Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône
Zoom nouveauté : "Une promesse" de Patrice Leconte
L'histoire
Allemagne, 1912. Un jeune diplômé, d’origine modeste, devient le secrétaire particulier d’un homme âgé, patron d’une usine de sidérurgie. L’état de santé du patron se dégrade et lui impose de rester à domicile. Il y accueille le jeune homme pour travailler.
L’épouse du patron est une femme de trente ans, belle et réservée. Le jeune homme s’éprend d’elle, sans oser révéler ses sentiments. Dans le huis-clos de la demeure, couve cette passion amoureuse, sans geste ni parole, tout en regards et en silences.
Brusquement, le patron décide d’envoyer son protégé au Mexique, afin d’y superviser l’exploitation de mines de fer. L’annonce de ce départ provoque chez l’épouse une réaction désespérée. Le jeune homme réalise qu’il est aimé d’elle, lui aussi, en secret. Mais la présence du mari malade interdit à leur amour de s’accomplir ici et maintenant. L’épouse fait une promesse : au retour du jeune homme, dans deux ans, elle sera à lui.
Un film de Patrice Leconte avec Rebecca Hall, Alan Rickman…
Bonus : notes d'intention de Patrice Leconte, réalisateur du film
La nouvelle de Stefan Zweig (ou court roman) est une merveille de concision, comme si l’auteur avait eu à cœur de se débarrasser de tout ce qui ne nourrissait pas directement l’histoire et les sentiments véhiculés par celle-ci. L’adaptation que nous avons écrite, avec Jérôme Tonnerre, respecte cette volonté de s’en tenir à l’essentiel, pour que chaque scène vibre de quelque chose de secret, de non dit, et d’aveuglant.
Il n’est question que de sensualité et de désir. Aimer sans savoir si l’on a une chance d’être aimé en retour. Rêver sans pouvoir exprimer son rêve. S’en tenir au secret. Mais vivre et se nourrir de regards, d’effleurements, de frôlements interdits. Filmer la peau, l’envie d’une caresse... Le roman de Zweig pose une question magnifique : est-ce que le désir amoureux résiste au temps ?
En abordant ce nouveau film, je savais à quel point mon attention serait mobilisée à chaque instant pour exprimer ces «petits riens qui nous transportent». Être au plus près des personnages, de leurs tourments, des enjeux émotionnels très forts que Zweig décrit si bien. J’ai été heureux de tourner un film dans lequel les silences ont autant d’importance que les mots, un film peu bavard, mais où tout est dit.
Une dernière chose, importante : le choix de l’anglais. Il aurait été stupide de tourner ce film en français, car il est ancré dans une réalité allemande très forte, et un contexte historique très précis (la veille de la Première Guerre mondiale). Pendant un temps, pour respecter au mieux l’esprit de Zweig et ce qu’il avait écrit, j’ai imaginé tourner "Une promesse" en allemand. Mais, d’une part, c’est une langue que je ne pratique nullement, d’autre part, n’est-il pas absurde qu’un cinéaste français aille tourner en Allemagne et en allemand un film adapté de Stefan Zweig ?
Alors, sur les conseils de la production, nous avons opté pour l’anglais, dont les vertus internationales ne sont plus à démontrer, et qui permet à Antoine de dire « I love you » à Cléopâtre, ou à Freud de saluer Jung par un « How are you ? » dont personne ne s’émeut.
Zoom sur les adaptations de Stefan Zweig à l’écranIl existe plus de cinquante adaptations des œuvres de Stefan Zweig sur écran. Plusieurs le furent de son vivant.
La toute première, en 1927, fut celle d’"Amok" par l’homme de théâtre géorgien Kote Mardjanishvili mais elle ne dépassa pas les frontières de l’URSS. De même que le film adapté de "La Peur" par Hans Steinhoff (1928) et celui tiré de "Vingt-quatre heures de la vie d’une femme" par Robert Land ne franchirent pas le Rhin. C’est l’acteur-réalisateur Alfred Abel, grande vedette du cinéma muet allemand, qui réalisa la première adaptation qui fera date : celle de "Lettre à une inconnue", sous le titre de "Narkose".
Max Ophüls proposera en 1948 sa propre version de la nouvelle, suivi par la cinéaste chinoise Jinglei Xu (Yi Ge Lo Sheng Nu Ren De Lai Xin, 2004).
En 1933, l’allemand Robert Siodmack provoque la colère des nazis, qui brûlent les livres de Zweig («cet auteur juif»), en réalisant "fin de saison", d’après "Brûlant Secret" (le film sera finalement interdit et Siodmark s’exilera en Amérique). 55 ans plus tard, en 1988, Andrew Birkin en fera un remake. Deux autres transpositions sur grand écran virent le jour avant le début de la Seconde Guerre mondiale : "Une nuit seulement" (tiré encore de
'Lettre à une inconnue") de l’américain John M. Stahl et "Amok', film français du russe Fedor Ozep. Pendant la guerre sort "la peur" du russe Viktor Tourjansky. Maurice Tourneur, quant à lui, réalise "Volpone" en 1941. De l’autre côté de l’Atlantique, W.S. Van Dyke transpose sur grand écran sa biographie de "Marie-Antoinette".
Depuis son suicide, le 22 février 1942, les 42 récits ou nouvelles et les deux romans inachevés que Zweig a laissés ont continué à inspirer de nombreuses adaptations visuelles. Pour la télévision, essentiellement, avec des réalisateurs comme l’italien Silvio Narizzano ("Vingt quatre heures de la vie d'une femme", 1961) ou l’allemand Dagmar Damek ("Leoporella", 1991). Côté français : Daniel Vigne ("la peur", 1992), Pierre Granier-Deferre ("La dernière fête, 1996), Jacques Deray ("Clarissa", 1998, et "Lettre d'une inconnue", 2001) et Frédéric Auburtin ("Volpone, 2003). Sans oublier le très zweigophile Edouard Molinaro qui s’empara de la pièce "La Pitié dangereuse" en 1979, puis de la nouvelle "Ruelle au clair de lune" avant de transposer sur petit écran "L’Ivresse de la métamorphose".
Sur grand écran, l’œuvre universelle de Zweig a aussi inspiré les cinéastes de toutes origines : des allemands comme Wilfried Franz ("Ivresse de la métamorphose", 1950) ou Gerd Oswald ("Le joueur d'échec", 1960) ; des italiens comme Roberto Rossellini ("la peur"); des anglais comme Maurice Elvey avec "Amour tragique" (d’après "La Pitié dangereuse"). La nouvelle "Amok" à elle seule fut portée à l’écran par les russes Ozep et Mardjanishvili, mais aussi par le mexicain Antonio Momplet, le marocain Souheil Ben Barka et le français Joël Farges !
En France, il y avait dix ans que Zweig n’avait pas été adapté au cinéma depuis "Vingt quatre heures de la vie d'une femme", de Laurent Bouhnik.
(extrait dossier de presse)
Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône
Zoom nouveauté : "Une promesse" de Patrice Leconte
L'histoire
Allemagne, 1912. Un jeune diplômé, d’origine modeste, devient le secrétaire particulier d’un homme âgé, patron d’une usine de sidérurgie. L’état de santé du patron se dégrade et lui impose de rester à domicile. Il y accueille le jeune homme pour travailler.
L’épouse du patron est une femme de trente ans, belle et réservée. Le jeune homme s’éprend d’elle, sans oser révéler ses sentiments. Dans le huis-clos de la demeure, couve cette passion amoureuse, sans geste ni parole, tout en regards et en silences.
Brusquement, le patron décide d’envoyer son protégé au Mexique, afin d’y superviser l’exploitation de mines de fer. L’annonce de ce départ provoque chez l’épouse une réaction désespérée. Le jeune homme réalise qu’il est aimé d’elle, lui aussi, en secret. Mais la présence du mari malade interdit à leur amour de s’accomplir ici et maintenant. L’épouse fait une promesse : au retour du jeune homme, dans deux ans, elle sera à lui.
Un film de Patrice Leconte avec Rebecca Hall, Alan Rickman…
Bonus : notes d'intention de Patrice Leconte, réalisateur du film
La nouvelle de Stefan Zweig (ou court roman) est une merveille de concision, comme si l’auteur avait eu à cœur de se débarrasser de tout ce qui ne nourrissait pas directement l’histoire et les sentiments véhiculés par celle-ci. L’adaptation que nous avons écrite, avec Jérôme Tonnerre, respecte cette volonté de s’en tenir à l’essentiel, pour que chaque scène vibre de quelque chose de secret, de non dit, et d’aveuglant.
Il n’est question que de sensualité et de désir. Aimer sans savoir si l’on a une chance d’être aimé en retour. Rêver sans pouvoir exprimer son rêve. S’en tenir au secret. Mais vivre et se nourrir de regards, d’effleurements, de frôlements interdits. Filmer la peau, l’envie d’une caresse... Le roman de Zweig pose une question magnifique : est-ce que le désir amoureux résiste au temps ?
En abordant ce nouveau film, je savais à quel point mon attention serait mobilisée à chaque instant pour exprimer ces «petits riens qui nous transportent». Être au plus près des personnages, de leurs tourments, des enjeux émotionnels très forts que Zweig décrit si bien. J’ai été heureux de tourner un film dans lequel les silences ont autant d’importance que les mots, un film peu bavard, mais où tout est dit.
Une dernière chose, importante : le choix de l’anglais. Il aurait été stupide de tourner ce film en français, car il est ancré dans une réalité allemande très forte, et un contexte historique très précis (la veille de la Première Guerre mondiale). Pendant un temps, pour respecter au mieux l’esprit de Zweig et ce qu’il avait écrit, j’ai imaginé tourner "Une promesse" en allemand. Mais, d’une part, c’est une langue que je ne pratique nullement, d’autre part, n’est-il pas absurde qu’un cinéaste français aille tourner en Allemagne et en allemand un film adapté de Stefan Zweig ?
Alors, sur les conseils de la production, nous avons opté pour l’anglais, dont les vertus internationales ne sont plus à démontrer, et qui permet à Antoine de dire « I love you » à Cléopâtre, ou à Freud de saluer Jung par un « How are you ? » dont personne ne s’émeut.
Zoom sur les adaptations de Stefan Zweig à l’écranIl existe plus de cinquante adaptations des œuvres de Stefan Zweig sur écran. Plusieurs le furent de son vivant.
La toute première, en 1927, fut celle d’"Amok" par l’homme de théâtre géorgien Kote Mardjanishvili mais elle ne dépassa pas les frontières de l’URSS. De même que le film adapté de "La Peur" par Hans Steinhoff (1928) et celui tiré de "Vingt-quatre heures de la vie d’une femme" par Robert Land ne franchirent pas le Rhin. C’est l’acteur-réalisateur Alfred Abel, grande vedette du cinéma muet allemand, qui réalisa la première adaptation qui fera date : celle de "Lettre à une inconnue", sous le titre de "Narkose".
Max Ophüls proposera en 1948 sa propre version de la nouvelle, suivi par la cinéaste chinoise Jinglei Xu (Yi Ge Lo Sheng Nu Ren De Lai Xin, 2004).
En 1933, l’allemand Robert Siodmack provoque la colère des nazis, qui brûlent les livres de Zweig («cet auteur juif»), en réalisant "fin de saison", d’après "Brûlant Secret" (le film sera finalement interdit et Siodmark s’exilera en Amérique). 55 ans plus tard, en 1988, Andrew Birkin en fera un remake. Deux autres transpositions sur grand écran virent le jour avant le début de la Seconde Guerre mondiale : "Une nuit seulement" (tiré encore de
'Lettre à une inconnue") de l’américain John M. Stahl et "Amok', film français du russe Fedor Ozep. Pendant la guerre sort "la peur" du russe Viktor Tourjansky. Maurice Tourneur, quant à lui, réalise "Volpone" en 1941. De l’autre côté de l’Atlantique, W.S. Van Dyke transpose sur grand écran sa biographie de "Marie-Antoinette".
Depuis son suicide, le 22 février 1942, les 42 récits ou nouvelles et les deux romans inachevés que Zweig a laissés ont continué à inspirer de nombreuses adaptations visuelles. Pour la télévision, essentiellement, avec des réalisateurs comme l’italien Silvio Narizzano ("Vingt quatre heures de la vie d'une femme", 1961) ou l’allemand Dagmar Damek ("Leoporella", 1991). Côté français : Daniel Vigne ("la peur", 1992), Pierre Granier-Deferre ("La dernière fête, 1996), Jacques Deray ("Clarissa", 1998, et "Lettre d'une inconnue", 2001) et Frédéric Auburtin ("Volpone, 2003). Sans oublier le très zweigophile Edouard Molinaro qui s’empara de la pièce "La Pitié dangereuse" en 1979, puis de la nouvelle "Ruelle au clair de lune" avant de transposer sur petit écran "L’Ivresse de la métamorphose".
Sur grand écran, l’œuvre universelle de Zweig a aussi inspiré les cinéastes de toutes origines : des allemands comme Wilfried Franz ("Ivresse de la métamorphose", 1950) ou Gerd Oswald ("Le joueur d'échec", 1960) ; des italiens comme Roberto Rossellini ("la peur"); des anglais comme Maurice Elvey avec "Amour tragique" (d’après "La Pitié dangereuse"). La nouvelle "Amok" à elle seule fut portée à l’écran par les russes Ozep et Mardjanishvili, mais aussi par le mexicain Antonio Momplet, le marocain Souheil Ben Barka et le français Joël Farges !
En France, il y avait dix ans que Zweig n’avait pas été adapté au cinéma depuis "Vingt quatre heures de la vie d'une femme", de Laurent Bouhnik.
(extrait dossier de presse)
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