Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts), Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et Eaubonne (mercredi)
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône
Zoom nouveauté : "Marguerite et Julien" de Valérie Donzelli
L'histoire
Julien et Marguerite de Ravalet, fils et fille du seigneur de Tourlaville, s’aiment d’un amour tendre depuis leur enfance. Mais en grandissant, leur tendresse se mue en passion dévorante.
Leur aventure scandalise la société qui les pourchasse. Incapables de résister à leurs sentiments, ils doivent fuir...
Un film de Valérie Donzelli avec Anaïs Demoustier, Jérémie Elkaïm, Frédéric Pierrot, Aurélia Petit, Raoul Fernandez, Catherine Mouchet, Bastien Bouillon, Sami Frey, Géraldine Chaplin, Alice de Lencquesaing, Esther Garrel.
Bonus : propos d'Anaïs Demoustier, actrice principale du film.
Comment s’est passée la rencontre avec Valérie Donzelli ?
Valérie m’a donné à lire le scénario avant de me faire passer les essais. Je me souviens précisément des premiers mots qu’elle m’a dit pour évoquer le personnage : « Marguerite est déterminée ». J’ai immédiatement senti que la manière dont Valérie s’adressait à moi était stimulante et me donnait envie de jouer. Que j’allais être sensible à son énergie et que j’avais envie de la transformer en jeu. A la lecture, je me suis dit que Marguerite était un rôle incroyable mais j’étais surtout curieuse de la forme que prendrait le film, de ce que Valérie allait faire de ce scénario. Je connaissais ses films, je savais que ça serait un film d’époque différent, qu’elle proposerait autre chose. La lecture donnait envie d’aller aux essais !
Et les essais ?
Valérie cherchait sa Marguerite dans de très bonnes conditions… En effet c’était un casting particulièrement excitant car dans des conditions semblables à celles d’un tournage : avec des membres de l’équipe technique et Jérémie Elkaïm pour donner la réplique… Ce n’est pas toujours le cas, croyez-moi !
Ces essais ont surtout été pour moi l’occasion de découvrir comment Valérie appréhendait le travail. Je l’ai trouvée incroyablement vive et ludique. Elle avait apporté des vêtements qui lui appartenaient et j’avais l’impression qu’elle jouait à la poupée avec moi. Elle me déguisait en essayant un vêtement puis un autre… Elle construisait en fait déjà son personnage… en sortant de ces essais mon désir était évident. Je me sentais proche de Valérie et de Marguerite.
Qu’est-ce qui vous plaisait en Marguerite ?
Jouer Marguerite c‘était l’occasion pour moi de jouer un personnage lyrique. Romantique. J’aime qu’il soit question ici de grands sentiments. D’absolu. Il y a chez elle une grande force. La force des sauvages. C’est une sauvage parce qu’elle a de la pureté et de la candeur. Elle est très primaire dans sa façon d’aborder les choses. Par amour, elle est capable de tout dévaster. Incarner un tel personnage est libérateur, c’est un souffle. J’ai une affection pour Marguerite qui dépasse l’entendement !
Marguerite est aussi amoureuse de son frère…
En jouant, je n’ai pensé qu’à l’histoire d’amour et à la claustrophobie que provoque un amour impossible. La simplicité des sentiments qui unissent Marguerite et Julien est désarmante. Mais leur fraternité les empêche d’être dans leur vérité. C’est la contradiction des personnages. C’est ce qu’il y a de tragique dans leur destinée et c’est ce qui pose la question de la liberté de Marguerite pendant tout le film. C’est cette complexité qui était jouissive à incarner. Etre actrice c’est chercher un espace entre son intimité à soi et le personnage, un endroit de connivence. Et là, le terrain me plaisait par-dessus tout : la recherche de liberté, de vie.
Le film est très romanesque…
Oui, c’est un plaisir pour moi de participer à un film qui ne soit ni quotidien ni naturaliste. Valérie fait un cinéma stylisé. Et ça autorise beaucoup de choses dans le jeu, les costumes… et ça crée de la singularité. Le film a de la sensualité parce qu’il contient des jaillissements. "Marguerite & Julien" est un film qui s’éprouve.
Comment s’est passé le tournage ?
Extrêmement bien puisque Valérie met le plaisir au cœur du travail. Elle n’a pas besoin d’avoir d’autorité sur les gens, elle se moque de la fonction de réalisatrice. Parfois, elle propose des choses étonnantes presque déstabilisantes pour les gens habitués à un cinéma classique, j’ai tout de suite compris qu’il fallait la suivre. J’aimais être au service de ses idées de mise en scène. J’étais dans un abandon total, mais paradoxalement, je n’ai jamais eu l’impression d’avoir une place aussi grande sur un film. Parce que Valérie est à l’affut de tout ce que les gens peuvent apporter quand ils vont dans le sens du film. C’était passionnant de faire un film aussi riche en idées de mise en scène, en singularité. Et puis, je me suis sentie accompagnée par la force de ce personnage et c’est pourquoi ça a été un des plus beaux tournages de ma vie. Je pense que la rencontre avec Valérie comme réalisatrice me marquera longtemps, la manière dont ça a circulé entre elle, moi, le personnage et Jérémie. C’était un cercle vertueux.
Et jouer avec Jérémie Elkaïm ?
Il fallait vraiment que ça marche entre nous, qu’il y ait une grande connivence pour qu‘on puisse croire à cette histoire d’amour. Tout de suite, j’ai senti que c’était très simple, très fluide entre Jérémie et moi. Il y a une évidence ou pas, ça ne s’explique pas, c’est le mystère des acteurs entre eux. Et puis il y avait une forme de fraternité et même de gémellité entre nous. Ca m’a aidée de voir qu’on pouvait se ressembler, que dans le regard de Julien, je pouvais voir aussi Marguerite. Jérémie est un acteur qui joue complètement avec l’autre, il est très disponible. Avec lui, c’est facile de se laisser aller au présent du jeu.
Comment avez-vous vécu le fait qu’il soit aussi collaborateur à la mise en scène ?
Jérémie était un partenaire plus impliqué que sur un film habituel où l’acteur vient uniquement pour jouer, et ça rend forcément les choses plus passionnantes. Je n’avais pas mesuré avant le tournage à quel point il était impliqué dans la fabrication du film. Quand je suis arrivée sur le plateau, j’ai été surprise mais très vite, j’ai aimé être témoin de leur complémentarité. Elle m’a même apporté des choses puisque j’avais en quelques sortes deux interlocuteurs. Il y a quelque chose d’émouvant dans leur complicité au travail. C’est stimulant pour les acteurs.
Vous avez tourné dans le château où ont réellement vécu Marguerite et Julien de Ravalet…
Je n’avais pas pris conscience de la portée de ça avant de tourner mais c’était fou de me dire que j’étais dans la vraie chambre de Marguerite ! Je n’y pensais pas tout le temps mais à certains moments, ça surgissait. C’est étrange de se dire qu’on marche sur les pas des vraies personnes, qu’ils sont un peu là dans l’air.
(extrait dossier de presse)
Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts), Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et Eaubonne (mercredi)
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône
Zoom nouveauté : "Marguerite et Julien" de Valérie Donzelli
L'histoire
Julien et Marguerite de Ravalet, fils et fille du seigneur de Tourlaville, s’aiment d’un amour tendre depuis leur enfance. Mais en grandissant, leur tendresse se mue en passion dévorante.
Leur aventure scandalise la société qui les pourchasse. Incapables de résister à leurs sentiments, ils doivent fuir...
Un film de Valérie Donzelli avec Anaïs Demoustier, Jérémie Elkaïm, Frédéric Pierrot, Aurélia Petit, Raoul Fernandez, Catherine Mouchet, Bastien Bouillon, Sami Frey, Géraldine Chaplin, Alice de Lencquesaing, Esther Garrel.
Bonus : propos d'Anaïs Demoustier, actrice principale du film.
Comment s’est passée la rencontre avec Valérie Donzelli ?
Valérie m’a donné à lire le scénario avant de me faire passer les essais. Je me souviens précisément des premiers mots qu’elle m’a dit pour évoquer le personnage : « Marguerite est déterminée ». J’ai immédiatement senti que la manière dont Valérie s’adressait à moi était stimulante et me donnait envie de jouer. Que j’allais être sensible à son énergie et que j’avais envie de la transformer en jeu. A la lecture, je me suis dit que Marguerite était un rôle incroyable mais j’étais surtout curieuse de la forme que prendrait le film, de ce que Valérie allait faire de ce scénario. Je connaissais ses films, je savais que ça serait un film d’époque différent, qu’elle proposerait autre chose. La lecture donnait envie d’aller aux essais !
Et les essais ?
Valérie cherchait sa Marguerite dans de très bonnes conditions… En effet c’était un casting particulièrement excitant car dans des conditions semblables à celles d’un tournage : avec des membres de l’équipe technique et Jérémie Elkaïm pour donner la réplique… Ce n’est pas toujours le cas, croyez-moi !
Ces essais ont surtout été pour moi l’occasion de découvrir comment Valérie appréhendait le travail. Je l’ai trouvée incroyablement vive et ludique. Elle avait apporté des vêtements qui lui appartenaient et j’avais l’impression qu’elle jouait à la poupée avec moi. Elle me déguisait en essayant un vêtement puis un autre… Elle construisait en fait déjà son personnage… en sortant de ces essais mon désir était évident. Je me sentais proche de Valérie et de Marguerite.
Qu’est-ce qui vous plaisait en Marguerite ?
Jouer Marguerite c‘était l’occasion pour moi de jouer un personnage lyrique. Romantique. J’aime qu’il soit question ici de grands sentiments. D’absolu. Il y a chez elle une grande force. La force des sauvages. C’est une sauvage parce qu’elle a de la pureté et de la candeur. Elle est très primaire dans sa façon d’aborder les choses. Par amour, elle est capable de tout dévaster. Incarner un tel personnage est libérateur, c’est un souffle. J’ai une affection pour Marguerite qui dépasse l’entendement !
Marguerite est aussi amoureuse de son frère…
En jouant, je n’ai pensé qu’à l’histoire d’amour et à la claustrophobie que provoque un amour impossible. La simplicité des sentiments qui unissent Marguerite et Julien est désarmante. Mais leur fraternité les empêche d’être dans leur vérité. C’est la contradiction des personnages. C’est ce qu’il y a de tragique dans leur destinée et c’est ce qui pose la question de la liberté de Marguerite pendant tout le film. C’est cette complexité qui était jouissive à incarner. Etre actrice c’est chercher un espace entre son intimité à soi et le personnage, un endroit de connivence. Et là, le terrain me plaisait par-dessus tout : la recherche de liberté, de vie.
Le film est très romanesque…
Oui, c’est un plaisir pour moi de participer à un film qui ne soit ni quotidien ni naturaliste. Valérie fait un cinéma stylisé. Et ça autorise beaucoup de choses dans le jeu, les costumes… et ça crée de la singularité. Le film a de la sensualité parce qu’il contient des jaillissements. "Marguerite & Julien" est un film qui s’éprouve.
Comment s’est passé le tournage ?
Extrêmement bien puisque Valérie met le plaisir au cœur du travail. Elle n’a pas besoin d’avoir d’autorité sur les gens, elle se moque de la fonction de réalisatrice. Parfois, elle propose des choses étonnantes presque déstabilisantes pour les gens habitués à un cinéma classique, j’ai tout de suite compris qu’il fallait la suivre. J’aimais être au service de ses idées de mise en scène. J’étais dans un abandon total, mais paradoxalement, je n’ai jamais eu l’impression d’avoir une place aussi grande sur un film. Parce que Valérie est à l’affut de tout ce que les gens peuvent apporter quand ils vont dans le sens du film. C’était passionnant de faire un film aussi riche en idées de mise en scène, en singularité. Et puis, je me suis sentie accompagnée par la force de ce personnage et c’est pourquoi ça a été un des plus beaux tournages de ma vie. Je pense que la rencontre avec Valérie comme réalisatrice me marquera longtemps, la manière dont ça a circulé entre elle, moi, le personnage et Jérémie. C’était un cercle vertueux.
Et jouer avec Jérémie Elkaïm ?
Il fallait vraiment que ça marche entre nous, qu’il y ait une grande connivence pour qu‘on puisse croire à cette histoire d’amour. Tout de suite, j’ai senti que c’était très simple, très fluide entre Jérémie et moi. Il y a une évidence ou pas, ça ne s’explique pas, c’est le mystère des acteurs entre eux. Et puis il y avait une forme de fraternité et même de gémellité entre nous. Ca m’a aidée de voir qu’on pouvait se ressembler, que dans le regard de Julien, je pouvais voir aussi Marguerite. Jérémie est un acteur qui joue complètement avec l’autre, il est très disponible. Avec lui, c’est facile de se laisser aller au présent du jeu.
Comment avez-vous vécu le fait qu’il soit aussi collaborateur à la mise en scène ?
Jérémie était un partenaire plus impliqué que sur un film habituel où l’acteur vient uniquement pour jouer, et ça rend forcément les choses plus passionnantes. Je n’avais pas mesuré avant le tournage à quel point il était impliqué dans la fabrication du film. Quand je suis arrivée sur le plateau, j’ai été surprise mais très vite, j’ai aimé être témoin de leur complémentarité. Elle m’a même apporté des choses puisque j’avais en quelques sortes deux interlocuteurs. Il y a quelque chose d’émouvant dans leur complicité au travail. C’est stimulant pour les acteurs.
Vous avez tourné dans le château où ont réellement vécu Marguerite et Julien de Ravalet…
Je n’avais pas pris conscience de la portée de ça avant de tourner mais c’était fou de me dire que j’étais dans la vraie chambre de Marguerite ! Je n’y pensais pas tout le temps mais à certains moments, ça surgissait. C’est étrange de se dire qu’on marche sur les pas des vraies personnes, qu’ils sont un peu là dans l’air.
(extrait dossier de presse)
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