Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône
Zoom nouveauté : "Un balcon sur la mer", de Nicole Garcia
L’histoire
Dans le sud de la France, Marc, marié et père de famille, mène une vie confortable d’agent immobilier. Au hasard d'une vente, il rencontre une femme au charme envoûtant dont le visage lui est familier. Il pense reconnaître Cathy, l’amour de ses 12 ans dans une Algérie violente, à la fin de la guerre d’indépendance. Après une nuit d’amour, la jeune femme disparaît. Au fil des jours un doute s’empare de Marc : qui est vraiment celle qui prétend s’appeler Cathy ? Une enquête commence.
Un film de Nicole Garcia avec Jean Dujardin, Marie-Josée Croze, Toni Servillo, Sandrine Kiberlain, Michel Aumont, Claudia Cardinale
Bonus : propos de Nicole Garcia, réalisatrice, Jacques Fieschi, scénariste, et les acteurs Jean Dujardin et Marie-Josée Croze, présentent le film :
Nicole Garcia : Une femme prend la place d’une autre. Un homme commence à l’aimer et enquête sur son mystère. J’avais envie de traiter de ce thème du double, parce qu’il incarne toutes les incertitudes qu’on peut avoir, dans la vie, sur soi, les autres, sur cette drôle de chose qu’on appelle l’identité. Travaillant sur ce thème, on est face aux quiproquos, aux mensonges que la substitution révèle. Un Balcon sur la mer est un thriller des sentiments où la vérité apparaît peu à peu par paliers.
Jacques Fieschi : C’est une enquête sur l’identité d’une femme qui s’échappe et qu’un homme veut retrouver. Mais paradoxalement, c’est en lui-même que le héros va appréhender la vérité.Cette course après cette femme qui fuit, va l’amener à explorer sa propre histoire. Et à faire apparaître à la lumière ce qu’il avait longtemps enfoui.
Jean Dujardin : Dans ce film, les personnages sont emportés dans une histoire qui sans cesse les déstabilise, et les provoque. J’étais très sensible, dès la lecture du scénario, à cette écriture pudique des sentiments, pensée au service d’une intrigue presque policière. Un film-dédale qui suit le tourment d’un homme tentant de comprendre qui il est. Et bute sans cesse contre des faux-semblants.
Marie-Josée Croze : Même s’il y a dans le personnage féminin ce dédoublement, je l’ai plutôt envisagé comme quelqu’un qui, comme beaucoup de gens, connaît une précarité, sociale et affective. Des soucis matériels sont au centre de sa vie, et expliquent les engrenages malhonnêtes dans lesquels elle s’est enfoncée, au point d’en être prisonnière. Elle est dans la survie, pas dans la bonne conscience. Elle a élaboré ses propres principes, et cette dualité vient de ce déséquilibre.
Nicole Garcia : C’est peut-être la première fois que je me laisse entraîner à la tentation du couple, même si l’homme et la femme ne sont pas dans le même plan durant plus de la moitié du film ! Comme si je m’étais, pour les filmer, inconsciemment fixée cette condition : les séparer à tout prix… Mais plus que sur un couple, je dirai que c’est un film sur la quête amoureuse. En somme sur le chemin qu’il faut emprunter pour accéder à l’amour. Leur aventure est menacée. Et si quelque chose doit se passer entre eux, cela se passera après le film. Je ne m’intéressais pas ici à leur épanouissement. Mais au parcours, à l’envie qu’ils ont, constante, de se voir, de se retrouver.
Marie-Jeanne est tentée de revivre au présent l’histoire d’amour impossible de son enfance.
L’indifférence de Marc, à l’époque, ne l’en avait pas déroutée. C’est peut-être la part la plus irrationnelle d’elle-même : Marie-Jeanne est du côté de la pensée magique.
Jacques Fieschi : Marc et Marie-Jeanne sont tous deux aux antipodes l’un de l’autre. Socialement, ils ne sont pas au même étage de la vie. Marc a une existence conformiste, Marie-Jeanne non. Il a construit sa vie de façon normative avec une femme intelligente. Ils ont un seul enfant. Il travaille avec son beau père. Il vend des maisons tandis qu’elle se vend et vit sur une terre meuble. Elle n’a pas créé de conjugalité classique et a fait le choix de vivre sous la coupe de Serge qui, tout
en l’aimant sincèrement, l’infantilise. Même si avec Nicole, nous n’avons jamais pensé à ce personnage comme un repoussoir. Mais parce qu’elle n’a embrassé cette norme, Marie-Jeanne a aussi acquis une forme de liberté que Marc a perdue.
Jean Dujardin : Si leur histoire d’amour ne s’accomplit qu’à la fin du film, ils en donnent pourtant des signes dès leur première rencontre. Marc est un homme fidèle qui n’a certainement jamais trompé sa femme. L’attraction qu’il a pour celle qu’il croit être Cathy le surprend, le submerge.
C’est irrésistible, il est hanté par elle. Dans la mise en scène que veut Nicole, les regards ont beaucoup d’importance. Regards de questionnement, de reconnaissance, de désir, de doute. Comme dans cette scène d’amour à l’hôtel : elle fait l’amour à un souvenir qu’elle a aimé sans retour, tandis que, lui, fait l’amour à un souvenir qu’il croit aimer. Mais le parcours du film permet qu’un vrai rapport advienne, et que quelque chose se noue vraiment entre eux. A la toute fin, les deux répliques « - Je te cherchais. – Je me suis perdu. » laissent présager d’un espoir, d’une promesse. Pour moi c’est déjà un dialogue amoureux.
Marie-Josée Croze : Plus le film avance, plus Marie-Jeanne se remet en question. Elle comprend que même si Marc a fait une erreur, c’est bien son visage, son corps au présent, qui l’a troublé. Pas ceux de son souvenir d’enfance. Quand elle comprend cela, elle prend confiance en elle. Personnellement, je ne pourrai affirmer qu’une histoire d’amour est vraiment possible entre eux, je n’en sais rien. Ce qui est sûr c’est que cette rencontre a pulvérisé sa vie, et l’a ramenée au plus près d’elle-même.
(extrait dossier de presse)
Je souhaite que, vous aussi, vous partagiez vos émotions et vos coups de cœur ciné. Envoyez vos critiques de films par mail (contact@journaldefrancois.fr ). Elles seront publiées dans le Journal !
Mercredi cinéma, c’est votre rendez-vous !
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L’histoire
Dans le sud de la France, Marc, marié et père de famille, mène une vie confortable d’agent immobilier. Au hasard d'une vente, il rencontre une femme au charme envoûtant dont le visage lui est familier. Il pense reconnaître Cathy, l’amour de ses 12 ans dans une Algérie violente, à la fin de la guerre d’indépendance. Après une nuit d’amour, la jeune femme disparaît. Au fil des jours un doute s’empare de Marc : qui est vraiment celle qui prétend s’appeler Cathy ? Une enquête commence.
Un film de Nicole Garcia avec Jean Dujardin, Marie-Josée Croze, Toni Servillo, Sandrine Kiberlain, Michel Aumont, Claudia Cardinale
Bonus : propos de Nicole Garcia, réalisatrice, Jacques Fieschi, scénariste, et les acteurs Jean Dujardin et Marie-Josée Croze, présentent le film :
Nicole Garcia : Une femme prend la place d’une autre. Un homme commence à l’aimer et enquête sur son mystère. J’avais envie de traiter de ce thème du double, parce qu’il incarne toutes les incertitudes qu’on peut avoir, dans la vie, sur soi, les autres, sur cette drôle de chose qu’on appelle l’identité. Travaillant sur ce thème, on est face aux quiproquos, aux mensonges que la substitution révèle. Un Balcon sur la mer est un thriller des sentiments où la vérité apparaît peu à peu par paliers.
Jacques Fieschi : C’est une enquête sur l’identité d’une femme qui s’échappe et qu’un homme veut retrouver. Mais paradoxalement, c’est en lui-même que le héros va appréhender la vérité.Cette course après cette femme qui fuit, va l’amener à explorer sa propre histoire. Et à faire apparaître à la lumière ce qu’il avait longtemps enfoui.
Jean Dujardin : Dans ce film, les personnages sont emportés dans une histoire qui sans cesse les déstabilise, et les provoque. J’étais très sensible, dès la lecture du scénario, à cette écriture pudique des sentiments, pensée au service d’une intrigue presque policière. Un film-dédale qui suit le tourment d’un homme tentant de comprendre qui il est. Et bute sans cesse contre des faux-semblants.
Marie-Josée Croze : Même s’il y a dans le personnage féminin ce dédoublement, je l’ai plutôt envisagé comme quelqu’un qui, comme beaucoup de gens, connaît une précarité, sociale et affective. Des soucis matériels sont au centre de sa vie, et expliquent les engrenages malhonnêtes dans lesquels elle s’est enfoncée, au point d’en être prisonnière. Elle est dans la survie, pas dans la bonne conscience. Elle a élaboré ses propres principes, et cette dualité vient de ce déséquilibre.
Nicole Garcia : C’est peut-être la première fois que je me laisse entraîner à la tentation du couple, même si l’homme et la femme ne sont pas dans le même plan durant plus de la moitié du film ! Comme si je m’étais, pour les filmer, inconsciemment fixée cette condition : les séparer à tout prix… Mais plus que sur un couple, je dirai que c’est un film sur la quête amoureuse. En somme sur le chemin qu’il faut emprunter pour accéder à l’amour. Leur aventure est menacée. Et si quelque chose doit se passer entre eux, cela se passera après le film. Je ne m’intéressais pas ici à leur épanouissement. Mais au parcours, à l’envie qu’ils ont, constante, de se voir, de se retrouver.
Marie-Jeanne est tentée de revivre au présent l’histoire d’amour impossible de son enfance.
L’indifférence de Marc, à l’époque, ne l’en avait pas déroutée. C’est peut-être la part la plus irrationnelle d’elle-même : Marie-Jeanne est du côté de la pensée magique.
Jacques Fieschi : Marc et Marie-Jeanne sont tous deux aux antipodes l’un de l’autre. Socialement, ils ne sont pas au même étage de la vie. Marc a une existence conformiste, Marie-Jeanne non. Il a construit sa vie de façon normative avec une femme intelligente. Ils ont un seul enfant. Il travaille avec son beau père. Il vend des maisons tandis qu’elle se vend et vit sur une terre meuble. Elle n’a pas créé de conjugalité classique et a fait le choix de vivre sous la coupe de Serge qui, tout
en l’aimant sincèrement, l’infantilise. Même si avec Nicole, nous n’avons jamais pensé à ce personnage comme un repoussoir. Mais parce qu’elle n’a embrassé cette norme, Marie-Jeanne a aussi acquis une forme de liberté que Marc a perdue.
Jean Dujardin : Si leur histoire d’amour ne s’accomplit qu’à la fin du film, ils en donnent pourtant des signes dès leur première rencontre. Marc est un homme fidèle qui n’a certainement jamais trompé sa femme. L’attraction qu’il a pour celle qu’il croit être Cathy le surprend, le submerge.
C’est irrésistible, il est hanté par elle. Dans la mise en scène que veut Nicole, les regards ont beaucoup d’importance. Regards de questionnement, de reconnaissance, de désir, de doute. Comme dans cette scène d’amour à l’hôtel : elle fait l’amour à un souvenir qu’elle a aimé sans retour, tandis que, lui, fait l’amour à un souvenir qu’il croit aimer. Mais le parcours du film permet qu’un vrai rapport advienne, et que quelque chose se noue vraiment entre eux. A la toute fin, les deux répliques « - Je te cherchais. – Je me suis perdu. » laissent présager d’un espoir, d’une promesse. Pour moi c’est déjà un dialogue amoureux.
Marie-Josée Croze : Plus le film avance, plus Marie-Jeanne se remet en question. Elle comprend que même si Marc a fait une erreur, c’est bien son visage, son corps au présent, qui l’a troublé. Pas ceux de son souvenir d’enfance. Quand elle comprend cela, elle prend confiance en elle. Personnellement, je ne pourrai affirmer qu’une histoire d’amour est vraiment possible entre eux, je n’en sais rien. Ce qui est sûr c’est que cette rencontre a pulvérisé sa vie, et l’a ramenée au plus près d’elle-même.
(extrait dossier de presse)
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