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Théâtre : "En attendant Godot" de Samuel Beckett

EN ATTENDANT GODOT - MontmorencyDimanche 16 novembre 2014
Montmorency

Laurent Vacher, metteur en scène et la Compagnie du Bredin, nous propose une représentation de la pièce de Samuel Beckett : "En attendant Godot"

Laurent Vacher nous présente sa vision précise de la pièce. Passionnant ! :

Ecrite à la fin des années quarante et créée en 1953 par Roger Blin au théâtre Babylone, la pièce est devenue un mythe du répertoire théâtral, une œuvre incontournable dans l’histoire du théâtre et de la création contemporaine.
La forte personnalité de Samuel Beckett, sa grande exigence tant dans l’élaboration de son œuvre que dans sa transmission, se transmet à quiconque s’empare d’un de ces textes et plus encore pour "En attendant Godot".
Les directions et orientations que l’auteur impose à ceux qui montent sa pièce ne sont ni des freins, ni des censures, mais des guides leur permettant de recréer un espace de liberté dans les contraintes qu’il a lui-même posées.
EN ATTENDANT GODOT - MontmorencyEn ce qui me concerne, pas de sentiment de pétrification devant le texte ou l’auteur mais l’envie de rendre compte de la langue dans tout ce qu’elle a de précis et de vivant, de faire entendre le texte avec toute sa force, son originalité, son universalité, et son actualité.
"En attendant Godot" semble être la mise en abyme de l’expérience vécue par Beckett durant la seconde guerre mondiale. Tout à la fois peur de se retrouver à nouveau dans le chaos, le silence et l’isolement, et quête d’un nouvel espoir…
Beckett s’engagea dans la résistance à Paris dès le début de l’occupation de la France par le régime nazi. Il fut vite obligé de fuir la capitale et vécu les années d’occupation caché dans le Roussillon, coupé du monde et des nouvelles de ses proches pendant quatre ans.
Dès la fin de la guerre, il s’engagea dans la Croix-Rouge en tant que chauffeur pour venir en aide aux populations des villes bombardées.
Depuis l’écriture de Godot, les années ont passé. Les bouleversements mondiaux se sont poursuivis et les difficultés sociales et politiques rencontrées par les populations rendent toujours aiguë la quête de nouvelles utopies personnelles et collectives. L’œuvre de Samuel Beckett garde toute sa force et son universalité.
Elle reste le miroir de l’espoir et la détresse que notre société continue à générer.
L’état de pauvreté dans nos pays, le nombre d’individus laissés à la rue que nous côtoyons au quotidien dans les grands centres urbains, toute cette misère ne cesse de croître. Des êtres exclus naviguent aux milieux de la ville, nous les regardons du coin de l’œil, entre peur et rejet.
Dans nos rues les SDF circulent avec leurs propres logiques, leurs comportements nous semblent souvent absurdes, fous. Leurs mouvements nous paraissent incohérents, aussi bien que leurs regards qui semblent voir un autre monde, invisible pour nous. La misère et les effets qu’elle produit semblent les avoir propulsés dans une dimension qui nous est étrangère.
Les SDF de nos rues sont nos clowns, tour à tour drôles et tristes, tendres et impitoyables. Depuis toujours ces personnages fascinent, inquiètent, par la peur que l’on a de se retrouver un jour à la même place qu’eux.
Ce sont des personnages dont l’étrangeté pousse à rire. Ils ont souvent servi de modèles à des personnages mythiques du cinéma dont les plus connus sont Charlot, Buster Keaton ou encore ceux qui peuplent l’univers de WC Fields. Ce sont les personnages burlesques de notre misère. Je souhaite que cette dimension soit très présente dans cette création et elle fera partie des directions fortes qui guideront le jeu des comédiens.
En mettant en accord les raisons profondes, personnelles qui me lient à la pièce et les raisons politiques, philosophiques qui les raccrochent à notre monde, je voudrais mettre au centre de notre travail l’action d’«attendre». Faire de ce temps suspendu et répétitif le temps de la représentation, « le lieu » où l’on se met dans la disponibilité de cette attente… dans ce qu’elle a d’excitant par les espoirs et promesses qu’elle suscite mais aussi d’exaspérant par le sentiment de s’engouffrer dans le néant qu’elle donne.
EN ATTENDANT GODOT - MontmorencyPourquoi attendre? Comment attendre? Qui attendre?...Une situation pour quatre clowns.
L’attente devient une quête, et la quête un espoir. Tels les quatre personnages : Vladimir, Estragon, Pozzo et Lucky qui après avoir dormi dans un fossé construisent leur attente quotidienne comme un espoir, qui se personnalise par la perspective d’un certain Monsieur Godot qui devrait arriver et les sortir de leur condition de vagabonds.
Les quatre personnages n’ont pas une «psychologie», ne sont pas porteurs d’un parcours qui les met là, en ce lieu. Ils sont hors du temps, hors du réel, ils détiennent le mystère des êtres en rupture.
Il est très important de faire entendre cette attente en utilisant un mode burlesque qui impose son propre espace-temps, en s’appuyant sur le côté fragmentaire du texte.
Aujourd’hui tout semble aller si vite. Le temps paraît ne plus être le même… sauf celui de l’attente qui devient encore plus vif, plus tranchant. Dans ma mise en scène, je veux faire entendre les espoirs suscités par cette attente, que chaque spectateur se figure subjectivement les raisons de cette attente par la répétition des actions et les conséquences de l’étirement du temps… Que chaque personnage de la pièce puisse être le miroir de notre phobie : celle de perdre son temps.

Dimanche 16 novembre 2014 à 17h - MLC La Briquèterie 6 avenue de Domont Montmorency – Tarif : 8 € et 4 € (réduit) - Réservations au 01 39 89 50 60

EN ATTENDANT GODOT - MontmorencyDimanche 16 novembre 2014
Montmorency

Laurent Vacher, metteur en scène et la Compagnie du Bredin, nous propose une représentation de la pièce de Samuel Beckett : "En attendant Godot"

Laurent Vacher nous présente sa vision précise de la pièce. Passionnant ! :

Ecrite à la fin des années quarante et créée en 1953 par Roger Blin au théâtre Babylone, la pièce est devenue un mythe du répertoire théâtral, une œuvre incontournable dans l’histoire du théâtre et de la création contemporaine.
La forte personnalité de Samuel Beckett, sa grande exigence tant dans l’élaboration de son œuvre que dans sa transmission, se transmet à quiconque s’empare d’un de ces textes et plus encore pour "En attendant Godot".
Les directions et orientations que l’auteur impose à ceux qui montent sa pièce ne sont ni des freins, ni des censures, mais des guides leur permettant de recréer un espace de liberté dans les contraintes qu’il a lui-même posées.
EN ATTENDANT GODOT - MontmorencyEn ce qui me concerne, pas de sentiment de pétrification devant le texte ou l’auteur mais l’envie de rendre compte de la langue dans tout ce qu’elle a de précis et de vivant, de faire entendre le texte avec toute sa force, son originalité, son universalité, et son actualité.
"En attendant Godot" semble être la mise en abyme de l’expérience vécue par Beckett durant la seconde guerre mondiale. Tout à la fois peur de se retrouver à nouveau dans le chaos, le silence et l’isolement, et quête d’un nouvel espoir…
Beckett s’engagea dans la résistance à Paris dès le début de l’occupation de la France par le régime nazi. Il fut vite obligé de fuir la capitale et vécu les années d’occupation caché dans le Roussillon, coupé du monde et des nouvelles de ses proches pendant quatre ans.
Dès la fin de la guerre, il s’engagea dans la Croix-Rouge en tant que chauffeur pour venir en aide aux populations des villes bombardées.
Depuis l’écriture de Godot, les années ont passé. Les bouleversements mondiaux se sont poursuivis et les difficultés sociales et politiques rencontrées par les populations rendent toujours aiguë la quête de nouvelles utopies personnelles et collectives. L’œuvre de Samuel Beckett garde toute sa force et son universalité.
Elle reste le miroir de l’espoir et la détresse que notre société continue à générer.
L’état de pauvreté dans nos pays, le nombre d’individus laissés à la rue que nous côtoyons au quotidien dans les grands centres urbains, toute cette misère ne cesse de croître. Des êtres exclus naviguent aux milieux de la ville, nous les regardons du coin de l’œil, entre peur et rejet.
Dans nos rues les SDF circulent avec leurs propres logiques, leurs comportements nous semblent souvent absurdes, fous. Leurs mouvements nous paraissent incohérents, aussi bien que leurs regards qui semblent voir un autre monde, invisible pour nous. La misère et les effets qu’elle produit semblent les avoir propulsés dans une dimension qui nous est étrangère.
Les SDF de nos rues sont nos clowns, tour à tour drôles et tristes, tendres et impitoyables. Depuis toujours ces personnages fascinent, inquiètent, par la peur que l’on a de se retrouver un jour à la même place qu’eux.
Ce sont des personnages dont l’étrangeté pousse à rire. Ils ont souvent servi de modèles à des personnages mythiques du cinéma dont les plus connus sont Charlot, Buster Keaton ou encore ceux qui peuplent l’univers de WC Fields. Ce sont les personnages burlesques de notre misère. Je souhaite que cette dimension soit très présente dans cette création et elle fera partie des directions fortes qui guideront le jeu des comédiens.
En mettant en accord les raisons profondes, personnelles qui me lient à la pièce et les raisons politiques, philosophiques qui les raccrochent à notre monde, je voudrais mettre au centre de notre travail l’action d’«attendre». Faire de ce temps suspendu et répétitif le temps de la représentation, « le lieu » où l’on se met dans la disponibilité de cette attente… dans ce qu’elle a d’excitant par les espoirs et promesses qu’elle suscite mais aussi d’exaspérant par le sentiment de s’engouffrer dans le néant qu’elle donne.
EN ATTENDANT GODOT - MontmorencyPourquoi attendre? Comment attendre? Qui attendre?...Une situation pour quatre clowns.
L’attente devient une quête, et la quête un espoir. Tels les quatre personnages : Vladimir, Estragon, Pozzo et Lucky qui après avoir dormi dans un fossé construisent leur attente quotidienne comme un espoir, qui se personnalise par la perspective d’un certain Monsieur Godot qui devrait arriver et les sortir de leur condition de vagabonds.
Les quatre personnages n’ont pas une «psychologie», ne sont pas porteurs d’un parcours qui les met là, en ce lieu. Ils sont hors du temps, hors du réel, ils détiennent le mystère des êtres en rupture.
Il est très important de faire entendre cette attente en utilisant un mode burlesque qui impose son propre espace-temps, en s’appuyant sur le côté fragmentaire du texte.
Aujourd’hui tout semble aller si vite. Le temps paraît ne plus être le même… sauf celui de l’attente qui devient encore plus vif, plus tranchant. Dans ma mise en scène, je veux faire entendre les espoirs suscités par cette attente, que chaque spectateur se figure subjectivement les raisons de cette attente par la répétition des actions et les conséquences de l’étirement du temps… Que chaque personnage de la pièce puisse être le miroir de notre phobie : celle de perdre son temps.

Dimanche 16 novembre 2014 à 17h - MLC La Briquèterie 6 avenue de Domont Montmorency – Tarif : 8 € et 4 € (réduit) - Réservations au 01 39 89 50 60

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