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Les dialogues de Moritz : "La sensualité"

Publié le : 12-10-2025

Gérard PouettrePendant trois ans, Moritz, le célèbre chat de Gérard Pouettre, est intervenu régulièrement dans le Journal de François pour nous délivrer avec humour son point de vue sur ce monde qui l'entoure.
Aujourd'hui notre écrivain saint-loupien nous partage les dialogues de Moritz avec un certain Fagus… un hêtre ! Quelle drôle d'idée !
A travers leurs discussions, ils nous invitent à déambuler dans l'univers des valeurs… Et comme toujours, le lecteur retrouve l'humour et la sagesse de Gérard Pouettre !
Bonne lecture !

Episodes précédents et aujourd'hui : la sensualité (illustration : Marine Gauvain)

Les dialogues de Moritz (illustration Marine Gauvain)Sensualité

- Moritz : J’ai testé ma sensualité ce matin. J’ai croisé mes pattes, j’ai densifié le pelage et puis j’ai cligné des paupières. Ca a marché aussitôt. Ils sont venus me caresser comme s’il y avait une urgence. C’est vraiment un de nos points forts.
- Fagus: Tu n’as testé que deux de tes sens : le toucher et la vue. Il faudrait qu’on fasse une revue générale, qu’on connaisse tous nos atouts. Surtout qu’il semblerait que la sensualité est à la mode. Tiens, on va faire un concours entre nous deux.
- Pas sur les cinq sens ; j’élimine le goût. Je veux éviter de penser que certains mangent du chat et toi, tes fruits n’attirent que des rongeurs affamés, ce ne sont pas des châtaignes. Commençons par la vue.
- Tu n’es pas mal avec tes effets de pattes et de paupières mais je crois que ma frondaison voluptueuse, mon feuillage souple comme une danseuse me mettent à un niveau supérieur.
- Admettons que la vue ne soit pas mon principal atout mais tu ne peux pas rivaliser avec mon pelage luisant, attirant comme une peluche. D’accord, ton feuillage est doux, ton tapis de sol est agréable mais ça ne suffit pas.
- Ok, ça fait un point partout. Passons à l’odorat. J’ai entendu dire qu’un chat n’a pas d’odeur, c’est toujours mieux qu’un chien qui sent souvent mauvais. Quant à moi, vu les exercices de respiration que font mes visiteurs, j’en déduis que mes odeurs les attirent et ils ont un choix saisonnier en plus !
- J’ai même appris que tu es utilisé en parfumerie ; tu aurais une fragrance masculine, c’est étonnant, toi qui n’as pas de sexe. Mais ça te donne un point. Il nous reste l’ouïe.
- Alors je peux te dire que la musique des arbres impressionne les humains. On a chacun notre tonalité, notre rythme, la brise nous embrasse selon notre arborescence, donc une forêt c’est comme une chorale… sans compter les intervenants extérieurs.
- Moi-même, je suis parfois ému. Je t’accorde le point avec une réserve : tu es un intermittent du spectacle car par moment c’est le silence.
- C’est vrai, mais toi aussi. Ton ronronnement est super apaisant mais il n’est pas permanent.
- Bon, tu gagnes trois à deux. Mais ne prends pas la grosse tête. Ce n’est pas parce que la sensualité est à la mode et qu’on est dans une société de séduction que tu dois te considérer comme le George Clooney des arbres. Autrefois, on n’accordait pas d’importance à la sensualité.
- Là tu es mal informé. L’autre jour, un promeneur disait que mon tronc lui rappelait une sculpture de la Grèce antique, que c’était presque érotique. Ne cache pas ta déception en révisant l’histoire. Le principal, c’est de rester authentique.

A suivre...

Gérard PouettrePendant trois ans, Moritz, le célèbre chat de Gérard Pouettre, est intervenu régulièrement dans le Journal de François pour nous délivrer avec humour son point de vue sur ce monde qui l'entoure.
Aujourd'hui notre écrivain saint-loupien nous partage les dialogues de Moritz avec un certain Fagus… un hêtre ! Quelle drôle d'idée !
A travers leurs discussions, ils nous invitent à déambuler dans l'univers des valeurs… Et comme toujours, le lecteur retrouve l'humour et la sagesse de Gérard Pouettre !
Bonne lecture !

Episodes précédents et aujourd'hui : la sensualité (illustration : Marine Gauvain)

Les dialogues de Moritz (illustration Marine Gauvain)Sensualité

- Moritz : J’ai testé ma sensualité ce matin. J’ai croisé mes pattes, j’ai densifié le pelage et puis j’ai cligné des paupières. Ca a marché aussitôt. Ils sont venus me caresser comme s’il y avait une urgence. C’est vraiment un de nos points forts.
- Fagus: Tu n’as testé que deux de tes sens : le toucher et la vue. Il faudrait qu’on fasse une revue générale, qu’on connaisse tous nos atouts. Surtout qu’il semblerait que la sensualité est à la mode. Tiens, on va faire un concours entre nous deux.
- Pas sur les cinq sens ; j’élimine le goût. Je veux éviter de penser que certains mangent du chat et toi, tes fruits n’attirent que des rongeurs affamés, ce ne sont pas des châtaignes. Commençons par la vue.
- Tu n’es pas mal avec tes effets de pattes et de paupières mais je crois que ma frondaison voluptueuse, mon feuillage souple comme une danseuse me mettent à un niveau supérieur.
- Admettons que la vue ne soit pas mon principal atout mais tu ne peux pas rivaliser avec mon pelage luisant, attirant comme une peluche. D’accord, ton feuillage est doux, ton tapis de sol est agréable mais ça ne suffit pas.
- Ok, ça fait un point partout. Passons à l’odorat. J’ai entendu dire qu’un chat n’a pas d’odeur, c’est toujours mieux qu’un chien qui sent souvent mauvais. Quant à moi, vu les exercices de respiration que font mes visiteurs, j’en déduis que mes odeurs les attirent et ils ont un choix saisonnier en plus !
- J’ai même appris que tu es utilisé en parfumerie ; tu aurais une fragrance masculine, c’est étonnant, toi qui n’as pas de sexe. Mais ça te donne un point. Il nous reste l’ouïe.
- Alors je peux te dire que la musique des arbres impressionne les humains. On a chacun notre tonalité, notre rythme, la brise nous embrasse selon notre arborescence, donc une forêt c’est comme une chorale… sans compter les intervenants extérieurs.
- Moi-même, je suis parfois ému. Je t’accorde le point avec une réserve : tu es un intermittent du spectacle car par moment c’est le silence.
- C’est vrai, mais toi aussi. Ton ronronnement est super apaisant mais il n’est pas permanent.
- Bon, tu gagnes trois à deux. Mais ne prends pas la grosse tête. Ce n’est pas parce que la sensualité est à la mode et qu’on est dans une société de séduction que tu dois te considérer comme le George Clooney des arbres. Autrefois, on n’accordait pas d’importance à la sensualité.
- Là tu es mal informé. L’autre jour, un promeneur disait que mon tronc lui rappelait une sculpture de la Grèce antique, que c’était presque érotique. Ne cache pas ta déception en révisant l’histoire. Le principal, c’est de rester authentique.

A suivre...

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