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Hommage à Lucienne Rolland, résistante et déportée : elle vient de s'éteindre à 97 ans à Soisy-sous-Montmorency.

Publié le : 18-12-2017

Lucienne RollandLucienne Rolland était une personnalité locale de la Vallée de Montmorency et plus largement du Val d'Oise. Elle s'est éteinte le samedi 9 décembre, à 97 ans, à la maison de retraite de Soisy.
Elle était très connue dans le département car elle a témoigné de son passé et de sa déportation dans de nombreux collèges et lycées  En effet, inlassablement, elle a fait ce "devoir de mémoire" auprès des jeunes afin de les sensibiliser : « L'Histoire ne doit pas se répéter ! » aimait-elle dire. Elle a aussi participé à de nombreuses conférences afin que "ça n’arrive pas aux autres".
Dans la Vallée de Montmorency, ayons aussi une pensée pour Irène Hajos qui nous a quittés en 2014 (voir article) et Frania Eisenbach Haverland : leurs témoignages restent indispensables !

Lucienne Rolland : retour l'engagement, la déportation et les routes de la Mort" (extrait du site memoiredeguerre.pagesperso-orange.fr)

Lucienne Rolland est née le 17 décembre 1920 à Saint-Ouen (93).
Issue d'une famille relativement aisée (maman commerçante, papa employé de banque). Les enfants Rolland faisaient partie des enfants privilégiés du 58 rue Mathieu à Saint-Ouen.

« Nous étions ceux qui connaissaient avant la guerre, la montagne, la mer. Ce n'était pas le cas des familles de ce quartier.
Avec l'avènement du Front populaire, il me fut facile de prendre position vis-à-vis des événements en cours (grandes grèves dans les usines, grande manifestation pour la Paix).
C'était un enthousiasme extraordinaire. C'est sous cette influence pacifique que je pris la décision d'adhérer au Parti communiste. Mes parents voyant les événements graves se profiler, décidèrent de confier leurs enfants à une amie, qui habitait dans le département de l'Yonne, à Gron près de Sens.
C'est là que j'ai assisté à la première réunion de constitution de la Résistance du département. Mon travail consistait à contacter les camarades que nous connaissions et d'obtenir leur accord pour constituer un mouvement de résistance.
Les premières distributions de tracts ont prouvé l'organisation clandestine et la Police était en place pour pourchasser les actifs.
J'ai dû quitter le Senonais (étant recherchée). C'est ainsi que je me suis trouvée à Auxerre, sous une fausse identité : je n'étais plus Lucienne Rolland mais Madeleine Guyot.

C'est à Auxerre que j'ai rencontré Jules Brugot, militant très actif, ancien des brigades internationales. Nous avons vécu quelques mois ensemble, jusqu'au jour de notre arrestation le 26 août 1941.
J'ai été jugée par ce qu'on appelait le Tribunal de cour spéciale, à Paris, uniquement composé de Français. Je n'oublierai pas que j'ai été arrêté par des Français et jugée par des Français. Condamnée à cinq ans de travaux forcés.
Jules Brugot fut fusillé le 13 janvier 1942, notre petite fille Juliette est née le 13 mai 1942, à la maternité de Ponchaillou de Rennes. Je suis revenue à la Centrale avec elle et l'ai élevée jusqu'au jour de ses deux ans, avec les six autres petits enfants. On a dû les quitter le 13 mai 1944. C'était pour nous les mamans, la déportation. On était livrées à la gestapo.
Ma fille Juliette a été mise à l'assistance publique et mes parents sont allés la récupérer.
Arrivées en Allemagne le 25 mai 1944, nous avons connu les camps de Neue-Bremm (Sarrebrück, Ravensbrück, Leipzig).
A Leipzig, je travaillais dans une usine de guerre. Une nuit, les Allemands nous emmènent sur les "routes de la mort". Sans manger, nous marchions. C'était en mai 1945. Avec quatre amies, nous avons pu fuir et nous avons rejoint les camps de rapatriement.
De retour le 20 mai 1945 où j'ai pu retrouver ma fille que mes parents avaient récupérée à l'Assistance Publique de Rennes.

Extrait vidéo : Lucienne Rolland raconte son évasion.

 

Lucienne RollandLucienne Rolland était une personnalité locale de la Vallée de Montmorency et plus largement du Val d'Oise. Elle s'est éteinte le samedi 9 décembre, à 97 ans, à la maison de retraite de Soisy.
Elle était très connue dans le département car elle a témoigné de son passé et de sa déportation dans de nombreux collèges et lycées  En effet, inlassablement, elle a fait ce "devoir de mémoire" auprès des jeunes afin de les sensibiliser : « L'Histoire ne doit pas se répéter ! » aimait-elle dire. Elle a aussi participé à de nombreuses conférences afin que "ça n’arrive pas aux autres".
Dans la Vallée de Montmorency, ayons aussi une pensée pour Irène Hajos qui nous a quittés en 2014 (voir article) et Frania Eisenbach Haverland : leurs témoignages restent indispensables !

Lucienne Rolland : retour l'engagement, la déportation et les routes de la Mort" (extrait du site memoiredeguerre.pagesperso-orange.fr)

Lucienne Rolland est née le 17 décembre 1920 à Saint-Ouen (93).
Issue d'une famille relativement aisée (maman commerçante, papa employé de banque). Les enfants Rolland faisaient partie des enfants privilégiés du 58 rue Mathieu à Saint-Ouen.

« Nous étions ceux qui connaissaient avant la guerre, la montagne, la mer. Ce n'était pas le cas des familles de ce quartier.
Avec l'avènement du Front populaire, il me fut facile de prendre position vis-à-vis des événements en cours (grandes grèves dans les usines, grande manifestation pour la Paix).
C'était un enthousiasme extraordinaire. C'est sous cette influence pacifique que je pris la décision d'adhérer au Parti communiste. Mes parents voyant les événements graves se profiler, décidèrent de confier leurs enfants à une amie, qui habitait dans le département de l'Yonne, à Gron près de Sens.
C'est là que j'ai assisté à la première réunion de constitution de la Résistance du département. Mon travail consistait à contacter les camarades que nous connaissions et d'obtenir leur accord pour constituer un mouvement de résistance.
Les premières distributions de tracts ont prouvé l'organisation clandestine et la Police était en place pour pourchasser les actifs.
J'ai dû quitter le Senonais (étant recherchée). C'est ainsi que je me suis trouvée à Auxerre, sous une fausse identité : je n'étais plus Lucienne Rolland mais Madeleine Guyot.

C'est à Auxerre que j'ai rencontré Jules Brugot, militant très actif, ancien des brigades internationales. Nous avons vécu quelques mois ensemble, jusqu'au jour de notre arrestation le 26 août 1941.
J'ai été jugée par ce qu'on appelait le Tribunal de cour spéciale, à Paris, uniquement composé de Français. Je n'oublierai pas que j'ai été arrêté par des Français et jugée par des Français. Condamnée à cinq ans de travaux forcés.
Jules Brugot fut fusillé le 13 janvier 1942, notre petite fille Juliette est née le 13 mai 1942, à la maternité de Ponchaillou de Rennes. Je suis revenue à la Centrale avec elle et l'ai élevée jusqu'au jour de ses deux ans, avec les six autres petits enfants. On a dû les quitter le 13 mai 1944. C'était pour nous les mamans, la déportation. On était livrées à la gestapo.
Ma fille Juliette a été mise à l'assistance publique et mes parents sont allés la récupérer.
Arrivées en Allemagne le 25 mai 1944, nous avons connu les camps de Neue-Bremm (Sarrebrück, Ravensbrück, Leipzig).
A Leipzig, je travaillais dans une usine de guerre. Une nuit, les Allemands nous emmènent sur les "routes de la mort". Sans manger, nous marchions. C'était en mai 1945. Avec quatre amies, nous avons pu fuir et nous avons rejoint les camps de rapatriement.
De retour le 20 mai 1945 où j'ai pu retrouver ma fille que mes parents avaient récupérée à l'Assistance Publique de Rennes.

Extrait vidéo : Lucienne Rolland raconte son évasion.

 

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