Sorties de la semaine : la sélection du Journal !
"Deux fils" de Félix Moati avec Vincent Lacoste, Benoît Poelvoorde, Mathieu Capella…
Joseph et ses deux fils, Joachim et Ivan, formaient une famille très soudée. Mais Ivan, le plus jeune, collégien hors norme en pleine crise mystique, est en colère contre ses deux modèles qu’il voit s’effondrer. Car son grand frère Joachim ressasse inlassablement sa dernière rupture amoureuse, au prix de mettre en péril ses études de psychiatrie. Et son père a décidé de troquer sa carrière réussie de médecin pour celle d’écrivain raté. Pourtant, ces trois hommes ne cessent de veiller les uns sur les autres et de rechercher, non sans une certaine maladresse, de l’amour…
Bande annonce
"Vice" d'Adam McKay avec Christian Bale, Amy Adams, Steve Carell…
Fin connaisseur des arcanes de la politique américaine, Dick Cheney a réussi, sans faire de bruit, à se faire élire vice-président aux côtés de George W. Bush. Devenu l'homme le plus puissant du pays, il a largement contribué à imposer un nouvel ordre mondial dont on sent encore les conséquences aujourd'hui…
Bande annonce
"Le silence des autres", documentaire de Almudena Carracedo et Robert Bahar
1977. Deux ans après la mort de Franco, dans l’urgence de la transition démocratique, l’Espagne vote la loi d’amnistie générale qui libère les prisonniers politiques mais interdit également le jugement des crimes franquistes.
Les exactions commises sous la dictature et jusque dans les années 1980 (disparitions, exécutions sommaires, vols de bébés, torture) sont alors passées sous silence.
Mais depuis quelques années, des citoyens espagnols, rescapés du franquisme, saisissent la justice à 10.000 kilomètres des crimes commis, en Argentine, pour rompre ce « pacte de l’oubli » et faire condamner les coupables.
Bande annonce
Séance spéciale
Rencontre avec Félix Moati pour la présentation de son premier film "Deux fils"
Programme des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Saint-Gratien (Les Toiles)
Franconville (cinéma Henri Langlois)
Montmorency (L'Eden)
Enghien (Centre des Arts)
Enghien (Ugc)
Ermont (séances les mardis et mercredis)
Eaubonne (séances du mercredi)
Autres cinémas proches :
Epinay-sur-Seine (CGR)
Saint-Ouen l'Aumône (Utopia)
Montigny-lès-Cormeilles (Megarama)
Bonus : propos de Félix Moati, réalisateur du film "Deux fils"
Comment définiriez-vous ce ton qui vous est propre, entre drame et comédie ?
Je dirais que c’est un ton à la fois vif et langoureux, et j’espère chaleureux ! J’aime l’action nonchalante qui raconte l’illusion de vivre vite, alors que rien ne se passe ! Dans la première séquence du film, par exemple, lorsque les personnages vont choisir le cercueil du défunt, la simple présence de Benoît Poelvoorde nous protège du tragique : il apporte de la comédie et de la tendresse. Il y a aussi du jazz dans cette séquence, la tonalité du film est donc entre deux, à la fois grave et légère. J’aime cet état intermédiaire.
Vos personnages partagent une soif d’absolu. Joachim se répète qu’il sera « le plus grand psychanalyste du monde », évoque « le plus beau souvenir du monde », tandis que son frère Ivan se présente comme « le plus grand amoureux du monde »…
La mégalomanie est un trait de caractère qui me touche beaucoup, parce que j’aime bien les gens qui demandent trop à la vie. C’est aussi une manière de ridiculiser Joachim lorsqu’il se répète dans sa voiture, sous une pluie battante : « Je serai le plus grand psychanalyste du monde », tel un mantra. C’est absurde. Joachim est ridicule, mais son désir est noble. J’aime les personnages de chevaliers dans le vide qui portent en bandoulière leurs désirs et leurs fantasmes ; je les trouve héroïques et émouvants.
Pourquoi avoir fait de la mère une grande absente ?
Une présence maternelle les aurait protégés les uns des autres. Dans ce film, les absentes sont envahissantes : la mère d’Ivan et Joachim, comme Suzanne. L’absence vous place face à vous-même et vous disperse dans le monde. Le monde devient dépeuplé pour celui qui en souffre. Et dans le même temps, on se retrouve jeté dans le monde sans protection. C’est une sensation que je voulais tenter de faire éprouver. Et de manière plus légère, l’absence est une sensation qui m’habite depuis l’enfance. Je me souviens d’une expérience en classe verte, par exemple : j’avais flirté avec une Américaine qui habitait les États-Unis et quand il a fallu rentrer, j’ai su que je ne la reverrais jamais. Cette sensation m’a structuré à vie ! Je savais que cette fille était quelque part dans le monde, mais pas dans le mien. C’est aussi la raison pour laquelle je tenais à finir mon film par la réconciliation avec un lieu. En se réconciliant avec le Parc de Belleville, Joachim réhabite le monde.
Ce n’est pas n’importe quel lieu : il surplombe Paris…
Ce qui induit un regard ample, qui fait contraste avec le premier plan du film où l’on voit le père d’Ivan et Joachim qui va vers sa mort, en essayant le cercueil de son frère et, ainsi, en s’identifiant à la place béante qu’il laisse derrière lui. Tandis que Joachim, lui, va vers sa propre vie à la fin du film. Cette structure narrative suggère un ordre des choses.
L’écrivain et scénariste Florence Seyvos, dont l’œuvre possède un ton très singulier aussi, a collaboré à l’écriture de votre scénario…
Florence a été consultante sur mon scénario. Toutes ses recommandations étaient très pertinentes. Elle a cette faculté de rendre votre travail meilleur sans rien vous imposer. C’est quelqu’un de doux et de tendre, qui a la malice des grandes intelligences. Son sens de la comédie est immense.
"Deux fils" fait lointainement penser à des comédies de Woody Allen. Que représente ce cinéaste pour vous ?
C’est le réalisateur qui m’obsède le plus, artistiquement et dans ma vie. Le peu de morale que j’ai, par exemple, je le dois à "Crimes et délits". Je n’ai pas de morale offerte, car je ne suis pas religieux. J’ai le regret de ne pas avoir la foi. Mais le seul sens qu’a la vie pour moi est celui que je lui donne. C’est très libérateur ! Et c’est "Crimes et délits" qui m’a appris cela ! Par ailleurs, j’aime le mensonge que vend la comédie. Cela m’est très cher, car c’est une marque de délicatesse vis-à-vis des autres, c’est de la pudeur, de l’élégance morale et c’est un bel habit. On ne peut pas vivre sans se mentir ! C’est très allenien, et c’est aussi le principe de la psychanalyse.
(extrait communiqué de presse)
Sorties de la semaine : la sélection du Journal !
"Deux fils" de Félix Moati avec Vincent Lacoste, Benoît Poelvoorde, Mathieu Capella…
Joseph et ses deux fils, Joachim et Ivan, formaient une famille très soudée. Mais Ivan, le plus jeune, collégien hors norme en pleine crise mystique, est en colère contre ses deux modèles qu’il voit s’effondrer. Car son grand frère Joachim ressasse inlassablement sa dernière rupture amoureuse, au prix de mettre en péril ses études de psychiatrie. Et son père a décidé de troquer sa carrière réussie de médecin pour celle d’écrivain raté. Pourtant, ces trois hommes ne cessent de veiller les uns sur les autres et de rechercher, non sans une certaine maladresse, de l’amour…
Bande annonce
"Vice" d'Adam McKay avec Christian Bale, Amy Adams, Steve Carell…
Fin connaisseur des arcanes de la politique américaine, Dick Cheney a réussi, sans faire de bruit, à se faire élire vice-président aux côtés de George W. Bush. Devenu l'homme le plus puissant du pays, il a largement contribué à imposer un nouvel ordre mondial dont on sent encore les conséquences aujourd'hui…
Bande annonce
"Le silence des autres", documentaire de Almudena Carracedo et Robert Bahar
1977. Deux ans après la mort de Franco, dans l’urgence de la transition démocratique, l’Espagne vote la loi d’amnistie générale qui libère les prisonniers politiques mais interdit également le jugement des crimes franquistes.
Les exactions commises sous la dictature et jusque dans les années 1980 (disparitions, exécutions sommaires, vols de bébés, torture) sont alors passées sous silence.
Mais depuis quelques années, des citoyens espagnols, rescapés du franquisme, saisissent la justice à 10.000 kilomètres des crimes commis, en Argentine, pour rompre ce « pacte de l’oubli » et faire condamner les coupables.
Bande annonce
Séance spéciale
Rencontre avec Félix Moati pour la présentation de son premier film "Deux fils"
Programme des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Saint-Gratien (Les Toiles)
Franconville (cinéma Henri Langlois)
Montmorency (L'Eden)
Enghien (Centre des Arts)
Enghien (Ugc)
Ermont (séances les mardis et mercredis)
Eaubonne (séances du mercredi)
Autres cinémas proches :
Epinay-sur-Seine (CGR)
Saint-Ouen l'Aumône (Utopia)
Montigny-lès-Cormeilles (Megarama)
Bonus : propos de Félix Moati, réalisateur du film "Deux fils"
Comment définiriez-vous ce ton qui vous est propre, entre drame et comédie ?
Je dirais que c’est un ton à la fois vif et langoureux, et j’espère chaleureux ! J’aime l’action nonchalante qui raconte l’illusion de vivre vite, alors que rien ne se passe ! Dans la première séquence du film, par exemple, lorsque les personnages vont choisir le cercueil du défunt, la simple présence de Benoît Poelvoorde nous protège du tragique : il apporte de la comédie et de la tendresse. Il y a aussi du jazz dans cette séquence, la tonalité du film est donc entre deux, à la fois grave et légère. J’aime cet état intermédiaire.
Vos personnages partagent une soif d’absolu. Joachim se répète qu’il sera « le plus grand psychanalyste du monde », évoque « le plus beau souvenir du monde », tandis que son frère Ivan se présente comme « le plus grand amoureux du monde »…
La mégalomanie est un trait de caractère qui me touche beaucoup, parce que j’aime bien les gens qui demandent trop à la vie. C’est aussi une manière de ridiculiser Joachim lorsqu’il se répète dans sa voiture, sous une pluie battante : « Je serai le plus grand psychanalyste du monde », tel un mantra. C’est absurde. Joachim est ridicule, mais son désir est noble. J’aime les personnages de chevaliers dans le vide qui portent en bandoulière leurs désirs et leurs fantasmes ; je les trouve héroïques et émouvants.
Pourquoi avoir fait de la mère une grande absente ?
Une présence maternelle les aurait protégés les uns des autres. Dans ce film, les absentes sont envahissantes : la mère d’Ivan et Joachim, comme Suzanne. L’absence vous place face à vous-même et vous disperse dans le monde. Le monde devient dépeuplé pour celui qui en souffre. Et dans le même temps, on se retrouve jeté dans le monde sans protection. C’est une sensation que je voulais tenter de faire éprouver. Et de manière plus légère, l’absence est une sensation qui m’habite depuis l’enfance. Je me souviens d’une expérience en classe verte, par exemple : j’avais flirté avec une Américaine qui habitait les États-Unis et quand il a fallu rentrer, j’ai su que je ne la reverrais jamais. Cette sensation m’a structuré à vie ! Je savais que cette fille était quelque part dans le monde, mais pas dans le mien. C’est aussi la raison pour laquelle je tenais à finir mon film par la réconciliation avec un lieu. En se réconciliant avec le Parc de Belleville, Joachim réhabite le monde.
Ce n’est pas n’importe quel lieu : il surplombe Paris…
Ce qui induit un regard ample, qui fait contraste avec le premier plan du film où l’on voit le père d’Ivan et Joachim qui va vers sa mort, en essayant le cercueil de son frère et, ainsi, en s’identifiant à la place béante qu’il laisse derrière lui. Tandis que Joachim, lui, va vers sa propre vie à la fin du film. Cette structure narrative suggère un ordre des choses.
L’écrivain et scénariste Florence Seyvos, dont l’œuvre possède un ton très singulier aussi, a collaboré à l’écriture de votre scénario…
Florence a été consultante sur mon scénario. Toutes ses recommandations étaient très pertinentes. Elle a cette faculté de rendre votre travail meilleur sans rien vous imposer. C’est quelqu’un de doux et de tendre, qui a la malice des grandes intelligences. Son sens de la comédie est immense.
"Deux fils" fait lointainement penser à des comédies de Woody Allen. Que représente ce cinéaste pour vous ?
C’est le réalisateur qui m’obsède le plus, artistiquement et dans ma vie. Le peu de morale que j’ai, par exemple, je le dois à "Crimes et délits". Je n’ai pas de morale offerte, car je ne suis pas religieux. J’ai le regret de ne pas avoir la foi. Mais le seul sens qu’a la vie pour moi est celui que je lui donne. C’est très libérateur ! Et c’est "Crimes et délits" qui m’a appris cela ! Par ailleurs, j’aime le mensonge que vend la comédie. Cela m’est très cher, car c’est une marque de délicatesse vis-à-vis des autres, c’est de la pudeur, de l’élégance morale et c’est un bel habit. On ne peut pas vivre sans se mentir ! C’est très allenien, et c’est aussi le principe de la psychanalyse.
(extrait communiqué de presse)
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