Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône
Zoom nouveauté : "Samba" un film d'Eric Toledano et Olivier Nakache
L'histoire
Samba, sénégalais en France depuis 10 ans, collectionne les petits boulots ; Alice est une cadre supérieure épuisée par un burn-out. Lui essaye par tous les moyens d’obtenir ses papiers, alors qu’elle tente de se reconstruire par le bénévolat dans une association. Chacun cherche à sortir de son impasse jusqu’au jour où leurs destins se croisent... Entre humour et émotion, leur histoire se fraye un autre chemin vers le bonheur. Et si la vie avait plus d’imagination qu’eux ?
Un film d'Eric Toledano et Olivier Nakache avec Omar Sy, Charlotte Gainsbourg, Tahar Rahim, Izïa Higelin…
>> Bande-annonce
Bonus : propos d'Omar Sy, acteur du film.
"Samba" scelle vos retrouvailles avec Eric Toledano et Olivier Nakache…
Et la magie est de constater que le succès d’« Intouchables » n’a rien changé entre nous.Le premier jour de tournage, nous nous sommes mis au travail comme si nous nous étions quittés la veille, avec le même bonheur que sur les films précédents. Tout était à sa place.
Il y a longtemps que vous évoquiez ensemble le projet d’un film autour de la vie d’un sans- papiers…
Nous avions effleuré le sujet avant "Intouchables". Mais jusqu’à leur rencontre avec le livre de Delphine Coulin, Eric et Olivier n’avaient pas réussi à trouver l’angle sous lequel le traiter. Le projet était resté à l’état d’ébauche.
"Samba" a vraiment été écrit pour vous. Etiez-vous inquiet en découvrant les premières versions du projet ?
Eric et Olivier ont une telle finesse d’écriture que cela me parait impensable de pouvoir un jour ne pas aimer un de leurs scénarios. Avec "Samba", ils sont allés encore plus loin dans l’art de ménager les ruptures, entre moments de drame et moments de comédie. Toute la poésie de ces types réside dans cette façon qu’ils ont de raconter des choses graves avec légèreté. Ils ne tombent jamais dans le pathos et ne sont jamais moralisateurs.
Comment travaillez-vous avec eux à ce stade du film ?
C’est une sorte de cheminement commun. Le personnage me plait, le scénario me plait ; je mesure l’équilibre entre les scènes et, connaissant leur manière de travailler, je sais le potentiel de l’histoire que j’ai entre les mains. Je prends le temps de m’en imprégner. Eric et Olivier sont incroyablement fédérateurs, pas seulement avec moi, avec toute l’équipe. Ils enclenchent le désir bien avant le tournage. Il y a vraiment une excitation dans le verbe avant d’arriver sur le plateau. C’est ce qui donne une énergie si particulière à leurs films.
En visionnant plusieurs fois "La Pirogue", de Moussa Touré, le périple d’un groupe de Sénégalais qui tentent de rejoindre l’Espagne en compagnie d’autres migrants guinéens. Je voulais comprendre les motivations de ces gens qui partent sans être sûrs d’arriver à bon port. J’ai vu d’autres films et lu des livres également.
Vous avez un accent africain dans le film.
Je le connais pour l’avoir beaucoup entendu autour de moi. Je l’ai parfois utilisé pour faire marrer les autres mais cette fois-ci, il s’agissait d’être sérieux. La difficulté était de réussir à le tenir sur la distance et à le descendre d’une ou deux notes pour le rendre crédible. C’est la première chose que j’ai travaillée en préparant "Samba". Cet accent était la clé pour réussir ce personnage, pour lui donner sa crédibilité, sa vérité. Il pouvait aussi lui être fatal. Avec les oreilles d’Eric et Olivier, je tentais des choses nouvelles puis je retravaillais dans mon coin. C’était un challenge. Durant toute cette période, j’ai aussi rendu très souvent visite à mes oncles !
Parlez-nous de votre personnage…
C’est un type digne et courageux qui est obligé d’avancer coûte que coûte. S’il ne le fait pas, ce sont tous les gens dont il est responsable, c’est à dire sa famille restée au pays, qui tombent avec lui. Comme beaucoup d’immigrés, il ne vit que pour le travail et n’agit que pour les autres et pour l’honneur. Ils sont nombreux en France à mener cette vie tout en répétant à leurs proches que tout va bien. Mais à un moment donné, Samba va commencer à se poser des questions, il va penser à lui et faire des choix qui vont à l’encontre de toutes les valeurs dans lesquelles il a été éduqué. Il ne se débat pas seulement dans un enfer administratif, il est enfermé dans un système qui l’étouffe : il faut se sentir bien pour pouvoir aider les autres…
Quand je compare la vie d’un personnage comme Samba à la mienne, je mesure l’abîme qui nous sépare. Ces types jouent leur vie lorsqu’ils franchissent une frontière. Moi, je voyage avec un passeport, j’ai un visa pour les Etats-Unis qui m’accorde le droit d’y travailler, je me balade où bon me semble et la seule question que je me pose en descendant de l’avion, c’est de savoir si mon taxi m’attend : quelle chance.
Plus il essaie de s’en sortir et moins il sait qui il est…
Comme tous les travailleurs clandestins, sa vie n’est qu’une interminable mise en scène : il est constamment obligé de changer d’apparence, de faire croire qu’il est quelqu’un d’autre, jusqu’à douter de sa propre identité… Tout ça dans l’unique but de continuer à travailler. C’est sa rencontre avec Alice, le personnage joué par Charlotte Gainsbourg, victime d’un burn-out, qui va lui permettre de remonter la pente.
Le personnage d’Alice soulève également la même problématique : celle de notre rapport au travail.
Oui, quelle que soit la couche sociale à laquelle on appartient, on court tous après le travail pour vivre et on finit par en oublier d’exister. J’aime l’idée de cette rencontre improbable. On se dit que ça ne marchera jamais entre eux. Et finalement, ils s’épanouissent et guérissent au contact l’un de l’autre.
C’est la première fois qu’on vous voit former un couple au cinéma.
Et c’était aussi une première pour Eric et Olivier qui ne s’étaient encore jamais attaqués à une histoire d’amour. J’aimais Charlotte Gainsbourg en tant qu’actrice mais j’éprouvais la même appréhension qu’avec François Cluzet sur "Intouchables" : comme lui, elle représente ce que j’appelle le vrai cinéma… La scène du baiser, notamment, m’effrayait beaucoup.
Comment s’est-elle passée ?
Avec une grande appréhension ! Et j’en étais désolé pour Charlotte à qui j’ai dû communiquer mon stress. Me sentant mal à l’aise, elle l’était aussi. Mais elle a été adorable et je pense que, quelque part, cette gêne a aidé la scène. Elle rend ce couple encore plus touchant : ils sont maladroits, ils ne savent tellement pas s’y prendre, c’est bancal mais, en même temps, c’est exactement comme ça que les choses se passent dans la vie. Charlotte est une fille incroyable, d’une générosité et d’une justesse folles. Je suis tombé sous le charme.
Vous êtes coproducteur du film. Pour avoir un droit de regard ?
Je vois cela comme une manière d’officialiser l’équipe que nous formons avec Eric et Olivier depuis nos débuts. Cela fait un moment déjà que nous travaillons main dans la main et c’est comme si chacun de mes rendez-vous avec eux constituait une étape à franchir, un nouveau pari pris ensemble avec des risques partagés pour les uns et les autres. Je ne ferais pas les films que je fais aujourd’hui si je n’avais pas eu la chance de les rencontrer. Je pourrais partir les yeux fermés à la guerre avec Eric et Olivier ! Je n’ai que du respect et de l’amour pour eux.
Jusqu’à "Intouchables", vous affirmiez ne pas vous considérer comme un acteur…
Je pensais que j’étais un imposteur. C’est vraiment grâce au travail accompli sur ce film que j’ai pris conscience d’en être devenu un et c’était d’ailleurs la démarche d’Eric et d’Olivier en m’offrant le rôle de Driss. « On veut que tu t’acceptes en tant qu’acteur », me répétaient-ils.
(extrait dossier de presse)
Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône
Zoom nouveauté : "Samba" un film d'Eric Toledano et Olivier Nakache
L'histoire
Samba, sénégalais en France depuis 10 ans, collectionne les petits boulots ; Alice est une cadre supérieure épuisée par un burn-out. Lui essaye par tous les moyens d’obtenir ses papiers, alors qu’elle tente de se reconstruire par le bénévolat dans une association. Chacun cherche à sortir de son impasse jusqu’au jour où leurs destins se croisent... Entre humour et émotion, leur histoire se fraye un autre chemin vers le bonheur. Et si la vie avait plus d’imagination qu’eux ?
Un film d'Eric Toledano et Olivier Nakache avec Omar Sy, Charlotte Gainsbourg, Tahar Rahim, Izïa Higelin…
>> Bande-annonce
Bonus : propos d'Omar Sy, acteur du film.
"Samba" scelle vos retrouvailles avec Eric Toledano et Olivier Nakache…
Et la magie est de constater que le succès d’« Intouchables » n’a rien changé entre nous.Le premier jour de tournage, nous nous sommes mis au travail comme si nous nous étions quittés la veille, avec le même bonheur que sur les films précédents. Tout était à sa place.
Il y a longtemps que vous évoquiez ensemble le projet d’un film autour de la vie d’un sans- papiers…
Nous avions effleuré le sujet avant "Intouchables". Mais jusqu’à leur rencontre avec le livre de Delphine Coulin, Eric et Olivier n’avaient pas réussi à trouver l’angle sous lequel le traiter. Le projet était resté à l’état d’ébauche.
"Samba" a vraiment été écrit pour vous. Etiez-vous inquiet en découvrant les premières versions du projet ?
Eric et Olivier ont une telle finesse d’écriture que cela me parait impensable de pouvoir un jour ne pas aimer un de leurs scénarios. Avec "Samba", ils sont allés encore plus loin dans l’art de ménager les ruptures, entre moments de drame et moments de comédie. Toute la poésie de ces types réside dans cette façon qu’ils ont de raconter des choses graves avec légèreté. Ils ne tombent jamais dans le pathos et ne sont jamais moralisateurs.
Comment travaillez-vous avec eux à ce stade du film ?
C’est une sorte de cheminement commun. Le personnage me plait, le scénario me plait ; je mesure l’équilibre entre les scènes et, connaissant leur manière de travailler, je sais le potentiel de l’histoire que j’ai entre les mains. Je prends le temps de m’en imprégner. Eric et Olivier sont incroyablement fédérateurs, pas seulement avec moi, avec toute l’équipe. Ils enclenchent le désir bien avant le tournage. Il y a vraiment une excitation dans le verbe avant d’arriver sur le plateau. C’est ce qui donne une énergie si particulière à leurs films.
En visionnant plusieurs fois "La Pirogue", de Moussa Touré, le périple d’un groupe de Sénégalais qui tentent de rejoindre l’Espagne en compagnie d’autres migrants guinéens. Je voulais comprendre les motivations de ces gens qui partent sans être sûrs d’arriver à bon port. J’ai vu d’autres films et lu des livres également.
Vous avez un accent africain dans le film.
Je le connais pour l’avoir beaucoup entendu autour de moi. Je l’ai parfois utilisé pour faire marrer les autres mais cette fois-ci, il s’agissait d’être sérieux. La difficulté était de réussir à le tenir sur la distance et à le descendre d’une ou deux notes pour le rendre crédible. C’est la première chose que j’ai travaillée en préparant "Samba". Cet accent était la clé pour réussir ce personnage, pour lui donner sa crédibilité, sa vérité. Il pouvait aussi lui être fatal. Avec les oreilles d’Eric et Olivier, je tentais des choses nouvelles puis je retravaillais dans mon coin. C’était un challenge. Durant toute cette période, j’ai aussi rendu très souvent visite à mes oncles !
Parlez-nous de votre personnage…
C’est un type digne et courageux qui est obligé d’avancer coûte que coûte. S’il ne le fait pas, ce sont tous les gens dont il est responsable, c’est à dire sa famille restée au pays, qui tombent avec lui. Comme beaucoup d’immigrés, il ne vit que pour le travail et n’agit que pour les autres et pour l’honneur. Ils sont nombreux en France à mener cette vie tout en répétant à leurs proches que tout va bien. Mais à un moment donné, Samba va commencer à se poser des questions, il va penser à lui et faire des choix qui vont à l’encontre de toutes les valeurs dans lesquelles il a été éduqué. Il ne se débat pas seulement dans un enfer administratif, il est enfermé dans un système qui l’étouffe : il faut se sentir bien pour pouvoir aider les autres…
Quand je compare la vie d’un personnage comme Samba à la mienne, je mesure l’abîme qui nous sépare. Ces types jouent leur vie lorsqu’ils franchissent une frontière. Moi, je voyage avec un passeport, j’ai un visa pour les Etats-Unis qui m’accorde le droit d’y travailler, je me balade où bon me semble et la seule question que je me pose en descendant de l’avion, c’est de savoir si mon taxi m’attend : quelle chance.
Plus il essaie de s’en sortir et moins il sait qui il est…
Comme tous les travailleurs clandestins, sa vie n’est qu’une interminable mise en scène : il est constamment obligé de changer d’apparence, de faire croire qu’il est quelqu’un d’autre, jusqu’à douter de sa propre identité… Tout ça dans l’unique but de continuer à travailler. C’est sa rencontre avec Alice, le personnage joué par Charlotte Gainsbourg, victime d’un burn-out, qui va lui permettre de remonter la pente.
Le personnage d’Alice soulève également la même problématique : celle de notre rapport au travail.
Oui, quelle que soit la couche sociale à laquelle on appartient, on court tous après le travail pour vivre et on finit par en oublier d’exister. J’aime l’idée de cette rencontre improbable. On se dit que ça ne marchera jamais entre eux. Et finalement, ils s’épanouissent et guérissent au contact l’un de l’autre.
C’est la première fois qu’on vous voit former un couple au cinéma.
Et c’était aussi une première pour Eric et Olivier qui ne s’étaient encore jamais attaqués à une histoire d’amour. J’aimais Charlotte Gainsbourg en tant qu’actrice mais j’éprouvais la même appréhension qu’avec François Cluzet sur "Intouchables" : comme lui, elle représente ce que j’appelle le vrai cinéma… La scène du baiser, notamment, m’effrayait beaucoup.
Comment s’est-elle passée ?
Avec une grande appréhension ! Et j’en étais désolé pour Charlotte à qui j’ai dû communiquer mon stress. Me sentant mal à l’aise, elle l’était aussi. Mais elle a été adorable et je pense que, quelque part, cette gêne a aidé la scène. Elle rend ce couple encore plus touchant : ils sont maladroits, ils ne savent tellement pas s’y prendre, c’est bancal mais, en même temps, c’est exactement comme ça que les choses se passent dans la vie. Charlotte est une fille incroyable, d’une générosité et d’une justesse folles. Je suis tombé sous le charme.
Vous êtes coproducteur du film. Pour avoir un droit de regard ?
Je vois cela comme une manière d’officialiser l’équipe que nous formons avec Eric et Olivier depuis nos débuts. Cela fait un moment déjà que nous travaillons main dans la main et c’est comme si chacun de mes rendez-vous avec eux constituait une étape à franchir, un nouveau pari pris ensemble avec des risques partagés pour les uns et les autres. Je ne ferais pas les films que je fais aujourd’hui si je n’avais pas eu la chance de les rencontrer. Je pourrais partir les yeux fermés à la guerre avec Eric et Olivier ! Je n’ai que du respect et de l’amour pour eux.
Jusqu’à "Intouchables", vous affirmiez ne pas vous considérer comme un acteur…
Je pensais que j’étais un imposteur. C’est vraiment grâce au travail accompli sur ce film que j’ai pris conscience d’en être devenu un et c’était d’ailleurs la démarche d’Eric et d’Olivier en m’offrant le rôle de Driss. « On veut que tu t’acceptes en tant qu’acteur », me répétaient-ils.
(extrait dossier de presse)
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