Enfin du concret ! Dans un article précédent, David Gabelin, notre maître composteur, nous a expliqué les raisons et les motivations qui justifient l'emploi du compost. Aujourd'hui, il va cerner pour vous le sujet du compostage en reprenant les notions de base, les astuces pour contrôler son compost par quelques gestes simples, et de manière générale, les bons réflexes à acquérir pour un compostage sans soucis.
Le compost, une définition simple
Le compostage est un processus de transformation biologique, opéré par des micro-organismes, dans des conditions bien contrôlées, qui conduit à un produit stable. Ce sont des êtres vivants qui font le compost. Comme nous, ils ont besoin d'eau (humidité), d'air (aération du compost), de nourriture équilibrée (carbone et azote). Autrement dit, de l'eau, de l'air, du Brun, du Vert.
Le compostage, un geste ubiquiste ?
Mais d'abord, répondons à une question essentielle : peut-on composter partout ? C'est à dire, quelles sont les situations qui me permettent de gérer mes déchets par le compostage. Si vous avez un grand, un moyen ou même un petit jardin, vous pourrez toujours trouver la place nécessaire à l'accomplissement de cette noble tâche. Un petit coin de verdure au fond du jardin fera parfaitement l'affaire, mais vous pouvez aussi envisager de le mettre pas trop éloigné de votre habitat, pour raccourcir le temps passé à y apporter vos déchets, et pourquoi pas, faciliter le geste, pour peu évidemment que ce compost soit bien géré et qu'il ne soit source d'aucune nuisance.
Et pour ceux qui sont en appartement, en habitat vertical ? Il existe principalement deux solutions : le lombricompostage d'appartement (en utilisant des vers spécialisés), ou le compostage partagé en pied d'immeuble, si votre copropriété et les autres habitants ont mis en place un tel projet. Si ce n'est pas le cas... il n'est jamais trop tard pour bien faire, sachez que c'est possible. Il faut d'abord commencer par voir avec les autres voisins et tâter le terrain pour connaître leur opinion. Il faut également connaître suffisamment le sujet pour pouvoir l'évoquer (là, il faut se faire aider par un spécialiste de la question).
Dans un quartier, c'est la même idée, si vous ne vous sentez pas de débuter un compost tout seul, ou que vous n'avez pas assez de volume, il est tout à fait envisageable de créer un projet de compostage partagé dans votre quartier.
Vous le voyez, si l'on veut vraiment composter, ce geste n'est pas l'apanage de ceux qui habitent en pavillon.
La bonne taille de bac ?
Mais alors, pour chaque cas cité, quelle solution ? C'est à dire, comment puis-je déterminer quelle taille de composteur, quelle place m'est nécessaire pour accomplir ce geste ?
Quelques indications simples et claires peuvent vous guider :
Si le jardin fait moins de 300 m², le composteur pourra faire 350 litres.
Si le jardin fait entre 300 et 700 m³, un composteur de 650 litres suffira. Au delà de 700 m³, plusieurs composteurs sont utiles.
Après 1000m², les volumes de matières sont suffisants pour imaginer l'usage et la pratique du compost en tas. On parle de tas quand le volume des matières à composter dépasse plusieurs m³.
Si vous n'avez pas de jardin, ou très peu de déchets, ou que vous vivez en appartement, vous pouvez également passer au lombricompostage, grâce à des lombricompostières qui vous permettront, grâce à des vers Eisenia et Dendrobosae de recyclervos épluchures en engrais d'excellent qualité en quelques mois.
Un article sera dédié spécifiquement à cette technique, applicable aussi bien chez le particulier qu'à grande échelle.
Les matières à composter ?
Les matières que l'on peut composter sont de deux sortes. Il y a les verts, mous et humides (VMH), qui symbolisent une richesse en azote, et qui sont épluchures, fruits, légumes, feuilles vertes, restes de repas lorsqu'ils ne sont pas chargés en gras ni en sauce (voir les matières refusées plus loin).
De l'autre côté, il y a toutes les matières brunes, dures et sèches (BDS), qui représentent une composition majoritairement carbonée. Papiers, cartons bruns, feuilles mortes, tailles et broyats de haies et de branches, sciure, copeaux, paille...
C'est par le mélange en proportions égales de ces deux types de matières que le compost pourra se faire correctement. Voici donc ci dessous une liste non exhaustive de matières « autorisées » ou interdites :
Le bon mélange
Globalement, pour ne pas être compliqués, retenez qu'il faut un volume de VMH pour un volume équivalent de BDS. Cette proportion permet d'obtenir généralement un compost équilibré.
Le carbone fixe l'azote. C'est un avantage du carbone. Utilisé en compensation, il bloquera et annulera les risques de mauvaises odeurs.
L'aspect des matières
Plus les matières d'origine sont « abimées », hachées, plus elles offriront de facilités aux bactéries et aux champignons pour être dégradées. N'oubliez donc pas de couper les agrumes en plusieurs morceaux, les fanes de légumes aussi. Si vous jetez des fruits ou légumes entiers, faites leur subir le même sort avant incorporation dans le compost.
Les matières carbonées devront elles aussi être de préférence pas trop épaisses, pas trop grosses de façon à offrir de bonnes voies de pénétration à l'eau et aux bactéries. Cependant, les matières carbonées sont là pour également apporter une « structure », structure nécessaire au passage de l'air, et elles ne doivent donc pas être trop fines non plus. C'est ainsi qu'on préférera faire un mélange de matières carbonées plutôt que d'y mettre exclusivement de la sciure ou des copeaux. Ces deux matières sont trop fines et ne laisseraient pas assez passer l'air. L'usage d'un broyeur peut se révéler judicieux voire impératif.
Pourquoi et comment le compost chauffe-t-il ?
Un compost bien équilibré en mélange, et avec plus de 300 litres sous une forme cubique commence à chauffer au dessus de 40°C. Les raisons qui expliquent cette montée en chauffe sont au nombre de deux : la matière carbonée facilement décomposable (les sucres) est « cassée » chimiquement et l'énergie de la rupture des liaisons chimiques libère de la chaleur. Ensuite, la présence de milliards de bactéries qui « respirent » en décomposant la matière accompagne la montée en température.
La température permet d'hyginéniser les matières et de traiter les risques de pathogènes, de graines, de virus et de maladies. Ainsi, le compost bien hygiénisé peut être utilisé au jardin sans risques de propager des maladies provenant de plantes.
Aérer et retourner un compost
Peu d'outils sont nécessaires. Au quotidien, il faut apporter de l'air pendant les premiers temps d'un compost. Pensez à utiliser le Brass'Compost, c'est un outil très efficace qui accomplit de nombreux gestes sans fatigue ni risques lombaires !
Pour les retournements, pas d'originalité, une fourche pour descendre les matières du haut vers le bas, et déposer ce mélange couche par couche dans une nouvelle cellule de compostage.
Quelle perte de matière ?
Quand on composte, on doit envisager de perdre une certaine quantité de matières, soit digérée par les micro et macro-organismes, une certaine perte en gaz et en vapeur d'eau... Au final, sur le volume initial, vous perdrez à peu près entre 65 et 70%. C'est malgré tout un aspect positif, car du volume initial encombrant, vous n'aurez que 30% restant, et sous la forme d'un bon engrais naturel !
Prochain article à paraître : Comment aborder une meilleure gestion économique des espaces naturels communaux ou privatifs par la gestion différenciée.
Enfin du concret ! Dans un article précédent, David Gabelin, notre maître composteur, nous a expliqué les raisons et les motivations qui justifient l'emploi du compost. Aujourd'hui, il va cerner pour vous le sujet du compostage en reprenant les notions de base, les astuces pour contrôler son compost par quelques gestes simples, et de manière générale, les bons réflexes à acquérir pour un compostage sans soucis.
Le compost, une définition simple
Le compostage est un processus de transformation biologique, opéré par des micro-organismes, dans des conditions bien contrôlées, qui conduit à un produit stable. Ce sont des êtres vivants qui font le compost. Comme nous, ils ont besoin d'eau (humidité), d'air (aération du compost), de nourriture équilibrée (carbone et azote). Autrement dit, de l'eau, de l'air, du Brun, du Vert.
Le compostage, un geste ubiquiste ?
Mais d'abord, répondons à une question essentielle : peut-on composter partout ? C'est à dire, quelles sont les situations qui me permettent de gérer mes déchets par le compostage. Si vous avez un grand, un moyen ou même un petit jardin, vous pourrez toujours trouver la place nécessaire à l'accomplissement de cette noble tâche. Un petit coin de verdure au fond du jardin fera parfaitement l'affaire, mais vous pouvez aussi envisager de le mettre pas trop éloigné de votre habitat, pour raccourcir le temps passé à y apporter vos déchets, et pourquoi pas, faciliter le geste, pour peu évidemment que ce compost soit bien géré et qu'il ne soit source d'aucune nuisance.
Et pour ceux qui sont en appartement, en habitat vertical ? Il existe principalement deux solutions : le lombricompostage d'appartement (en utilisant des vers spécialisés), ou le compostage partagé en pied d'immeuble, si votre copropriété et les autres habitants ont mis en place un tel projet. Si ce n'est pas le cas... il n'est jamais trop tard pour bien faire, sachez que c'est possible. Il faut d'abord commencer par voir avec les autres voisins et tâter le terrain pour connaître leur opinion. Il faut également connaître suffisamment le sujet pour pouvoir l'évoquer (là, il faut se faire aider par un spécialiste de la question).
Dans un quartier, c'est la même idée, si vous ne vous sentez pas de débuter un compost tout seul, ou que vous n'avez pas assez de volume, il est tout à fait envisageable de créer un projet de compostage partagé dans votre quartier.
Vous le voyez, si l'on veut vraiment composter, ce geste n'est pas l'apanage de ceux qui habitent en pavillon.
La bonne taille de bac ?
Mais alors, pour chaque cas cité, quelle solution ? C'est à dire, comment puis-je déterminer quelle taille de composteur, quelle place m'est nécessaire pour accomplir ce geste ?
Quelques indications simples et claires peuvent vous guider :
Si le jardin fait moins de 300 m², le composteur pourra faire 350 litres.
Si le jardin fait entre 300 et 700 m³, un composteur de 650 litres suffira. Au delà de 700 m³, plusieurs composteurs sont utiles.
Après 1000m², les volumes de matières sont suffisants pour imaginer l'usage et la pratique du compost en tas. On parle de tas quand le volume des matières à composter dépasse plusieurs m³.
Si vous n'avez pas de jardin, ou très peu de déchets, ou que vous vivez en appartement, vous pouvez également passer au lombricompostage, grâce à des lombricompostières qui vous permettront, grâce à des vers Eisenia et Dendrobosae de recyclervos épluchures en engrais d'excellent qualité en quelques mois.
Un article sera dédié spécifiquement à cette technique, applicable aussi bien chez le particulier qu'à grande échelle.
Les matières à composter ?
Les matières que l'on peut composter sont de deux sortes. Il y a les verts, mous et humides (VMH), qui symbolisent une richesse en azote, et qui sont épluchures, fruits, légumes, feuilles vertes, restes de repas lorsqu'ils ne sont pas chargés en gras ni en sauce (voir les matières refusées plus loin).
De l'autre côté, il y a toutes les matières brunes, dures et sèches (BDS), qui représentent une composition majoritairement carbonée. Papiers, cartons bruns, feuilles mortes, tailles et broyats de haies et de branches, sciure, copeaux, paille...
C'est par le mélange en proportions égales de ces deux types de matières que le compost pourra se faire correctement. Voici donc ci dessous une liste non exhaustive de matières « autorisées » ou interdites :
Le bon mélange
Globalement, pour ne pas être compliqués, retenez qu'il faut un volume de VMH pour un volume équivalent de BDS. Cette proportion permet d'obtenir généralement un compost équilibré.
Le carbone fixe l'azote. C'est un avantage du carbone. Utilisé en compensation, il bloquera et annulera les risques de mauvaises odeurs.
L'aspect des matières
Plus les matières d'origine sont « abimées », hachées, plus elles offriront de facilités aux bactéries et aux champignons pour être dégradées. N'oubliez donc pas de couper les agrumes en plusieurs morceaux, les fanes de légumes aussi. Si vous jetez des fruits ou légumes entiers, faites leur subir le même sort avant incorporation dans le compost.
Les matières carbonées devront elles aussi être de préférence pas trop épaisses, pas trop grosses de façon à offrir de bonnes voies de pénétration à l'eau et aux bactéries. Cependant, les matières carbonées sont là pour également apporter une « structure », structure nécessaire au passage de l'air, et elles ne doivent donc pas être trop fines non plus. C'est ainsi qu'on préférera faire un mélange de matières carbonées plutôt que d'y mettre exclusivement de la sciure ou des copeaux. Ces deux matières sont trop fines et ne laisseraient pas assez passer l'air. L'usage d'un broyeur peut se révéler judicieux voire impératif.
Pourquoi et comment le compost chauffe-t-il ?
Un compost bien équilibré en mélange, et avec plus de 300 litres sous une forme cubique commence à chauffer au dessus de 40°C. Les raisons qui expliquent cette montée en chauffe sont au nombre de deux : la matière carbonée facilement décomposable (les sucres) est « cassée » chimiquement et l'énergie de la rupture des liaisons chimiques libère de la chaleur. Ensuite, la présence de milliards de bactéries qui « respirent » en décomposant la matière accompagne la montée en température.
La température permet d'hyginéniser les matières et de traiter les risques de pathogènes, de graines, de virus et de maladies. Ainsi, le compost bien hygiénisé peut être utilisé au jardin sans risques de propager des maladies provenant de plantes.
Aérer et retourner un compost
Peu d'outils sont nécessaires. Au quotidien, il faut apporter de l'air pendant les premiers temps d'un compost. Pensez à utiliser le Brass'Compost, c'est un outil très efficace qui accomplit de nombreux gestes sans fatigue ni risques lombaires !
Pour les retournements, pas d'originalité, une fourche pour descendre les matières du haut vers le bas, et déposer ce mélange couche par couche dans une nouvelle cellule de compostage.
Quelle perte de matière ?
Quand on composte, on doit envisager de perdre une certaine quantité de matières, soit digérée par les micro et macro-organismes, une certaine perte en gaz et en vapeur d'eau... Au final, sur le volume initial, vous perdrez à peu près entre 65 et 70%. C'est malgré tout un aspect positif, car du volume initial encombrant, vous n'aurez que 30% restant, et sous la forme d'un bon engrais naturel !
Prochain article à paraître : Comment aborder une meilleure gestion économique des espaces naturels communaux ou privatifs par la gestion différenciée.
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