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Série "patrimoine religieux" : l'histoire mouvementée de l'église de Deuil-la-Barre.

Publié le : 06-09-2021

Eglise de Deuil-la-Barre

SÉRIE "Le patrimoine religieux"
Le Journal de François vous propose tout au long de cette saison 2021-2022 de découvrir les principaux édifices religieux de notre chère Vallée de Montmorency et leur histoire à travers les siècles.
Pour commencer notre série, intéressons-nous au destin mouvementé de l'église Notre-Dame de Deuil-la-Barre.

Eglise de Deuil-la-Barre - octobre 1944L'église de Deuil-la-Barre est souvent évoquée lors de la chute du missile V2 sur la ville le 4 octobre 1944. En effet, elle a été partiellement détruite et le curé de la paroisse y laissa la vie. Au total, le drame a fait 14 morts. (voir article).
Après diverses hésitations, la restauration de l'église a été décidée. Sous la houlette d'un architecte des Monuments historiques, Robert Camelot (une rue proche de l'église porte son nom), l'édifice religieux a retrouvé son aspect initial après dix ans de travaux. Inaugurée en 1955, elle sera rebaptisée… "église Notre-Dame".

En effet, si nous nous replongeons sur l'origine de l'édifice, celui-ci a été érigé au XIe siècle et dédié à Saint-Eugène. En effet, auparavant, à l'époque mérovingienne (Ve - VIIIe siècle) des miracles se produisaient auprès de la tombe du Saint qui était vite devenue un lieu de pèlerinage pour de nombreux chrétiens. Une chapelle avait été installée au IXe siècle mais les moines de Diogilo (anciens nom de Deuil) ont transféré ensuite les reliques de Saint-Eugène à l'abbaye de Saint-Denis
Eglise de Deuil-la-BarreAu départ, l'église était de type romane mais dès l'abside romane est rapidement remplacée par un spacieux chœur gothique muni d'un déambulatoire.
Sur le site internet de la ville de Deuil-la-Barre est mentionné que « le travail et la disposition des deux rangs de colonnes sont présentés comme une rareté dans la France septentrionale et comme un chef-d'œuvre de l'art au temps de Saint-Louis.
Ce chevet fut, dit-on, inspiré de celui de Notre-Dame, et dépourvu, comme lui, de chapelles rayonnantes. La voûte ogivale fut détruite et remplacée, au XVIIème siècle, par une voûte en berceau, puis, de nos jours, par une voûte de bois. »

Eglise de Deuil-la-BarreAu cours des siècle, l'église est agrandie progressivement. Pendant la Révolution, elle sera alors pillée et transformée en "Temple de la Raison" avant d'être restaurée pendant le premier Empire.
Pour l'anecdote, l'édifice sera classé une première fois sur la liste des Monuments historiques en 1862 puis… déclassé par la suite à une réfection en brique du plafond de la nef !

Frédéric Epaud et Vincent Bernard, dans une étude de l’évolution des charpentes d’églises du Val d’Oise, du XIe au XXe siècle, précisent : « Dans le Val d’Oise, c’est la nef de l’église de Deuil-la-Barre qui conserve les éléments de la plus ancienne charpente romane. Anciennement dédiée à saint Eugène, elle fut à l’origine une église prieurale fondée peu après 1066 et rattachée à l’abbaye royale Saint-Florent de Saumur. La nef présente un large vaisseau séparé de ses collatéraux par cinq grandes arcades en plein cintre retombant sur des piles quadrangulaires dont les chapiteaux sont attribués à la fin du XIe siècle. Les fenêtres hautes étaient décalées par rapport aux arcades. La charpente du comble a été reconstruite en 1950, mais en réemployant l’ensemble des entraits des fermes romanes selon leur disposition d’origine, espacés tous les 80 cm pour reconstituer un plafond planchéié apparent. »

Eglise de Deuil-la-BarreAujourd'hui, l'église située au cœur de la ville et même accolée à des habitations, mérite le détour. Elle a été de nouveau classée Monument historique le 4 octobre 1962 !


Bonus :  la légende de Saint-Eugène (extrait du site internet de la ville de Deuil-la-Barre)
Les passionnés d'histoire s'arrêteront certainement sur l'origine de la création du village et de son église puisqu'elle repose sur une légende dont le récit remonte à l'époque mérovingienne : La légende de Saint-Eugène. Rédigée au IXème siècle par les moines de l'abbaye de Saint-Denis, la légende raconte que le seigneur Ercolde, possesseur de la villa Diogilo fut miraculeusement averti dans son sommeil par Saint-Denis que Saint-Eugène, archevêque de Tolède et compagnon de Saint-Denis, avait été martyrisé à Deuil par les armées romaines et que son corps avait été jeté dans le lac situé dans sa propriété (actuel lac Marchais).
Au matin, Ercolde fit fouiller le lac païen et y découvrit un corps intact. Il le plaça alors dans un lourd sarcophage et pour connaître le lieu où le saint voulait qu'on lui élève une église et son tombeau, la cuve fut hissée sur un chariot attelé de bœufs, animaux sacrés dont les actions étaient, dans certaines circonstances, dictées par les dieux. Ils prirent la voie antique, s'arrêtèrent dans le camp d'Ercolde et refusèrent d'aller plus loin. Le maître fit construire un édifice religieux à l'emplacement actuel du chœur de l'église, qui devint rapidement un centre de pèlerinage au vu des nombreux miracles qui s'y accomplirent. Autour de l'édifice se développa au fil du temps le bourg de Deuil.
Le lac Marchais fut longtemps, au travers des siècles, considéré comme un étang sacré, et de nombreuses processions eurent lieu jusqu'au XIXe siècle. De cette époque date aussi l'implantation d'un vignoble, qui a longtemps constitué une importante ressource durant des siècles pour le bourg de Deuil.

Pour en savoir plus :
Page Wikipédia : L'église Notre-Dame de Deuil-la-Barre
Site de la mairie de Deuil-la-Barre : Historique de l'église
Site de l'association Valmorency : Histoire de Deuil-la-Barre

Eglise de Deuil-la-Barre

SÉRIE "Le patrimoine religieux"
Le Journal de François vous propose tout au long de cette saison 2021-2022 de découvrir les principaux édifices religieux de notre chère Vallée de Montmorency et leur histoire à travers les siècles.
Pour commencer notre série, intéressons-nous au destin mouvementé de l'église Notre-Dame de Deuil-la-Barre.

Eglise de Deuil-la-Barre - octobre 1944L'église de Deuil-la-Barre est souvent évoquée lors de la chute du missile V2 sur la ville le 4 octobre 1944. En effet, elle a été partiellement détruite et le curé de la paroisse y laissa la vie. Au total, le drame a fait 14 morts. (voir article).
Après diverses hésitations, la restauration de l'église a été décidée. Sous la houlette d'un architecte des Monuments historiques, Robert Camelot (une rue proche de l'église porte son nom), l'édifice religieux a retrouvé son aspect initial après dix ans de travaux. Inaugurée en 1955, elle sera rebaptisée… "église Notre-Dame".

En effet, si nous nous replongeons sur l'origine de l'édifice, celui-ci a été érigé au XIe siècle et dédié à Saint-Eugène. En effet, auparavant, à l'époque mérovingienne (Ve - VIIIe siècle) des miracles se produisaient auprès de la tombe du Saint qui était vite devenue un lieu de pèlerinage pour de nombreux chrétiens. Une chapelle avait été installée au IXe siècle mais les moines de Diogilo (anciens nom de Deuil) ont transféré ensuite les reliques de Saint-Eugène à l'abbaye de Saint-Denis
Eglise de Deuil-la-BarreAu départ, l'église était de type romane mais dès l'abside romane est rapidement remplacée par un spacieux chœur gothique muni d'un déambulatoire.
Sur le site internet de la ville de Deuil-la-Barre est mentionné que « le travail et la disposition des deux rangs de colonnes sont présentés comme une rareté dans la France septentrionale et comme un chef-d'œuvre de l'art au temps de Saint-Louis.
Ce chevet fut, dit-on, inspiré de celui de Notre-Dame, et dépourvu, comme lui, de chapelles rayonnantes. La voûte ogivale fut détruite et remplacée, au XVIIème siècle, par une voûte en berceau, puis, de nos jours, par une voûte de bois. »

Eglise de Deuil-la-BarreAu cours des siècle, l'église est agrandie progressivement. Pendant la Révolution, elle sera alors pillée et transformée en "Temple de la Raison" avant d'être restaurée pendant le premier Empire.
Pour l'anecdote, l'édifice sera classé une première fois sur la liste des Monuments historiques en 1862 puis… déclassé par la suite à une réfection en brique du plafond de la nef !

Frédéric Epaud et Vincent Bernard, dans une étude de l’évolution des charpentes d’églises du Val d’Oise, du XIe au XXe siècle, précisent : « Dans le Val d’Oise, c’est la nef de l’église de Deuil-la-Barre qui conserve les éléments de la plus ancienne charpente romane. Anciennement dédiée à saint Eugène, elle fut à l’origine une église prieurale fondée peu après 1066 et rattachée à l’abbaye royale Saint-Florent de Saumur. La nef présente un large vaisseau séparé de ses collatéraux par cinq grandes arcades en plein cintre retombant sur des piles quadrangulaires dont les chapiteaux sont attribués à la fin du XIe siècle. Les fenêtres hautes étaient décalées par rapport aux arcades. La charpente du comble a été reconstruite en 1950, mais en réemployant l’ensemble des entraits des fermes romanes selon leur disposition d’origine, espacés tous les 80 cm pour reconstituer un plafond planchéié apparent. »

Eglise de Deuil-la-BarreAujourd'hui, l'église située au cœur de la ville et même accolée à des habitations, mérite le détour. Elle a été de nouveau classée Monument historique le 4 octobre 1962 !


Bonus :  la légende de Saint-Eugène (extrait du site internet de la ville de Deuil-la-Barre)
Les passionnés d'histoire s'arrêteront certainement sur l'origine de la création du village et de son église puisqu'elle repose sur une légende dont le récit remonte à l'époque mérovingienne : La légende de Saint-Eugène. Rédigée au IXème siècle par les moines de l'abbaye de Saint-Denis, la légende raconte que le seigneur Ercolde, possesseur de la villa Diogilo fut miraculeusement averti dans son sommeil par Saint-Denis que Saint-Eugène, archevêque de Tolède et compagnon de Saint-Denis, avait été martyrisé à Deuil par les armées romaines et que son corps avait été jeté dans le lac situé dans sa propriété (actuel lac Marchais).
Au matin, Ercolde fit fouiller le lac païen et y découvrit un corps intact. Il le plaça alors dans un lourd sarcophage et pour connaître le lieu où le saint voulait qu'on lui élève une église et son tombeau, la cuve fut hissée sur un chariot attelé de bœufs, animaux sacrés dont les actions étaient, dans certaines circonstances, dictées par les dieux. Ils prirent la voie antique, s'arrêtèrent dans le camp d'Ercolde et refusèrent d'aller plus loin. Le maître fit construire un édifice religieux à l'emplacement actuel du chœur de l'église, qui devint rapidement un centre de pèlerinage au vu des nombreux miracles qui s'y accomplirent. Autour de l'édifice se développa au fil du temps le bourg de Deuil.
Le lac Marchais fut longtemps, au travers des siècles, considéré comme un étang sacré, et de nombreuses processions eurent lieu jusqu'au XIXe siècle. De cette époque date aussi l'implantation d'un vignoble, qui a longtemps constitué une importante ressource durant des siècles pour le bourg de Deuil.

Pour en savoir plus :
Page Wikipédia : L'église Notre-Dame de Deuil-la-Barre
Site de la mairie de Deuil-la-Barre : Historique de l'église
Site de l'association Valmorency : Histoire de Deuil-la-Barre

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