Samedi 24 janvier 2015
Montmorency
La Société d'Histoire de Montmorency et de sa Région nous propose de découvrir l'habitat rural en vallée de Montmorency aux XVIIe et XVIIIe siècle.
Pour aborder le sujet, c'est Florent Mérot qui présentera cette conférence. Il nous dresse un premier aperçu des évolutions de l'habitant pendant ces périodes :
Ravagée par les événements militaires de la Fronde en 1649 puis en 1652, la vallée de Montmorency entame une mutation agricole sous l'impulsion de la paysannerie locale. Peu à peu, les "bleds" laissent place à un système intensif d'association de cultures au sein duquel viticulture et arboriculture fruitière s'imposent comme éléments fondateurs dès la seconde moitié des années 1650.
En parallèle, l'habitat paysan subit des transformations synonymes d'une adaptation rapide aux contraintes dictées par la nouvelle mise en valeur agricole. Influencé par l'environnement, il devient la carte d'identité sociale d'une population qui se considère désormais comme "vigneronne". L'abandon de la céréaliculture a une incidence sur la maison de la petite paysannerie. Dans la première moitié du XVIIe siècle, l'habitat le plus répandu est constitué d'un "bassier" à usage unique, à la fois cellule de production et noyau de la vie familiale, surmonté d'un grenier où sont entreposées réserves céréalières et fourragères. Dans le dernier tiers du siècle et jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, la maison s'élève dorénavant sur trois niveaux : un rez-de-chaussée (centre de production avec l'apparition progressive du cellier), un étage, symbole de l'intime et un petit grenier permettant aux familles de cacher leurs biens les plus précieux.
Dans la cour, le paysage de la sphère d'habitat évolue également. C'est d'abord le protocole d'accès à la maison qui change : entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, la hauteur et la largeur des portent diminuent. La paysannerie n'a plus besoin de portes charretières pour faire entrer les récoltes frumentaires mais des portes cochères ou de "passages sommiers" pour faire pénétrer raisin, fruits et légumes dans els cours. Des petites caves sont d'ailleurs creusées dans celles-ci pour stocker les tonneaux avant leur vente Les appentis dispersés autour de l'espace curial connaissent le même cycle d'adaptation.
Le hangar apparaît pour abriter les coches et le matériel de bât, la grange existe toujours mais sa superficie diminue, dépassant rarement 20 m2, son utilité étant maintenant celle d'une remise.
Enfin, le jardin constitue le laboratoire de l'évolution agricole. Dès les lendemains de la Fronde, descriptions et plans laissent entrevoir des associations qui apparaîtront dans les champs dans la décennie suivante. L'enrichissement du système agricole implique une rationalité spatiale, l'apprentissage des techniques, l'observation des réactions végétales, l'optimisation des productions, qualités incombant au cadre horticole.
A la fois lieu d'habitat et espace productif, la maison s'insère dans son cadre environnemental et par ses transformations, reflète les besoins et les attentes de la petite paysannerie locale.
Samedi 24 décembre 2015 à 15h45 – Salle Lucie Aubrac place du Château Gaillard Montmorency - entrée gratuite.
Samedi 24 janvier 2015
Montmorency
La Société d'Histoire de Montmorency et de sa Région nous propose de découvrir l'habitat rural en vallée de Montmorency aux XVIIe et XVIIIe siècle.
Pour aborder le sujet, c'est Florent Mérot qui présentera cette conférence. Il nous dresse un premier aperçu des évolutions de l'habitant pendant ces périodes :
Ravagée par les événements militaires de la Fronde en 1649 puis en 1652, la vallée de Montmorency entame une mutation agricole sous l'impulsion de la paysannerie locale. Peu à peu, les "bleds" laissent place à un système intensif d'association de cultures au sein duquel viticulture et arboriculture fruitière s'imposent comme éléments fondateurs dès la seconde moitié des années 1650.
En parallèle, l'habitat paysan subit des transformations synonymes d'une adaptation rapide aux contraintes dictées par la nouvelle mise en valeur agricole. Influencé par l'environnement, il devient la carte d'identité sociale d'une population qui se considère désormais comme "vigneronne". L'abandon de la céréaliculture a une incidence sur la maison de la petite paysannerie. Dans la première moitié du XVIIe siècle, l'habitat le plus répandu est constitué d'un "bassier" à usage unique, à la fois cellule de production et noyau de la vie familiale, surmonté d'un grenier où sont entreposées réserves céréalières et fourragères. Dans le dernier tiers du siècle et jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, la maison s'élève dorénavant sur trois niveaux : un rez-de-chaussée (centre de production avec l'apparition progressive du cellier), un étage, symbole de l'intime et un petit grenier permettant aux familles de cacher leurs biens les plus précieux.
Dans la cour, le paysage de la sphère d'habitat évolue également. C'est d'abord le protocole d'accès à la maison qui change : entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, la hauteur et la largeur des portent diminuent. La paysannerie n'a plus besoin de portes charretières pour faire entrer les récoltes frumentaires mais des portes cochères ou de "passages sommiers" pour faire pénétrer raisin, fruits et légumes dans els cours. Des petites caves sont d'ailleurs creusées dans celles-ci pour stocker les tonneaux avant leur vente Les appentis dispersés autour de l'espace curial connaissent le même cycle d'adaptation.
Le hangar apparaît pour abriter les coches et le matériel de bât, la grange existe toujours mais sa superficie diminue, dépassant rarement 20 m2, son utilité étant maintenant celle d'une remise.
Enfin, le jardin constitue le laboratoire de l'évolution agricole. Dès les lendemains de la Fronde, descriptions et plans laissent entrevoir des associations qui apparaîtront dans les champs dans la décennie suivante. L'enrichissement du système agricole implique une rationalité spatiale, l'apprentissage des techniques, l'observation des réactions végétales, l'optimisation des productions, qualités incombant au cadre horticole.
A la fois lieu d'habitat et espace productif, la maison s'insère dans son cadre environnemental et par ses transformations, reflète les besoins et les attentes de la petite paysannerie locale.
Samedi 24 décembre 2015 à 15h45 – Salle Lucie Aubrac place du Château Gaillard Montmorency - entrée gratuite.
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