Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône
Zoom nouveauté : "Avé" de Konstantin Bojanov
L'histoire
Parti de Sofia, Kamen se rend en stop à Roussé, dans le nord de la Bulgarie.
Sur la route, il rencontre Avé, une jeune fugueuse de 17 ans, qui lui impose sa compagnie. À chaque nouvelle rencontre, Avé leur invente des vies imaginaires et y embarque Kamen contre son gré. D’abord excédé par Avé et ses mensonges, Kamen se laisse troubler peu à peu…
Un film de Konstantin Bojanov avec Anjela Nedyalkova, Ovanes Torosyan, Martin Brambach
Propos avec Konstantin Bojanov, réalisateur du film
Comment est né le film ?
Le film a des résonances autobiographiques. Quand j’avais 19 ans, l’un de mes meilleurs amis, étudiant dans la même école d’arts plastiques que moi, s’est suicidé. Deux jours plus tôt, on était allés voir "Easy Rider" ensemble, et tout à coup, il était mort. J’ai décidé de me rendre dans son village d’origine en stop. À l’époque, faire du stop avait un côté excitant parce que je me retrouvais livré à moi-même sur la route. J’ai raté l’enterrement – mais pas parce que j’avais rencontré une fille en chemin !
"Avé" m’a été inspiré par une fille que j’ai rencontrée quand j’avais 17 ans. Rapidement, elle m’a totalement obsédée et, bien que je ne l’ai connue que très peu de temps, elle m’a profondément marquée sans même le savoir. L’intrigue du film mêle donc ces deux éléments autobiographiques, même si, bien entendu, il s’agit d’une œuvre de fiction.
Le road movie est-il un genre qui vous inspire ?
J’ai été influencé par plusieurs road-movies des années 70, comme "L’Epouvantail" de Jerry Schatzberg et "Cinq pièces faciles" de Bob Rafelson. Dans un tout autre genre, "La Vie rêvée des anges" d’Erick Zonca a nourri "Avé" : on y trouve le même type de personnages «borderline» qui traversent des rites de passage fondateurs et doivent affronter des événements qui les dépassent.
"Avé" est d'ailleurs un récit initiatique.
J’adore voyager et je mène une vie de nomade, en me partageant entre New York, la Bulgarie, l’Europe et l’Afrique du Nord… Pour moi, le voyage et la route ont toujours été très libérateurs. Je voulais donc que les deux protagonistes du film soient dans une posture similaire : ils sont sur la route et obligés d’affronter des événements dramatiques dont ils ne perçoivent pas totalement l’importance. Ils ne peuvent qu’encaisser ce qu’ils vivent sur le plan émotionnel, sans pouvoir réfléchir rationnellement à ce qui est en train de leur arriver. Ils doivent aussi affronter la mort pour la première fois, et font l’expérience d’un amour qu’ils n’ont jamais connu auparavant.
Kamen est un personnage foncièrement honnête et direct
Je dirais même qu’il se sent obligé de dire la vérité, quelle que soit la situation et quelles qu’en soient les conséquences. Quand il rencontre la famille de son ami décédé, il est agacé par les commentaires hypocrites que font les proches – et, même là, il ne peut pas s’empêcher d’exprimer ses idées sur la «vie» et sur la «vérité». L’honnêteté fait partie intégrante de son identité. A la fin du film, le fait qu’il raconte un mensonge prouve à quel point sa rencontre avec Avé, qui n’a traversé sa vie que pendant trois jours avant d’en disparaître, l’a marqué.
A l'inverse, "Avé" passe son temps à mentir. Comment l'avez-vous imaginée ?
Dans mon esprit, c’est une jeune fille qui a grandi auprès d’une mère castratrice et d’un père le plus souvent absent. Pour elle, le seul moyen de se préserver a consisté à vivre dans un monde imaginaire, à mentir et à s’inventer des histoires. C’est une menteuse invétérée et une mythomane, mais ses mensonges sont innocents et elle n’en tire aucun bénéfice matériel. Le plus souvent, elle ment parce que ça l’amuse, mais elle a parfois un but bien plus sérieux, comme lorsqu’elle se fait passer pour la petite amie du défunt que la famille n’a jamais rencontrée. Même dans cette situation-là, ses mensonges ont une part d’innocence. Plus tard, le même soir, Kamen l’engueule, furieux. Pourtant, le lendemain, il prend conscience qu’elle a non seulement réconforté cette famille brisée par le chagrin, mais qu’elle l’a aussi protégé, lui, de leur souffrance incommensurable.
Les deux personnages principaux sont des déracinés, chacun à a manière. C'est une notion importante pour vous ?
Ce sont deux aliénés. Kamen se lance seul sur la route et ne fait part de sa peine à personne. C’est un solitaire qui vit enfermé dans son monde. Quant à Avé, elle invente des mondes imaginaires dont elle fait partie. Aucun des deux n’est bien intégré à la société ou parmi les siens.
Il y a une lueur d’espoir : dans cet environnement très sombre, l’amour semble pouvoir se frayer un chemin et atteindre les personnages.
Vers la fin du film, les deux protagonistes ont perdu un être cher, mais ils se sont trouvés – même s’ils étaient appelés à ne plus jamais se revoir. J’imagine que Kamen gardera en lui le souvenir d’Avé jusqu’à la fin de ses jours, tout comme la jeune fille que j’ai connue brièvement quand j’étais ado ne m’a jamais quitté. Leur relation n’est pas sexuelle – il s’agit d’un amour pur qui bouleverse leur regard sur la vie et qui les aide à mieux l’appréhender. C’est pour cela que je voulais que la scène d’amour soit d’une grande sobriété et que ce soit le seul moment où les protagonistes ne se cachent rien et font un pas vers l’autre.
Comment avez-vous repéré Anjela Nedyalkova ?
Je l’avais vue dans un film où elle avait un petit rôle. Je lui ai fixé rendez-vous parce que je pensais d’abord à elle pour un personnage secondaire – l’une des toxicos – et comme elle me plaisait beaucoup, je l’ai rappelée pour lui confier le rôle principal, mais elle n’est pas venue au rendez-vous. J’avais déjà passé six ou sept mois à chercher une comédienne pour le rôle d’Avé, et j’avais sélectionné quatre filles à qui j’avais fait répéter toutes les scènes un nombre incalculable de fois, mais je n’étais pas totalement satisfait : j’avais l’impression que quelque chose ne sonnait pas juste. J’ai donc demandé au directeur casting de partir à la recherche d’Anjela, sachant qu’elle était étudiante dans une école d’arts plastiques. Mais on lui a expliqué qu’elle manquait systématiquement les cours et que personne ne savait où elle était. Quelques jours plus tard, on l’a trouvée dans un café. On a alors fixé un nouveau rendez-vous, mais elle nous a de nouveau posé un lapin ! Finalement, alors qu’on était en repérages dans l’école d’art pour une scène, j’ai vu Anjela.
Elle m’a dit qu’il était arrivé quelque chose de terrible à sa mère la veille et qu’elle n’avait donc pas pu venir à l’audition. Je n’ai jamais su si elle m’a dit la vérité ou pas. Autour de moi, tout le monde me répétait que j’étais totalement fou de choisir une actrice, dix jours avant le début du tournage, qui n’avait presque jamais joué ! Mais j’ai cru en elle, et j’ai tenu bon.
Etait-elle à l'heure sur le plateau ?
Je l’avais menacée de lui fixer un bracelet GPS autour du poignet parce que je me disais qu’elle était capable de disparaître pendant la nuit, au moment du tournage.
Sa personnalité a-t-elle nourri le personnage ?
J’ai senti qu’elle était très timide et qu’elle avait peur de l’échec. C’est une fille très douce, vulnérable et à fleur de peau. Elle a grandi dans une famille monoparentale et n’a jamais été très entourée. Elle a apporté une sensibilité et une fragilité au personnage qui lui donnent son épaisseur. Quand on travaille avec des acteurs aussi jeunes, je pense que c’est une erreur d’essayer de les forcer à faire quelque chose qui ne leur semble pas naturel. Du coup, j’ai cherché à rapprocher le personnage que nous avions écrit d’Anjela.
Comment avez-vous travaillé l'image ?
J’ai travaillé en étroite collaboration avec mon chef-opérateur. Il était capital que le style du film soit le plus réaliste possible et que les images soient simples et poétiques : le spectateur doit pouvoir se concentrer sur l’action et les émotions, sans se laisser distraire par des mouvements d’appareil inutiles. J’ai donc essayé de tourner en plans-séquences autant que possible.
Comme je suis aussi plasticien, l’aspect visuel du film est très important à mes yeux. A l’étalonnage, j’ai voulu travailler des tonalités sobres et chaudes et légèrement désaturées. Au fur et à mesure qu’avance le film, je souhaitais que la palette passe de couleurs légèrement froides à des tons plus chauds. Cette progression est très subtile, mais capitale pour moi.
(extrait dossier de presse)
Autres films toujours à l'affiche :
"L'enfant d'en haut" d'Ursula Meier
"Radiostars" de Romain Lévy
"Le fils de l'autre" de Lorraine Lévy
"La terre outragée" de Michale Boganim
"Les adieux à la reine" de Benoit Jacquot
"Cloclo" de Florent-Emilio Siri
Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône
Zoom nouveauté : "Avé" de Konstantin Bojanov
L'histoire
Parti de Sofia, Kamen se rend en stop à Roussé, dans le nord de la Bulgarie.
Sur la route, il rencontre Avé, une jeune fugueuse de 17 ans, qui lui impose sa compagnie. À chaque nouvelle rencontre, Avé leur invente des vies imaginaires et y embarque Kamen contre son gré. D’abord excédé par Avé et ses mensonges, Kamen se laisse troubler peu à peu…
Un film de Konstantin Bojanov avec Anjela Nedyalkova, Ovanes Torosyan, Martin Brambach
Propos avec Konstantin Bojanov, réalisateur du film
Comment est né le film ?
Le film a des résonances autobiographiques. Quand j’avais 19 ans, l’un de mes meilleurs amis, étudiant dans la même école d’arts plastiques que moi, s’est suicidé. Deux jours plus tôt, on était allés voir "Easy Rider" ensemble, et tout à coup, il était mort. J’ai décidé de me rendre dans son village d’origine en stop. À l’époque, faire du stop avait un côté excitant parce que je me retrouvais livré à moi-même sur la route. J’ai raté l’enterrement – mais pas parce que j’avais rencontré une fille en chemin !
"Avé" m’a été inspiré par une fille que j’ai rencontrée quand j’avais 17 ans. Rapidement, elle m’a totalement obsédée et, bien que je ne l’ai connue que très peu de temps, elle m’a profondément marquée sans même le savoir. L’intrigue du film mêle donc ces deux éléments autobiographiques, même si, bien entendu, il s’agit d’une œuvre de fiction.
Le road movie est-il un genre qui vous inspire ?
J’ai été influencé par plusieurs road-movies des années 70, comme "L’Epouvantail" de Jerry Schatzberg et "Cinq pièces faciles" de Bob Rafelson. Dans un tout autre genre, "La Vie rêvée des anges" d’Erick Zonca a nourri "Avé" : on y trouve le même type de personnages «borderline» qui traversent des rites de passage fondateurs et doivent affronter des événements qui les dépassent.
"Avé" est d'ailleurs un récit initiatique.
J’adore voyager et je mène une vie de nomade, en me partageant entre New York, la Bulgarie, l’Europe et l’Afrique du Nord… Pour moi, le voyage et la route ont toujours été très libérateurs. Je voulais donc que les deux protagonistes du film soient dans une posture similaire : ils sont sur la route et obligés d’affronter des événements dramatiques dont ils ne perçoivent pas totalement l’importance. Ils ne peuvent qu’encaisser ce qu’ils vivent sur le plan émotionnel, sans pouvoir réfléchir rationnellement à ce qui est en train de leur arriver. Ils doivent aussi affronter la mort pour la première fois, et font l’expérience d’un amour qu’ils n’ont jamais connu auparavant.
Kamen est un personnage foncièrement honnête et direct
Je dirais même qu’il se sent obligé de dire la vérité, quelle que soit la situation et quelles qu’en soient les conséquences. Quand il rencontre la famille de son ami décédé, il est agacé par les commentaires hypocrites que font les proches – et, même là, il ne peut pas s’empêcher d’exprimer ses idées sur la «vie» et sur la «vérité». L’honnêteté fait partie intégrante de son identité. A la fin du film, le fait qu’il raconte un mensonge prouve à quel point sa rencontre avec Avé, qui n’a traversé sa vie que pendant trois jours avant d’en disparaître, l’a marqué.
A l'inverse, "Avé" passe son temps à mentir. Comment l'avez-vous imaginée ?
Dans mon esprit, c’est une jeune fille qui a grandi auprès d’une mère castratrice et d’un père le plus souvent absent. Pour elle, le seul moyen de se préserver a consisté à vivre dans un monde imaginaire, à mentir et à s’inventer des histoires. C’est une menteuse invétérée et une mythomane, mais ses mensonges sont innocents et elle n’en tire aucun bénéfice matériel. Le plus souvent, elle ment parce que ça l’amuse, mais elle a parfois un but bien plus sérieux, comme lorsqu’elle se fait passer pour la petite amie du défunt que la famille n’a jamais rencontrée. Même dans cette situation-là, ses mensonges ont une part d’innocence. Plus tard, le même soir, Kamen l’engueule, furieux. Pourtant, le lendemain, il prend conscience qu’elle a non seulement réconforté cette famille brisée par le chagrin, mais qu’elle l’a aussi protégé, lui, de leur souffrance incommensurable.
Les deux personnages principaux sont des déracinés, chacun à a manière. C'est une notion importante pour vous ?
Ce sont deux aliénés. Kamen se lance seul sur la route et ne fait part de sa peine à personne. C’est un solitaire qui vit enfermé dans son monde. Quant à Avé, elle invente des mondes imaginaires dont elle fait partie. Aucun des deux n’est bien intégré à la société ou parmi les siens.
Il y a une lueur d’espoir : dans cet environnement très sombre, l’amour semble pouvoir se frayer un chemin et atteindre les personnages.
Vers la fin du film, les deux protagonistes ont perdu un être cher, mais ils se sont trouvés – même s’ils étaient appelés à ne plus jamais se revoir. J’imagine que Kamen gardera en lui le souvenir d’Avé jusqu’à la fin de ses jours, tout comme la jeune fille que j’ai connue brièvement quand j’étais ado ne m’a jamais quitté. Leur relation n’est pas sexuelle – il s’agit d’un amour pur qui bouleverse leur regard sur la vie et qui les aide à mieux l’appréhender. C’est pour cela que je voulais que la scène d’amour soit d’une grande sobriété et que ce soit le seul moment où les protagonistes ne se cachent rien et font un pas vers l’autre.
Comment avez-vous repéré Anjela Nedyalkova ?
Je l’avais vue dans un film où elle avait un petit rôle. Je lui ai fixé rendez-vous parce que je pensais d’abord à elle pour un personnage secondaire – l’une des toxicos – et comme elle me plaisait beaucoup, je l’ai rappelée pour lui confier le rôle principal, mais elle n’est pas venue au rendez-vous. J’avais déjà passé six ou sept mois à chercher une comédienne pour le rôle d’Avé, et j’avais sélectionné quatre filles à qui j’avais fait répéter toutes les scènes un nombre incalculable de fois, mais je n’étais pas totalement satisfait : j’avais l’impression que quelque chose ne sonnait pas juste. J’ai donc demandé au directeur casting de partir à la recherche d’Anjela, sachant qu’elle était étudiante dans une école d’arts plastiques. Mais on lui a expliqué qu’elle manquait systématiquement les cours et que personne ne savait où elle était. Quelques jours plus tard, on l’a trouvée dans un café. On a alors fixé un nouveau rendez-vous, mais elle nous a de nouveau posé un lapin ! Finalement, alors qu’on était en repérages dans l’école d’art pour une scène, j’ai vu Anjela.
Elle m’a dit qu’il était arrivé quelque chose de terrible à sa mère la veille et qu’elle n’avait donc pas pu venir à l’audition. Je n’ai jamais su si elle m’a dit la vérité ou pas. Autour de moi, tout le monde me répétait que j’étais totalement fou de choisir une actrice, dix jours avant le début du tournage, qui n’avait presque jamais joué ! Mais j’ai cru en elle, et j’ai tenu bon.
Etait-elle à l'heure sur le plateau ?
Je l’avais menacée de lui fixer un bracelet GPS autour du poignet parce que je me disais qu’elle était capable de disparaître pendant la nuit, au moment du tournage.
Sa personnalité a-t-elle nourri le personnage ?
J’ai senti qu’elle était très timide et qu’elle avait peur de l’échec. C’est une fille très douce, vulnérable et à fleur de peau. Elle a grandi dans une famille monoparentale et n’a jamais été très entourée. Elle a apporté une sensibilité et une fragilité au personnage qui lui donnent son épaisseur. Quand on travaille avec des acteurs aussi jeunes, je pense que c’est une erreur d’essayer de les forcer à faire quelque chose qui ne leur semble pas naturel. Du coup, j’ai cherché à rapprocher le personnage que nous avions écrit d’Anjela.
Comment avez-vous travaillé l'image ?
J’ai travaillé en étroite collaboration avec mon chef-opérateur. Il était capital que le style du film soit le plus réaliste possible et que les images soient simples et poétiques : le spectateur doit pouvoir se concentrer sur l’action et les émotions, sans se laisser distraire par des mouvements d’appareil inutiles. J’ai donc essayé de tourner en plans-séquences autant que possible.
Comme je suis aussi plasticien, l’aspect visuel du film est très important à mes yeux. A l’étalonnage, j’ai voulu travailler des tonalités sobres et chaudes et légèrement désaturées. Au fur et à mesure qu’avance le film, je souhaitais que la palette passe de couleurs légèrement froides à des tons plus chauds. Cette progression est très subtile, mais capitale pour moi.
(extrait dossier de presse)
Autres films toujours à l'affiche :
"L'enfant d'en haut" d'Ursula Meier
"Radiostars" de Romain Lévy
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