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Rencontre avec Arnaud et Jean-Marie Larrieu au cinéma "Les Toiles"

L'AMOUR EST UN CRIME PARFAITVendredi 24 janvier 2014
Saint-Gratien

Evénement aux Toiles de Saint-Gratien : le vendredi 24 janvier, Arnaud et Jean-Marie Larrieu viendront présenter leur film "L'amour est un crime parfait".
Voici le programme proposé ;
18 h 30 : Projection de "Les derniers jours du monde" d'Arnaud et Jean-Marie Larrieu
21 h : Projection de "L'amour est un crime parfait" suivie d'une rencontre avec les cinéastes.

Vendredi 24 janvier 2014 à partir de 18h30 - Cinéma Les Toiles place Truffaut Saint-Gratien - Tarif pour les deux films : 6 €; Les préventes sont ouvertes à la caisse du cinéma.

 

Présentation  : "L'amour est un crime parfait" de Jean-Marie et Arnaud Larrieu

L'histoire
Professeur de littérature à l’université de Lausanne, Marc a la réputation de collectionner les aventures amoureuses avec ses étudiantes.
Quelques jours après la disparition de la plus brillante d’entre elles qui était sa dernière conquête, il rencontre Anna qui cherche à en savoir plus sur sa belle fille disparue ...
In film de Jean-Marie et Arnaud Larrieu avec Mathieu Almaric, Maïwenn, Karin Viard, Denis Podalydès, Sara Forestier…

 

Bonus : propos de Jean-Marie et Arnaud Larrieu, réalisateurs du film.

"L'amour est un crime parfait" est l'adaptation d'"Incidences" (2010), le roman de Philippe Djian. Pourquoi ce choix ?
Jean-Marie Larrieu : La lecture du roman, juste après la sortie de notre précédent film "Les derniers jours du monde", a immédiatement cristallisé notre envie : les personnages existaient, il y avait une histoire puissante, des éléments comme la présence forte de la nature…
Arnaud Larrieu : L’atelier de lecture, l’université, ce personnage d’intellectuel… plus ou moins criminel.
JM : En rencontrant Philippe Djian, nous avons eu confirmation que le roman se déroulait en Suisse. L'AMOUR EST UN CRIME PARFAIT de Jean-Marie et Arnaud LarrieuNous avons vu cela comme un signe. A l’époque de "Peindre ou faire l’amour" (2005) nous avions eu cette formule en forme de boutade : « Un jour, on tournera un polar en Suisse ». Titiller un univers proche du polar nous a intéressés, nous n’avions jamais abordé le sujet du crime dans nos films.

Comment avez-vous travaillé l'adaptation ?
JM : Il y a eu une première étape où nous avons cherché à éviter les pièges de l’adaptation standard. Par exemple, il y a beaucoup de flashbacks dans le livre que nous avons éliminés.
A : Nous avons tiré du livre une adaptation quasi théâtrale.
JM : Les personnages prennent en charge le corpus du texte. Nous aimions l’écriture de Djian, le rythme, les phrases, et notre adaptation en tient compte. Nous avons utilisé comme dialogues de nombreuses phrases du roman qui n’étaient pas des dialogues à l’origine.
A : "Incidences" est très peu dialogué… Mais au bout du compte, "L’amour est un crime parfait" est notre film le plus bavard !
JM : On dit toujours qu’un roman permet à un cinéaste de sortir de lui-même, mais le texte littéraire devient aussi le « surmoi » du scénario. Comme un auteur est passé avant nous, on estime que certaines choses fonctionnent et on ne se pose plus certaine questions.
A : : Mais ça ne suffit pas, il faut faire le « deuil » du roman pour s’approprier beaucoup plus profondément le scénario. Nous avions adapté "Incidences" pour échapper à nous-mêmes, mais nous y sommes finalement revenus…! Tous les cours de Marc sur la littérature et les paysages, par exemple, sont de notre propre cru.

Pour définir le film, diriez-vous qu'il s'agit d'un thriller amoureux ?
JM : Le terme rassemble les deux dimensions du film. Au départ, il a un thème hitchcockien, cet homme, Marc, dont on ne sait pas immédiatement s’il est innocent ou coupable. Mais l’aspect « thriller » du film, qui correspond à l’enquête, est raconté à travers un point de vue amoureux. On découvre à la fL'AMOUR EST UN CRIME PARFAIT de Jean-Marie et Arnaud Larrieuin du film qu’il y avait une vraie enquête et un travail de police depuis le début. Le spectateur a été le témoin de cette enquête uniquement à travers le filtre amoureux. Notre approche du genre est forcément un peu détournée. Le récit circule entre le drame bourgeois, chabrolien, avec le frère et la sœur, le chalet, les universitaires ; la comédie angoissante avec ce personnage qui séduit des jeunes filles et peut-être les tue…
A : Et une histoire d’amour, en chambre, avec le personnage de Maïwenn.

Le sexe a toujours été important dans vos films, mais "L’amour est un crime parfait" franchit un cap. Tout y est très érotisé.

A : Avant, la nudité était présente, mais pas forcément la tension sexuelle. Ici, elle devient constante. C’est notre film le plus sexuel. Peut-être parce que les personnages n’ont guère le loisir de s’abandonner à une véritable nudité. Chacun se cache.
JM : Le personnage central est entouré de femmes séductrices et chacune constitue une proie possible. On pourrait même dire que Marc voit le monde comme un terrain de chasse sexuel. C’est ce que suggère le plan où il arrive dans l’université, avec les étudiantes…
A : Cet homme est en surtension. Dans la manière dont il perçoit la réalité, tous les curseurs sont poussés à fond.
JM : Il y a beaucoup de signaux, de vibrations dans son rapport au réel. Tout cela permet de casser la psychologie, de rentrer dans l’expérience du pur cinéma. Nous explorons un monde de signaux et de pulsions, en deçà de la psychologie. L’opposition entre un monde primitif, quasi animal et un monde contemporain, ultra sophistiqué, traverse tout le film.

L'AMOUR EST UN CRIME PARFAIT de Jean-Marie et Arnaud LarrieuEsthétiquement, "l'amour est un crime parfait" est sans doute votre film le plus recherché.
JM : Nous voulions donner du poids à l’image. Le sujet s’y prêtait. Nous sommes dans la tête du personnage principal. Cela a commencé par des choix de décors urbains forts qui puissent rivaliser avec les paysages grandioses de montagne. Ce n’est pas un hasard si nous avons alors été du côté de l’architecture contemporaine la plus élaborée : la maison du buffet nordique, la résidence d’Anna, et le fameux Campus de Lausanne, conçu par l’agence Saana. Ce dernier décor est la quasi incarnation architecturale du cerveau de Marc, avec ses trous, ses ouvertures, ses pentes et ses points de fuite… Il possède en même temps quelque chose de minéral, et rejoint la nature…

L'AMOUR EST UN CRIME PARFAIT de Jean-Marie et Arnaud LarrieuPourquoi avez-vous choisi de retravailler avec Mathieu Amalric, votre comédien fétiche ? C’est votre quatrième collaboration.
JM : Nous avons compris que Mathieu pouvait maintenant jouer un homme mature, qui séduit des jeunes filles, et un criminel en puissance, ce qu’il a rarement fait… C’était assez nouveau pour lui, même si le personnage a tellement de fissures qu’il est resté scotché à son enfance… Comme d’habitude, nous avons décidé de travailler en amont, mais comme d’habitude, les circonstances ont fait que Mathieu a enchaîné les films. Nous nous sommes retrouvés avec un Mathieu fiévreux et assez épuisé quand il est arrivé sur le tournage. Mais au fond, c’était très bien. Comme nous, il aime qu’il se passe « quelque chose » au moment où la caméra est enclenchée. On ignore si le texte va sortir de sa bouche. Lui-même ne sait pas s’il va y arriver. Mais quand sa créativité se cristallise, les choses démarrent d’un seul coup. Entre nous, il n’y a pas eu de calcul sur le personnage, cela s’est fait dans l’instant et l’instinct. Cela nourrit le personnage. Marc ment sans arrêt, mais il ne prémédite pas ses mensonges, il les invente devant nous à chaque scène, ce qui le rend captivant et émouvant. Il est sur le fil… Il pourrait tomber à chaque instant.
A : la barre était haute, notamment au niveau de ces textes, très littéraires. Mathieu l’a franchie.
(extrait presse)

L'AMOUR EST UN CRIME PARFAITVendredi 24 janvier 2014
Saint-Gratien

Evénement aux Toiles de Saint-Gratien : le vendredi 24 janvier, Arnaud et Jean-Marie Larrieu viendront présenter leur film "L'amour est un crime parfait".
Voici le programme proposé ;
18 h 30 : Projection de "Les derniers jours du monde" d'Arnaud et Jean-Marie Larrieu
21 h : Projection de "L'amour est un crime parfait" suivie d'une rencontre avec les cinéastes.

Vendredi 24 janvier 2014 à partir de 18h30 - Cinéma Les Toiles place Truffaut Saint-Gratien - Tarif pour les deux films : 6 €; Les préventes sont ouvertes à la caisse du cinéma.

 

Présentation  : "L'amour est un crime parfait" de Jean-Marie et Arnaud Larrieu

L'histoire
Professeur de littérature à l’université de Lausanne, Marc a la réputation de collectionner les aventures amoureuses avec ses étudiantes.
Quelques jours après la disparition de la plus brillante d’entre elles qui était sa dernière conquête, il rencontre Anna qui cherche à en savoir plus sur sa belle fille disparue ...
In film de Jean-Marie et Arnaud Larrieu avec Mathieu Almaric, Maïwenn, Karin Viard, Denis Podalydès, Sara Forestier…

 

Bonus : propos de Jean-Marie et Arnaud Larrieu, réalisateurs du film.

"L'amour est un crime parfait" est l'adaptation d'"Incidences" (2010), le roman de Philippe Djian. Pourquoi ce choix ?
Jean-Marie Larrieu : La lecture du roman, juste après la sortie de notre précédent film "Les derniers jours du monde", a immédiatement cristallisé notre envie : les personnages existaient, il y avait une histoire puissante, des éléments comme la présence forte de la nature…
Arnaud Larrieu : L’atelier de lecture, l’université, ce personnage d’intellectuel… plus ou moins criminel.
JM : En rencontrant Philippe Djian, nous avons eu confirmation que le roman se déroulait en Suisse. L'AMOUR EST UN CRIME PARFAIT de Jean-Marie et Arnaud LarrieuNous avons vu cela comme un signe. A l’époque de "Peindre ou faire l’amour" (2005) nous avions eu cette formule en forme de boutade : « Un jour, on tournera un polar en Suisse ». Titiller un univers proche du polar nous a intéressés, nous n’avions jamais abordé le sujet du crime dans nos films.

Comment avez-vous travaillé l'adaptation ?
JM : Il y a eu une première étape où nous avons cherché à éviter les pièges de l’adaptation standard. Par exemple, il y a beaucoup de flashbacks dans le livre que nous avons éliminés.
A : Nous avons tiré du livre une adaptation quasi théâtrale.
JM : Les personnages prennent en charge le corpus du texte. Nous aimions l’écriture de Djian, le rythme, les phrases, et notre adaptation en tient compte. Nous avons utilisé comme dialogues de nombreuses phrases du roman qui n’étaient pas des dialogues à l’origine.
A : "Incidences" est très peu dialogué… Mais au bout du compte, "L’amour est un crime parfait" est notre film le plus bavard !
JM : On dit toujours qu’un roman permet à un cinéaste de sortir de lui-même, mais le texte littéraire devient aussi le « surmoi » du scénario. Comme un auteur est passé avant nous, on estime que certaines choses fonctionnent et on ne se pose plus certaine questions.
A : : Mais ça ne suffit pas, il faut faire le « deuil » du roman pour s’approprier beaucoup plus profondément le scénario. Nous avions adapté "Incidences" pour échapper à nous-mêmes, mais nous y sommes finalement revenus…! Tous les cours de Marc sur la littérature et les paysages, par exemple, sont de notre propre cru.

Pour définir le film, diriez-vous qu'il s'agit d'un thriller amoureux ?
JM : Le terme rassemble les deux dimensions du film. Au départ, il a un thème hitchcockien, cet homme, Marc, dont on ne sait pas immédiatement s’il est innocent ou coupable. Mais l’aspect « thriller » du film, qui correspond à l’enquête, est raconté à travers un point de vue amoureux. On découvre à la fL'AMOUR EST UN CRIME PARFAIT de Jean-Marie et Arnaud Larrieuin du film qu’il y avait une vraie enquête et un travail de police depuis le début. Le spectateur a été le témoin de cette enquête uniquement à travers le filtre amoureux. Notre approche du genre est forcément un peu détournée. Le récit circule entre le drame bourgeois, chabrolien, avec le frère et la sœur, le chalet, les universitaires ; la comédie angoissante avec ce personnage qui séduit des jeunes filles et peut-être les tue…
A : Et une histoire d’amour, en chambre, avec le personnage de Maïwenn.

Le sexe a toujours été important dans vos films, mais "L’amour est un crime parfait" franchit un cap. Tout y est très érotisé.

A : Avant, la nudité était présente, mais pas forcément la tension sexuelle. Ici, elle devient constante. C’est notre film le plus sexuel. Peut-être parce que les personnages n’ont guère le loisir de s’abandonner à une véritable nudité. Chacun se cache.
JM : Le personnage central est entouré de femmes séductrices et chacune constitue une proie possible. On pourrait même dire que Marc voit le monde comme un terrain de chasse sexuel. C’est ce que suggère le plan où il arrive dans l’université, avec les étudiantes…
A : Cet homme est en surtension. Dans la manière dont il perçoit la réalité, tous les curseurs sont poussés à fond.
JM : Il y a beaucoup de signaux, de vibrations dans son rapport au réel. Tout cela permet de casser la psychologie, de rentrer dans l’expérience du pur cinéma. Nous explorons un monde de signaux et de pulsions, en deçà de la psychologie. L’opposition entre un monde primitif, quasi animal et un monde contemporain, ultra sophistiqué, traverse tout le film.

L'AMOUR EST UN CRIME PARFAIT de Jean-Marie et Arnaud LarrieuEsthétiquement, "l'amour est un crime parfait" est sans doute votre film le plus recherché.
JM : Nous voulions donner du poids à l’image. Le sujet s’y prêtait. Nous sommes dans la tête du personnage principal. Cela a commencé par des choix de décors urbains forts qui puissent rivaliser avec les paysages grandioses de montagne. Ce n’est pas un hasard si nous avons alors été du côté de l’architecture contemporaine la plus élaborée : la maison du buffet nordique, la résidence d’Anna, et le fameux Campus de Lausanne, conçu par l’agence Saana. Ce dernier décor est la quasi incarnation architecturale du cerveau de Marc, avec ses trous, ses ouvertures, ses pentes et ses points de fuite… Il possède en même temps quelque chose de minéral, et rejoint la nature…

L'AMOUR EST UN CRIME PARFAIT de Jean-Marie et Arnaud LarrieuPourquoi avez-vous choisi de retravailler avec Mathieu Amalric, votre comédien fétiche ? C’est votre quatrième collaboration.
JM : Nous avons compris que Mathieu pouvait maintenant jouer un homme mature, qui séduit des jeunes filles, et un criminel en puissance, ce qu’il a rarement fait… C’était assez nouveau pour lui, même si le personnage a tellement de fissures qu’il est resté scotché à son enfance… Comme d’habitude, nous avons décidé de travailler en amont, mais comme d’habitude, les circonstances ont fait que Mathieu a enchaîné les films. Nous nous sommes retrouvés avec un Mathieu fiévreux et assez épuisé quand il est arrivé sur le tournage. Mais au fond, c’était très bien. Comme nous, il aime qu’il se passe « quelque chose » au moment où la caméra est enclenchée. On ignore si le texte va sortir de sa bouche. Lui-même ne sait pas s’il va y arriver. Mais quand sa créativité se cristallise, les choses démarrent d’un seul coup. Entre nous, il n’y a pas eu de calcul sur le personnage, cela s’est fait dans l’instant et l’instinct. Cela nourrit le personnage. Marc ment sans arrêt, mais il ne prémédite pas ses mensonges, il les invente devant nous à chaque scène, ce qui le rend captivant et émouvant. Il est sur le fil… Il pourrait tomber à chaque instant.
A : la barre était haute, notamment au niveau de ces textes, très littéraires. Mathieu l’a franchie.
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