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Mercredi cinéma : "Le nom des gens" de Michel Leclerc

Publié le : 24-11-2010

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

Le nom des gens afficheZoom nouveauté : "Le nom des gens" de Michel Leclerc

L'histoire
Bahia Benmahmoud, jeune femme extravertie, se fait une haute idée de l'engagement politique puisqu'elle n'hésite pas à coucher avec ses ennemis pour les convertir à sa cause - ce qui peut faire beaucoup de monde vu qu'en gros, tous les gens de droite sont ses ennemis. En règle générale, elle obtient de bons résultats. Jusqu'au jour où elle rencontre Arthur Martin - comme celui des cuisines - quadragénaire discret, adepte du risque zéro. Elle se dit qu'avec un nom pareil, il est forcément un peu facho. Mais les noms sont fourbes et les apparences trompeuses...
Un film de Michel Leclerc avec Jacques Gamblin, Sara Forestier, Zinedine Soualem, Carole Franck, Jacques Boudet, Michèle Moretti…


Bonus : propos de Michel Leclerc et Baya Kasmi, coscénaristes du film

Comme "J'invente rien", votre premier film, "Le nom des gens" est une comédie. Pourquoi avez-vous choisi ce genre ?
Michel Leclerc : Quand on parle de soi, ou du moins que l'on désire partir d'une matière autobiographique, l'humour permet de mettre la distance nécessaire pour éviter de verser dans la complaisance narcissique. Parler de soi, certes, mais en s'en moquant pour laisser les autres entrer dans l'histoire. C'est la raison fondamentale pour laquelle je fais de la comédie : cela me semble la seule manière élégante de parler de son nombril en évitant de tomber dedans.....

Quelles sont vos références en la matière ?
Michel Leclerc : Dans une récente interview, Woody Allen se désolait du fait que les jeunes cinéastes s’inspirent plutôt de Scorsese et de Tarantino que de lui. Or, depuis des années, j’essaie désespérément de m’inspirer de lui – et notamment d’"Annie Hall" et de "Radio days" pour "Le nom des gens" –, mais personne ne le remarque. Mon but ultime serait de copier tous ses films un par un, mais j’ai bien peur que ma vie n’y suffise pas : je rêve en secret qu’il finisse par me faire un procès pour plagiat, ce qui peut-être me permettrait de le croiser !

Comment a commencé l'aventure du "Nom des gens" ?
Michel Leclerc : Quand j'ai rencontré Baya, il y a près de dix ans, elle m'a dit comment elle s'appelait et je lui ai répondu, "C'est brésilien ?", et elle m'a répondu, "Non, c'est algérien." Ensuite, elle m'a demandé mon nom et quand je le lui ai donné, elle m'a dit, "Au moins, on sait d'où ça vient !" Le point de départ du film se confond donc aussi avec le point de départ de notre histoire personnelle.
Baya Kasmi : On avait envie de réagir à tout un discours déterministe autour de l'identité et des communautés que l'on trouve insupportable et dans lequel on ne se reconnaît pas. Les injonctions de la société sont simplistes et imposent un certain type de comportement en fonction de ses origines. Or, on peut très bien ne pas s'y conformer !
Michel Leclerc : En France, la question des origines est à la fois complexe et obsessionnelle. Comment rester fidèle à ses racines sans être communautariste ? Comment être athée sans renier ses origines ? Ces questionnements-là nous passionnent.


La part autobiographique est donc importante ?
Michel Leclerc : Oui, puisque c'est en se racontant l'un l'autre les histoires respectives de nos familles que l'on s'est rendu compte, malgré nos différences, de convergences par rapport à certaines névroses et obsessions chez nos parents. Fondamentalement, la rencontre amoureuse dépend beaucoup plus de ce terrain familial commun que d'une appartenance supposée à une communauté.

Sara Forestier et Jacques Gamblin dans Comment la dramaturgie s'est-elle mise en place à partir de cette matière ?
Baya Kasmi : Cela a été un long processus. Au départ, quand nous avons rencontré notre producteur, nous avions une soixantaine de pages de situations très diverses. Nous avions aussi une idée précise du potentiel comique des personnages car, dès le début, il était clair que l'on voulait faire une comédie.
Michel Leclerc : Cela a mis du temps à se mettre en place parce que nous sommes partis de situations et de personnages plutôt que d'une narration. C'est ainsi que Bahia qui couche avec ses ennemis politiques pour les convertir à sa cause a également enrichi notre dramaturgie.

Vos personnages tentent d'échapper aux catégorisations dans lesquelles on voudrait les enfermer.
Michel Leclerc : Comme nous, ils sont déjà eux-mêmes fruits d'un mélange et ne s'identifient donc plus aux problématiques des immigrés de "deuxième" ou "troisième" génération. Ils n'y pensent même plus. Par exemple, Arthur Martin dit clairement qu'il n'est pas juif, bien que sa mère le soit. En conséquence, le nom d'une personne n'est plus forcément révélateur de ce qu'elle est ou censé être – on peut s’appeler Goldenberg et ne pas être juif par exemple si on n'a pas envie de l’être. Depuis quelques décennies, on fait de plus en plus sa vie hors de sa communauté d'origine et, du coup, le patronyme perd de sa signification identitaire. Aujourd’hui, dans un pays où les gens se mélangent, c’est à chacun de définir sa propre identité, pas aux autres.
Bakia Kasmi : Pour autant, on voulait assumer une contradiction entre notre refus d'être identifié à un certain type de comportement, en fonction de nos origines, et notre volonté de ne pas oublier nos racines et l’histoire de nos familles : ce n'est pas parce que l'on se mélange que l'on va nécessairement disparaître – bien au contraire. Pour nous, l'idée forte que l'on voulait défendre dans le film, c'est que les "bâtards" sont l'avenir de l'humanité !
(extrait du dossier de presse)

Je souhaite que, vous aussi, vous partagiez vos émotions et vos coups de cœur ciné. Envoyez vos critiques de films par mail (contact@journaldefrancois.fr ). Elles seront publiées dans le Journal !
Mercredi cinéma, c’est votre rendez-vous !

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

Le nom des gens afficheZoom nouveauté : "Le nom des gens" de Michel Leclerc

L'histoire
Bahia Benmahmoud, jeune femme extravertie, se fait une haute idée de l'engagement politique puisqu'elle n'hésite pas à coucher avec ses ennemis pour les convertir à sa cause - ce qui peut faire beaucoup de monde vu qu'en gros, tous les gens de droite sont ses ennemis. En règle générale, elle obtient de bons résultats. Jusqu'au jour où elle rencontre Arthur Martin - comme celui des cuisines - quadragénaire discret, adepte du risque zéro. Elle se dit qu'avec un nom pareil, il est forcément un peu facho. Mais les noms sont fourbes et les apparences trompeuses...
Un film de Michel Leclerc avec Jacques Gamblin, Sara Forestier, Zinedine Soualem, Carole Franck, Jacques Boudet, Michèle Moretti…


Bonus : propos de Michel Leclerc et Baya Kasmi, coscénaristes du film

Comme "J'invente rien", votre premier film, "Le nom des gens" est une comédie. Pourquoi avez-vous choisi ce genre ?
Michel Leclerc : Quand on parle de soi, ou du moins que l'on désire partir d'une matière autobiographique, l'humour permet de mettre la distance nécessaire pour éviter de verser dans la complaisance narcissique. Parler de soi, certes, mais en s'en moquant pour laisser les autres entrer dans l'histoire. C'est la raison fondamentale pour laquelle je fais de la comédie : cela me semble la seule manière élégante de parler de son nombril en évitant de tomber dedans.....

Quelles sont vos références en la matière ?
Michel Leclerc : Dans une récente interview, Woody Allen se désolait du fait que les jeunes cinéastes s’inspirent plutôt de Scorsese et de Tarantino que de lui. Or, depuis des années, j’essaie désespérément de m’inspirer de lui – et notamment d’"Annie Hall" et de "Radio days" pour "Le nom des gens" –, mais personne ne le remarque. Mon but ultime serait de copier tous ses films un par un, mais j’ai bien peur que ma vie n’y suffise pas : je rêve en secret qu’il finisse par me faire un procès pour plagiat, ce qui peut-être me permettrait de le croiser !

Comment a commencé l'aventure du "Nom des gens" ?
Michel Leclerc : Quand j'ai rencontré Baya, il y a près de dix ans, elle m'a dit comment elle s'appelait et je lui ai répondu, "C'est brésilien ?", et elle m'a répondu, "Non, c'est algérien." Ensuite, elle m'a demandé mon nom et quand je le lui ai donné, elle m'a dit, "Au moins, on sait d'où ça vient !" Le point de départ du film se confond donc aussi avec le point de départ de notre histoire personnelle.
Baya Kasmi : On avait envie de réagir à tout un discours déterministe autour de l'identité et des communautés que l'on trouve insupportable et dans lequel on ne se reconnaît pas. Les injonctions de la société sont simplistes et imposent un certain type de comportement en fonction de ses origines. Or, on peut très bien ne pas s'y conformer !
Michel Leclerc : En France, la question des origines est à la fois complexe et obsessionnelle. Comment rester fidèle à ses racines sans être communautariste ? Comment être athée sans renier ses origines ? Ces questionnements-là nous passionnent.


La part autobiographique est donc importante ?
Michel Leclerc : Oui, puisque c'est en se racontant l'un l'autre les histoires respectives de nos familles que l'on s'est rendu compte, malgré nos différences, de convergences par rapport à certaines névroses et obsessions chez nos parents. Fondamentalement, la rencontre amoureuse dépend beaucoup plus de ce terrain familial commun que d'une appartenance supposée à une communauté.

Sara Forestier et Jacques Gamblin dans Comment la dramaturgie s'est-elle mise en place à partir de cette matière ?
Baya Kasmi : Cela a été un long processus. Au départ, quand nous avons rencontré notre producteur, nous avions une soixantaine de pages de situations très diverses. Nous avions aussi une idée précise du potentiel comique des personnages car, dès le début, il était clair que l'on voulait faire une comédie.
Michel Leclerc : Cela a mis du temps à se mettre en place parce que nous sommes partis de situations et de personnages plutôt que d'une narration. C'est ainsi que Bahia qui couche avec ses ennemis politiques pour les convertir à sa cause a également enrichi notre dramaturgie.

Vos personnages tentent d'échapper aux catégorisations dans lesquelles on voudrait les enfermer.
Michel Leclerc : Comme nous, ils sont déjà eux-mêmes fruits d'un mélange et ne s'identifient donc plus aux problématiques des immigrés de "deuxième" ou "troisième" génération. Ils n'y pensent même plus. Par exemple, Arthur Martin dit clairement qu'il n'est pas juif, bien que sa mère le soit. En conséquence, le nom d'une personne n'est plus forcément révélateur de ce qu'elle est ou censé être – on peut s’appeler Goldenberg et ne pas être juif par exemple si on n'a pas envie de l’être. Depuis quelques décennies, on fait de plus en plus sa vie hors de sa communauté d'origine et, du coup, le patronyme perd de sa signification identitaire. Aujourd’hui, dans un pays où les gens se mélangent, c’est à chacun de définir sa propre identité, pas aux autres.
Bakia Kasmi : Pour autant, on voulait assumer une contradiction entre notre refus d'être identifié à un certain type de comportement, en fonction de nos origines, et notre volonté de ne pas oublier nos racines et l’histoire de nos familles : ce n'est pas parce que l'on se mélange que l'on va nécessairement disparaître – bien au contraire. Pour nous, l'idée forte que l'on voulait défendre dans le film, c'est que les "bâtards" sont l'avenir de l'humanité !
(extrait du dossier de presse)

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