Sonia Kronlund anime et produit "Les Pieds sur terre" sur France Culture. Aujourd'hui elle nous présente son documentaire exceptionnel "L'homme aux mille visages" au cinéma "Les Toiles" de Saint-Gratien. La rencontre avec le public à l'issue de la projection s'annonce passionnante.
La réalisatrice Sonia Kronlund dédicacera également son livre éponyme.
L'histoire
Il s’appelle Alexandre, Ricardo ou Daniel. Il se dit chirurgien ou ingénieur, argentin ou brésilien. Il vit avec
quatre femmes en même temps, adaptant à chacune son récit et même ses traits de caractère. Enquête
à la première personne, avec l’aide d’un détective privé, sur un imposteur aux mille vies imaginaires.
Dimanche 21 avril 2024 à 17h15- Cinéma Les Toiles place François Truffaut Saint-Gratien – Tarifs et réservation en ligne ou en prévente à la caisse du cinéma.
Bonus : propos de Sonia Kronlund (extrait dossier de presse - Propos recueillis par Anne-Claire Cieutat)
Ce documentaire, qui part sur les traces d’un serial lover, relève du thriller...
J’essaie dans ce film, comme dans mon travail en général, de m’intéresser au récit et à la dramatisation des expériences intimes.
La question était de trouver une arche narrative comprenant un début, un milieu et une fin sur la base d’une histoire qui se répète avec plusieurs personnages. C’est en me mettant en scène moi-même, dans ma quête aux côtés de ces femmes pour retrouver cet homme, que j’ai trouvé la manière de faire naître une tension dramatique. Cette tension fait pencher le film du côté du thriller, mais elle correspond surtout à celle que j’ai éprouvée en allant à la rencontre des personnages de cette histoire, et en découvrant l’ampleur de l’imposture engendrée par cet homme.
Vous procédez à l’inverse de ce que vous faites dans "Les Pieds sur terre", où l’on n’entend pas votre voix. Et vous allez plus loin : vous évoquez votre propre histoire, qui entre en résonance avec celles de ces femmes...
C’est au moment d’écrire le projet de ce documentaire que j’ai pris conscience que j’étais habitée par la question du mensonge et de la vérité, qui est à la fois une question philosophique, morale et politique. Je ne me lance donc pas dans une enquête journalistique, mais bien dans un récit en triant des aspects du réel pour concevoir un film, fruit d’un regard personnel et engagé. Il est vrai que j’ai éprouvé une forte empathie pour ces femmes et que je me suis sentie proche de certaines, dont la vie fait écho à la mienne. En apparaissant à l’écran, comme je l’avais fait dans mon premier film, "Nothingwood", je donne quelque chose de moi, de la même façon que ces femmes donnent beaucoup d’elles-mêmes en s’exposant à la caméra ou en racontant leur histoire. Plus le film a évolué, plus je me suis sentie épouser leur cause, et plus j’ai eu envie et besoin de m’engager à leurs côtés.
Comment êtes-vous tombée sur cette ou plutôt sur ces histoires ?
L’une des victimes est une amie d’amie. Elle m’a contactée pour me raconter son histoire. J’ai commencé par en faire un podcast pour "Les Pieds sur terre" sur France Culture. Son récit ne m’a pas quittée et j’ai eu envie, à partir d’elle, de rencontrer les autres femmes concernées. Elles se connaissaient, car elles étaient rentrées en contact pour mener une action commune et tenter de faire condamner Ricardo. Cette tentative a échoué, car il s’est montré très menaçant, certaines ont eu peur et ont laissé tomber. Il m’a fallu créer une relation de confiance pour que ces femmes acceptent de se livrer, tout en respectant scrupuleusement leurs conditions. Ainsi certaines voulaient-elles rester anonymes. J’avais conscience que je devais les protéger, car je ne veux pas qu’il se retourne contre elles. J’ai donc dû trouver un dispositif pour brouiller les pistes en faisant appel à d’autres femmes pour interpréter le rôle de certaines d’entre elles avec les mots que celles-ci m’avaient confiés.
Sonia Kronlund anime et produit "Les Pieds sur terre" sur France Culture. Aujourd'hui elle nous présente son documentaire exceptionnel "L'homme aux mille visages" au cinéma "Les Toiles" de Saint-Gratien. La rencontre avec le public à l'issue de la projection s'annonce passionnante.
La réalisatrice Sonia Kronlund dédicacera également son livre éponyme.
L'histoire
Il s’appelle Alexandre, Ricardo ou Daniel. Il se dit chirurgien ou ingénieur, argentin ou brésilien. Il vit avec
quatre femmes en même temps, adaptant à chacune son récit et même ses traits de caractère. Enquête
à la première personne, avec l’aide d’un détective privé, sur un imposteur aux mille vies imaginaires.
Dimanche 21 avril 2024 à 17h15- Cinéma Les Toiles place François Truffaut Saint-Gratien – Tarifs et réservation en ligne ou en prévente à la caisse du cinéma.
Bonus : propos de Sonia Kronlund (extrait dossier de presse - Propos recueillis par Anne-Claire Cieutat)
Ce documentaire, qui part sur les traces d’un serial lover, relève du thriller...
J’essaie dans ce film, comme dans mon travail en général, de m’intéresser au récit et à la dramatisation des expériences intimes.
La question était de trouver une arche narrative comprenant un début, un milieu et une fin sur la base d’une histoire qui se répète avec plusieurs personnages. C’est en me mettant en scène moi-même, dans ma quête aux côtés de ces femmes pour retrouver cet homme, que j’ai trouvé la manière de faire naître une tension dramatique. Cette tension fait pencher le film du côté du thriller, mais elle correspond surtout à celle que j’ai éprouvée en allant à la rencontre des personnages de cette histoire, et en découvrant l’ampleur de l’imposture engendrée par cet homme.
Vous procédez à l’inverse de ce que vous faites dans "Les Pieds sur terre", où l’on n’entend pas votre voix. Et vous allez plus loin : vous évoquez votre propre histoire, qui entre en résonance avec celles de ces femmes...
C’est au moment d’écrire le projet de ce documentaire que j’ai pris conscience que j’étais habitée par la question du mensonge et de la vérité, qui est à la fois une question philosophique, morale et politique. Je ne me lance donc pas dans une enquête journalistique, mais bien dans un récit en triant des aspects du réel pour concevoir un film, fruit d’un regard personnel et engagé. Il est vrai que j’ai éprouvé une forte empathie pour ces femmes et que je me suis sentie proche de certaines, dont la vie fait écho à la mienne. En apparaissant à l’écran, comme je l’avais fait dans mon premier film, "Nothingwood", je donne quelque chose de moi, de la même façon que ces femmes donnent beaucoup d’elles-mêmes en s’exposant à la caméra ou en racontant leur histoire. Plus le film a évolué, plus je me suis sentie épouser leur cause, et plus j’ai eu envie et besoin de m’engager à leurs côtés.
Comment êtes-vous tombée sur cette ou plutôt sur ces histoires ?
L’une des victimes est une amie d’amie. Elle m’a contactée pour me raconter son histoire. J’ai commencé par en faire un podcast pour "Les Pieds sur terre" sur France Culture. Son récit ne m’a pas quittée et j’ai eu envie, à partir d’elle, de rencontrer les autres femmes concernées. Elles se connaissaient, car elles étaient rentrées en contact pour mener une action commune et tenter de faire condamner Ricardo. Cette tentative a échoué, car il s’est montré très menaçant, certaines ont eu peur et ont laissé tomber. Il m’a fallu créer une relation de confiance pour que ces femmes acceptent de se livrer, tout en respectant scrupuleusement leurs conditions. Ainsi certaines voulaient-elles rester anonymes. J’avais conscience que je devais les protéger, car je ne veux pas qu’il se retourne contre elles. J’ai donc dû trouver un dispositif pour brouiller les pistes en faisant appel à d’autres femmes pour interpréter le rôle de certaines d’entre elles avec les mots que celles-ci m’avaient confiés.
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