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Mercredi cinéma: "Martha Marcy May Marlene" de Sean Durkin avec Elizabeth Olsen, John Hawkes

Publié le : 29-02-2012

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

Martha Marcy May Marlene de Sean DurkinZoom nouveauté : "Martha Marcy May Marlene" de Sean Durkin

L'histoire
Après avoir fui une secte et son charismatique leader, Martha tente de se reconstruire et de retrouver une vie normale. Elle cherche de l’aide auprès de sa sœur aînée Lucy et de son beau-frère avec qui elle n’avait plus de contacts, mais elle est incapable de leur avouer la vérité sur sa longue disparition.
Martha est persuadée que son ancienne secte la pourchasse toujours. Les souvenirs qui la hantent se transforment alors en effrayante paranoïa et la frontière entre réalité et illusion se brouille peu à peu…
Un film de Sean Durkin avec Elizabeth Olsen, John Hawkes, Sarah Paulson.

 

Bonus : propos de Sean Durkin, scénariste et réalisateur du film

Comment ce projet est-il né ?
Après avoir produit "Afterschool", j’ai cherché un projet à réaliser moi-même. J’ai toujours été fasciné par les sectes et je voulais faire un film moderne, réaliste, et centré sur les personnages. Je trouvais que toutes les sectes montrées au cinéma étaient trop extravagantes, menaçantes et caricaturales. J’ai donc fait des recherches et j’ai essayé de trouver une histoire à raconter avec un petit budget. Au cours de mes lectures, un passage m’a sauté aux yeux. L’histoire était celle d’une fille qui a quitté une communauté devenue violente. Elle s’est échappé et le chef de la secte l’a retrouvée, mais au lieu de la menacer, il lui a donné de l’argent et lui a souhaité bonne chance. C’était une façon très tordue et complexe de laisser partir quelqu’un. Je me suis alors demandé comment elle avait vécu les trois semaines suivantes, et comment une personne qui a fait partie d’une secte peut reprendre une vie normale.

Comment avez-vous trouvé la bonne tonalité pour ce film ?
Pour être honnête, je ne sais pas vraiment. Je ne voulais faire ni quelque chose de trop outré, ni un film choc ou moralisateur. Quand vous regardez un documentaire sur une secte qui vous révèle comment ils vivent, c’est fascinant et vous trouvez ces gens complètement dingues. Mais je voulais qu’on se laisse bercer et attirer exactement comme Martha. Il y a des signaux d’alerte, mais à certains moments de leur vie, les gens peuvent ne pas les voir. Les personnes victimes de relations abusives ne les voient pas Martha Marcy May Marlene de Sean Durkincomme telles. Dans un sens, c’est ce qui m’a permis de laisser Martha glisser dans cette secte. L’image la plus emblématique de ces membres de sectes complètement déments est celle de cette disciple de Manson en train de divaguer assise sur le trottoir en face du palais de justice. Je ne voulais pas en arriver à cette extrémité parce qu’il aurait été trop facile alors de rejeter tout le film en disant que c’était vraiment trop exagéré, trop fou. Je voulais créer quelque chose de plus fin et de plus complexe, et traiter tous les personnages comme des personnes réelles.

Votre approche minimaliste et les nuances psychologiques très subtiles du personnage de Martha sont impressionnantes. Ce n’est pas un film d’horreur, mais il y a une angoisse sourde, posément effrayante.
J’aime les films d’horreur, mais je déteste les mauvais films d’horreur. "Shining" et "Rosemary baby" sont mes deux films préférés. Le film de Robert Altman, "Trois femmes", m’a aussi beaucoup influencé dans sa façon de traiter des personnages féminins à la fois très complexes et très simples. Elles passent leur temps à parler, mais elles ne communiquent jamais. Ce film est une expérience. Vous entrez dans ce monde étrange et vous les écoutez bavarder sans fin. C’est drôle et bizarre. Il y a une histoire et vous suivez le déroulement de l’intrigue, mais ce n’est pas la chose la plus importante du film.

Martha Marcy May Marlene de Sean DurkinQu’est-ce qui vous a inspiré l’idéologie de la secte de Patrick ?
J’ai effectué une grande partie de ma scolarité dans une école religieuse, et très jeune, j’ai pris la décision de ne pas participer. J’ai vécu en Angleterre jusqu’à l’âge de 12 ans. Je suis allé dans une école privée de garçons très stricte où on se réunissait tous les matins pour prier pendant une demi-heure, et je me disais : « Ce n’est pas moi, tout cela ne me ressemble pas. » En vieillissant, les bases du bouddhisme m’ont semblé plus en accord avec ma façon de vivre. Mais je ne suis pas bouddhiste, loin de là ! Certaines des choses que dit Patrick sont issues de ces vérités, mais il les manipule pour parvenir à ses fins. Vivre dans l’instant est la plus importante des choses : oublier le temps, oublier tous les désirs et les ambitions. Tout ce dont vous avez besoin est d’être avec d’autres personnes, d’écouter la terre, de profiter de chaque jour, de vous nourrir et d’être ensemble. La secte dont faisait partie mon amie était un groupe bouddhiste, ce qui m’a conforté dans mon approche. Je me suis aussi demandé comment rendre cette secte très réaliste.
Nous sommes allés dans les Catskills, et quand vous vous promenez dans la région, vous pouvez voir des fermes abandonnées partout.
J’ai alors pensé qu’il serait facile pour ces gens de venir s’y installer. Vous commencez à trois ou quatre personnes, et avant de vous en rendre compte, vous vivez dans votre ferme avec une vingtaine. Nous avions ensuite besoin de les isoler, nous avons donc décidé qu’ils vivraient dans une ferme autosuffisante. Nous avions là toutes les bases pour créer une secte parfaitement crédible.

Martha Marcy May Marlene de Sean DurkinDe quelle façon la stratégie visuelle que vous avez adoptée nourrit-elle ou amplifie-t-elle l’expérience d’un spectateur qui découvre les épreuves de Martha et leurs séquelles ?
Nous ne voulions pas que le film soit constamment raconté depuis le point de vue de Martha. Il nous fallait trouver un rythme et un style visuel adaptés au ton du film, et qui renforcent le suspense en amenant le spectateur complètement au cœur de l’histoire. Nous avons mélangé des plans tournés caméra à l’épaule et des zooms lents pour aider à créer cet effet. Nous avons aussi inséré des plans fixes pour installer un rythme très particulier. En dehors de cela, nous voulions garder une certaine liberté et laisser les acteurs travailler sans entraves. Nous sommes restés très ouverts du point de vue de la mise en scène. J’avais écrit des indications très précises pour les scènes, mais une fois sur le plateau, je n’ai plus jamais regardé le scénario.
Nous marchions dans les décors en essayant de trouver ce qui semblait le plus naturel. C’était un travail de groupe, nous réécrivions les scènes à mesure que nous les tournions, en s’assurant que tout le monde était à l’aise avec son texte. Je ne m’accroche pas à mes mots, et je pense que le style visuel reflète aussi cela, dans le sens où il s’adapte pour créer une ambiance. Nous voulions quelque chose de vivant et donner de la texture au film. Un style réaliste, un film qui porte la patine du temps et de la vie plutôt que flambant neuf, quelque chose qui corresponde au paysage de la ferme.
(extrait dossier de presse)

 

Autres films toujours à l'affiche :

"La mer à boire" de Jacques Maillot
"La désintégration" de Philippe Faucon
"Une bouteille à la mer" de Thierry Binisti
"Elles" de Malgoska Szumowska
"Sport de filles" de Patricia Mazuy
"Une vie meilleure" de Cédric Kahn
"La délicatesse" de David et Stéphane Foenkinos
 

 

 

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

Martha Marcy May Marlene de Sean DurkinZoom nouveauté : "Martha Marcy May Marlene" de Sean Durkin

L'histoire
Après avoir fui une secte et son charismatique leader, Martha tente de se reconstruire et de retrouver une vie normale. Elle cherche de l’aide auprès de sa sœur aînée Lucy et de son beau-frère avec qui elle n’avait plus de contacts, mais elle est incapable de leur avouer la vérité sur sa longue disparition.
Martha est persuadée que son ancienne secte la pourchasse toujours. Les souvenirs qui la hantent se transforment alors en effrayante paranoïa et la frontière entre réalité et illusion se brouille peu à peu…
Un film de Sean Durkin avec Elizabeth Olsen, John Hawkes, Sarah Paulson.

 

Bonus : propos de Sean Durkin, scénariste et réalisateur du film

Comment ce projet est-il né ?
Après avoir produit "Afterschool", j’ai cherché un projet à réaliser moi-même. J’ai toujours été fasciné par les sectes et je voulais faire un film moderne, réaliste, et centré sur les personnages. Je trouvais que toutes les sectes montrées au cinéma étaient trop extravagantes, menaçantes et caricaturales. J’ai donc fait des recherches et j’ai essayé de trouver une histoire à raconter avec un petit budget. Au cours de mes lectures, un passage m’a sauté aux yeux. L’histoire était celle d’une fille qui a quitté une communauté devenue violente. Elle s’est échappé et le chef de la secte l’a retrouvée, mais au lieu de la menacer, il lui a donné de l’argent et lui a souhaité bonne chance. C’était une façon très tordue et complexe de laisser partir quelqu’un. Je me suis alors demandé comment elle avait vécu les trois semaines suivantes, et comment une personne qui a fait partie d’une secte peut reprendre une vie normale.

Comment avez-vous trouvé la bonne tonalité pour ce film ?
Pour être honnête, je ne sais pas vraiment. Je ne voulais faire ni quelque chose de trop outré, ni un film choc ou moralisateur. Quand vous regardez un documentaire sur une secte qui vous révèle comment ils vivent, c’est fascinant et vous trouvez ces gens complètement dingues. Mais je voulais qu’on se laisse bercer et attirer exactement comme Martha. Il y a des signaux d’alerte, mais à certains moments de leur vie, les gens peuvent ne pas les voir. Les personnes victimes de relations abusives ne les voient pas Martha Marcy May Marlene de Sean Durkincomme telles. Dans un sens, c’est ce qui m’a permis de laisser Martha glisser dans cette secte. L’image la plus emblématique de ces membres de sectes complètement déments est celle de cette disciple de Manson en train de divaguer assise sur le trottoir en face du palais de justice. Je ne voulais pas en arriver à cette extrémité parce qu’il aurait été trop facile alors de rejeter tout le film en disant que c’était vraiment trop exagéré, trop fou. Je voulais créer quelque chose de plus fin et de plus complexe, et traiter tous les personnages comme des personnes réelles.

Votre approche minimaliste et les nuances psychologiques très subtiles du personnage de Martha sont impressionnantes. Ce n’est pas un film d’horreur, mais il y a une angoisse sourde, posément effrayante.
J’aime les films d’horreur, mais je déteste les mauvais films d’horreur. "Shining" et "Rosemary baby" sont mes deux films préférés. Le film de Robert Altman, "Trois femmes", m’a aussi beaucoup influencé dans sa façon de traiter des personnages féminins à la fois très complexes et très simples. Elles passent leur temps à parler, mais elles ne communiquent jamais. Ce film est une expérience. Vous entrez dans ce monde étrange et vous les écoutez bavarder sans fin. C’est drôle et bizarre. Il y a une histoire et vous suivez le déroulement de l’intrigue, mais ce n’est pas la chose la plus importante du film.

Martha Marcy May Marlene de Sean DurkinQu’est-ce qui vous a inspiré l’idéologie de la secte de Patrick ?
J’ai effectué une grande partie de ma scolarité dans une école religieuse, et très jeune, j’ai pris la décision de ne pas participer. J’ai vécu en Angleterre jusqu’à l’âge de 12 ans. Je suis allé dans une école privée de garçons très stricte où on se réunissait tous les matins pour prier pendant une demi-heure, et je me disais : « Ce n’est pas moi, tout cela ne me ressemble pas. » En vieillissant, les bases du bouddhisme m’ont semblé plus en accord avec ma façon de vivre. Mais je ne suis pas bouddhiste, loin de là ! Certaines des choses que dit Patrick sont issues de ces vérités, mais il les manipule pour parvenir à ses fins. Vivre dans l’instant est la plus importante des choses : oublier le temps, oublier tous les désirs et les ambitions. Tout ce dont vous avez besoin est d’être avec d’autres personnes, d’écouter la terre, de profiter de chaque jour, de vous nourrir et d’être ensemble. La secte dont faisait partie mon amie était un groupe bouddhiste, ce qui m’a conforté dans mon approche. Je me suis aussi demandé comment rendre cette secte très réaliste.
Nous sommes allés dans les Catskills, et quand vous vous promenez dans la région, vous pouvez voir des fermes abandonnées partout.
J’ai alors pensé qu’il serait facile pour ces gens de venir s’y installer. Vous commencez à trois ou quatre personnes, et avant de vous en rendre compte, vous vivez dans votre ferme avec une vingtaine. Nous avions ensuite besoin de les isoler, nous avons donc décidé qu’ils vivraient dans une ferme autosuffisante. Nous avions là toutes les bases pour créer une secte parfaitement crédible.

Martha Marcy May Marlene de Sean DurkinDe quelle façon la stratégie visuelle que vous avez adoptée nourrit-elle ou amplifie-t-elle l’expérience d’un spectateur qui découvre les épreuves de Martha et leurs séquelles ?
Nous ne voulions pas que le film soit constamment raconté depuis le point de vue de Martha. Il nous fallait trouver un rythme et un style visuel adaptés au ton du film, et qui renforcent le suspense en amenant le spectateur complètement au cœur de l’histoire. Nous avons mélangé des plans tournés caméra à l’épaule et des zooms lents pour aider à créer cet effet. Nous avons aussi inséré des plans fixes pour installer un rythme très particulier. En dehors de cela, nous voulions garder une certaine liberté et laisser les acteurs travailler sans entraves. Nous sommes restés très ouverts du point de vue de la mise en scène. J’avais écrit des indications très précises pour les scènes, mais une fois sur le plateau, je n’ai plus jamais regardé le scénario.
Nous marchions dans les décors en essayant de trouver ce qui semblait le plus naturel. C’était un travail de groupe, nous réécrivions les scènes à mesure que nous les tournions, en s’assurant que tout le monde était à l’aise avec son texte. Je ne m’accroche pas à mes mots, et je pense que le style visuel reflète aussi cela, dans le sens où il s’adapte pour créer une ambiance. Nous voulions quelque chose de vivant et donner de la texture au film. Un style réaliste, un film qui porte la patine du temps et de la vie plutôt que flambant neuf, quelque chose qui corresponde au paysage de la ferme.
(extrait dossier de presse)

 

Autres films toujours à l'affiche :

"La mer à boire" de Jacques Maillot
"La désintégration" de Philippe Faucon
"Une bouteille à la mer" de Thierry Binisti
"Elles" de Malgoska Szumowska
"Sport de filles" de Patricia Mazuy
"Une vie meilleure" de Cédric Kahn
"La délicatesse" de David et Stéphane Foenkinos
 

 

 

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