Accueil > Culture > Cinéma > Mercredi cinéma : "Donoma" de Djinn Carrénard, le film phénomène qui a couté 150€ ! (rencontre débat et séances spéciales à Saint-Gratien)
Restez informés
Inscrivez-vous
aux newsletters du Journal !
Je m'inscris

Mercredi cinéma : "Donoma" de Djinn Carrénard, le film phénomène qui a couté 150€ ! (rencontre débat et séances spéciales à Saint-Gratien)

Publié le : 07-12-2011

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

Donoma de Djinn CarrénardZoom nouveauté : "Donoma" de Djinn Carrénard

A l'occasion d'une rencontre avec le réalisateur Djinn Carrénard et de l'équipe du film, zoom sur "Donoma", le film phénomène qui a couté 150 € et qui a conquis les spectateurs à Cannes et dans de nombreux autres festivals.
Samedi 10 décembre à 20h : rencontre avec l'équipe du film de "Donoma" aux Toiles de Saint-Gratien (Le Forum, place François Truffaut Saint-Gratien) et séance tous les vendredis à 20 h 30  à partir du 16 décembre.

L'histoire
Une enseignante s’engage dans une relation ambiguë avec le cancre de sa classe de lycée professionnel ; une jeune femme déçue en amour décide de court-circuiter tous ses critères conscients et inconscients de choix, en sortant littéralement avec le premier venu ; la dernière histoire met en scène une jeune fille agnostique qui va être amenée à se poser des questions sur la religion chrétienne. Elle va au cours de son questionnement rencontrer un jeune homme un peu marginal et très croyant.
Toutes ces histoires se croisent sans s’influencer, et trouvent une symbolique dans le lever de soleil qui donne son nom au film : Donoma (Le jour est là).
Un film de Djinn Carénard avec Emilia Derou-Bernal, Laura Kpegli Salomé Blechmans, Sékouba Doucouré, Vincente Perez, Matthieu Longatte, Delphine II Laetitia Lopez, Marine Judeaux.

 

Bonus : Propos de Djinn Carrénard, réalisateur du film

Le film fait avec 150€ !
Pourquoi faire un film sans moyen ? En fait à chaque fois qu’on me pose cette question je donne une réponse différente, elles sont toutes vraies: Parce que je m’étais promis mon premier long métrage pour mes 30 ans, parce que je voulais tourner librement sans être obligé de faire un bon film, parce que je suis accro aux succès story genre “a dollar and a dream” des mecs qui transforment leurs rêves en réalité sans un rond...
Je me suis dit que cette épopée pouvait être passionnante, je voulais que des internautes puissent nous suivre depuis le lancement désargenté de cette aventure, jusqu’à son succès hypothétique. Nous avons donc réuni une communauté sur Facebook, à qui on balançait des vidéos marrantes expliquant le projet, présentant les participants, expliquant notre objectif.

© Donama guerillaEcrire "Donoma"
Un seul type de récit m’intéresse vraiment, ce sont les histoires de couple. Que je sois devant un récit de science-?ction, un ?lm d’animation ou un reportage, je réagis pareil : Terminator me passionne à la minute où j’ai compris que Sarah Connor va avoir un enfant avec son protecteur. Une amie qui me raconte son expérience amoureuse avec un adolescent, ma mère qui me raconte que enfant son souhait était de devenir sainte à l’âge où on rêve de devenir chanteuse ou exploratrice, j’imagine des rapports de couple dans tout ça, et la machine de mon imagination est lancée... Je suis parti de ces récits passionnants, et je les ai laissés mariner, le temps de leur trouver une métaphore ?ctive, le temps de me les approprier en tant que scénariste.
Et puis j’ai écrit tout ça, d’abord les personnages, ensuite les situations, les intrigues, et puis les dialogues. Comment obtenir le réalisme que je souhaitais en partant d’un scénario écrit ? On y vient.

Réaliser "Donoma"
Je me suis ensuite retrouvé avec mon script, et avec une exigence : je voulais du réalisme, je ne voulais pas qu’on voit jouer mes personnages en entendant le texte écrit, j’ai donc décidé de ne pas leur donner le scénario... jamais. Je parlais longuement aux comédiens du personnage qu’ils allaient incarner, je leur parlais de son enfance, de ses complexes, de ses allergies ou de ses tics, je les aidais à entrer totalement dans la peau du personnage de façon à ne jamais le juger, à toujours comprendre les séquences que nous allions tourner. Et puis nous avons commencé à tourner. Beaucoup de scènes étaient découvertes le jour même (sauf les scènes d’amour, elles nécessitent à mon avis une préparation en amont). Je leur lisais le dialogue, et je leur disais “action!” Ainsi, ils n’avaient que le temps de mémoriser l’essence de la scène qu’ils allaient tourner, ils pouvaient donc rester spontanés et justes. En général nou© Donama guerillas faisions trois prises, et la seconde était la meilleure. Chaque jour ces comédiens prenaient le contrôle de mon récit, et lui imposaient leurs tics de langage, leur charisme, leurs craintes. J’étais devant ce qui a toujours fait des ?lms choraux mon genre préféré: un bouquet de personnalités toutes plus originales les unes que les autres: chaque spectateur fait du comédien qui le touche le plus le personnage principal de ce cirque urbain.

La technique
Les moyens son quasi inexistants, pas par dépit, mais parce que je ?lme une guerre: le couple. Le reporter de guerre que je suis porte seul son matériel, ?lme rapidement et sans ?oritures. Quand il est censé être 3 heures du matin dans l’histoire, il est 3 heures du matin quand on tourne. Pas de fond de teint, pas de perche, pas d’attente pour “faire la lumière”... On est prêts ? On tourne. Et facilement, tout prend sa place, "Donoma" devient comparable à une chaise fait main, les imperfections sont vivantes, rapidement, il est temps de passer au montage, il faut patiner tout ça.

Le montage
J’ai réalisé pas mal de clips, pas assez pour que mon cerveau soit conditionné par ces séduisants petits objets promotionnels, mais assez pour avoir le rythme dans la rétine. La caméra est portée, le cadre est donc constamment en mouvement, il faut couper au bon moment. J’ai grandi avec deux sœurs, j’ai donc beaucoup sauté à la corde, la juxtaposition de chacun des plans de "Donoma" me rappelait ce moment où la corde est en mouvement et où il faut sentir, entendre et voir son rythme pour pénétrer son périmètre. J’ai monté "Donoma" en trois  semaines, je ne quittais la table de montage que 6 heures par jour, c’était incroyablement additif. J’allais chercher les plans de coupe dans des moments où j’avais fait semblant de couper la caméra, des moments où les comédiens se protégeaient encore moins, injectant encore un peu plus de vie dans notre œuvre commune.

© Donama guerillaLa musique
Il y a de cela quelques années un ami me passe un CD de celui qui allait devenir mon habilleur sonore préféré: Frank Villabella. J’allais en Espagne en bus, départ à 22h, arrivée le lendemain à midi. J’ai vu dé?ler les paysages de la banlieue aux Pyrénées, puis le soleil s’est levé sur les plages catalanes, sur les mélodies de Frank, notre histoire avait commencé. Dans mon quotidien, j’écoute peu de chose à part Booba, quand je crée, j’écoute peu de chose à part Frank Villabella. J’adore les artistes qui te volent la vedette quand tu les mets dans ton œuvre, je choisis mes comédiens comme ça, j’attends impatiemment le moment où leur performance va subjuguer le spectateur et lui faire oublier le scénario ou la mise en scène, Frank ne déroge pas à la règle.
(extrait dossier de presse)

 

Autres films toujours à l'affiche :

"The lady" de Luc Besson
"L'art d'aimer" d'Emmanuel Mouret
"L'ordre et la morale" de Mathieu Kassovitz
"Toutes nos envies" de Philippe Lioret
"La source des femmes" de Radu Mihaileanu
"L'exercice de l'Etat" de Pierre Schoeller
"Polisse" de Maïwenn
 "The artist" de Michel Hazanavicius

Je souhaite que, vous aussi, vous partagiez vos émotions et vos coups de cœur ciné. Envoyez vos critiques de films par mail (contact@journaldefrancois.fr ). Elles seront publiées dans le Journal !
Mercredi cinéma, c’est votre rendez-vous !

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

Donoma de Djinn CarrénardZoom nouveauté : "Donoma" de Djinn Carrénard

A l'occasion d'une rencontre avec le réalisateur Djinn Carrénard et de l'équipe du film, zoom sur "Donoma", le film phénomène qui a couté 150 € et qui a conquis les spectateurs à Cannes et dans de nombreux autres festivals.
Samedi 10 décembre à 20h : rencontre avec l'équipe du film de "Donoma" aux Toiles de Saint-Gratien (Le Forum, place François Truffaut Saint-Gratien) et séance tous les vendredis à 20 h 30  à partir du 16 décembre.

L'histoire
Une enseignante s’engage dans une relation ambiguë avec le cancre de sa classe de lycée professionnel ; une jeune femme déçue en amour décide de court-circuiter tous ses critères conscients et inconscients de choix, en sortant littéralement avec le premier venu ; la dernière histoire met en scène une jeune fille agnostique qui va être amenée à se poser des questions sur la religion chrétienne. Elle va au cours de son questionnement rencontrer un jeune homme un peu marginal et très croyant.
Toutes ces histoires se croisent sans s’influencer, et trouvent une symbolique dans le lever de soleil qui donne son nom au film : Donoma (Le jour est là).
Un film de Djinn Carénard avec Emilia Derou-Bernal, Laura Kpegli Salomé Blechmans, Sékouba Doucouré, Vincente Perez, Matthieu Longatte, Delphine II Laetitia Lopez, Marine Judeaux.

 

Bonus : Propos de Djinn Carrénard, réalisateur du film

Le film fait avec 150€ !
Pourquoi faire un film sans moyen ? En fait à chaque fois qu’on me pose cette question je donne une réponse différente, elles sont toutes vraies: Parce que je m’étais promis mon premier long métrage pour mes 30 ans, parce que je voulais tourner librement sans être obligé de faire un bon film, parce que je suis accro aux succès story genre “a dollar and a dream” des mecs qui transforment leurs rêves en réalité sans un rond...
Je me suis dit que cette épopée pouvait être passionnante, je voulais que des internautes puissent nous suivre depuis le lancement désargenté de cette aventure, jusqu’à son succès hypothétique. Nous avons donc réuni une communauté sur Facebook, à qui on balançait des vidéos marrantes expliquant le projet, présentant les participants, expliquant notre objectif.

© Donama guerillaEcrire "Donoma"
Un seul type de récit m’intéresse vraiment, ce sont les histoires de couple. Que je sois devant un récit de science-?ction, un ?lm d’animation ou un reportage, je réagis pareil : Terminator me passionne à la minute où j’ai compris que Sarah Connor va avoir un enfant avec son protecteur. Une amie qui me raconte son expérience amoureuse avec un adolescent, ma mère qui me raconte que enfant son souhait était de devenir sainte à l’âge où on rêve de devenir chanteuse ou exploratrice, j’imagine des rapports de couple dans tout ça, et la machine de mon imagination est lancée... Je suis parti de ces récits passionnants, et je les ai laissés mariner, le temps de leur trouver une métaphore ?ctive, le temps de me les approprier en tant que scénariste.
Et puis j’ai écrit tout ça, d’abord les personnages, ensuite les situations, les intrigues, et puis les dialogues. Comment obtenir le réalisme que je souhaitais en partant d’un scénario écrit ? On y vient.

Réaliser "Donoma"
Je me suis ensuite retrouvé avec mon script, et avec une exigence : je voulais du réalisme, je ne voulais pas qu’on voit jouer mes personnages en entendant le texte écrit, j’ai donc décidé de ne pas leur donner le scénario... jamais. Je parlais longuement aux comédiens du personnage qu’ils allaient incarner, je leur parlais de son enfance, de ses complexes, de ses allergies ou de ses tics, je les aidais à entrer totalement dans la peau du personnage de façon à ne jamais le juger, à toujours comprendre les séquences que nous allions tourner. Et puis nous avons commencé à tourner. Beaucoup de scènes étaient découvertes le jour même (sauf les scènes d’amour, elles nécessitent à mon avis une préparation en amont). Je leur lisais le dialogue, et je leur disais “action!” Ainsi, ils n’avaient que le temps de mémoriser l’essence de la scène qu’ils allaient tourner, ils pouvaient donc rester spontanés et justes. En général nou© Donama guerillas faisions trois prises, et la seconde était la meilleure. Chaque jour ces comédiens prenaient le contrôle de mon récit, et lui imposaient leurs tics de langage, leur charisme, leurs craintes. J’étais devant ce qui a toujours fait des ?lms choraux mon genre préféré: un bouquet de personnalités toutes plus originales les unes que les autres: chaque spectateur fait du comédien qui le touche le plus le personnage principal de ce cirque urbain.

La technique
Les moyens son quasi inexistants, pas par dépit, mais parce que je ?lme une guerre: le couple. Le reporter de guerre que je suis porte seul son matériel, ?lme rapidement et sans ?oritures. Quand il est censé être 3 heures du matin dans l’histoire, il est 3 heures du matin quand on tourne. Pas de fond de teint, pas de perche, pas d’attente pour “faire la lumière”... On est prêts ? On tourne. Et facilement, tout prend sa place, "Donoma" devient comparable à une chaise fait main, les imperfections sont vivantes, rapidement, il est temps de passer au montage, il faut patiner tout ça.

Le montage
J’ai réalisé pas mal de clips, pas assez pour que mon cerveau soit conditionné par ces séduisants petits objets promotionnels, mais assez pour avoir le rythme dans la rétine. La caméra est portée, le cadre est donc constamment en mouvement, il faut couper au bon moment. J’ai grandi avec deux sœurs, j’ai donc beaucoup sauté à la corde, la juxtaposition de chacun des plans de "Donoma" me rappelait ce moment où la corde est en mouvement et où il faut sentir, entendre et voir son rythme pour pénétrer son périmètre. J’ai monté "Donoma" en trois  semaines, je ne quittais la table de montage que 6 heures par jour, c’était incroyablement additif. J’allais chercher les plans de coupe dans des moments où j’avais fait semblant de couper la caméra, des moments où les comédiens se protégeaient encore moins, injectant encore un peu plus de vie dans notre œuvre commune.

© Donama guerillaLa musique
Il y a de cela quelques années un ami me passe un CD de celui qui allait devenir mon habilleur sonore préféré: Frank Villabella. J’allais en Espagne en bus, départ à 22h, arrivée le lendemain à midi. J’ai vu dé?ler les paysages de la banlieue aux Pyrénées, puis le soleil s’est levé sur les plages catalanes, sur les mélodies de Frank, notre histoire avait commencé. Dans mon quotidien, j’écoute peu de chose à part Booba, quand je crée, j’écoute peu de chose à part Frank Villabella. J’adore les artistes qui te volent la vedette quand tu les mets dans ton œuvre, je choisis mes comédiens comme ça, j’attends impatiemment le moment où leur performance va subjuguer le spectateur et lui faire oublier le scénario ou la mise en scène, Frank ne déroge pas à la règle.
(extrait dossier de presse)

 

Autres films toujours à l'affiche :

"The lady" de Luc Besson
"L'art d'aimer" d'Emmanuel Mouret
"L'ordre et la morale" de Mathieu Kassovitz
"Toutes nos envies" de Philippe Lioret
"La source des femmes" de Radu Mihaileanu
"L'exercice de l'Etat" de Pierre Schoeller
"Polisse" de Maïwenn
 "The artist" de Michel Hazanavicius

Je souhaite que, vous aussi, vous partagiez vos émotions et vos coups de cœur ciné. Envoyez vos critiques de films par mail (contact@journaldefrancois.fr ). Elles seront publiées dans le Journal !
Mercredi cinéma, c’est votre rendez-vous !

Partager cette page :

Vous appréciez le Journal de François ? Soutenez-le ! Merci.

Retourner à la page d'accueil - Retourner à la page "Cinéma"

Vous appréciez le Journal de François ? Soutenez-le ! Merci.

Retourner à la page d'accueil Retourner à la page "Cinéma"


Déposer un commentaire
0 commentaire(s)

Filtre anti-spam

Aucun commentaire

Informations Newsletter
  • Inscrivez-vous aux newsletters du Journal :
    "Agenda du week-end" et "Infos de proximité"
Contact
11 allée du Clos Laisnées, 95120 Ermont
06 89 80 56 28