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Mercredi cinéma : "Un château en Italie" de et avec Valeria Bruni Tedeschi et avec Louis Garrel.

Publié le : 31-10-2013

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

UN CHATEAU EN ITALIE de Valeria Bruni TedeschiZoom nouveauté : "Un château en Italie" de Valeria Bruni Tedeschi

L'histoire
Louise rencontre Nathan, ses rêves ressurgissent.
C'est aussi l'histoire de son frère malade et de leur mère, d'un destin: celui d'une grande famille de la bourgeoisie industrielle italienne. L'histoire d'une famille qui se désagrège, d'un monde qui se termine et d'un amour qui commence.
Un film de et avec Valeria Bruni Tedeschi et avec Louis Garrel, Filippo Timi, Marisa Borini, Xavier Beauvois, Céline Sallette, André Wilms, Marie Rivière.

 

Bonus : propos de Valeria Bruni Tedeschi, réalisatrice et actrice du film.

Comment est né « Un château en Italie » ?
Il y avait, depuis le début, l’envie de penser à Tchekhov et plus précisément à La Cerisaie. L’envie de raconter l’histoire d’une famille, d’un frère malade, avec un château, un parc, des souvenirs, et la vente de ce château qui faisait écho avec la fin d’un monde. La Cerisaie et en général la musique de Tchekhov m’ont accompagnée pendant toute l’écriture, la préparation, le tournage et même le montage de mon film.
UN CHATEAU EN ITALIE de Valeria Bruni TedeschiMais, plus concrètement, l’écriture a commencé avec le choc de deux séquences opposées, choc qui a donné sa pulsion de vie au film. Il y a eu d'abord une scène entre Louise, l'héroïne, et Nathan, son fiancé, dans une voiture. Ils se disputaient. On ne savait pas pourquoi. Les dialogues étaient presque abstraits. Au bout d’un moment on comprenait qu’ils étaient en route pour aller faire une fécondation in vitro.
L'autre scène était celle, à l’hôpital, entre Louise et son frère, Ludovic, très malade. Elle lui annonçait qu'elle était enceinte.
Il y avait l'espoir d'une naissance d'un côté et la peur de la mort du frère de l’autre. Ces deux éléments face à face s’entrechoquaient et agissaient ensemble pour former le départ d’une histoire.

Comment avez-vous construit le personnage de Louise ?
J’ai beaucoup travaillé sur la notion de survie. Louise a l'impression qu'elle va devoir survivre: au temps qui passe, à la mort prochaine de son frère, à la vie qui se déroule et qui laisse le vide et des morts derrière elle. Pour elle, avoir un enfant, c'est une façon de survivre, de ne pas se laisser engloutir par la douleur, la solitude, la souffrance et la mort. Avoir un enfant serait donc la solution. Ça serait aussi la preuve tangible de l'amour. Du fait qu'il est encore possible, comme à vingt ans, de tomber amoureuse, d’aimer et d’être aimé. Avoir un enfant est pour Louise la preuve que la vie peut encore, malgré tout, être gaie.

UN CHATEAU EN ITALIE de Valeria Bruni TedeschiCette histoire, c'est aussi votre version cinématographique de votre vie réelle. Vos précédentes réalisations "Il est plus facile pour un chameau..". Et "Actrices", se racontaient déjà par le prisme de l'autofiction. Vous exposez la réalité de votre vie, selon vos choix et vos partis pris. Vous avez donc voulu partir à nouveau de votre réalité comme inspiration en traitant l'épisode marquant de la mort de votre frère.

Qu'est-ce qui a guidé vos choix pour ce nouvel épisode de votre vie au cinéma ?
Pour quelle raison, par exemple, n'y a-t-il pas un personnage qui soit inspiré de votre sœur, Carla Bruni-Sarkozy, dans cette histoire si personnelle ?
Lorsqu’on écrit, avec mes deux collaboratrices, la réalisatrice Noémie Lvovsky et la scénariste Agnès de Sacy, rien ne se décide de façon rationnelle. On avance par plaisir, par intuitions, on cherche. Dans Il est plus facile pour un Chameau..., il y avait un frère et deux sœurs. Cette famille là, semblable à la mienne, s'était imposée à nous. Dans Actrices, le personnage que je jouais était fille unique. Le film était le portrait d'une femme à travers son métier, le métier d’actrice, et il racontait la solitude que ce métier avait créée dans sa vie. Il nous avait semblé que, le fait qu’elle soit fille unique, augmentait encore cette solitude. Dans Un Château en Italie tout était envisageable et a été envisagé. Il y a eu d'ailleurs à un moment l'idée qu’une sœur puisse débarquer tout à coup, venant de loin, et provoquant une sorte de coup de théâtre. Mais on a constaté très vite, avec mes co-scénaristes, que cela désaxait le récit. Avec l'arrivée d’une sœur, la famille de Louise devenait vraiment trop envahissante et ne laissait plus aucune place à l’histoire d’amour !
On a donc décidé de raconter le rapport d’un frère et d’une sœur. Il y a eu deux films qui ont été très importants dans mon envie de raconter l’histoire de ce couple : "Il giardino dei Finzi Contini" ("Le jardin des Finzi-Contini") de De Sica et "Le saut dans le vide" de Bellocchio.
Dans ces deux films, un frère et une sœur sont trop proches, dangereusement proches. Cette chose qui n’est pas possible entre eux, pas nommable, cette chose qui pourrait se passer et qui ne se passera pas, qui ne se pensera même pas, et qui, même si elle s’est passée, a été enfouie, niée, oubliée, vidée de sa réalité, nous intéressait. Parce que ce n'est pas possible, cela existe quelque part en nous.
UN CHATEAU EN ITALIE de Valeria Bruni TedeschiPlus largement, on voulait parler de ce qu’il y a d’incestueux dans tous les rapports humains, quels qu’ils soient. Entre frère et sœur, mais aussi entre fils et mère, entre mère et fille, entre fiancée et beau-père, etc.
Mais, pour revenir à votre question, ce film n’est pas un nouvel épisode de ma vie au cinéma. C’est juste un film.

C'est un film de famille et d'amour ?
C'est autant une histoire de famille qu'une histoire d'amour, oui. L'histoire d'amour a eu beaucoup de mal à faire le poids au début. Je pense qu’il est plus facile, en général, d'écrire une histoire de famille qu’une histoire d’amour. Et il y avait quelque chose de particulier et d’attirant dans cette famille, quelque chose d’immédiatement romanesque. J'imaginais tourner le film dans ce château qui a été, à une époque, notre vraie maison de famille. J'en avais conservé des images fortes, très précises, très détaillées. La rencontre amoureuse, pendant longtemps, était bizarrement éthérée et moins réelle en comparaison. On a donc dû beaucoup travailler l'histoire d'amour pour qu'elle fasse le poids, pour qu’elle soit aussi puissante que l’histoire de Louise avec sa famille. Pour cela, l'intervention de l’acteur Louis Garrel, à qui j’ai proposé et qui a joué le rôle de Nathan, a été déterminante. Il a lu le scénario, que nous pensions définitif et avec lequel nous avions déjà obtenu presque toutes les aides à la production, et nous a fait part de ses réserves. Il trouvait, à raison, que l’histoire d’amour était jolie mais fade à côté de l’histoire de famille. Avec Noémie et Agnès on a décidé alors de tout remettre à plat. On a recréé et réinventé le monde de Nathan, son univers, repensé à son métier. On a trouvé le personnage de Nathan, je crois, le jour où on a compris que c’était un acteur qui voulait arrêter de faire ce métier. J’aimais cette idée. Je pensais à Je rentre à la maison de Oliveira, mais chez un acteur jeune. Déjà dans "Actrices" je parlais de ça. C’est, je crois, un thème qui m’obsède… Le fait que Louise et Nathan, à deux différentes époques de leurs vies, aient eu les même doutes sur ce métier-là, aient pensé tous les deux à y renoncer, faisait qu’ils avaient immédiatement quelque chose de très profond en commun, un terrain d’entente disons. Et l’idée que Louis incarne ce personnage en crise, avec son jeu décalé, intérieur, et toujours original, m’attirait énormément.

En quoi cette histoire d'amour est-elle particulière et forte ?
C'est un couple pas tout à fait conventionnel, par leur différence d'âge, par leur différence de classe sociale, par ce qui les obsède. C'est un couple un peu bizarre disons. Leurs problèmes ne sont peut-être pas ceux de la majorité des gens. Elle veut un enfant alors qu'elle n'a plus vraiment l'âge, il remet en question son métier alors qu’il travaille bien. Mais la force de leur histoire réside, je crois, dans quelque chose de plus universel: ils sont comme deux personnes qui vont se noyer et qui s’agrippent l’une à l’autre pour se sauver. Et, mystérieusement, ils y arrivent.

C'est aussi un film où l'on nomme les choses : on parle du Sida, l'héroïne avoue son âge...
« J'ai le sida » est une réplique qui a mis du temps à apparaître dans le scénario. C'est un moment crucial du film pour moi. La maladie n'était pas nommée, puis, avec Noémie et Agnès, on a senti que le mot devait être prononcé. Ca a été comme un accouchement. Il fallait que cela arrive au bon moment, de façon naturelle, mais aussi comme un choc. Il était aussi très important pour moi qu'il soit ajouté à cet aveu : « mais ce n'est pas grave, c'est une maladie comme une autre ». Ces deux phrases devaient résonner l’une avec l’autre. À l'époque où mon frère est mort du Sida, avouer qu'on avait le Sida était avouer qu'on allait mourir de façon presque sûre et certaine. Je voulais qu'on se souvienne de cela, de cette stupeur que ressentaient ceux qui en étaient atteints quand ils avouaient leur maladie, et aussi de la stupeur de ceux qui recevaient l’information. En même temps, ajouter « c'est une maladie comme une autre » était aussi une façon de dire comment cette maladie a évolué aujourd’hui. Dans les pays développés, elle est devenue, heureusement, presque une maladie chronique. En parler n'est plus synonyme de mort, comme avant. Aujourd'hui, en occident, cette maladie se tient sous contrôle. Par rapport au Sida, on peut donc dire qu’un "Château en Italie" est presque un film d’époque. Une époque tragique, toute proche, mais quand même révolue.
(extrait dossier de presse)

 

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

UN CHATEAU EN ITALIE de Valeria Bruni TedeschiZoom nouveauté : "Un château en Italie" de Valeria Bruni Tedeschi

L'histoire
Louise rencontre Nathan, ses rêves ressurgissent.
C'est aussi l'histoire de son frère malade et de leur mère, d'un destin: celui d'une grande famille de la bourgeoisie industrielle italienne. L'histoire d'une famille qui se désagrège, d'un monde qui se termine et d'un amour qui commence.
Un film de et avec Valeria Bruni Tedeschi et avec Louis Garrel, Filippo Timi, Marisa Borini, Xavier Beauvois, Céline Sallette, André Wilms, Marie Rivière.

 

Bonus : propos de Valeria Bruni Tedeschi, réalisatrice et actrice du film.

Comment est né « Un château en Italie » ?
Il y avait, depuis le début, l’envie de penser à Tchekhov et plus précisément à La Cerisaie. L’envie de raconter l’histoire d’une famille, d’un frère malade, avec un château, un parc, des souvenirs, et la vente de ce château qui faisait écho avec la fin d’un monde. La Cerisaie et en général la musique de Tchekhov m’ont accompagnée pendant toute l’écriture, la préparation, le tournage et même le montage de mon film.
UN CHATEAU EN ITALIE de Valeria Bruni TedeschiMais, plus concrètement, l’écriture a commencé avec le choc de deux séquences opposées, choc qui a donné sa pulsion de vie au film. Il y a eu d'abord une scène entre Louise, l'héroïne, et Nathan, son fiancé, dans une voiture. Ils se disputaient. On ne savait pas pourquoi. Les dialogues étaient presque abstraits. Au bout d’un moment on comprenait qu’ils étaient en route pour aller faire une fécondation in vitro.
L'autre scène était celle, à l’hôpital, entre Louise et son frère, Ludovic, très malade. Elle lui annonçait qu'elle était enceinte.
Il y avait l'espoir d'une naissance d'un côté et la peur de la mort du frère de l’autre. Ces deux éléments face à face s’entrechoquaient et agissaient ensemble pour former le départ d’une histoire.

Comment avez-vous construit le personnage de Louise ?
J’ai beaucoup travaillé sur la notion de survie. Louise a l'impression qu'elle va devoir survivre: au temps qui passe, à la mort prochaine de son frère, à la vie qui se déroule et qui laisse le vide et des morts derrière elle. Pour elle, avoir un enfant, c'est une façon de survivre, de ne pas se laisser engloutir par la douleur, la solitude, la souffrance et la mort. Avoir un enfant serait donc la solution. Ça serait aussi la preuve tangible de l'amour. Du fait qu'il est encore possible, comme à vingt ans, de tomber amoureuse, d’aimer et d’être aimé. Avoir un enfant est pour Louise la preuve que la vie peut encore, malgré tout, être gaie.

UN CHATEAU EN ITALIE de Valeria Bruni TedeschiCette histoire, c'est aussi votre version cinématographique de votre vie réelle. Vos précédentes réalisations "Il est plus facile pour un chameau..". Et "Actrices", se racontaient déjà par le prisme de l'autofiction. Vous exposez la réalité de votre vie, selon vos choix et vos partis pris. Vous avez donc voulu partir à nouveau de votre réalité comme inspiration en traitant l'épisode marquant de la mort de votre frère.

Qu'est-ce qui a guidé vos choix pour ce nouvel épisode de votre vie au cinéma ?
Pour quelle raison, par exemple, n'y a-t-il pas un personnage qui soit inspiré de votre sœur, Carla Bruni-Sarkozy, dans cette histoire si personnelle ?
Lorsqu’on écrit, avec mes deux collaboratrices, la réalisatrice Noémie Lvovsky et la scénariste Agnès de Sacy, rien ne se décide de façon rationnelle. On avance par plaisir, par intuitions, on cherche. Dans Il est plus facile pour un Chameau..., il y avait un frère et deux sœurs. Cette famille là, semblable à la mienne, s'était imposée à nous. Dans Actrices, le personnage que je jouais était fille unique. Le film était le portrait d'une femme à travers son métier, le métier d’actrice, et il racontait la solitude que ce métier avait créée dans sa vie. Il nous avait semblé que, le fait qu’elle soit fille unique, augmentait encore cette solitude. Dans Un Château en Italie tout était envisageable et a été envisagé. Il y a eu d'ailleurs à un moment l'idée qu’une sœur puisse débarquer tout à coup, venant de loin, et provoquant une sorte de coup de théâtre. Mais on a constaté très vite, avec mes co-scénaristes, que cela désaxait le récit. Avec l'arrivée d’une sœur, la famille de Louise devenait vraiment trop envahissante et ne laissait plus aucune place à l’histoire d’amour !
On a donc décidé de raconter le rapport d’un frère et d’une sœur. Il y a eu deux films qui ont été très importants dans mon envie de raconter l’histoire de ce couple : "Il giardino dei Finzi Contini" ("Le jardin des Finzi-Contini") de De Sica et "Le saut dans le vide" de Bellocchio.
Dans ces deux films, un frère et une sœur sont trop proches, dangereusement proches. Cette chose qui n’est pas possible entre eux, pas nommable, cette chose qui pourrait se passer et qui ne se passera pas, qui ne se pensera même pas, et qui, même si elle s’est passée, a été enfouie, niée, oubliée, vidée de sa réalité, nous intéressait. Parce que ce n'est pas possible, cela existe quelque part en nous.
UN CHATEAU EN ITALIE de Valeria Bruni TedeschiPlus largement, on voulait parler de ce qu’il y a d’incestueux dans tous les rapports humains, quels qu’ils soient. Entre frère et sœur, mais aussi entre fils et mère, entre mère et fille, entre fiancée et beau-père, etc.
Mais, pour revenir à votre question, ce film n’est pas un nouvel épisode de ma vie au cinéma. C’est juste un film.

C'est un film de famille et d'amour ?
C'est autant une histoire de famille qu'une histoire d'amour, oui. L'histoire d'amour a eu beaucoup de mal à faire le poids au début. Je pense qu’il est plus facile, en général, d'écrire une histoire de famille qu’une histoire d’amour. Et il y avait quelque chose de particulier et d’attirant dans cette famille, quelque chose d’immédiatement romanesque. J'imaginais tourner le film dans ce château qui a été, à une époque, notre vraie maison de famille. J'en avais conservé des images fortes, très précises, très détaillées. La rencontre amoureuse, pendant longtemps, était bizarrement éthérée et moins réelle en comparaison. On a donc dû beaucoup travailler l'histoire d'amour pour qu'elle fasse le poids, pour qu’elle soit aussi puissante que l’histoire de Louise avec sa famille. Pour cela, l'intervention de l’acteur Louis Garrel, à qui j’ai proposé et qui a joué le rôle de Nathan, a été déterminante. Il a lu le scénario, que nous pensions définitif et avec lequel nous avions déjà obtenu presque toutes les aides à la production, et nous a fait part de ses réserves. Il trouvait, à raison, que l’histoire d’amour était jolie mais fade à côté de l’histoire de famille. Avec Noémie et Agnès on a décidé alors de tout remettre à plat. On a recréé et réinventé le monde de Nathan, son univers, repensé à son métier. On a trouvé le personnage de Nathan, je crois, le jour où on a compris que c’était un acteur qui voulait arrêter de faire ce métier. J’aimais cette idée. Je pensais à Je rentre à la maison de Oliveira, mais chez un acteur jeune. Déjà dans "Actrices" je parlais de ça. C’est, je crois, un thème qui m’obsède… Le fait que Louise et Nathan, à deux différentes époques de leurs vies, aient eu les même doutes sur ce métier-là, aient pensé tous les deux à y renoncer, faisait qu’ils avaient immédiatement quelque chose de très profond en commun, un terrain d’entente disons. Et l’idée que Louis incarne ce personnage en crise, avec son jeu décalé, intérieur, et toujours original, m’attirait énormément.

En quoi cette histoire d'amour est-elle particulière et forte ?
C'est un couple pas tout à fait conventionnel, par leur différence d'âge, par leur différence de classe sociale, par ce qui les obsède. C'est un couple un peu bizarre disons. Leurs problèmes ne sont peut-être pas ceux de la majorité des gens. Elle veut un enfant alors qu'elle n'a plus vraiment l'âge, il remet en question son métier alors qu’il travaille bien. Mais la force de leur histoire réside, je crois, dans quelque chose de plus universel: ils sont comme deux personnes qui vont se noyer et qui s’agrippent l’une à l’autre pour se sauver. Et, mystérieusement, ils y arrivent.

C'est aussi un film où l'on nomme les choses : on parle du Sida, l'héroïne avoue son âge...
« J'ai le sida » est une réplique qui a mis du temps à apparaître dans le scénario. C'est un moment crucial du film pour moi. La maladie n'était pas nommée, puis, avec Noémie et Agnès, on a senti que le mot devait être prononcé. Ca a été comme un accouchement. Il fallait que cela arrive au bon moment, de façon naturelle, mais aussi comme un choc. Il était aussi très important pour moi qu'il soit ajouté à cet aveu : « mais ce n'est pas grave, c'est une maladie comme une autre ». Ces deux phrases devaient résonner l’une avec l’autre. À l'époque où mon frère est mort du Sida, avouer qu'on avait le Sida était avouer qu'on allait mourir de façon presque sûre et certaine. Je voulais qu'on se souvienne de cela, de cette stupeur que ressentaient ceux qui en étaient atteints quand ils avouaient leur maladie, et aussi de la stupeur de ceux qui recevaient l’information. En même temps, ajouter « c'est une maladie comme une autre » était aussi une façon de dire comment cette maladie a évolué aujourd’hui. Dans les pays développés, elle est devenue, heureusement, presque une maladie chronique. En parler n'est plus synonyme de mort, comme avant. Aujourd'hui, en occident, cette maladie se tient sous contrôle. Par rapport au Sida, on peut donc dire qu’un "Château en Italie" est presque un film d’époque. Une époque tragique, toute proche, mais quand même révolue.
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