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Mercredi cinéma : "La vie domestique" d'Isabelle Czajka avec Emmanuelle Devos, Natacha Régnier.

Publié le : 02-10-2013

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône 

 

La vie domestique d'Isabelle CzajkaZoom nouveauté : "La vie domestique" d'Isabelle Czajka

L'histoire
Juliette n’était pas sûre de vouloir venir habiter dans cette banlieue résidentielle de la région parisienne. Les femmes ici ont toutes la quarantaine, des enfants à élever, des maisons à entretenir et des maris qui rentrent tard le soir. Elle est maintenant certaine de ne pas vouloir devenir comme elles. Aujourd’hui, Juliette attend une réponse pour un poste important dans une maison d’édition. Un poste qui forcément changerait sa vie de tous les jours.
Un film d'Isabelle Czajka avec Emmanuelle Devos, Natacha Régnier, Laurent Poitrenaux, Michaël Abiteboul…

>> Voir la Bande annonce du film.

 

Bonus : propos d'Isabelle Czajka, réalisatrice du film

Pourquoi avoir choisi d’adapter le roman anglais "Arlington Park" de Rachel Cusk, pour réaliser votre troisième film "La vie domestique" ?
Au départ, je voulais faire un film sur une femme d’une quarantaine d’années, qui a un mari, des enfants et qui travaille. Ce qui m’intéressait c’était l’exploration de son quotidien. En ce sens j’ai d’abord pensé écrire une version contemporaine de "La promenade au phare" de Virginia Woolf. Mais il se trouve que, totalement par hasard et à la même période, j’ai entendu parler de "Arlington Park" à la radio, un roman signé de Rachel Cusk, écrivain qui se revendique de Virginia Woolf. Je l’ai acheté, je l’ai lu et j’ai décidé finalement de l’adapter car il recélait tout ce que je recherchais, toutes les problématiques qui me tenaient à cœur.

La vie domestique d'Isabelle CzajkaQuelles problématiques ?
Une envie de décrire les infimes enjeux de la vie domestique et conjugale, postmoderne et occidentale. "Arlington Park" trace le destin de plusieurs femmes, pour, en réalité, dresser le portrait de la femme aujourd’hui en Occident. J’ai donc lu le livre à peu près six ou huit fois, j’ai pris des notes, j’ai découpé le récit en tous petits morceaux, séquences par séquences, puis j’ai pris deux personnages féminins du roman pour en créer un seul, en l’occurrence mon héroïne, Juliette, interprétée par Emmanuelle Devos. Et puis j’ai oublié le livre.

Après vos deux précédents films "L’année suivante" et "D’amour et d’eau fraîche", "La vie domestique" est un troisième film au féminin. Pour quelles raisons privilégiez-vous des histoires du point de vue des femmes ?
Je ne me pose pas la question de faire un film spécifiquement pour ou avec des personnages féminins. Pour moi c’est absolument naturel. Il n’y a rien de délibéré là-dedans. Et les hommes ont par ailleurs toute leur place. C’était même certainement un des enjeux du film que les hommes apparaissent de façon juste avec leurs forces et leurs faiblesses. Il n’y avait absolument pas de dénonciation de ce qui est masculin, ce n’était pas du tout le propos. Le propos était pour moi de montrer le rôle qui est donné à chacun, homme et femme, dans la façon dont notre société est organisée. J’ai donc décortiqué en quelque sorte le quotidien d’une femme qui se lève le matin, prépare le petit-déjeuner, emmène les enfants à l’école et se retrouve seule dans sa cuisine quand tout le monde est parti. On assiste à une accumulation de choses matérielles, pragmatiques et de faits réels qui font que les femmes par exemple, et en l’occurrence mes héroïnes, se retrouvent à telle ou telle place dans cette micro société qu’est cette classe moyenne de banlieue française.

La vie domestique d'Isabelle CzajkaComment avez-vous déterminé le titre du fi lm ?
Le titre est venu assez vite. J’ai d’abord pensé trouver un pendant géographique français à la manière du titre du roman "Arlington Park", mais finalement j’ai été plus influencée par mes lectures comme "La vie mode d’emploi", "La vie matérielle"… D’ailleurs une fois qu’on a trouvé le titre, beaucoup de choses s’imbriquent autour, prennent un sens plus fort. Il est vrai que la double signification du mot domestique me plaît beaucoup aussi.

Quelle est votre définition de "La vie domestique" ?

Ce n’est pas la vie amoureuse, ce n’est pas la vie conjugale, ce n’est pas la vie familiale, c’est la vie domestique, c’est-à-dire comment justement les femmes finalement endossent de façon insidieuse, sournoise, sans qu’on les y oblige forcément, toutes ces petites choses du quotidien, ces choses qui sont à faire. Les femmes deviennent alors leur propre bourreau. Donc la vie domestique c’est l’état de toutes ces petites choses qui tissent le quotidien et la façon dont elles se distribuent et c’est vrai que les femmes souvent prennent en charge la continuité de la journée. Elles font des taches très disparates, même quand elles travaillent, elles font en sorte que les choses se passent comme si elles ne travaillaient pas. Elles font tout pour que leur travail ne perturbe pas le cours de la journée. Elles préservent non seulement l’unité de la journée mais aussi du mois, de l’année, elles prévoient les vacances, etc. Oui, malgré toute cette diversité de taches, elles doivent garder une unité de temps, construire la continuité du temps.

Le film d’ailleurs pratique une unité de temps puisqu’il se déroule sur 24h.
C’était le cas dans le roman. C’était aussi en référence à l’œuvre de Virginia Woolf "Mrs Dalloway" qui se déroulait sur une journée. Pour moi narrativement, du point de vue domestique, une journée c’était parfait.

La vie domestique d'Isabelle CzajkaQui est Juliette, l’héroïne du film ?
Je fais partie d’une génération de femmes à qui on a dit que tout était possible en même temps : travailler, avoir une carrière, des enfants etc. que cela ne posait pas de problème, que le monde désormais était prêt et adapté à ce schéma. J’y ai cru. Je pensais pendant longtemps que j’avais donc le droit de tout faire et j’ai essayé de tout faire. Mais ce n’est pas tout à fait vrai. C’est beaucoup plus compliqué. Juliette, mon héroïne a de ça. Elle pense elle aussi que tout est possible. Elle a fait des études, elle a fait des enfants, elle se dit donc qu’on peut avoir une maison, un mari, un métier. En même temps elle s’investit sans que personne ne lui ait rien demandé, dans la continuité des choses du quotidien. Elle se piège elle-même et s’aperçoit au fur et à mesure de cette journée que tout se verrouille autour d’elle, mais que désormais elle ne se laissera plus enfermer.

Autour de Juliette, il y a d’autres femmes incarnées par Julie Ferrier, Helena Noguerra et Natacha Régnier, toutes de typologies différentes mais toutes également dans cette situation piégée ?
Là encore cela vient du roman, notamment le personnage interprété par Julie Ferrier, qui est issu d’une classe sociale inférieure à celle des autres, et qui du coup, accepte le confort matériel et le piège qu’il comporte avec plus de facilité mais aussi un peu de trouble. Le personnage d’Helena Noguerra est plus dans l’insouciance, elle a gardé un côté « jeune fille », elle aussi se sent piégée mais n’en a pas totalement conscience. Et enfin le personnage joué par Natacha Régnier, est beaucoup plus conscient, donc inquiet. Elle attend son troisième enfant et s’accroche à l’idée qu’après, elle va retravailler.

Vous parliez de classes sociales. En quoi est-ce encore actuel de traiter des classes sociales selon vous ?
Dans le sens où les classes sociales sont toujours là. C’est très très important d’en parler. Je montre des femmes de toutes classes sociales dont le point commun est l’héroïne. À l’occasion de son activité professionnelle c’est elle qui les connecte entre elles. Tous les âges comptaient aussi, il y a dans le film des petites filles, des adolescentes, des femmes, des femmes âgées. Mais pour en revenir aux classes sociales pour moi c’est déterminant, je ressens la vie comme ça. Contrairement à ce que l’on croit par exemple, une femme de classe sociale modeste actuellement ne changera pas de catégorie sociale aisément. Ce sera difficile, c’est comme être une femme et travailler, c’est un peu le même carcan qui est toujours présent.
(extrait dossier de presse)

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône 

 

La vie domestique d'Isabelle CzajkaZoom nouveauté : "La vie domestique" d'Isabelle Czajka

L'histoire
Juliette n’était pas sûre de vouloir venir habiter dans cette banlieue résidentielle de la région parisienne. Les femmes ici ont toutes la quarantaine, des enfants à élever, des maisons à entretenir et des maris qui rentrent tard le soir. Elle est maintenant certaine de ne pas vouloir devenir comme elles. Aujourd’hui, Juliette attend une réponse pour un poste important dans une maison d’édition. Un poste qui forcément changerait sa vie de tous les jours.
Un film d'Isabelle Czajka avec Emmanuelle Devos, Natacha Régnier, Laurent Poitrenaux, Michaël Abiteboul…

>> Voir la Bande annonce du film.

 

Bonus : propos d'Isabelle Czajka, réalisatrice du film

Pourquoi avoir choisi d’adapter le roman anglais "Arlington Park" de Rachel Cusk, pour réaliser votre troisième film "La vie domestique" ?
Au départ, je voulais faire un film sur une femme d’une quarantaine d’années, qui a un mari, des enfants et qui travaille. Ce qui m’intéressait c’était l’exploration de son quotidien. En ce sens j’ai d’abord pensé écrire une version contemporaine de "La promenade au phare" de Virginia Woolf. Mais il se trouve que, totalement par hasard et à la même période, j’ai entendu parler de "Arlington Park" à la radio, un roman signé de Rachel Cusk, écrivain qui se revendique de Virginia Woolf. Je l’ai acheté, je l’ai lu et j’ai décidé finalement de l’adapter car il recélait tout ce que je recherchais, toutes les problématiques qui me tenaient à cœur.

La vie domestique d'Isabelle CzajkaQuelles problématiques ?
Une envie de décrire les infimes enjeux de la vie domestique et conjugale, postmoderne et occidentale. "Arlington Park" trace le destin de plusieurs femmes, pour, en réalité, dresser le portrait de la femme aujourd’hui en Occident. J’ai donc lu le livre à peu près six ou huit fois, j’ai pris des notes, j’ai découpé le récit en tous petits morceaux, séquences par séquences, puis j’ai pris deux personnages féminins du roman pour en créer un seul, en l’occurrence mon héroïne, Juliette, interprétée par Emmanuelle Devos. Et puis j’ai oublié le livre.

Après vos deux précédents films "L’année suivante" et "D’amour et d’eau fraîche", "La vie domestique" est un troisième film au féminin. Pour quelles raisons privilégiez-vous des histoires du point de vue des femmes ?
Je ne me pose pas la question de faire un film spécifiquement pour ou avec des personnages féminins. Pour moi c’est absolument naturel. Il n’y a rien de délibéré là-dedans. Et les hommes ont par ailleurs toute leur place. C’était même certainement un des enjeux du film que les hommes apparaissent de façon juste avec leurs forces et leurs faiblesses. Il n’y avait absolument pas de dénonciation de ce qui est masculin, ce n’était pas du tout le propos. Le propos était pour moi de montrer le rôle qui est donné à chacun, homme et femme, dans la façon dont notre société est organisée. J’ai donc décortiqué en quelque sorte le quotidien d’une femme qui se lève le matin, prépare le petit-déjeuner, emmène les enfants à l’école et se retrouve seule dans sa cuisine quand tout le monde est parti. On assiste à une accumulation de choses matérielles, pragmatiques et de faits réels qui font que les femmes par exemple, et en l’occurrence mes héroïnes, se retrouvent à telle ou telle place dans cette micro société qu’est cette classe moyenne de banlieue française.

La vie domestique d'Isabelle CzajkaComment avez-vous déterminé le titre du fi lm ?
Le titre est venu assez vite. J’ai d’abord pensé trouver un pendant géographique français à la manière du titre du roman "Arlington Park", mais finalement j’ai été plus influencée par mes lectures comme "La vie mode d’emploi", "La vie matérielle"… D’ailleurs une fois qu’on a trouvé le titre, beaucoup de choses s’imbriquent autour, prennent un sens plus fort. Il est vrai que la double signification du mot domestique me plaît beaucoup aussi.

Quelle est votre définition de "La vie domestique" ?

Ce n’est pas la vie amoureuse, ce n’est pas la vie conjugale, ce n’est pas la vie familiale, c’est la vie domestique, c’est-à-dire comment justement les femmes finalement endossent de façon insidieuse, sournoise, sans qu’on les y oblige forcément, toutes ces petites choses du quotidien, ces choses qui sont à faire. Les femmes deviennent alors leur propre bourreau. Donc la vie domestique c’est l’état de toutes ces petites choses qui tissent le quotidien et la façon dont elles se distribuent et c’est vrai que les femmes souvent prennent en charge la continuité de la journée. Elles font des taches très disparates, même quand elles travaillent, elles font en sorte que les choses se passent comme si elles ne travaillaient pas. Elles font tout pour que leur travail ne perturbe pas le cours de la journée. Elles préservent non seulement l’unité de la journée mais aussi du mois, de l’année, elles prévoient les vacances, etc. Oui, malgré toute cette diversité de taches, elles doivent garder une unité de temps, construire la continuité du temps.

Le film d’ailleurs pratique une unité de temps puisqu’il se déroule sur 24h.
C’était le cas dans le roman. C’était aussi en référence à l’œuvre de Virginia Woolf "Mrs Dalloway" qui se déroulait sur une journée. Pour moi narrativement, du point de vue domestique, une journée c’était parfait.

La vie domestique d'Isabelle CzajkaQui est Juliette, l’héroïne du film ?
Je fais partie d’une génération de femmes à qui on a dit que tout était possible en même temps : travailler, avoir une carrière, des enfants etc. que cela ne posait pas de problème, que le monde désormais était prêt et adapté à ce schéma. J’y ai cru. Je pensais pendant longtemps que j’avais donc le droit de tout faire et j’ai essayé de tout faire. Mais ce n’est pas tout à fait vrai. C’est beaucoup plus compliqué. Juliette, mon héroïne a de ça. Elle pense elle aussi que tout est possible. Elle a fait des études, elle a fait des enfants, elle se dit donc qu’on peut avoir une maison, un mari, un métier. En même temps elle s’investit sans que personne ne lui ait rien demandé, dans la continuité des choses du quotidien. Elle se piège elle-même et s’aperçoit au fur et à mesure de cette journée que tout se verrouille autour d’elle, mais que désormais elle ne se laissera plus enfermer.

Autour de Juliette, il y a d’autres femmes incarnées par Julie Ferrier, Helena Noguerra et Natacha Régnier, toutes de typologies différentes mais toutes également dans cette situation piégée ?
Là encore cela vient du roman, notamment le personnage interprété par Julie Ferrier, qui est issu d’une classe sociale inférieure à celle des autres, et qui du coup, accepte le confort matériel et le piège qu’il comporte avec plus de facilité mais aussi un peu de trouble. Le personnage d’Helena Noguerra est plus dans l’insouciance, elle a gardé un côté « jeune fille », elle aussi se sent piégée mais n’en a pas totalement conscience. Et enfin le personnage joué par Natacha Régnier, est beaucoup plus conscient, donc inquiet. Elle attend son troisième enfant et s’accroche à l’idée qu’après, elle va retravailler.

Vous parliez de classes sociales. En quoi est-ce encore actuel de traiter des classes sociales selon vous ?
Dans le sens où les classes sociales sont toujours là. C’est très très important d’en parler. Je montre des femmes de toutes classes sociales dont le point commun est l’héroïne. À l’occasion de son activité professionnelle c’est elle qui les connecte entre elles. Tous les âges comptaient aussi, il y a dans le film des petites filles, des adolescentes, des femmes, des femmes âgées. Mais pour en revenir aux classes sociales pour moi c’est déterminant, je ressens la vie comme ça. Contrairement à ce que l’on croit par exemple, une femme de classe sociale modeste actuellement ne changera pas de catégorie sociale aisément. Ce sera difficile, c’est comme être une femme et travailler, c’est un peu le même carcan qui est toujours présent.
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