Rencontre avec François Berguerand, scientifique de Bessancourt : il nous présente ses inventions ! (2ème partie)

La semaine dernière, François Berguerand, habitant de Bessancourt et auteur de "Transition énergétique une vraie nécessité" nous a passionnés avec ses informations concernant ses avis tranchés sur les différentes énergies et les pistes de réflexion qu'il nous a proposées.
Aujourd'hui, il nous présente ses différentes inventions révolutionnaires qu'il cherche à concrétiser avec des partenaires industriels.

François, vous avez écrit un livre sur la transition énergétique, des cahiers scientifiques mais vous êtes aussi un inventeur ! Comment en vient-on à créer, à "creuser" des idées jusqu'au dépôt de brevets ?
En plus de mon expérience professionnelle, j'aime la lecture de livres scientifiques mais aussi la science fiction… Derrière ces romans d'anticipation, il y a souvent une idée à creuser et je me demande souvent : est-ce "réellement" faisable et cela m'ouvre de nouveaux horizons à explorer. Puis, si on a un bagage scientifique, on peut envisager une invention…

Quand on vous écoute, cela parait simple ! Evoquons d'abord la géothermie et votre premier brevet déposé.
 Dès les années 60 de nombreux crédits ont été débloqués pour développer la géothermie de chauffage en métropole, puis le soufflet est retombé dans les années 80 du fait d’une très mauvaise situation économique. On la redécouvre à peine maintenant !  La géothermie a un énorme avantage : elle fonctionne en continu et à plein pot toute l'année, aux arrêts d'entretien près, 24 heures sur 24 ! Il faut la redévelopper !
Mais en métropole elle n’était limitée récemment qu’à des réseaux de chauffage (CPCU parisien, grandes zones résidentielles, …). Pour tenter d’y générer aussi de l’électricité nous avons fait une tentative européenne par forage en roches chaudes très profondes (5000 mètres sous la surface) à Soultz sous forêts dans la zone de la faille rhénane non sans difficultés, sur un faible pourcentage du territoire, à performances réduites, à grande consommation d’eau, plus injections de produits chimiques dangereux et microséismes. De grosses dépenses depuis 1987 pour un bien maigre résultat tout en ouvrant la boîte de Pandore de la fracturation hydraulique.
Dans nos îles d'outremer comme la Guadeloupe, en zone volcanique, il suffit de creuser jusqu'à 300 m de profondeur pour trouver de l'eau chaude voire de la vapeur ce qui permet alors de générer de l’électricité à bon rendement grâce à cette énergie primaire gratuite ! On a pu alors viser les 20 % d'électricité géothermique... et ceci serait déclinable dans les zones volcaniques (dont les autres îles françaises comme la Martinique et la Réunion voire dans le Pacifique).
En métropole, c’est moins évident avec les volcans endormis d'Auvergne pour développer la géothermie très chaude des îles volcaniques !!  Et nos essais de Soultz sous forêts ne sont pas convaincants. Alors j'ai eu l'idée de changer le paradigme de la géothermie en travaillant sur une installation sans eau géothermique que l'on peut installer presque partout, sur au moins 70% de notre territoire … même en région parisienne. Pour cela, il faut sortir du schéma classique (eau chaude-vapeur issues d'un forage profond) en utilisant, dans un circuit fermé étanche et écologique, un frigorigène produisant de la vapeur à bien plus bas niveau de température et donc en forant à une moindre profondeur (environ 2000 mètres seulement) dans des sols meubles.
J'ai déposé et obtenu ce brevet mais, malgré mes multiples démarches depuis 5 ans, je ne trouve personne pour le réaliser. Je lance encore un appel ! La géothermie est pourtant bien plus efficace à ce jour que l’éolien et le solaire.

Une autre de vos inventions semble révolutionnaire : le dessalement magnétique ! 
En effet, mon brevet permettrait de régler définitivement le problème d'approvisionnement d'eau douce ! Et cela grâce aux nanotechnologies très performantes ! Pas les nouvelles membranes nano déjà utilisées par Véolia sur les eaux de rivières et le recyclage des eaux usées, grosses consommatrices d’énergie de pompage. Mais un système permettant une production continue, à froid, à petit ou grand débit, à faible consommation énergétique et au moindre coût, avec de plus recyclage des nanoparticules donc écologique. 
Pour ce projet comme pour les deux suivants j’ai réussi à motiver l’Etat français et suis aidé par le Pôle de Développement Maritime Bretagne-Atlantique pour rechercher des partenaires en vue de la réalisation d'un prototype. Des professionnels commencent à nous suivre mais dans notre pays nombreux sont à la traine ou ont déposé le bilan.  Quant aux grands lobbys ils attendent que l’inventeur ait finalisé les mises au point pour mieux le piller.
En résumé du processus mis en jeu (et extrapolable à la dépollution) : le sel se dépose sur la surface des multitudes de minuscules billes nano magnétisées, injectées dans le flux d’eau de mer, puis l’ensemble est extrait de l’eau  par un séparateur magnétique et donc il reste de l'eau adoucie d’une qualité suffisante pour l'irrigation et pour les entreprises. Quelques traitements locaux déjà bien connus, en fin de distribution, mènent à la production finale d’eau potable. 
Le gros avantage de mon brevet est qu'il ne nécessite pas d'énergie fossile et que sa consommation d'électricité est très réduite. De plus il est écologique (pas d’énergies fossiles, recyclage des nanoparticules) et on peut même récupérer les sels pour nos besoins humains.
Ce brevet a un écho favorable dans le milieu marin et plus particulièrement aux pôles de développement maritime Bretagne Atlantique et Méditerranée. En effet, faire de l'eau douce à bord des navires est toujours un vrai challenge. Actuellement, les moyens utilisés nécessitent beaucoup de pompage et d'énergie. Mais à terme le principe de ce brevet a une vocation de grande distribution terrestre mondiale. Une recherche de partenaires pour le prototype est en cours.

Nous restons dans le monde maritime avec vos deux autres brevets ?
En effet, le premier de ces deux autres brevets concerne l'optimisation de la flottaison, de la stabilité et de la vitesse des navires multicoques grâce à un système variable et réglable réduisant l’impact des vagues, même fortes. Un design qui serait bénéfique pour quantité de navires commerciaux et autres pour lesquels une grande stabilité est nécessaire.
Selon l’état de mer, j’immerge les flotteurs plus ou moins sous les vagues avec des vérins réglables ce qui permet aux navires d'être moins sujets aux roulis et tangages. J'ai fait ce brevet pour contrecarrer mon mal de mer !! Mais mon problème personnel fut vite dépassé.
J'ai enfin déposé un brevet de pont marin flottant permettant à des véhicules terrestres de traverser de grandes étendues d'eaux profondes en sécurité, rapidement, économiquement et écologiquement.
Actuellement, sur idée du pôle mer Bretagne-Atlantique, j'espère le mettre à profit pour les besoins d’installation et d’entretien des éoliennes maritimes en parallèle avec le brevet précédent.
Des prototypes réduits financièrement abordables sont en cours de définition.
Mes recherches de partenaires avancent tout doucement.

Quelle série de brevets ! Nous vous souhaitons une belle réussite dans la concrétisation de ces inventions. A votre sujet, on peut parler de retraite active ?
Oui toutes ces recherches, c'est mon plaisir ! Ca fonctionne bien dans la tête, j'en profite et je continue à la faire fonctionner !!

Merci beaucoup pour votre disponibilité et vos explications claires !

Retrouvez la première partie de l'interview :
La transition énergétique, la COP 21, le nucléaire : François Berguerand de Bessancourt prône un véritable changement de société !

Contact François Berguerand :franbed@numericable.fr
Blog : francois-berguerand.com

>> Informations complètes sur les brevets de François Berguerand

>> Les cahiers économiques et cahiers scientifiques de François Berguerand

"Transition énergétique une vraie nécessité ?" de François Berguerand - Editions Amalthée - 220 pages - 19,5 €

"Notre système solaire – Une autre naissance"  de François Berguerand - Editions Amalthée - 176 pages - 16,3 €