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Rencontre avec Lionel Baier, réalisateur de son film "La vanité"

Vendredi 11 septembre 2015
Saint-Gratien

LA VANITE de Lionel BaierLa saison 2015-2016 du cinéma "Les Toiles" de Saint-Gratien s'annonce riche en événements, en rencontre avec différentes réalisateurs et acteurs.
Le premier à rendre visite aux cinéphiles de la région, c'est le réalisateur Lionel Baier qui vient présenter son film "La vanité".
Après un premier long métrage remarqué, "Les grandes ondes (à l'ouest)" qui offrait un merveilleux rôle à Michel Vuillermoz, il revient avec un film détonnant qui aborde le sujet de l'euthanasie assistée. A n'en pas douter que le film et le débat qui suivront seront très intéressants. A ne pas manquer.

Vendredi 11 septembre 2015 à 20h30 – Cinéma Les Toiles place François Truffaut Saint-Gratien - Prévente à la caisse du cinéma dès le mercredi 9 septembre.


Zoom sur "La vanité" de Lionel Baier

L'histoire
David Miller veut mourir et choisit l‘euthanasie assistée. Il a tout planifié: le lieu, la date et le mode. Mais rien ne se passe comme prévu. Avec Esperanza, membre de l‘association, et Tréplev, jeune prostitué, David entame alors son ultime nuit avec de parfaits inconnus.
Un film de Lionel Baier avec Patrick Lapp, Carmen Maura et Ivan Georgiev.


LA VANITE de Lionel BaierPropos de Lionel Baier, réalisateur du film

Je me suis laissé dire que "La Vanité" s’inspirait d’un fait réel.
Il y a quelques années, un étudiant de l’école de cinéma dans laquelle j’enseigne à Lausanne m’a raconté une histoire étonnante. Ce garçon étranger se prostituait dans un motel en périphérie de la ville afin de subvenir à ses besoins. Une nuit, il s’est retrouvé pris à parti par les occupants de la chambre adjacente à la sienne afin d’assister à un suicide assisté. A la suite de plusieurs rebondissements, l’euthanasie n’eut pas lieu. Ce qui frappait mon étudiant, c’est l’acharnement avec lequel les Suisses cherchaient à encadrer leur mort alors que dans son pays, on se battait pour survivre. Pour moi, il me semblait logique que la génération des baby boomers qui ont vécu la plus belle partie du XXe siècle, celle qui a vu l’arrivée de la pilule, la libération des sexualités, une croissance économique que l’on imaginait infinie, bref le luxe du choix, se pose la question de la mort de façon presque ergonomique.
J’ai écrit quelques lignes, que j’ai soumises à Julien Bouissoux, le coscénariste et nous avons commencé à enrober cette anecdote dans de la fiction.

On retrouve Patrick Lapp avec lequel vous avez déjà travaillé dans "Les Grandes ondes", mais qui n’a pas une importante carrière au cinéma face à Carmen Maura qui, elle, est une légende vivante du 7e art.
La capacité à être bon devant une caméra ne s’acquiert pas avec le temps. A la limite, vous finissez par avoir des trucs, plus ou moins performants. Dès les premières images de "Pepi Luci Bom" de Pedro Almodóvar, on voit immédiatement que Carmen Maura est une très grande actrice. Il en va de même pour Patrick Lapp. Il aurait pu faire 200 films de plus, cela aurait juste confirmé l’adéquation entre ce qu’il est et ce qu’il donne à voir. Lorsque nous avons fait une première lecture du scénario avec Ivan Georgiev, qui joue Tréplev, Carmen m’a dit : je crois que notre trio va marcher, car on ne ressemble pas à des acteurs. Je comprends ce qu’elle veut dire. Personne ne fera semblant d’être quelqu’un d’autre. Comme Patrick Lapp et Carmen Maura sont de grands séducteurs…et de grands menteurs, je n’ai pas eu à les diriger, mais juste à les accompagner.

LA VANITE de Lionel BaierPourquoi le film a été tourné intégralement en studio ?

D’abord par goût de l’artifice. Plus on essaie d’être concret et réaliste en studio, plus on produit de l’étrangeté. Il était important pour moi que "La Vanité" ne soit pas un drame, un film tire larme sur l’euthanasie. Je voulais que la mort ne soit qu’un prétexte à parler de la circulation du désir dans la vie de trois personnages. C’est ce qui me fascine chez Tchekhov : refuser la tragédie afin de laisser le choix au personnage d’être tragique ou pas. Le nom de Tréplev et la citation finale du film sont d’ailleurs empruntés à La Mouette. J’aime le studio, parce que c’est un lieu dévolu à un seul usage, celui de la représentation. Comme l’est une scène de théâtre. Il faut donc amener la vie à cet endroit et la traiter avec égard. Étonnamment plus que lorsqu’on tourne en décors naturels. C’est comme faire un pas de côté pour mieux appréhender la situation.

Le film donne une drôle d’image des associations d’aide au suicide.
Mais Electio, l’association dépeinte dans le film, est complètement fictive. Nous avons rencontré des vraies « accompagnatrices » et des médecins pour connaître les procédures réelles menant à l’euthanasie. Ensuite, Julien Bouissoux et moi nous sommes sentis très libres de ne retenir que ce qui nous arrangeait. Les accompagnatrices, car ce sont presque exclusivement des femmes, font un travail formidable et ont été très sincères sur la part d’altruisme, mais aussi les motivations très personnelles qui les menaient à devenir bénévoles. De quoi est fait le quotidien de ces femmes ? C’est surtout cela qui a retenu mon attention : tout ce qui précède l’acte final. Parce que dans ce genre de moment, la vie semble s’épaissir, devenir de plus en plus intense et riche. Comme si elle cherchait à se faire regretter. Il n’a pas de plus belle occasion de filmer la sensibilité humaine qu’au seuil de la mort.
(extrait dossier de presse)

Vendredi 11 septembre 2015
Saint-Gratien

LA VANITE de Lionel BaierLa saison 2015-2016 du cinéma "Les Toiles" de Saint-Gratien s'annonce riche en événements, en rencontre avec différentes réalisateurs et acteurs.
Le premier à rendre visite aux cinéphiles de la région, c'est le réalisateur Lionel Baier qui vient présenter son film "La vanité".
Après un premier long métrage remarqué, "Les grandes ondes (à l'ouest)" qui offrait un merveilleux rôle à Michel Vuillermoz, il revient avec un film détonnant qui aborde le sujet de l'euthanasie assistée. A n'en pas douter que le film et le débat qui suivront seront très intéressants. A ne pas manquer.

Vendredi 11 septembre 2015 à 20h30 – Cinéma Les Toiles place François Truffaut Saint-Gratien - Prévente à la caisse du cinéma dès le mercredi 9 septembre.


Zoom sur "La vanité" de Lionel Baier

L'histoire
David Miller veut mourir et choisit l‘euthanasie assistée. Il a tout planifié: le lieu, la date et le mode. Mais rien ne se passe comme prévu. Avec Esperanza, membre de l‘association, et Tréplev, jeune prostitué, David entame alors son ultime nuit avec de parfaits inconnus.
Un film de Lionel Baier avec Patrick Lapp, Carmen Maura et Ivan Georgiev.


LA VANITE de Lionel BaierPropos de Lionel Baier, réalisateur du film

Je me suis laissé dire que "La Vanité" s’inspirait d’un fait réel.
Il y a quelques années, un étudiant de l’école de cinéma dans laquelle j’enseigne à Lausanne m’a raconté une histoire étonnante. Ce garçon étranger se prostituait dans un motel en périphérie de la ville afin de subvenir à ses besoins. Une nuit, il s’est retrouvé pris à parti par les occupants de la chambre adjacente à la sienne afin d’assister à un suicide assisté. A la suite de plusieurs rebondissements, l’euthanasie n’eut pas lieu. Ce qui frappait mon étudiant, c’est l’acharnement avec lequel les Suisses cherchaient à encadrer leur mort alors que dans son pays, on se battait pour survivre. Pour moi, il me semblait logique que la génération des baby boomers qui ont vécu la plus belle partie du XXe siècle, celle qui a vu l’arrivée de la pilule, la libération des sexualités, une croissance économique que l’on imaginait infinie, bref le luxe du choix, se pose la question de la mort de façon presque ergonomique.
J’ai écrit quelques lignes, que j’ai soumises à Julien Bouissoux, le coscénariste et nous avons commencé à enrober cette anecdote dans de la fiction.

On retrouve Patrick Lapp avec lequel vous avez déjà travaillé dans "Les Grandes ondes", mais qui n’a pas une importante carrière au cinéma face à Carmen Maura qui, elle, est une légende vivante du 7e art.
La capacité à être bon devant une caméra ne s’acquiert pas avec le temps. A la limite, vous finissez par avoir des trucs, plus ou moins performants. Dès les premières images de "Pepi Luci Bom" de Pedro Almodóvar, on voit immédiatement que Carmen Maura est une très grande actrice. Il en va de même pour Patrick Lapp. Il aurait pu faire 200 films de plus, cela aurait juste confirmé l’adéquation entre ce qu’il est et ce qu’il donne à voir. Lorsque nous avons fait une première lecture du scénario avec Ivan Georgiev, qui joue Tréplev, Carmen m’a dit : je crois que notre trio va marcher, car on ne ressemble pas à des acteurs. Je comprends ce qu’elle veut dire. Personne ne fera semblant d’être quelqu’un d’autre. Comme Patrick Lapp et Carmen Maura sont de grands séducteurs…et de grands menteurs, je n’ai pas eu à les diriger, mais juste à les accompagner.

LA VANITE de Lionel BaierPourquoi le film a été tourné intégralement en studio ?

D’abord par goût de l’artifice. Plus on essaie d’être concret et réaliste en studio, plus on produit de l’étrangeté. Il était important pour moi que "La Vanité" ne soit pas un drame, un film tire larme sur l’euthanasie. Je voulais que la mort ne soit qu’un prétexte à parler de la circulation du désir dans la vie de trois personnages. C’est ce qui me fascine chez Tchekhov : refuser la tragédie afin de laisser le choix au personnage d’être tragique ou pas. Le nom de Tréplev et la citation finale du film sont d’ailleurs empruntés à La Mouette. J’aime le studio, parce que c’est un lieu dévolu à un seul usage, celui de la représentation. Comme l’est une scène de théâtre. Il faut donc amener la vie à cet endroit et la traiter avec égard. Étonnamment plus que lorsqu’on tourne en décors naturels. C’est comme faire un pas de côté pour mieux appréhender la situation.

Le film donne une drôle d’image des associations d’aide au suicide.
Mais Electio, l’association dépeinte dans le film, est complètement fictive. Nous avons rencontré des vraies « accompagnatrices » et des médecins pour connaître les procédures réelles menant à l’euthanasie. Ensuite, Julien Bouissoux et moi nous sommes sentis très libres de ne retenir que ce qui nous arrangeait. Les accompagnatrices, car ce sont presque exclusivement des femmes, font un travail formidable et ont été très sincères sur la part d’altruisme, mais aussi les motivations très personnelles qui les menaient à devenir bénévoles. De quoi est fait le quotidien de ces femmes ? C’est surtout cela qui a retenu mon attention : tout ce qui précède l’acte final. Parce que dans ce genre de moment, la vie semble s’épaissir, devenir de plus en plus intense et riche. Comme si elle cherchait à se faire regretter. Il n’a pas de plus belle occasion de filmer la sensibilité humaine qu’au seuil de la mort.
(extrait dossier de presse)

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