Séance dédicaces d'Aymeric de l'Hermuzière à l'occasion de son livre "Tourdumondistes".

Fin mai, Aymeric de l'Hermuzière et sa famille nous faisaient partager leur tour du monde à travers une conférence, des lectures de poésie. (voir-ci-dessous)
Lors de ce merveilleux périple, Aymeric a écrit de nombreux poèmes réunis dans un livre qu'il a intitulé : "Tourdumondistes". Il sera présent à la librairie "Au Connétable" ce dimanche 19 juin pour une séance dédicaces qui vous donnera l'occasion de rencontrer un poète aventurier très attachant.
Aymeric nous présente sa démarche :
« Les 136 poèmes de ce roman de géopoésie ont presque tous été écrits "on the road". J'invite ainsi le lecteur a effectué avec moi un nouveau tour du monde, en poésie. Et je garantis que ce voyage va le faire passer par les émotions les plus diverses au fil des pays, des régions et des continents. Par la brutalité de l'histoire de l'Europe. Par la torpeur hypnotique qui gagne le passager du transsibérien. Par la douceur des paysages et de l'air du Baïkal. Par l'itinérance cochinchinoise et les merveilles de l'Indonésie. Par la fraicheur et la liberté australe et la beauté du lagon calédonien. Par les éruptions des volcans et des poèmes qui sont le lot des pays andins. 
Le monde est un poème. Et nous l'avons rimé. De sommets en sonnets. Sur quatre continents. En dehors du temps. La grande Aventure en vers et en prose. »

Dimanche 19 juin 2016 à partir de 10h – Librairie "Au Connétable" 17 place Roger Levanneur Montmorency – entrée libre.

Propos recueillis en mai 2016

Aymeric de l'Hermuzière évoque son tour du monde.

En août 2014, Aymeric et Marie de l'Hermuzière et leur fille Sarah sont partis de Montmorency pour un tour du monde exceptionnel… Aujourd'hui, ils nous proposent pendant un week-end de partager le récit de leur aventure et souhaitent ainsi nous offrir de l'évasion bienvenue !
Aymeric nous donne en "avant première" quelques informations sur leur merveilleux périple autour du monde ! Une belle rencontre.

Faire le tour du monde" ça fait rêver de nombreuses personnes… Quel a été ton déclic, Aymeric, pour franchir le pas et emmener ta famille dans cette aventure ?
J’en rêvais depuis très longtemps, mais tous les rêves ne sont pas forcément faits pour être réalisés… Arrivé à un certain âge, on se demande ce qui compte vraiment, ce qu’on a vraiment envie de faire.
Quand ma femme et moi avons réfléchi ensemble à cette question, nous nous sommes aperçus très vite que l’envie de tour du monde était partagée avec l’autre, que ce projet devenait essentiel pour nous. L’impulsion principale a été de se dire que le temps passait vite pour nous, que notre fille grandissait à vue d’œil et qu’il fallait se dépêcher de vivre des choses importantes avant qu’il ne soit trop tard. Avant que nous soyons trop "fatigués", avant notamment que les priorités de Sarah changent…
Au final, nous nous sommes rendus compte que ce que nous recherchions vraiment, c’était de réapprendre à vivre ensemble, pas seulement dans la gestion du quotidien, mais surtout dans le partage d’une vraie aventure commune.

La poésie tient une place particulière dans ta vie. Tu as édité deux recueils de textes écrits pendant ce tour du monde. C'était un besoin et/ou une inspiration liée aux lieux ?
J’écris effectivement beaucoup de poésie mais l’inspiration est un animal de compagnie difficile à apprivoiser. Parfois il lasse un peu car tout sauvage qu’il est, il a tendance à se camper dans ses habitudes
Je ne voulais surtout pas continuer à faire comme à l’ordinaire, c’est-à-dire ma petite poésie habituelle, mes recettes de cuisine de poète de longue date. Il fallait casser le mode opératoire usuel. A cet effet être simplement sur la route ne me semblait pas suffisant.
Alors, au début, cela a été difficile. Rien ne venait. Et puis, petit à petit, la parole en moi s’est libérée et je lui ai laissé la bride sur le cou. Elle m’a vraiment emporté.
Je pense que c’est quand nous nous sommes vraiment dépouillés de nos derniers liens avec nos vies passées, je veux parler de nos énormes bagages, au Népal, à l’occasion d’une marche de 18 jours, que j’ai retrouvé ma voix. C’est pour cela aussi que j’en ai fait un recueil particulier, centré sur cette randonnée dans les vallées du Langtang et du Tamang. La tragédie qui s’y est déroulée quelques mois après notre passage (séisme du 25 avril 2015) nous a bouleversés (nous l’avons apprise alors que nous remontions le Chili). Le monde est merveilleux et le malheur est aléatoire. Il tombe au hasard sur les uns et les autres.
Après ce fut beaucoup plus facile. Ma poésie s’est naturellement adaptée à la géographie. Par exemple il y a eu ce que j’appelle de véritables éruptions de poésie au Chili. Est-ce d’avoir côtoyé les fameux volcans de cette partie du globe ? Est-ce d’avoir senti le souffle de l’un deux qui s’est réveillé quelques jours après notre passage ?

On ne fait pas un tour du monde sans revenir "transformé"… Quel est le principal changement que tu remarques dans ta vie "quotidienne" à Montmorency ?
Le monde n’est plus une notion abstraite puisque j’en ai fait le tour. Cela donne formidablement confiance en soi. Je sais aussi que je suis capable de partir à nouveau. Je n’ai plus peur. Cela m’aide aussi à clarifier mes priorités, à relativiser les moments plus difficiles.
Au quotidien je suis malgré tout souvent le même. Une année particulière, après plus de quarante ans passés classiquement, ne suffit pas pour changer en profondeur le bonhomme. Mais le voyage a affermi ma foi en l’homme, en la nature, en des relations apaisées entre les humains. J’essaie de transposer cela dans ma vie de tous les jours. Je pense que cela se traduit par davantage de courage, d’humanité et de bienveillance…

Exercice difficile pour terminer : si tu devais ne garder qu'un souvenir, qu'une rencontre de ton périple familial, quelle est celle qui tu conserverais ? Le choix s'annonce difficile…
OK, je relève le challenge ! C’est James. Lui et son père nous ont accueillis dans leur communauté dans un coin perdu de la côte Est de l’Australie qu’ils ont baptisé « Kinabalu Farm ».
Autant il a fallu séduire son ours de père, autant James nous a immédiatement mis à l’aise. Quand je pense à lui, je pense à un ange. Quelques exemples de sa panoplie de bonnes grâces : il compose des opéras dans sa maison dans les bois, il s’adonne aux exercices physiques en faisant des acrobaties sur les anneaux de gymnastique dans le salon de la même maison, il fait un merveilleux café et des jus de fruits biologiques délicieux.  C'est aussi un excellent cuisinier et il aime randonner. Enfin c’est un divin poète. Un jour nous avons écrit un "cadavre exquis" tous les quatre au bord d’une cascade.

Merci Aymeric pour ta disponibilité