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Les dialogues de Moritz : "L'authenticité"

Publié le : 19-10-2025

Gérard PouettrePendant trois ans, Moritz, le célèbre chat de Gérard Pouettre, est intervenu régulièrement dans le Journal de François pour nous délivrer avec humour son point de vue sur ce monde qui l'entoure.
Aujourd'hui notre écrivain saint-loupien nous partage les dialogues de Moritz avec un certain Fagus… un hêtre ! Quelle drôle d'idée !
A travers leurs discussions, ils nous invitent à déambuler dans l'univers des valeurs… Et comme toujours, le lecteur retrouve l'humour et la sagesse de Gérard Pouettre !
Bonne lecture !

Episodes précédents et aujourd'hui : l'authenticité (illustration : Marine Gauvain)

Les dialogues de Moritz (illustration Marine Gauvain)Authenticité

- Fagus: Je voudrais bien avoir une conscience pour pouvoir choisir ma forme, mes couleurs, ma musique… et changer quand j’en ai envie, mais est-ce que ça vaut le coup de s’opposer aux lois de la nature ?
- Moritz: On t’aime pour ton authenticité. C’est pour ça que tu plais ; parce que tu ne cherches pas à plaire. Tu as tout de même de la chance d’avoir une beauté naturelle ; ce n’est pas le cas de tout le monde.
- Tu n’as pas à te plaindre. Et pourtant je te vois bien jouer la comédie humaine !
- Tu me soupçonnerais d’être un peu hypocrite, d’en faire un peu trop avec mes maitres pour me valoriser, obtenir une récompense par un miaulement ambigu, un abus de frottement de jambes ?
- Disons que je t’ai déjà vu rechercher de petits effets pour te faire bien voir soigner ton image. Même avec l’écureuil et le hérisson ; mais ce n’était pas dans une mauvaise intention. Moi, la nature m’a attribué un rôle secondaire : je suis une des scènes de la comédie. Pas seulement humaine, animale aussi. Par exemple, je ne suis pas sûr que les oiseaux soient si authentiques ; quand je les observe dans leurs démarches de séduction au printemps, en train de frimer avec leur ritournelle ou leur plumage coloré, j’en doute.
- Moi, ça me gêne moins que la comédie des écureuils qui font de l’escalade en spirale autour de ton tronc à t’en donner le tournis, ou le pic vert qui te martèle comme un bûcheron pour étaler sa force.
- Je crois qu’ils n’en ont pas conscience, c’est instinctif, et le pic vert me rend service. L’authenticité ça peut conduire à brusquer les autres, à montrer un côté désagréable pour rester soi-même.
- Mais le roi de l’ambigüité, c’est le chien. Il fayote avec ses maitres, doucereux, le regard soumis et tout d’un coup il va aboyer comme un fou pour faire croire qu’il est le plus fort.
- Là tu veux régler des vieux comptes, Moritz. C’est sa nature, il ne calcule pas.
- Alors là, j’ai un doute. Nous les animaux, on est au milieu du gué. On n’est pas comme les humains mais on a nos particularités ; je ne dirais pas nos personnalités. Pourquoi je ne suis pas rusé comme le renard ou têtu comme l’âne ? Toi c’est différent, tu ne cherches pas à être authentique, tu l’es par nature.
- Effectivement, je n’ai pas peur que le masque tombe puisque je n’ai pas de masque. Je peux rester à l’écart de la comédie humaine et comme çà je protège mon autonomie.

A suivre...

Gérard PouettrePendant trois ans, Moritz, le célèbre chat de Gérard Pouettre, est intervenu régulièrement dans le Journal de François pour nous délivrer avec humour son point de vue sur ce monde qui l'entoure.
Aujourd'hui notre écrivain saint-loupien nous partage les dialogues de Moritz avec un certain Fagus… un hêtre ! Quelle drôle d'idée !
A travers leurs discussions, ils nous invitent à déambuler dans l'univers des valeurs… Et comme toujours, le lecteur retrouve l'humour et la sagesse de Gérard Pouettre !
Bonne lecture !

Episodes précédents et aujourd'hui : l'authenticité (illustration : Marine Gauvain)

Les dialogues de Moritz (illustration Marine Gauvain)Authenticité

- Fagus: Je voudrais bien avoir une conscience pour pouvoir choisir ma forme, mes couleurs, ma musique… et changer quand j’en ai envie, mais est-ce que ça vaut le coup de s’opposer aux lois de la nature ?
- Moritz: On t’aime pour ton authenticité. C’est pour ça que tu plais ; parce que tu ne cherches pas à plaire. Tu as tout de même de la chance d’avoir une beauté naturelle ; ce n’est pas le cas de tout le monde.
- Tu n’as pas à te plaindre. Et pourtant je te vois bien jouer la comédie humaine !
- Tu me soupçonnerais d’être un peu hypocrite, d’en faire un peu trop avec mes maitres pour me valoriser, obtenir une récompense par un miaulement ambigu, un abus de frottement de jambes ?
- Disons que je t’ai déjà vu rechercher de petits effets pour te faire bien voir soigner ton image. Même avec l’écureuil et le hérisson ; mais ce n’était pas dans une mauvaise intention. Moi, la nature m’a attribué un rôle secondaire : je suis une des scènes de la comédie. Pas seulement humaine, animale aussi. Par exemple, je ne suis pas sûr que les oiseaux soient si authentiques ; quand je les observe dans leurs démarches de séduction au printemps, en train de frimer avec leur ritournelle ou leur plumage coloré, j’en doute.
- Moi, ça me gêne moins que la comédie des écureuils qui font de l’escalade en spirale autour de ton tronc à t’en donner le tournis, ou le pic vert qui te martèle comme un bûcheron pour étaler sa force.
- Je crois qu’ils n’en ont pas conscience, c’est instinctif, et le pic vert me rend service. L’authenticité ça peut conduire à brusquer les autres, à montrer un côté désagréable pour rester soi-même.
- Mais le roi de l’ambigüité, c’est le chien. Il fayote avec ses maitres, doucereux, le regard soumis et tout d’un coup il va aboyer comme un fou pour faire croire qu’il est le plus fort.
- Là tu veux régler des vieux comptes, Moritz. C’est sa nature, il ne calcule pas.
- Alors là, j’ai un doute. Nous les animaux, on est au milieu du gué. On n’est pas comme les humains mais on a nos particularités ; je ne dirais pas nos personnalités. Pourquoi je ne suis pas rusé comme le renard ou têtu comme l’âne ? Toi c’est différent, tu ne cherches pas à être authentique, tu l’es par nature.
- Effectivement, je n’ai pas peur que le masque tombe puisque je n’ai pas de masque. Je peux rester à l’écart de la comédie humaine et comme çà je protège mon autonomie.

A suivre...

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