Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône
Zoom nouveauté : "Qui a envie d'être aimé ?" d'Anne Giafferi
L'histoire
Antoine a quarante ans. Heureux avec sa femme, père de deux beaux enfants, brillant avocat, on peut dire qu’il a réussi sa vie !
Mais un jour Antoine va faire une rencontre inattendue, irrationnelle, bouleversante... un peu honteuse aussi. Antoine va rencontrer Dieu et il ne s’y attendait pas. Mais alors pas du tout !… Sa femme non plus.
Un film d'Anne Giafferi avec Eric Caravaca, Arly Joyer, Valérie bonneton, Jean-Luc Bideau, Benjamin Biolay…
Bonus : propos d'Anne Giafferi réalisatrice et Thierry Bizot auteur du livre "Catholique anonyme" (éditions du Seuil) dont le film est inspiré.
Anne, Thierry, vous êtes mariés, ce film est une histoire vraie… c’est la vôtre. Comment la résumeriez-vous ?
Thierry Bizot : Pour faire simple, c’est comme si j’avais vécu une relation amoureuse… avec Jésus. Dans le film, cette relation peut être assimilée à une relation extraconjugale parce que le personnage ressent de l’amour pour Jésus, qu’il le cache et que sa femme vit cette relation inédite comme un adultère.
Anne, avez-vous été jalouse de Jésus ?
Anne Giafferi : Non, pas jalouse, mais un peu inquiète. A la différence du film, je savais que Thierry allait à ses petites séances, deux fois par semaine. J’ai laissé faire. Je crois qu’inconsciemment, j’étais tranquille de le savoir dans cet endroit sinistre, à l’abri de toute tentation… Il faut dire que la description qu’il me faisait de ses « collègues » de catéchèse avait tout pour me rassurer. Toutefois, jour après jour, j’ai vu des livres sur Jésus s’amonceler sur sa table de nuit… J’ai eu peur que tout cela prenne trop d’importance, que Thierry devienne une sorte « d’illuminé ». «Et s’il me plaquait pour devenir curé ? ».
Le film est autobiographique au moins dans son début. Tout a commencé par un rendez-vous avec un prof de votre fils…
Thierry Bizot : Oui, notre fils qui travaillait très bien à l’école a tout d’un coup eu un très mauvais carnet de notes. Ma femme m’a demandé - ou plutôt sommé - d’aller pour une fois, au rendez-vous avec le prof. Une fois devant lui, moi qui suis pourtant très à l’aise en public, j’ai été pris d’un trac fou. J’avais l’impression d’être en cinquième, je m’attendais à me faire engueuler… mais le prof m’a « cueilli » par sa douceur et son humanité. Je me suis laissé aller à des confidences sur ma propre enfance et sur mon père qui m’avait toujours impressionné. Le professeur a sans doute compris que je reproduisais la même chose avec mon fils. Il m’a juste conseillé de parler à mon fils de mes doutes, de mes incertitudes, de lui montrer que je n’étais pas le père invincible que je donnais l’impression d’être. Cette conversation m’a profondément touché. Quelques temps plus tard, il m’a invité à un cours d’instruction religieuse et j’ai eu l’impression de m’être fait piéger. J’y suis allé avec des pieds de plomb, par politesse… Mais j’y suis retourné par curiosité pendant deux mois, jusqu’à ce que je réalise que j’avais été « touché par Dieu ».
Anne Giafferi, scénariste depuis quinze ans pour la télévision, a écrit de nombreuses adaptations littéraires notamment pour France 2. En 2006, elle a créé avec Thierry Bizot la série "Fais pas ci fais pas ça", dont elle a dirigé l’écriture et réalisé deux épisodes. "Qui a envie d’être aimé ?" est son premier long métrage.
Le film se déroule dans un milieu bourgeois éclairé, le personnage principal est avocat. Quand il découvre Jésus, ça fait ricaner ses amis. Avez-vous vécu ça ?
Thierry Bizot : Beaucoup de gens aujourd’hui, surtout les catholiques me disent : « vous êtes courageux d’avoir écrit ce livre, de témoigner de votre expérience… » Témoigner de cette expérience ne me demande pourtant aucun courage. Ceci dit, il est vrai que la pression sociale rend difficile le « coming out spirituel », parce qu’aujourd’hui, l’Église Catholique, c’est Benoît XVI, elle est donc souvent perçue comme rétrograde, coincée, ringarde… D’ailleurs quand je suis allé pour la première fois à la catéchèse, j’ai trouvé les gens un peu ridicules et j’avais l’impression d’être un prince tombé dans la cour des miracles. C’est vous dire l’état d’humilité dans lequel j’étais. Plus tard, je me suis rendu compte que je n’étais en rien supérieur à ces gens-là. Que j’étais moi aussi un « bras cassé » qui avait comme eux besoin de ses petites séances.
Est-ce un film mystique ?
Anne Giafferi : Non. Je n’ai pas suivi le même parcours que Thierry et je reste assez distante par rapport à la foi et la religion. C’est pourquoi j’ai souhaité qu’à aucun moment le spectateur n’ait l’impression qu’on lui dise : «si vous croyez en Dieu, ça ira mieux pour vous.». Ce qui m’intéressait, c’était de montrer pourquoi et comment quelqu’un de «normal», sous-entendu équilibré et peu vulnérable, peut être - malgré lui - touché par la foi.
C’est un film qui par le biais de la comédie est un peu moqueur sur le milieu catho…
Anne Giafferi : C’est un film qui joue avec les clichés ou les préjugés dont l’Eglise Catholique est souvent l’objet. On s’y moque gentiment des croyants mais aussi de ceux qui ont des préjugés par rapport à la religion. Dans un certain milieu, on peut difficilement dire qu’on est croyant - en tous cas catholique - sans avoir l’impression de dire qu’on croit au Père Noël. Et inversement, les phrases toutes faites et péremptoires de certains croyants sont insupportables à entendre par ceux qui n’ont pas la foi.
Ce qui m’a donné envie de faire le film, c’est qu’à chaque fois que Thierry parlait de son expérience, les gens se laissaient aller à parler de religion de façon décomplexée, sans haine ni agressivité. Avec tolérance, tout simplement.
Certes le film parle de spiritualité, de quête, de recherche de sens, mais ces sujets sont traités avec légèreté, ironie et sans prosélytisme. J’ai cherché l’équilibre entre un sujet assez sérieux et un genre tendant plus volontiers vers la comédie.
(extrait dossier de presse)
Je souhaite que, vous aussi, vous partagiez vos émotions et vos coups de cœur ciné. Envoyez vos critiques de films par mail (contact@journaldefrancois.fr ). Elles seront publiées dans le Journal !
Mercredi cinéma, c’est votre rendez-vous !
Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
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L'histoire
Antoine a quarante ans. Heureux avec sa femme, père de deux beaux enfants, brillant avocat, on peut dire qu’il a réussi sa vie !
Mais un jour Antoine va faire une rencontre inattendue, irrationnelle, bouleversante... un peu honteuse aussi. Antoine va rencontrer Dieu et il ne s’y attendait pas. Mais alors pas du tout !… Sa femme non plus.
Un film d'Anne Giafferi avec Eric Caravaca, Arly Joyer, Valérie bonneton, Jean-Luc Bideau, Benjamin Biolay…
Bonus : propos d'Anne Giafferi réalisatrice et Thierry Bizot auteur du livre "Catholique anonyme" (éditions du Seuil) dont le film est inspiré.
Anne, Thierry, vous êtes mariés, ce film est une histoire vraie… c’est la vôtre. Comment la résumeriez-vous ?
Thierry Bizot : Pour faire simple, c’est comme si j’avais vécu une relation amoureuse… avec Jésus. Dans le film, cette relation peut être assimilée à une relation extraconjugale parce que le personnage ressent de l’amour pour Jésus, qu’il le cache et que sa femme vit cette relation inédite comme un adultère.
Anne, avez-vous été jalouse de Jésus ?
Anne Giafferi : Non, pas jalouse, mais un peu inquiète. A la différence du film, je savais que Thierry allait à ses petites séances, deux fois par semaine. J’ai laissé faire. Je crois qu’inconsciemment, j’étais tranquille de le savoir dans cet endroit sinistre, à l’abri de toute tentation… Il faut dire que la description qu’il me faisait de ses « collègues » de catéchèse avait tout pour me rassurer. Toutefois, jour après jour, j’ai vu des livres sur Jésus s’amonceler sur sa table de nuit… J’ai eu peur que tout cela prenne trop d’importance, que Thierry devienne une sorte « d’illuminé ». «Et s’il me plaquait pour devenir curé ? ».
Le film est autobiographique au moins dans son début. Tout a commencé par un rendez-vous avec un prof de votre fils…
Thierry Bizot : Oui, notre fils qui travaillait très bien à l’école a tout d’un coup eu un très mauvais carnet de notes. Ma femme m’a demandé - ou plutôt sommé - d’aller pour une fois, au rendez-vous avec le prof. Une fois devant lui, moi qui suis pourtant très à l’aise en public, j’ai été pris d’un trac fou. J’avais l’impression d’être en cinquième, je m’attendais à me faire engueuler… mais le prof m’a « cueilli » par sa douceur et son humanité. Je me suis laissé aller à des confidences sur ma propre enfance et sur mon père qui m’avait toujours impressionné. Le professeur a sans doute compris que je reproduisais la même chose avec mon fils. Il m’a juste conseillé de parler à mon fils de mes doutes, de mes incertitudes, de lui montrer que je n’étais pas le père invincible que je donnais l’impression d’être. Cette conversation m’a profondément touché. Quelques temps plus tard, il m’a invité à un cours d’instruction religieuse et j’ai eu l’impression de m’être fait piéger. J’y suis allé avec des pieds de plomb, par politesse… Mais j’y suis retourné par curiosité pendant deux mois, jusqu’à ce que je réalise que j’avais été « touché par Dieu ».
Anne Giafferi, scénariste depuis quinze ans pour la télévision, a écrit de nombreuses adaptations littéraires notamment pour France 2. En 2006, elle a créé avec Thierry Bizot la série "Fais pas ci fais pas ça", dont elle a dirigé l’écriture et réalisé deux épisodes. "Qui a envie d’être aimé ?" est son premier long métrage.
Le film se déroule dans un milieu bourgeois éclairé, le personnage principal est avocat. Quand il découvre Jésus, ça fait ricaner ses amis. Avez-vous vécu ça ?
Thierry Bizot : Beaucoup de gens aujourd’hui, surtout les catholiques me disent : « vous êtes courageux d’avoir écrit ce livre, de témoigner de votre expérience… » Témoigner de cette expérience ne me demande pourtant aucun courage. Ceci dit, il est vrai que la pression sociale rend difficile le « coming out spirituel », parce qu’aujourd’hui, l’Église Catholique, c’est Benoît XVI, elle est donc souvent perçue comme rétrograde, coincée, ringarde… D’ailleurs quand je suis allé pour la première fois à la catéchèse, j’ai trouvé les gens un peu ridicules et j’avais l’impression d’être un prince tombé dans la cour des miracles. C’est vous dire l’état d’humilité dans lequel j’étais. Plus tard, je me suis rendu compte que je n’étais en rien supérieur à ces gens-là. Que j’étais moi aussi un « bras cassé » qui avait comme eux besoin de ses petites séances.
Est-ce un film mystique ?
Anne Giafferi : Non. Je n’ai pas suivi le même parcours que Thierry et je reste assez distante par rapport à la foi et la religion. C’est pourquoi j’ai souhaité qu’à aucun moment le spectateur n’ait l’impression qu’on lui dise : «si vous croyez en Dieu, ça ira mieux pour vous.». Ce qui m’intéressait, c’était de montrer pourquoi et comment quelqu’un de «normal», sous-entendu équilibré et peu vulnérable, peut être - malgré lui - touché par la foi.
C’est un film qui par le biais de la comédie est un peu moqueur sur le milieu catho…
Anne Giafferi : C’est un film qui joue avec les clichés ou les préjugés dont l’Eglise Catholique est souvent l’objet. On s’y moque gentiment des croyants mais aussi de ceux qui ont des préjugés par rapport à la religion. Dans un certain milieu, on peut difficilement dire qu’on est croyant - en tous cas catholique - sans avoir l’impression de dire qu’on croit au Père Noël. Et inversement, les phrases toutes faites et péremptoires de certains croyants sont insupportables à entendre par ceux qui n’ont pas la foi.
Ce qui m’a donné envie de faire le film, c’est qu’à chaque fois que Thierry parlait de son expérience, les gens se laissaient aller à parler de religion de façon décomplexée, sans haine ni agressivité. Avec tolérance, tout simplement.
Certes le film parle de spiritualité, de quête, de recherche de sens, mais ces sujets sont traités avec légèreté, ironie et sans prosélytisme. J’ai cherché l’équilibre entre un sujet assez sérieux et un genre tendant plus volontiers vers la comédie.
(extrait dossier de presse)
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Mercredi cinéma, c’est votre rendez-vous !
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