Samedi 5 avril 2025
Saint-Gratien
Les fidèles du cinéma "Les Toiles" de Saint-Gratien seront heureux de retrouver Guillaume Brac. Rappelez-vous : il y a quelques années il avait planté sa caméra sur l'île de loisirs de Cergy-Pontoise pour y tourner "L'ile au trésor".
Ensuite, dans "À l'abordage", il a filmé des jeunes originaires de Paris et de la banlieue qui étaient de passage dans la Drôme, à Die, le temps de quelques jours de vacances.
La région lui a tellement plu que le réalisateur s'est installé là-bas et pour son nouveau film "Ce n'est qu'un au revoir", c'est au cœur d'un lycée qu'il a suivi un groupe de filles, pensionnaires de l'établissement. Il partage avec elles leur dernier mois, l'arrivée de l'été qui signifie l'approche de la séparation et l'entrée future à l'université.
Guillaume Brac a l'art du documentaire vivant, émouvant : les spectateurs s'attachent à tous ces jeunes qui partagent une tranche de leur vie, une période charnière dans leur vie.
« Guillaume Brac est un des grands peintres de la jeunesse contemporaine ! » résume bien Séverine, la directrice programmatrice des "Toiles. Réservez vite vos places !
A noter que l'équipe du cinéma "Les Toiles" vous a concocté à cette occasion un après-midi thématique avec en préambule, le très beau film "L'été de Giacomo" d'Alessandro Comodin.
16h15 :
Projection de "L'été de Giacomo" d'Alessandro Comodin avec Giacomo Zulian, Stefania Comodin et Barbara Colombo (1h18)
Un adolescent malentendant, Giacomo, se promène sur les rives d'un fleuve le temps d'un été avec son amie, Stefania. La saison des jeux amoureux est aussi celle d'un apprentissage de la vie, une métamorphose sensuelle.
Le film sera suivi d'un échange avec Julien Meunier, cinéaste membre de l'ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion)
18h30
Projection de "Ce n'est qu'un au revoir" + "Un pincement au cœur" (court métrage tourné à Hénin Beaumont) et débat avec le réalisateur Guillaume Brac
Les amitiés de lycée peuvent-elles durer toute la vie ? Une chose est sûre, dans peu de temps Aurore, Nours, Jeanne, Diane et les autres diront adieu à leur chambre d’internat, aux baignades dans la Drôme, aux fêtes dans la montagne. Louison coupera ses dreads et la petite famille éclatera. Pour certaines d’entre elles, ce n’est pas la première fois et ça fait encore plus mal…
Samedi 5 avril 2025 à 16h15 – Cinéma Les Toiles place François Truffaut Saint-Gratien – Tarif unique pour les deux films : 6 € - Réservation en ligne ou prévente à la caisse du cinéma
Bonus : propos de Guillaume Brac (extrait dossier de presse)
Dans plusieurs de vos films précédents, vous avez travaillé avec des écoles, des institutions… Est-ce ainsi qu’est né ce projet ?
J’y reviendrai plus tard, "Un pincement au coeur" est né d’une commande d’une institution, qui m’a envoyé faire un film dans un lycée du Nord de la France à Hénin-Beaumont. Ce n’est pas le cas pour "Ce n'est qu'un au revoir". J’ai choisi de filmer le lycée de Die parce qu’il était le plus proche de chez moi. J’étais passé devant d’innombrables fois sans jamais avoir l’occasion d’y entrer. A cette époque, j’écrivais depuis plusieurs mois une fiction, une comédie, mettant en scène des lycéens et lycéennes, et petit à petit j’ai eu le sentiment de ne pas connaître suffisamment mes personnages, d’avoir du mal à sortir des stéréotypes. J’ai ressenti le besoin de mettre ce projet de côté et de tourner à la place un nouveau documentaire, pour raconter des jeunes dans leur réalité, leur singularité, et non pas tels que nous pouvions les imaginer avec ma scénariste. J’avais aussi l’intuition que ce film prolongerait "Un pincement au cœur" et que, réunis, ils pourraient former un diptyque.
Dans votre film, la cité scolaire du Diois apparaît comme une microsociété, une utopie. Qu’est-ce qui vous a d’emblée intrigué en la découvrant ?
C’est un établissement public, le lycée de secteur. Il a donc sur le papier un fonctionnement similaire à la plupart des lycées en France. Mais il est situé dans une région très alternative et assez enclavée, nichée dans la vallée de la Drôme, au pied du massif du Vercors. Des années 60 jusqu’à aujourd’hui, beaucoup de hippies, de néo-ruraux s’y sont installés, souvent animés par des idéaux collectifs et communautaires. Forcément, cet état d’esprit a imprégné ce lycée. Il dispose aussi d’un internat, proposant des options sport nature et cirque qui attirent des jeunes des communes et départements alentour ayant souvent des personnalités très affirmées. Et puis, la plupart des professeurs sont animés par des valeurs d’écoute et de partage, et dispensent un enseignement assez horizontal. Enfin, même s’il y a dans le Diois comme partout des problèmes de pauvreté, d’emploi, de logement, la vie y est sans doute un peu plus douce qu’ailleurs, ne serait-ce qu’en raison de la nature environnante, à la fois terrain de jeu, refuge, espace de rêverie. C’est une évidence, on ne vit pas la même jeunesse à Die ou à Hénin-Beaumont.
Vous suivez un groupe de jeunes filles, Aurore, Nours, Jeanne et Diane à l’aube de leur départ pour l’université, pourquoi elles ?
À vrai dire, ce sont elles qui m’ont choisi plus que l’inverse. J’avais le désir de filmer un groupe d’amis, filles ou garçons, peu m’importait. Ce qui m’intéressait, c’était les liens qui les unissaient. J’ai donc simplement fait savoir que je cherchais un groupe déjà constitué pour un projet documentaire. Et finalement, ce sont ces jeunes filles-là qui sont venues me trouver, au moment où je commençais un peu à désespérer, pour me dire qu’elles désiraient conserver une trace de ce qu’elles avaient vécu ici ensemble. Elles étaient a priori assez éloignées de ce que je connaissais et de l’adolescent que j’avais été il y a trente ans. Ça m’a fait un peu peur au début, mais ça a aussi décuplé ma curiosité. Petit à petit, j’ai découvert chez elles une maturité, une capacité singulière à articuler leur pensée, une conscience politique aigüe. Je sentais qu’elles incarnaient assez fortement quelque chose de ce territoire. Et je me suis aperçu également qu’elles portaient toutes en elles une blessure encore à vif.
Quels principes vous-êtes-vous fixés sur le tournage ?
Comme pour "Un pincement au cœur", la seule "règle" était d’essayer de ne pas interagir avec moi, ni avec le chef-opérateur ou l’ingénieur du son lorsque la caméra tournait. Sauf bien sûr pour nous demander de couper si elles le souhaitaient. Nous avions fait des petits exercices filmés en amont pour leur permettre d’apprivoiser la présence de la caméra. Nous nous sommes également mis d’accord sur le principe de discuter des scènes au préalable. Plus précisément, de choisir ensemble le point de départ, évidemment toujours lié à leurs préoccupations immédiates et à ce qu’elles vivaient à ce moment-là. Ensuite, ce sont elles qui emmenaient la scène là où elles le souhaitaient. L’idée étant de ne pas faire un film sur elles, mais avec elles. La nuance est essentielle.
Vos films captent souvent l’été, son début ou sa fin… En quoi cette saison et les périodes de transition vous inspirent-elles ?
Pour "Ce n'est qu'un au revoir", comme pour le film précédent, c’est la dramaturgie naturelle de l’année scolaire qui a dicté ce choix du mois de juin. L’arrivée de l’été, c’est l’approche de la séparation. Le déménagement de Linda dans "Un pincement au cœur". Le passage du bac et le départ à l’université dans celui-ci. C’est intéressant parce que l’été est une saison plutôt réjouissante, mais pour ces jeunes elle se charge d’une grande mélancolie. J’aime ces contrastes, qu’une chose puisse être à la fois joyeuse et triste. De façon plus profonde, je crois que ce qui me captive, ce sont le début et la fin, la rencontre et la séparation – il serait peut-être plus juste de parler de perte, de disparition. Beaucoup de mes films racontent les premiers instants d’une rencontre, que l’on sait souvent éphémère et qui contient donc déjà sa propre fin. Mes deux derniers films se concentrent davantage sur la fin. J’aime raconter le cycle de la vie, mais à une échelle miniature. La gravité, le tragique de l’existence restent sous-jacents.
(extrait dossier de presse)
Samedi 5 avril 2025
Saint-Gratien
Les fidèles du cinéma "Les Toiles" de Saint-Gratien seront heureux de retrouver Guillaume Brac. Rappelez-vous : il y a quelques années il avait planté sa caméra sur l'île de loisirs de Cergy-Pontoise pour y tourner "L'ile au trésor".
Ensuite, dans "À l'abordage", il a filmé des jeunes originaires de Paris et de la banlieue qui étaient de passage dans la Drôme, à Die, le temps de quelques jours de vacances.
La région lui a tellement plu que le réalisateur s'est installé là-bas et pour son nouveau film "Ce n'est qu'un au revoir", c'est au cœur d'un lycée qu'il a suivi un groupe de filles, pensionnaires de l'établissement. Il partage avec elles leur dernier mois, l'arrivée de l'été qui signifie l'approche de la séparation et l'entrée future à l'université.
Guillaume Brac a l'art du documentaire vivant, émouvant : les spectateurs s'attachent à tous ces jeunes qui partagent une tranche de leur vie, une période charnière dans leur vie.
« Guillaume Brac est un des grands peintres de la jeunesse contemporaine ! » résume bien Séverine, la directrice programmatrice des "Toiles. Réservez vite vos places !
A noter que l'équipe du cinéma "Les Toiles" vous a concocté à cette occasion un après-midi thématique avec en préambule, le très beau film "L'été de Giacomo" d'Alessandro Comodin.
16h15 :
Projection de "L'été de Giacomo" d'Alessandro Comodin avec Giacomo Zulian, Stefania Comodin et Barbara Colombo (1h18)
Un adolescent malentendant, Giacomo, se promène sur les rives d'un fleuve le temps d'un été avec son amie, Stefania. La saison des jeux amoureux est aussi celle d'un apprentissage de la vie, une métamorphose sensuelle.
Le film sera suivi d'un échange avec Julien Meunier, cinéaste membre de l'ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion)
18h30
Projection de "Ce n'est qu'un au revoir" + "Un pincement au cœur" (court métrage tourné à Hénin Beaumont) et débat avec le réalisateur Guillaume Brac
Les amitiés de lycée peuvent-elles durer toute la vie ? Une chose est sûre, dans peu de temps Aurore, Nours, Jeanne, Diane et les autres diront adieu à leur chambre d’internat, aux baignades dans la Drôme, aux fêtes dans la montagne. Louison coupera ses dreads et la petite famille éclatera. Pour certaines d’entre elles, ce n’est pas la première fois et ça fait encore plus mal…
Samedi 5 avril 2025 à 16h15 – Cinéma Les Toiles place François Truffaut Saint-Gratien – Tarif unique pour les deux films : 6 € - Réservation en ligne ou prévente à la caisse du cinéma
Bonus : propos de Guillaume Brac (extrait dossier de presse)
Dans plusieurs de vos films précédents, vous avez travaillé avec des écoles, des institutions… Est-ce ainsi qu’est né ce projet ?
J’y reviendrai plus tard, "Un pincement au coeur" est né d’une commande d’une institution, qui m’a envoyé faire un film dans un lycée du Nord de la France à Hénin-Beaumont. Ce n’est pas le cas pour "Ce n'est qu'un au revoir". J’ai choisi de filmer le lycée de Die parce qu’il était le plus proche de chez moi. J’étais passé devant d’innombrables fois sans jamais avoir l’occasion d’y entrer. A cette époque, j’écrivais depuis plusieurs mois une fiction, une comédie, mettant en scène des lycéens et lycéennes, et petit à petit j’ai eu le sentiment de ne pas connaître suffisamment mes personnages, d’avoir du mal à sortir des stéréotypes. J’ai ressenti le besoin de mettre ce projet de côté et de tourner à la place un nouveau documentaire, pour raconter des jeunes dans leur réalité, leur singularité, et non pas tels que nous pouvions les imaginer avec ma scénariste. J’avais aussi l’intuition que ce film prolongerait "Un pincement au cœur" et que, réunis, ils pourraient former un diptyque.
Dans votre film, la cité scolaire du Diois apparaît comme une microsociété, une utopie. Qu’est-ce qui vous a d’emblée intrigué en la découvrant ?
C’est un établissement public, le lycée de secteur. Il a donc sur le papier un fonctionnement similaire à la plupart des lycées en France. Mais il est situé dans une région très alternative et assez enclavée, nichée dans la vallée de la Drôme, au pied du massif du Vercors. Des années 60 jusqu’à aujourd’hui, beaucoup de hippies, de néo-ruraux s’y sont installés, souvent animés par des idéaux collectifs et communautaires. Forcément, cet état d’esprit a imprégné ce lycée. Il dispose aussi d’un internat, proposant des options sport nature et cirque qui attirent des jeunes des communes et départements alentour ayant souvent des personnalités très affirmées. Et puis, la plupart des professeurs sont animés par des valeurs d’écoute et de partage, et dispensent un enseignement assez horizontal. Enfin, même s’il y a dans le Diois comme partout des problèmes de pauvreté, d’emploi, de logement, la vie y est sans doute un peu plus douce qu’ailleurs, ne serait-ce qu’en raison de la nature environnante, à la fois terrain de jeu, refuge, espace de rêverie. C’est une évidence, on ne vit pas la même jeunesse à Die ou à Hénin-Beaumont.
Vous suivez un groupe de jeunes filles, Aurore, Nours, Jeanne et Diane à l’aube de leur départ pour l’université, pourquoi elles ?
À vrai dire, ce sont elles qui m’ont choisi plus que l’inverse. J’avais le désir de filmer un groupe d’amis, filles ou garçons, peu m’importait. Ce qui m’intéressait, c’était les liens qui les unissaient. J’ai donc simplement fait savoir que je cherchais un groupe déjà constitué pour un projet documentaire. Et finalement, ce sont ces jeunes filles-là qui sont venues me trouver, au moment où je commençais un peu à désespérer, pour me dire qu’elles désiraient conserver une trace de ce qu’elles avaient vécu ici ensemble. Elles étaient a priori assez éloignées de ce que je connaissais et de l’adolescent que j’avais été il y a trente ans. Ça m’a fait un peu peur au début, mais ça a aussi décuplé ma curiosité. Petit à petit, j’ai découvert chez elles une maturité, une capacité singulière à articuler leur pensée, une conscience politique aigüe. Je sentais qu’elles incarnaient assez fortement quelque chose de ce territoire. Et je me suis aperçu également qu’elles portaient toutes en elles une blessure encore à vif.
Quels principes vous-êtes-vous fixés sur le tournage ?
Comme pour "Un pincement au cœur", la seule "règle" était d’essayer de ne pas interagir avec moi, ni avec le chef-opérateur ou l’ingénieur du son lorsque la caméra tournait. Sauf bien sûr pour nous demander de couper si elles le souhaitaient. Nous avions fait des petits exercices filmés en amont pour leur permettre d’apprivoiser la présence de la caméra. Nous nous sommes également mis d’accord sur le principe de discuter des scènes au préalable. Plus précisément, de choisir ensemble le point de départ, évidemment toujours lié à leurs préoccupations immédiates et à ce qu’elles vivaient à ce moment-là. Ensuite, ce sont elles qui emmenaient la scène là où elles le souhaitaient. L’idée étant de ne pas faire un film sur elles, mais avec elles. La nuance est essentielle.
Vos films captent souvent l’été, son début ou sa fin… En quoi cette saison et les périodes de transition vous inspirent-elles ?
Pour "Ce n'est qu'un au revoir", comme pour le film précédent, c’est la dramaturgie naturelle de l’année scolaire qui a dicté ce choix du mois de juin. L’arrivée de l’été, c’est l’approche de la séparation. Le déménagement de Linda dans "Un pincement au cœur". Le passage du bac et le départ à l’université dans celui-ci. C’est intéressant parce que l’été est une saison plutôt réjouissante, mais pour ces jeunes elle se charge d’une grande mélancolie. J’aime ces contrastes, qu’une chose puisse être à la fois joyeuse et triste. De façon plus profonde, je crois que ce qui me captive, ce sont le début et la fin, la rencontre et la séparation – il serait peut-être plus juste de parler de perte, de disparition. Beaucoup de mes films racontent les premiers instants d’une rencontre, que l’on sait souvent éphémère et qui contient donc déjà sa propre fin. Mes deux derniers films se concentrent davantage sur la fin. J’aime raconter le cycle de la vie, mais à une échelle miniature. La gravité, le tragique de l’existence restent sous-jacents.
(extrait dossier de presse)
Vous appréciez le Journal de François ? Soutenez-le ! Merci.
Retourner à la page d'accueil - Retourner à la page "Agenda"
Vous appréciez le Journal de François ? Soutenez-le ! Merci.
Aucun commentaire