Accueil > Histoire locale > Rencontres de François > Interview suite : Hervé Collet évoque les 50 ans du Cercle historique d'Eaubonne et nous dévoile ses projets !
Restez informés
Inscrivez-vous
aux newsletters du Journal !
Je m'inscris

Interview suite : Hervé Collet évoque les 50 ans du Cercle historique d'Eaubonne et nous dévoile ses projets !

Publié le : 12-04-2021

Hervé Collet - Les trésors de la Vallée de MontmorencyLa semaine dernière, Hervé Collet nous a raconté sa jeunesse, ses longues études et livré de nombreuses anecdotes au fil de son riche parcours professionnel. Aujourd'hui, place à sa passion pour l'histoire régionale et à ses nombreux projets ! Suite de cette rencontre passionnante.

Après avoir évoqué votre parcours professionnel, il est temps d'aborder votre passion pour l'histoire locale que vous partagez remarquablement avec nous ?
Pour être sincère, l'histoire m'a toujours intéressé au cours de mes études (pour mémoire, bac + 18 !) : l'histoire de l'Afrique, en ethnologie, des relations internationales, à Sciences Po, de la culture romaine et la littérature française, à la Sorbonne, de l’Eglise au Centre Sèvres… Mais ce n’était pas à ce moment-là une "passion". C'était juste un angle d’attaque nécessaire pour connaître ce qu'a pu produire l'Humanité au cours des âges. Je suis, en quelque sorte, un "autodidacte" en histoire, car je ne suis titulaire d’aucun diplôme dans ce domaine.
Je suis arrivé à l'histoire locale grâce à… Jean-Jacques Rousseau ! Au cours de mes études littéraires, je me suis intéressé aux "Confessions" et je me suis aperçu que ce remarquable philosophe avait éprouvé à Eaubonne une affection particulière pour Mme d'Houdetot. A partir de ce fil conducteur, j’ai cherché à tirer toute la pelote !

Jean-Jacques RousseauRousseau est donc la porte d'entrée de votre travail d'historien à Eaubonne ?
Oui. Cette première approche m'a donné l'envie d'écrire "Eaubonne au XVIIIe siècle", où le tiers du livre est consacré à Jean-Jacques Rousseau. Dans cette perspective, l'idée m’est venue de fonder, en 1971, le "Cercle Historique et archéologique d'Eaubonne et de la Vallée de Montmorency", dont nous fêterons cette année les 50 ans ! Dès la première année, nous avons proposé de nombreuses activités : expositions, conférences. Mais la vocation de l'association était, au départ, la publication d’ouvrages. C'est dans cet esprit que nous avons d’abord republié "Le Tour de la Vallée", de Charles Lefeuve, puis édité de nombreux ouvrages concernant Eaubonne et la Vallée. Je rends hommage à cet égard à Hubert Lamant, le premier secrétaire général de l’association, qui était alors bibliothécaire à Eaubonne. C'est lui qui a créé le Fonds ancien, consultable à la médiathèque Maurice Genevoix, notablement enrichi au fil des ans. J'espère qu'il pourra venir lors des festivités des 50 ans de l'association.

L'homem qui aimait l'amour - une saison dans la vie de J-J RousseauVous avez poussé votre intérêt pour Rousseau jusqu’à lui consacrer une pièce de théâtre : "L’homme qui aimait l’amour - Une saison dans la vie de Jean-Jacques Rousseau"…
Oui, ce fut une expérience inoubliable. Cette pièce historique en quatre actes a été jouée à deux reprises, avec des acteurs professionnels, dirigés par Claude Lesko, à la salle des fêtes de Deuil-la-Barre en 2012 et à l’Orange Bleue en 2015. Elle met en scène la relation complexe, et en définitive dramatique, entre Rousseau, Mme d’Houdetot, Saint-Lambert et Mme d’Epinay. J’en ai tiré un petit livre, publié aux éditions du Cridec, et j’envisage de mettre en ligne sur YouTube la version qui a été filmée à Eaubonne.
Cette approche "rousseauiste" s’est poursuivie par ma contribution au beau travail accompli par la toute nouvelle association "Rousseau à Montmorency", qui a réussi en 2019 l’exploit de faire célébrer, au Panthéon même, le 9 octobre de chaque année, l’anniversaire du transfert du tombeau du philosophe (en 1794), en lien avec des partenaires en Vallée de Montmorency.

Comment effectuez-vous vos recherches historiques, indispensables pour l'écriture de vos livres ?
Ma passion c'est bien sûr l'écriture, mais c'est d’abord la recherche documentaire, qui procure des émotions fabuleuses lorsque l'on tombe sur des "pépites", des scoops. C'est comme dans une enquête policière, quand on trouve la solution de l'énigme ! Après cette période gratifiante arrive le long, mais nécessaire travail de rédaction, de recherche des illustrations, de mise en pages, de corrections et de relations avec l’imprimeur.

L'arrivée de l'internet a-t-il bouleversé votre manière de travailler ?
Internet a incontestablement permis de démultiplier par 10 ou 20 les possibilités de recherches et surtout, de découvertes ! Vous pouvez maintenant écrire un livre d’histoire à des fins pédagogiques en un ou deux ans, alors qu'auparavant il fallait classiquement dix ans !
Pour ma part, je ne suis pas un chercheur "bénédictin", qui passe des heures à déchiffrer des manuscrits, même si je peux et j’aime le faire à l’occasion. Mon objectif est de trouver des éléments attractifs susceptibles d’intéresser le grand public à l’histoire locale. Il ne faut pas, pour autant, me prendre pour quelqu'un qui ne s'intéresse qu'à la "mousse" de l’Histoire. Je ne cherche pas à faire du "sensationnel" et je suis scrupuleux sur l’exactitude des faits présentés.
Ma passion a évidemment été Eaubonne et mon objectif est de faire aimer l'histoire de la ville. Au départ, cela intéressait cinquante personnes et maintenant ils sont très nombreux à apprécier l'histoire de leur commune et son riche patrimoine.

L'équipe de Valmorency en 2012Vous êtes aussi auteur de livres sur Frépillon ou Andilly et promoteur de la Vallée de Montmorency avec la création de l'association "Valmorency" ?
Ah la Vallée de Montmorency ! Elle est dotée d'une telle richesse littéraire, historique et patrimoniale qu'elle mérite d'être traitée comme un ensemble cohérent et homogène. Je rappelle qu'elle a existé juridiquement au moment de la Révolution avec la création du premier canton de Montmorency, jusqu’à ce que celui-ci soit divisé en deux vers 1930 avec la création du canton de Taverny.
Depuis cette scission entre la Vallée de Montmorency de l'ouest et celle de l'est, j'ai toujours espéré, et je ne suis pas le seul, que ce territoire historique soit un jour reconstitué en tant que "pays" autonome sur le plan juridique, au même titre que l’on parle de la Brie ou de la Bresse. En attendant, j'aimerais qu'elle soit reconnue à travers une institution spécifique, par exemple un comité d'expansion économique ou bien un comité de tourisme. C'est dans cet esprit que j'ai suscité la création, fin 2008, de l'association Valmorency, afin de mettre en commun les énergies. Rassembler les collègues historiens de cette région permettait de mettre en valeur la Vallée de Montmorency et d’offrir à chaque défenseur du patrimoine local des appuis, des occasions de lancer des manifestations communes. Nous avons même créé l’adjectif "valmorencéen", pour désigner tout ce qui a trait à la Vallée de Montmorency, au même titre que celui de "francilien" s’applique à l’Île-de-France.
Cette initiative a notamment pris la forme de deux Salons des Patrimoines, organisés en 2011 et 2015, respectivement à Groslay et Enghien. Et nous comptons bien en proposer une nouvelle édition au cours des prochaines années. Je pense que nous avons réussi à intéresser un public de plus en plus large. Et, cerise sur le gâteau, les acteurs locaux ainsi que les élus se sentent davantage concernés par l'histoire et le patrimoine locaux. Je dois dire que le Journal de François a joué à cet égard un rôle formidable en mettant en valeur cette culture "régionale" !

Au cours de cette période, vous avez animé une dizaine de Jurys de l'histoire valmorencéenne, où le public devait voter à la fin, à la manière des spectacles de Robert Hossein. Ne pourrait-on pas les réunir et publier ces enquêtes ?
Ce serait effectivement une bonne idée. Il faudrait les valoriser car ces Jurys ont reçu un très bel accueil. Je suis notamment fier de celui consacré à Charlotte Corday qui, selon mes recherches, serait passée par Montmorency avant d’aller assassiner Marat à Paris ! Un joli scoop ! Ces jurys faisaient partie de ma démarche d'ouvrir l'histoire locale au grand public.

Hervé Collet animateur radio à IDFMDans le même temps, vous avez fait l’expérience d’animateur de radio, à Radio Enghien IDFM 98.
Ce type d’investissement, même s’il est contraignant, est passionnant. Je l’ai effectué durant quatre ans jusque vers 2010, en duo avec mon ami Gérard Ducoeur, un des meilleurs et des plus anciens historiens de la Vallée, par ailleurs archéologue et vice-président de Valmorency. Il s’agissait d’une émission d’une heure par mois, qui demandait beaucoup de préparation. La première demi-heure consistait à raconter un épisode de l’histoire "valmorencéenne" et le reste était consacré à l’interview de "grands témoins" et à des annonces d’événements à caractère patrimonial. Ces émissions restent disponibles dans les archives de la station.

Les trésors de la Vallée de MontmorencyVous allez fêter cette année les 50 ans du Cercle historique d'Eaubonne. Pouvez-vous nous dévoiler vos projets de publication ?
Tout d'abord, la première bonne nouvelle est la réédition, il y a un mois, des "Trésors de la Vallée de Montmorency". Ce livre s’était imposé lors de sa parution en 2013 comme un ouvrage de référence et avait été vite épuisé. Il a pour vocation de recenser d’une manière presque exhaustive le patrimoine de notre région et se présente comme un guide touristique.
Je prévois cette année, à la tête d’une équipe très motivée, de publier vers le mois de novembre un livre sur "La vie à Eaubonne de 1900 à 1950". Cette période est passionnante, car elle marque le passage du village à la ville, marqué par deux éprouvantes guerres. Cet ouvrage d’environ 240 pages bouclera mes publications consacrées à l’histoire de la commune depuis le XVIIIème siècle jusqu’à la période contemporaine.
L’année prochaine, je compte bien terminer un livre, commencé il y a huit ans, sur Mauduit-Larive, un des acteurs les plus prodigieux de la Comédie Française à la fin du XVIIIème siècle et plus tard maire de Montlignon. Un ouvrage collectif sur les femmes et hommes célèbres de la Vallée de Montmorency est aussi envisagé.
Il est temps pour moi, par ailleurs, de rassembler et d’éditer dans un même livre les articles et travaux divers que j’ai pu publier dans des revues spécialisées sur mon expérience dans le domaine de la "pédagogie du projet".

Louis Jérôme GohierTerminons avec les festivités prévues pour les 50 ans du Cercle historique d'Eaubonne. Pouvez-vous nous mettre l'eau à la bouche ?
J'espère qu'en fin d'année, la crise sanitaire sera derrière nous et que nous pourrons fêter ensemble les 50 ans du Cercle historique d'Eaubonne et accessoirement, mon passage dans une autre tranche d’âge ! Normalement, le livre "Eaubonne de 1900 à 1950" devrait être publié à cette période.
Enfin, pour l'occasion, je prépare une petite pièce de théâtre, un dialogue d'une heure mettant en scène Louis-Jérôme Gohier et Michel Regnaud de Saint-Jean d'Angély, qui ont tous les deux habité Eaubonne, à 800 m l'un de l'autre, vers 1800. Rappelons que Gohier, président du Directoire, a été renversé par Bonaparte avec l'aide de... Regnaud de Saint-Jean d'Angély lors du coup d’état du 18 brumaire, prélude au Consulat. Une situation peu banale, quand on sait par ailleurs que Mme Gohier était amie avec Joséphine, épouse (alors délaissée) de Bonaparte tandis que Gohier était amoureux de la belle créole, laquelle venait le voir tous les jours au Palais du Luxembourg, jusqu’au retour inattendu du général, enlisé depuis plusieurs mois en Egypte…

Rendez-vous en novembre ou décembre pour découvrir cette page d'histoire et grand merci à Hervé Collet pour sa grande disponibilité et pour ce partage passionnant.

Rappel > Première partie de l'interview
Rencontre avec Hervé Collet, l'auteur des "trésors de la Vallée de Montmorency" ! Interview exceptionnelle.

Hervé Collet - Les trésors de la Vallée de MontmorencyLa semaine dernière, Hervé Collet nous a raconté sa jeunesse, ses longues études et livré de nombreuses anecdotes au fil de son riche parcours professionnel. Aujourd'hui, place à sa passion pour l'histoire régionale et à ses nombreux projets ! Suite de cette rencontre passionnante.

Après avoir évoqué votre parcours professionnel, il est temps d'aborder votre passion pour l'histoire locale que vous partagez remarquablement avec nous ?
Pour être sincère, l'histoire m'a toujours intéressé au cours de mes études (pour mémoire, bac + 18 !) : l'histoire de l'Afrique, en ethnologie, des relations internationales, à Sciences Po, de la culture romaine et la littérature française, à la Sorbonne, de l’Eglise au Centre Sèvres… Mais ce n’était pas à ce moment-là une "passion". C'était juste un angle d’attaque nécessaire pour connaître ce qu'a pu produire l'Humanité au cours des âges. Je suis, en quelque sorte, un "autodidacte" en histoire, car je ne suis titulaire d’aucun diplôme dans ce domaine.
Je suis arrivé à l'histoire locale grâce à… Jean-Jacques Rousseau ! Au cours de mes études littéraires, je me suis intéressé aux "Confessions" et je me suis aperçu que ce remarquable philosophe avait éprouvé à Eaubonne une affection particulière pour Mme d'Houdetot. A partir de ce fil conducteur, j’ai cherché à tirer toute la pelote !

Jean-Jacques RousseauRousseau est donc la porte d'entrée de votre travail d'historien à Eaubonne ?
Oui. Cette première approche m'a donné l'envie d'écrire "Eaubonne au XVIIIe siècle", où le tiers du livre est consacré à Jean-Jacques Rousseau. Dans cette perspective, l'idée m’est venue de fonder, en 1971, le "Cercle Historique et archéologique d'Eaubonne et de la Vallée de Montmorency", dont nous fêterons cette année les 50 ans ! Dès la première année, nous avons proposé de nombreuses activités : expositions, conférences. Mais la vocation de l'association était, au départ, la publication d’ouvrages. C'est dans cet esprit que nous avons d’abord republié "Le Tour de la Vallée", de Charles Lefeuve, puis édité de nombreux ouvrages concernant Eaubonne et la Vallée. Je rends hommage à cet égard à Hubert Lamant, le premier secrétaire général de l’association, qui était alors bibliothécaire à Eaubonne. C'est lui qui a créé le Fonds ancien, consultable à la médiathèque Maurice Genevoix, notablement enrichi au fil des ans. J'espère qu'il pourra venir lors des festivités des 50 ans de l'association.

L'homem qui aimait l'amour - une saison dans la vie de J-J RousseauVous avez poussé votre intérêt pour Rousseau jusqu’à lui consacrer une pièce de théâtre : "L’homme qui aimait l’amour - Une saison dans la vie de Jean-Jacques Rousseau"…
Oui, ce fut une expérience inoubliable. Cette pièce historique en quatre actes a été jouée à deux reprises, avec des acteurs professionnels, dirigés par Claude Lesko, à la salle des fêtes de Deuil-la-Barre en 2012 et à l’Orange Bleue en 2015. Elle met en scène la relation complexe, et en définitive dramatique, entre Rousseau, Mme d’Houdetot, Saint-Lambert et Mme d’Epinay. J’en ai tiré un petit livre, publié aux éditions du Cridec, et j’envisage de mettre en ligne sur YouTube la version qui a été filmée à Eaubonne.
Cette approche "rousseauiste" s’est poursuivie par ma contribution au beau travail accompli par la toute nouvelle association "Rousseau à Montmorency", qui a réussi en 2019 l’exploit de faire célébrer, au Panthéon même, le 9 octobre de chaque année, l’anniversaire du transfert du tombeau du philosophe (en 1794), en lien avec des partenaires en Vallée de Montmorency.

Comment effectuez-vous vos recherches historiques, indispensables pour l'écriture de vos livres ?
Ma passion c'est bien sûr l'écriture, mais c'est d’abord la recherche documentaire, qui procure des émotions fabuleuses lorsque l'on tombe sur des "pépites", des scoops. C'est comme dans une enquête policière, quand on trouve la solution de l'énigme ! Après cette période gratifiante arrive le long, mais nécessaire travail de rédaction, de recherche des illustrations, de mise en pages, de corrections et de relations avec l’imprimeur.

L'arrivée de l'internet a-t-il bouleversé votre manière de travailler ?
Internet a incontestablement permis de démultiplier par 10 ou 20 les possibilités de recherches et surtout, de découvertes ! Vous pouvez maintenant écrire un livre d’histoire à des fins pédagogiques en un ou deux ans, alors qu'auparavant il fallait classiquement dix ans !
Pour ma part, je ne suis pas un chercheur "bénédictin", qui passe des heures à déchiffrer des manuscrits, même si je peux et j’aime le faire à l’occasion. Mon objectif est de trouver des éléments attractifs susceptibles d’intéresser le grand public à l’histoire locale. Il ne faut pas, pour autant, me prendre pour quelqu'un qui ne s'intéresse qu'à la "mousse" de l’Histoire. Je ne cherche pas à faire du "sensationnel" et je suis scrupuleux sur l’exactitude des faits présentés.
Ma passion a évidemment été Eaubonne et mon objectif est de faire aimer l'histoire de la ville. Au départ, cela intéressait cinquante personnes et maintenant ils sont très nombreux à apprécier l'histoire de leur commune et son riche patrimoine.

L'équipe de Valmorency en 2012Vous êtes aussi auteur de livres sur Frépillon ou Andilly et promoteur de la Vallée de Montmorency avec la création de l'association "Valmorency" ?
Ah la Vallée de Montmorency ! Elle est dotée d'une telle richesse littéraire, historique et patrimoniale qu'elle mérite d'être traitée comme un ensemble cohérent et homogène. Je rappelle qu'elle a existé juridiquement au moment de la Révolution avec la création du premier canton de Montmorency, jusqu’à ce que celui-ci soit divisé en deux vers 1930 avec la création du canton de Taverny.
Depuis cette scission entre la Vallée de Montmorency de l'ouest et celle de l'est, j'ai toujours espéré, et je ne suis pas le seul, que ce territoire historique soit un jour reconstitué en tant que "pays" autonome sur le plan juridique, au même titre que l’on parle de la Brie ou de la Bresse. En attendant, j'aimerais qu'elle soit reconnue à travers une institution spécifique, par exemple un comité d'expansion économique ou bien un comité de tourisme. C'est dans cet esprit que j'ai suscité la création, fin 2008, de l'association Valmorency, afin de mettre en commun les énergies. Rassembler les collègues historiens de cette région permettait de mettre en valeur la Vallée de Montmorency et d’offrir à chaque défenseur du patrimoine local des appuis, des occasions de lancer des manifestations communes. Nous avons même créé l’adjectif "valmorencéen", pour désigner tout ce qui a trait à la Vallée de Montmorency, au même titre que celui de "francilien" s’applique à l’Île-de-France.
Cette initiative a notamment pris la forme de deux Salons des Patrimoines, organisés en 2011 et 2015, respectivement à Groslay et Enghien. Et nous comptons bien en proposer une nouvelle édition au cours des prochaines années. Je pense que nous avons réussi à intéresser un public de plus en plus large. Et, cerise sur le gâteau, les acteurs locaux ainsi que les élus se sentent davantage concernés par l'histoire et le patrimoine locaux. Je dois dire que le Journal de François a joué à cet égard un rôle formidable en mettant en valeur cette culture "régionale" !

Au cours de cette période, vous avez animé une dizaine de Jurys de l'histoire valmorencéenne, où le public devait voter à la fin, à la manière des spectacles de Robert Hossein. Ne pourrait-on pas les réunir et publier ces enquêtes ?
Ce serait effectivement une bonne idée. Il faudrait les valoriser car ces Jurys ont reçu un très bel accueil. Je suis notamment fier de celui consacré à Charlotte Corday qui, selon mes recherches, serait passée par Montmorency avant d’aller assassiner Marat à Paris ! Un joli scoop ! Ces jurys faisaient partie de ma démarche d'ouvrir l'histoire locale au grand public.

Hervé Collet animateur radio à IDFMDans le même temps, vous avez fait l’expérience d’animateur de radio, à Radio Enghien IDFM 98.
Ce type d’investissement, même s’il est contraignant, est passionnant. Je l’ai effectué durant quatre ans jusque vers 2010, en duo avec mon ami Gérard Ducoeur, un des meilleurs et des plus anciens historiens de la Vallée, par ailleurs archéologue et vice-président de Valmorency. Il s’agissait d’une émission d’une heure par mois, qui demandait beaucoup de préparation. La première demi-heure consistait à raconter un épisode de l’histoire "valmorencéenne" et le reste était consacré à l’interview de "grands témoins" et à des annonces d’événements à caractère patrimonial. Ces émissions restent disponibles dans les archives de la station.

Les trésors de la Vallée de MontmorencyVous allez fêter cette année les 50 ans du Cercle historique d'Eaubonne. Pouvez-vous nous dévoiler vos projets de publication ?
Tout d'abord, la première bonne nouvelle est la réédition, il y a un mois, des "Trésors de la Vallée de Montmorency". Ce livre s’était imposé lors de sa parution en 2013 comme un ouvrage de référence et avait été vite épuisé. Il a pour vocation de recenser d’une manière presque exhaustive le patrimoine de notre région et se présente comme un guide touristique.
Je prévois cette année, à la tête d’une équipe très motivée, de publier vers le mois de novembre un livre sur "La vie à Eaubonne de 1900 à 1950". Cette période est passionnante, car elle marque le passage du village à la ville, marqué par deux éprouvantes guerres. Cet ouvrage d’environ 240 pages bouclera mes publications consacrées à l’histoire de la commune depuis le XVIIIème siècle jusqu’à la période contemporaine.
L’année prochaine, je compte bien terminer un livre, commencé il y a huit ans, sur Mauduit-Larive, un des acteurs les plus prodigieux de la Comédie Française à la fin du XVIIIème siècle et plus tard maire de Montlignon. Un ouvrage collectif sur les femmes et hommes célèbres de la Vallée de Montmorency est aussi envisagé.
Il est temps pour moi, par ailleurs, de rassembler et d’éditer dans un même livre les articles et travaux divers que j’ai pu publier dans des revues spécialisées sur mon expérience dans le domaine de la "pédagogie du projet".

Louis Jérôme GohierTerminons avec les festivités prévues pour les 50 ans du Cercle historique d'Eaubonne. Pouvez-vous nous mettre l'eau à la bouche ?
J'espère qu'en fin d'année, la crise sanitaire sera derrière nous et que nous pourrons fêter ensemble les 50 ans du Cercle historique d'Eaubonne et accessoirement, mon passage dans une autre tranche d’âge ! Normalement, le livre "Eaubonne de 1900 à 1950" devrait être publié à cette période.
Enfin, pour l'occasion, je prépare une petite pièce de théâtre, un dialogue d'une heure mettant en scène Louis-Jérôme Gohier et Michel Regnaud de Saint-Jean d'Angély, qui ont tous les deux habité Eaubonne, à 800 m l'un de l'autre, vers 1800. Rappelons que Gohier, président du Directoire, a été renversé par Bonaparte avec l'aide de... Regnaud de Saint-Jean d'Angély lors du coup d’état du 18 brumaire, prélude au Consulat. Une situation peu banale, quand on sait par ailleurs que Mme Gohier était amie avec Joséphine, épouse (alors délaissée) de Bonaparte tandis que Gohier était amoureux de la belle créole, laquelle venait le voir tous les jours au Palais du Luxembourg, jusqu’au retour inattendu du général, enlisé depuis plusieurs mois en Egypte…

Rendez-vous en novembre ou décembre pour découvrir cette page d'histoire et grand merci à Hervé Collet pour sa grande disponibilité et pour ce partage passionnant.

Rappel > Première partie de l'interview
Rencontre avec Hervé Collet, l'auteur des "trésors de la Vallée de Montmorency" ! Interview exceptionnelle.

Partager cette page :

Déposer un commentaire
0 commentaire(s)

Filtre anti-spam

Aucun commentaire

Informations Newsletter
  • Inscrivez-vous aux newsletters du Journal :
    "Agenda du week-end" et "Infos de proximité"
Contact
11 allée du Clos Laisnées, 95120 Ermont
06 89 80 56 28