pas mal de questionnements : a-t-on besoin de traverser des épreuves aussi difficiles pour avoir quelque chose à dire ? Qu’est-ce qui permet de créer ?
J’aimais tout particulièrement l’idée que ce type, passionné, ne soit pas talentueux. Le cinéma a plus souvent tendance à s’intéresser à des artistes qui ont un don magnifique. Rares sont les réalisateurs qui se penchent sur ce genre de figures, mis à part les « losers magnifiques » des frères Cohen que j’adore. Ici Mathieu va devoir inventer ce don, ce talent, car cela devient une question de survie !
Vous est-il arrivé d’éprouver également ce genre d’angoisse au moment d’interpréter une scène ?
Tous les interprètes connaissent des pannes d’inspiration. Mais l’appel du public est là et on finit souvent par trouver la solution. Mon personnage est animé par le même appel de survie : il ment et va jusqu’à tuer pour régler – très temporairement – les problèmes qui se présentent à lui.
Quel plaisir procure le fait de jouer un usurpateur d’identité lorsqu’on joue soi-même à en changer chaque soir sur scène ?
C’est excitant. En préparant ce personnage, je ne pouvais pas m’empêcher d’établir un lien avec mon propre métier et mon moi profond. Mathieu éprouve du plaisir à se faire passer pour ce qu’il n’est pas mais ça le dépasse. J’ai éprouvé ce sentiment en jouant Yves Saint Laurent : je ne m’appartenais plus tout à fait, c’était troublant.
Pour rentrer dans la peau d’un auteur de best seller, Mathieu procède un peu comme un comédien. Il s’imprègne d’histoire algérienne, observe les gens célèbres en interview…Je suis persuadé qu’il éprouve une véritable admiration pour l’auteur du manuscrit volé : il y a une forme de respect dans cette préparation à laquelle il s’astreint. On est vraiment dans un jeu d’identité.
Dont il sort souvent perdant… Il ne parvient pas, par exemple, à trouver sa place au sein de la famille d’Alice…
Tout comme le personnage joué par Rhys Meyer dans "Match point". Ou comme l’aspiration d’un Martin Eden à intégrer la bourgeoisie. C’est l’éternelle impossibilité d’une classe à fusionner avec une autre. Mathieu prétend s’intégrer mais au fond il ne le peut pas. Symboliquement c’est très fort, je trouve.
Comme au théâtre, le film se déroule presque à huis-clos.
On est 80% du temps dans cette superbe villa et cela participe au sentiment d’angoisse qui court tout au long du film. Cette maison, je la vois comme un personnage qui jouerait le rôle d’un témoin et d’une alliée dans les crimes que commet Mathieu. Tout se construit autour de cet endroit isolé d’une beauté à couper le souffle. Il y a là quelque chose de théâtral qui me plaît. L’effet de contraste entre la magnificence du lieu et la violence de ce qui s’y déroule est très fort.
Vous ne cachez pas votre désir d’écrire, de réaliser et de produire. Vous êtes-vous impliqué dans le scénario du film ?
Le scénario était écrit au cordeau, Yann savait parfaitement ce qu’il voulait, il n’y avait plus qu’à jouer. Je lui ai juste proposé de rajouter la scène où Mathieu demande des comptes à l’éditeur qui a refusé son premier manuscrit : elle souligne à quel point le personnage est réellement passionné de littérature et son besoin viscéral d’être reconnu. Il y a quelque chose d’un peu naïf dans la conversation que Mathieu a avec son interlocuteur : « Je peux tout changer », lui dit-il. Il est plein de bonne volonté et prêt à tout pour vivre de son art…
Comment avez-vous abordé le personnage ?
En passant, comme presque toujours, par le travail du corps. C’est une méthode que j’ai découverte très tôt grâce à des artistes russes. À 18 ans, j’ai eu la chance de jouer une pièce de théâtre à Moscou – « Le Gars » de Marina Tsvetaïeva – un spectacle monté moitié en français et moitié en russe. Qu’ils soient musiciens ou comédiens, les Russes ont une technique très physique d’investir les rôles : cela passe par des sensations, du chant de la danse. C’est une approche moins intellectuelle que la nôtre et que je trouve très complémentaire. Pour en revenir au film, je me suis entraîné dans une salle, je me suis musclé et j’ai fait en sorte de prendre un peu de poids. Mathieu, mon personnage doit fournir beaucoup d’efforts physiques, notamment dans la deuxième partie du film. Il fallait qu’il ait de l’endurance.
Son apparence s’est-elle tout de suite imposée à vous ?
Yann avait une idée très précise de la façon dont Mathieu devait s’habiller : avec des références très marquées cinéma des années 1960. La chemise que je porte au bord de la piscine et que nous avions baptisée la chemise Delon donne, je trouve, un côté très sensuel à toutes ces scènes. Cela correspondait à l’envie de réaliser un film qui soit non seulement beau et moderne, violent parfois mais aussi sensuel et sexy.
J’ai eu un moment l’idée de me laisser pousser la barbe. Après la sortie de "Sable noir"», ce livre volé à un autre, je trouvais intéressant que Mathieu ait envie de se cacher. Yann me voulait, au contraire, rasé de près : la jeunesse de mon visage devait contraster avec la violence des actes du personnage. Il avait raison.
Vous réussissez à faire passer ce contraste de manière incroyable : serein en apparence, bouillonnant à l’intérieur.
C’était le défi du film. Comment donner des couleurs aux émotions de ce gars alors qu’il est dans un état de tension permanente ? J’ai parfois eu peur de ne pas tenir la distance. Yann a été une source d’inspiration directe. On dit parfois qu’un sujet ressemble à son auteur : je l’ai vérifié sur ce tournage, je lui ai volé beaucoup de choses. À certains moments, le personnage a un côté presque animal. Quand on est un usurpateur, qu’on est sur un territoire dangereux où l’on peut être démasqué à tout moment, on est réellement en mode de survie. On dort d’un œil, comme un animal, on est toujours prêt à bondir, réagir. Yann me dirigeait dans ce sens, sur la nervosité. On devait pouvoir ressentir que, dans la situation de danger et d’extrême inconfort où se trouve Mathieu, il est capable de tout.
(extrait dossier de presse)
Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts), Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mardi et mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône
Zoom nouveauté : "Un homme idéal" de Yann Gozlan
L'histoire
Mathieu, 25 ans, aspire depuis toujours à devenir un auteur reconnu. Un rêve qui lui semble inaccessible car malgré tous ses efforts, il n’a jamais réussi à être édité. En attendant, il gagne sa vie en travaillant dans une société de déménagement…
Son destin bascule le jour où il tombe par hasard sur le manuscrit d’un vieil homme solitaire qui vient de décéder. Mathieu hésite avant finalement de s’en emparer, et de signer le texte de son nom…
Devenu le nouvel espoir le plus en vue de la littérature française, et alors que l’attente autour de son second roman devient chaque jour plus pressante, Mathieu va plonger dans une spirale mensongère et criminelle pour préserver à tout prix son secret…
Un film de Yann Gozlan avec Pierre Niney et Ana Girardot, André Marcon, Valeria Cavalli, marc Barbé, Laurent Grévill.
Bonus : propos de Pierre Niney, acteur principal du film
C’est la première fois que vous jouez dans un thriller…
…Alors que c’est un genre dont je suis très fan. Quand un thriller est réussi, ce qui est rare, ça m’embarque vraiment.
Connaissiez-vous Yann Gozlan ?
Je n’avais pas vu "Captifs" mais je connaissais ses deux courts métrages. Je me souviens avoir lu son scénario dans l’avion qui m’emmenait au Festival de Cannes il y a deux ans, je pensais lire quinze pages puis faire autre chose, je ne l’ai pas lâché.
Ma lecture terminée, j’avais la chair de poule. À peine l’avion avait-il atterri à Nice que j’avais déjà rallumé mon portable : c’était quand il voulait.
En France, quand on s’attaque au thriller, on a souvent tendance à en exploiter le côté très noir. Chez Yann Gozlan, je retrouvais vraiment les codes d’un "Ghostwriter" de Roman Polanski, ou d’un "Match point" de Woody Allen ; une qualité d’écriture américaine associée à l’image française de "Plein soleil" de René Clément, ou de "La piscine" de Jacques Deray.
En refermant le scénario, je me rappelle avoir également pensé au film de Dominik Moll, "Harry, un ami qui vous veut du bien" : un récit qui débute de façon on ne peut plus normale et qui dérape sans possibilité de retour en arrière.
Qu’est-ce qui vous attirait dans cette histoire ?
La problématique identitaire et les questions que pose le film sur l’art sont très inspirantes pour un comédien. Dès l’instant où il est pris au piège de son mensonge, Mathieu s’enfonce dans un engrenage qui l’oblige à accomplir un parcours initiatique dans les méandres du mal et cela donne matière à pas mal de questionnements : a-t-on besoin de traverser des épreuves aussi difficiles pour avoir quelque chose à dire ? Qu’est-ce qui permet de créer ?
J’aimais tout particulièrement l’idée que ce type, passionné, ne soit pas talentueux. Le cinéma a plus souvent tendance à s’intéresser à des artistes qui ont un don magnifique. Rares sont les réalisateurs qui se penchent sur ce genre de figures, mis à part les « losers magnifiques » des frères Cohen que j’adore. Ici Mathieu va devoir inventer ce don, ce talent, car cela devient une question de survie !
Vous est-il arrivé d’éprouver également ce genre d’angoisse au moment d’interpréter une scène ?
Tous les interprètes connaissent des pannes d’inspiration. Mais l’appel du public est là et on finit souvent par trouver la solution. Mon personnage est animé par le même appel de survie : il ment et va jusqu’à tuer pour régler – très temporairement – les problèmes qui se présentent à lui.
Quel plaisir procure le fait de jouer un usurpateur d’identité lorsqu’on joue soi-même à en changer chaque soir sur scène ?
C’est excitant. En préparant ce personnage, je ne pouvais pas m’empêcher d’établir un lien avec mon propre métier et mon moi profond. Mathieu éprouve du plaisir à se faire passer pour ce qu’il n’est pas mais ça le dépasse. J’ai éprouvé ce sentiment en jouant Yves Saint Laurent : je ne m’appartenais plus tout à fait, c’était troublant.
Pour rentrer dans la peau d’un auteur de best seller, Mathieu procède un peu comme un comédien. Il s’imprègne d’histoire algérienne, observe les gens célèbres en interview…Je suis persuadé qu’il éprouve une véritable admiration pour l’auteur du manuscrit volé : il y a une forme de respect dans cette préparation à laquelle il s’astreint. On est vraiment dans un jeu d’identité.
Dont il sort souvent perdant… Il ne parvient pas, par exemple, à trouver sa place au sein de la famille d’Alice…
Tout comme le personnage joué par Rhys Meyer dans "Match point". Ou comme l’aspiration d’un Martin Eden à intégrer la bourgeoisie. C’est l’éternelle impossibilité d’une classe à fusionner avec une autre. Mathieu prétend s’intégrer mais au fond il ne le peut pas. Symboliquement c’est très fort, je trouve.
Comme au théâtre, le film se déroule presque à huis-clos.
On est 80% du temps dans cette superbe villa et cela participe au sentiment d’angoisse qui court tout au long du film. Cette maison, je la vois comme un personnage qui jouerait le rôle d’un témoin et d’une alliée dans les crimes que commet Mathieu. Tout se construit autour de cet endroit isolé d’une beauté à couper le souffle. Il y a là quelque chose de théâtral qui me plaît. L’effet de contraste entre la magnificence du lieu et la violence de ce qui s’y déroule est très fort.
Vous ne cachez pas votre désir d’écrire, de réaliser et de produire. Vous êtes-vous impliqué dans le scénario du film ?
Le scénario était écrit au cordeau, Yann savait parfaitement ce qu’il voulait, il n’y avait plus qu’à jouer. Je lui ai juste proposé de rajouter la scène où Mathieu demande des comptes à l’éditeur qui a refusé son premier manuscrit : elle souligne à quel point le personnage est réellement passionné de littérature et son besoin viscéral d’être reconnu. Il y a quelque chose d’un peu naïf dans la conversation que Mathieu a avec son interlocuteur : « Je peux tout changer », lui dit-il. Il est plein de bonne volonté et prêt à tout pour vivre de son art…
Comment avez-vous abordé le personnage ?
En passant, comme presque toujours, par le travail du corps. C’est une méthode que j’ai découverte très tôt grâce à des artistes russes. À 18 ans, j’ai eu la chance de jouer une pièce de théâtre à Moscou – « Le Gars » de Marina Tsvetaïeva – un spectacle monté moitié en français et moitié en russe. Qu’ils soient musiciens ou comédiens, les Russes ont une technique très physique d’investir les rôles : cela passe par des sensations, du chant de la danse. C’est une approche moins intellectuelle que la nôtre et que je trouve très complémentaire. Pour en revenir au film, je me suis entraîné dans une salle, je me suis musclé et j’ai fait en sorte de prendre un peu de poids. Mathieu, mon personnage doit fournir beaucoup d’efforts physiques, notamment dans la deuxième partie du film. Il fallait qu’il ait de l’endurance.
Son apparence s’est-elle tout de suite imposée à vous ?
Yann avait une idée très précise de la façon dont Mathieu devait s’habiller : avec des références très marquées cinéma des années 1960. La chemise que je porte au bord de la piscine et que nous avions baptisée la chemise Delon donne, je trouve, un côté très sensuel à toutes ces scènes. Cela correspondait à l’envie de réaliser un film qui soit non seulement beau et moderne, violent parfois mais aussi sensuel et sexy.
J’ai eu un moment l’idée de me laisser pousser la barbe. Après la sortie de "Sable noir"», ce livre volé à un autre, je trouvais intéressant que Mathieu ait envie de se cacher. Yann me voulait, au contraire, rasé de près : la jeunesse de mon visage devait contraster avec la violence des actes du personnage. Il avait raison.
Vous réussissez à faire passer ce contraste de manière incroyable : serein en apparence, bouillonnant à l’intérieur.
C’était le défi du film. Comment donner des couleurs aux émotions de ce gars alors qu’il est dans un état de tension permanente ? J’ai parfois eu peur de ne pas tenir la distance. Yann a été une source d’inspiration directe. On dit parfois qu’un sujet ressemble à son auteur : je l’ai vérifié sur ce tournage, je lui ai volé beaucoup de choses. À certains moments, le personnage a un côté presque animal. Quand on est un usurpateur, qu’on est sur un territoire dangereux où l’on peut être démasqué à tout moment, on est réellement en mode de survie. On dort d’un œil, comme un animal, on est toujours prêt à bondir, réagir. Yann me dirigeait dans ce sens, sur la nervosité. On devait pouvoir ressentir que, dans la situation de danger et d’extrême inconfort où se trouve Mathieu, il est capable de tout.
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