Samedi 28 juin 2025
Taverny
La chorale de Taverny, "La Joie de vivre" et Ensemble instrumental "La Création", réunis sous la direction de Tibère Popovici, nous propose un concert exceptionnel autour de "La Création" de Haydn.
Ils seront accompagnés par des solistes de renom : Claire-Elie Tenet (soprano), Grégoire Guérin (baryton) et Patrick Garayt (ténor).
Tous les mélomanes de la Vallée de Montmorency vont vite cocher cette date du 28 juin !
Samedi 28 juin 2025 à 20h30 – Eglise Notre-Dame rue Jean XXIII Taverny – Tarif : 20 €, réduit : 15 € - Réservation en ligne, vente des billets à l'Agence Valère (185 rue de Paris Taverny) et vente sur place le soir du concert.
Zoom complet sur "La création" de Joseph Haydn (extrait communiqué de presse)
Londres, mai 1790 : l’abbaye de Westminster croule sous les applaudissements et les bravos. Le public londonien, d’ordinaire si retenu, laisse éclater sa joie et son admiration.
Les 500 musiciens et choristes viennent d’achever "le Messie", pièce maîtresse du "Haendel Festival" cette année-là. Au parterre, Joseph Haydn s’est levé, ému et ébloui. Il se sent profondément impressionné par "l’essence de la vraie grandeur musicale". Dès lors, à l’issue de ce premier séjour anglais, il sait que l’idée de se mesurer à "notre maître à tous" ne le quittera plus. Lors de son deuxième séjour à Londres, Johann Peter Salomon, son imprésario londonien lui fournit un livret en anglais qui, un demi-siècle plus tôt avait été proposé à Haendel et refusé par lui pour son excessive longueur. Ce livret, à la fois inspiré des textes bibliques et du "Paradis perdu" de Milton représente les sept jours de la création du monde. Enthousiaste, Haydn l’accepte , et le rapporte à Vienne.
Son ami le baron Gottfried von Swieten, grand admirateur et mécène, adapte en allemand ce livret en y apportant les coupes nécessaires. Il y ajoute force indications assez précises sur la façon de mettre ce texte en musique. Haydn travaille sur la composition à corps perdu, dans une volonté de laisser une oeuvre qui marquera les esprits et la postérité.
Haydn dit lui-même de son oratorio : «J’y mets le temps parce que je veux qu’il dure ».
Von Switen, par le biais de la Société des Associés, fondée dans les années 1870 pour faire exécuter les oratorios de Haendel dans la capitale autrichienne, prend en charge les frais et soutient Haydn tout au long du long processus de création. Haydn joue quelquefois des portions de son oeuvre en privé à quelques amis. Il explique par exemple au diplomate suédois Frederick Samuel Silverstolpe , après avoir joué le "Chaos introductif" inspiré par sa passion récente pour l’astronomie : « Vous avez certainement remarqué que j’ai évité les résolutions auxquelles on s’attend le plus. C’est que rien n’a encore pris forme ».
Après deux années de travail acharné, comme en témoignent les nombreuses esquisses, "La Création" est prête à être jouée. Le 30 avril 1798, dans le palais viennois du prince Schwarzenberg, membre de la Société des Associés, "La Création" est donnée pour la première fois, en privé. Le succès est immédiat. Dans la première partie de l’oeuvre, au "Chaos en ut mineur" succède le récitatif de l’ange Raphaël : « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre, et la terre était informe et toute nue, et les ténèbres couvraient la face de l’abîme », qui débouche sur un fortissimo en ut majeur sur le mot "lumière" (Licht). Silverstolpe raconte : « Personne n’avait vu la page de la partition dépeignant la naissance de la lumière. C’était le seul endroit de son travail que Haydn avait tenu caché. Je crois voir encore son visage au moment où ce trait sortit de l’orchestre. Haydn avait la mine de quelqu’un prêt à se mordre les lèvres, soit pour réprimer sa confusion, soit pour dissimuler un secret. Et à cet instant précis où pour la première fois cette lumière éclata, tout se passa comme si ses rayons avaient été lancés des yeux brûlants de l’artiste. La réaction des Viennois, électrisés, fut telle que pendant quelques minutes l’orchestre ne put continuer ».
Le choc est considérable, l’enthousiasme contagieux, et la réputation de l’oeuvre devance la première audition publique.
L’après-midi du 19 mars 1799, la Michaelerplatz grouille d’une foule pressée et agitée. Mais ce n’est pas la guerre qui enfièvre les Viennois, même si les troupes du tsar Paul 1er ont traversé Vienne pour rejoindre l’Italie et y combattre la France révolutionnaire et les armées du Directoire. Si les Viennois s’agglutinent sur les marches, se bousculent aux portes, font le siège du vieux Burgtheater, c’est parce qu’aujourd’hui a lieu la première audition publique de "La Création", le nouvel oratorio de Joseph Haydn, dirigé par le Maître lui-même. Pensez donc! Trois solistes, 60 choristes et un orchestre si nombreux qu’on n’a jamais rien vu de tel à Vienne! Et des surprises musicales promises par la rumeur !
A l’intérieur du théâtre, le parterre et les cinq niveaux de balcons sont combles. Un témoin raconte dans un courrier relatant cette mémorable journée : « Le célèbre Haydn a exécuté sa "Création du monde", et je puis te dire, Cousin, à quel point c’était plein. Jamais aucun théâtre, depuis qu’il en existe, n’a réuni tant de monde. J’étais à la porte dès une heure, et c’est au risque de perdre la vie et d’avoir les membres brisés que j’ai pu dénicher un tout petit siège au dernier rang du 4ème étage.(...) Avant le début de la cantate, il y avait un tel bruit qu’on ne pouvait s’entendre penser. On criait : Aïe ! Mon bras ! Mon pied ! Mon chapeau ! Les dames appelaient les domestiques envoyés en avant réserver des places et les domestiques appelaient leurs maîtresses et les gens s’entassaient les uns sur les autres, de sorte qu’on entendait les fichus, les châles et les chemises se déchirer de partout. Enfin, la musique a commencé, et d’un seul coup, tout est devenu si tranquille que vous même, mon cousin, auriez pu entendre trotter une petite souris, et si on n’avait pas applaudit si souvent, vous auriez pu croire que le théâtre était vide. »
La première est un triomphe, la recette pulvérise tous les records des théâtres viennois.
La partition est publiée l’année suivante, et fait sans précédent, en deux langues, allemand et anglais. Puis "La Création" commence sa conquête triomphale de l’Europe. En quelques mois, dans un continent déchiré par la guerre, l’oeuvre fait vibrer à l’unisson l’Autriche catholique, l’Allemagne du Nord protestante, l’Angleterre de William Pitt et la France de Bonaparte. C’est en se rendant à la première parisienne, le 24 décembre 1800, que Bonaparte faillit être victime de l’attentat de la rue Saint-Nicaise. la Suède accueille l’oeuvre en 1801, la Russie en 1802. Le 27 mars 1808, la représentation de "La Création" est dirigée par Salieri et chantée en italien. C’est la dernière apparition en public du Maître Joseph Haydn.
Enfant du siècle des Lumières, Haydn croyait au triomphe des idées et du progrès, il croyait en l’Homme aussi. Plus qu’un hymne de remerciement au Créateur, Haydn a entonné dans "La Création" un chant d’optimisme en l’homme, une célébration du triomphe de la Lumière sur les ténèbres. Est-ce pour cela que, dans ces temps troublés, cette œuvre profondément optimiste nous touche autant ?
Samedi 28 juin 2025
Taverny
La chorale de Taverny, "La Joie de vivre" et Ensemble instrumental "La Création", réunis sous la direction de Tibère Popovici, nous propose un concert exceptionnel autour de "La Création" de Haydn.
Ils seront accompagnés par des solistes de renom : Claire-Elie Tenet (soprano), Grégoire Guérin (baryton) et Patrick Garayt (ténor).
Tous les mélomanes de la Vallée de Montmorency vont vite cocher cette date du 28 juin !
Samedi 28 juin 2025 à 20h30 – Eglise Notre-Dame rue Jean XXIII Taverny – Tarif : 20 €, réduit : 15 € - Réservation en ligne, vente des billets à l'Agence Valère (185 rue de Paris Taverny) et vente sur place le soir du concert.
Zoom complet sur "La création" de Joseph Haydn (extrait communiqué de presse)
Londres, mai 1790 : l’abbaye de Westminster croule sous les applaudissements et les bravos. Le public londonien, d’ordinaire si retenu, laisse éclater sa joie et son admiration.
Les 500 musiciens et choristes viennent d’achever "le Messie", pièce maîtresse du "Haendel Festival" cette année-là. Au parterre, Joseph Haydn s’est levé, ému et ébloui. Il se sent profondément impressionné par "l’essence de la vraie grandeur musicale". Dès lors, à l’issue de ce premier séjour anglais, il sait que l’idée de se mesurer à "notre maître à tous" ne le quittera plus. Lors de son deuxième séjour à Londres, Johann Peter Salomon, son imprésario londonien lui fournit un livret en anglais qui, un demi-siècle plus tôt avait été proposé à Haendel et refusé par lui pour son excessive longueur. Ce livret, à la fois inspiré des textes bibliques et du "Paradis perdu" de Milton représente les sept jours de la création du monde. Enthousiaste, Haydn l’accepte , et le rapporte à Vienne.
Son ami le baron Gottfried von Swieten, grand admirateur et mécène, adapte en allemand ce livret en y apportant les coupes nécessaires. Il y ajoute force indications assez précises sur la façon de mettre ce texte en musique. Haydn travaille sur la composition à corps perdu, dans une volonté de laisser une oeuvre qui marquera les esprits et la postérité.
Haydn dit lui-même de son oratorio : «J’y mets le temps parce que je veux qu’il dure ».
Von Switen, par le biais de la Société des Associés, fondée dans les années 1870 pour faire exécuter les oratorios de Haendel dans la capitale autrichienne, prend en charge les frais et soutient Haydn tout au long du long processus de création. Haydn joue quelquefois des portions de son oeuvre en privé à quelques amis. Il explique par exemple au diplomate suédois Frederick Samuel Silverstolpe , après avoir joué le "Chaos introductif" inspiré par sa passion récente pour l’astronomie : « Vous avez certainement remarqué que j’ai évité les résolutions auxquelles on s’attend le plus. C’est que rien n’a encore pris forme ».
Après deux années de travail acharné, comme en témoignent les nombreuses esquisses, "La Création" est prête à être jouée. Le 30 avril 1798, dans le palais viennois du prince Schwarzenberg, membre de la Société des Associés, "La Création" est donnée pour la première fois, en privé. Le succès est immédiat. Dans la première partie de l’oeuvre, au "Chaos en ut mineur" succède le récitatif de l’ange Raphaël : « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre, et la terre était informe et toute nue, et les ténèbres couvraient la face de l’abîme », qui débouche sur un fortissimo en ut majeur sur le mot "lumière" (Licht). Silverstolpe raconte : « Personne n’avait vu la page de la partition dépeignant la naissance de la lumière. C’était le seul endroit de son travail que Haydn avait tenu caché. Je crois voir encore son visage au moment où ce trait sortit de l’orchestre. Haydn avait la mine de quelqu’un prêt à se mordre les lèvres, soit pour réprimer sa confusion, soit pour dissimuler un secret. Et à cet instant précis où pour la première fois cette lumière éclata, tout se passa comme si ses rayons avaient été lancés des yeux brûlants de l’artiste. La réaction des Viennois, électrisés, fut telle que pendant quelques minutes l’orchestre ne put continuer ».
Le choc est considérable, l’enthousiasme contagieux, et la réputation de l’oeuvre devance la première audition publique.
L’après-midi du 19 mars 1799, la Michaelerplatz grouille d’une foule pressée et agitée. Mais ce n’est pas la guerre qui enfièvre les Viennois, même si les troupes du tsar Paul 1er ont traversé Vienne pour rejoindre l’Italie et y combattre la France révolutionnaire et les armées du Directoire. Si les Viennois s’agglutinent sur les marches, se bousculent aux portes, font le siège du vieux Burgtheater, c’est parce qu’aujourd’hui a lieu la première audition publique de "La Création", le nouvel oratorio de Joseph Haydn, dirigé par le Maître lui-même. Pensez donc! Trois solistes, 60 choristes et un orchestre si nombreux qu’on n’a jamais rien vu de tel à Vienne! Et des surprises musicales promises par la rumeur !
A l’intérieur du théâtre, le parterre et les cinq niveaux de balcons sont combles. Un témoin raconte dans un courrier relatant cette mémorable journée : « Le célèbre Haydn a exécuté sa "Création du monde", et je puis te dire, Cousin, à quel point c’était plein. Jamais aucun théâtre, depuis qu’il en existe, n’a réuni tant de monde. J’étais à la porte dès une heure, et c’est au risque de perdre la vie et d’avoir les membres brisés que j’ai pu dénicher un tout petit siège au dernier rang du 4ème étage.(...) Avant le début de la cantate, il y avait un tel bruit qu’on ne pouvait s’entendre penser. On criait : Aïe ! Mon bras ! Mon pied ! Mon chapeau ! Les dames appelaient les domestiques envoyés en avant réserver des places et les domestiques appelaient leurs maîtresses et les gens s’entassaient les uns sur les autres, de sorte qu’on entendait les fichus, les châles et les chemises se déchirer de partout. Enfin, la musique a commencé, et d’un seul coup, tout est devenu si tranquille que vous même, mon cousin, auriez pu entendre trotter une petite souris, et si on n’avait pas applaudit si souvent, vous auriez pu croire que le théâtre était vide. »
La première est un triomphe, la recette pulvérise tous les records des théâtres viennois.
La partition est publiée l’année suivante, et fait sans précédent, en deux langues, allemand et anglais. Puis "La Création" commence sa conquête triomphale de l’Europe. En quelques mois, dans un continent déchiré par la guerre, l’oeuvre fait vibrer à l’unisson l’Autriche catholique, l’Allemagne du Nord protestante, l’Angleterre de William Pitt et la France de Bonaparte. C’est en se rendant à la première parisienne, le 24 décembre 1800, que Bonaparte faillit être victime de l’attentat de la rue Saint-Nicaise. la Suède accueille l’oeuvre en 1801, la Russie en 1802. Le 27 mars 1808, la représentation de "La Création" est dirigée par Salieri et chantée en italien. C’est la dernière apparition en public du Maître Joseph Haydn.
Enfant du siècle des Lumières, Haydn croyait au triomphe des idées et du progrès, il croyait en l’Homme aussi. Plus qu’un hymne de remerciement au Créateur, Haydn a entonné dans "La Création" un chant d’optimisme en l’homme, une célébration du triomphe de la Lumière sur les ténèbres. Est-ce pour cela que, dans ces temps troublés, cette œuvre profondément optimiste nous touche autant ?
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