Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mardi et mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône
Zoom nouveauté : "Mommy" de Xavier Dolan
L'histoire
Une veuve mono-parentale hérite de la garde de son fils, un adolescent TDAH (Trouble de déficit de l’attention avec/sans hyperactivité) impulsif et violent. Au cœur de leurs emportements et difficultés, ils tentent de joindre les deux bouts, notamment grâce à l’aide inattendue de l’énigmatique voisine d’en face, Kyla. Tous les trois, ils retrouvent une forme d’équilibre et, bientôt, d’espoir.
Un film de Xavier Dolan avec Anne Dorval, Suzanne Clément, Antoine Olivier Pilon, Patrick Huard…
Bonus : propos de Xavier Dolan, réalisateur du film
Depuis mon premier film, j’ai beaucoup parlé d’amour.
J’ai parlé d’adolescence, de séquestration et de transsexualisme. De Jackson Pollock, des années 90, d’ostracisme et d’homophobie. J’ai aussi parlé de pensionnats et du mot “spécial”, du train des vaches, de cristallisation de l’amour telle que conçue par Stendhal et du syndrome de Stockholm. J’ai parlé jouâl et j’ai parlé mal, j’ai sacré comme un charretier, parlé l’Anglais parfois, et parlé à travers mon chapeau plus souvent qu’à mon tour, je suppose.
Bref, quand on “parle” de quelque chose, il y a forcément ce risque pratiquement inéluctable de dire n’importe quoi. C’est bien pourquoi j’ai toujours choisi des sujets près de moi, plus ou moins ; des sujets qu’on maîtrise de manière relative parce qu’on connaît sa propre différence et sa banlieue, parce qu’on sait toute l’étendue de la peur de l’autre, les mensonges où l’on se conditionne à vivre caché, ou l’amour stérile que l’on prodigue avec sottise à des voleurs de temps. Ce sont des choses que j’ai connues d’assez près pour m’atteler à les raconter.
Mais s’il est un sujet que je connaisse sous toutes ses coutures, qui m’inspire inconditionnellement, et que j’aime par-dessus tout, c’est bien ma mère. Quand je dis ma mère, je pense que je veux dire LA mère en général, sa figure, son rôle. Car c’est à elle que je reviens toujours. C’est elle que je veux voir gagner la bataille, elle à qui je veux écrire des problèmes pour qu’elle ait toute la gloire de les régler, elle à travers qui je me pose des questions, elle qui criera quand nous nous taisons, qui aura raison quand nous avons tort, c’est elle, quoi qu’on fasse, qui aura le dernier mot, dans ma vie.
À l’époque de "J’ai tué ma mère", j’avais voulu, je pense, punir ma mère. Seulement cinq ans ont passé depuis, mais je crois bien qu’aujourd’hui, à travers "Mommy", j’essaie maintenant de la venger. Allez comprendre !
A propos des acteurs
Comme toujours, je voulais que toute la place soit laissée aux acteurs. J’ai envers cette discipline une fascination sans bornes, et comprendre le jeu, l’explorer depuis tous les angles, sous toutes ses coutures et structures, le préciser, l’étudier, c’est pour moi un but ultime. Je crois que sans le jeu, tout s’effondre.
Cette fois-ci, j’espérais diriger l’ensemble de la distribution vers une direction moins “latine”, moins exacerbée que dans "Laurence Anyways", moins cérébrale que dans "Les Amours imaginaires". Les personnages de "Mommy" ne jouent pas à un jeu, et ne savent pas comment exprimer leurs sentiments de manière aussi précise et décomplexée que dans mes films précédents. Ils ne sont pas théâtraux, ni ne se donnent en spectacle. Mais ils sont des êtres hauts en couleurs qui s’expriment de manière cohérente avec leur milieu et leur histoire.
En travaillant avec Anne Dorval et Suzanne Clément, mon intention était d’aller ailleurs et non de marcher dans nos propres traces. C’était un des défis les plus excitants de ce film ; qu’on ne les reconnaisse pas. Quant à Antoine, il est évidemment la surprise, la révélation. N’importe quel cinéaste peut s’enorgueillir de ce qu’il révèle un talent, ou le confirme. C’est un but pour moi ; travailler avec des grands artistes, et, avec eux, créer de grandes performances, de grands moments d’émotions. On perd au cinéma la notion de personnages. On leur refuse leur surnom, leur style, leur jargon, leur passé, leurs tics, leurs plaisirs coupables, leur héroïsme, leurs manies. On case les acteurs dans des archétypes et des organigrammes scénaristiques, des systèmes rentables. Mais les humains intéressants existent dans la réalité et les acteurs avec qui j’aime travailler mettent à contribution du film la réalité qu’ils observent et connaissent depuis toujours. Pour moi, c’est le propre des grands acteurs ; créer des personnages et non des performances.
(extrait dossier de presse)
Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Montmorency - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mardi et mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône
Zoom nouveauté : "Mommy" de Xavier Dolan
L'histoire
Une veuve mono-parentale hérite de la garde de son fils, un adolescent TDAH (Trouble de déficit de l’attention avec/sans hyperactivité) impulsif et violent. Au cœur de leurs emportements et difficultés, ils tentent de joindre les deux bouts, notamment grâce à l’aide inattendue de l’énigmatique voisine d’en face, Kyla. Tous les trois, ils retrouvent une forme d’équilibre et, bientôt, d’espoir.
Un film de Xavier Dolan avec Anne Dorval, Suzanne Clément, Antoine Olivier Pilon, Patrick Huard…
Bonus : propos de Xavier Dolan, réalisateur du film
Depuis mon premier film, j’ai beaucoup parlé d’amour.
J’ai parlé d’adolescence, de séquestration et de transsexualisme. De Jackson Pollock, des années 90, d’ostracisme et d’homophobie. J’ai aussi parlé de pensionnats et du mot “spécial”, du train des vaches, de cristallisation de l’amour telle que conçue par Stendhal et du syndrome de Stockholm. J’ai parlé jouâl et j’ai parlé mal, j’ai sacré comme un charretier, parlé l’Anglais parfois, et parlé à travers mon chapeau plus souvent qu’à mon tour, je suppose.
Bref, quand on “parle” de quelque chose, il y a forcément ce risque pratiquement inéluctable de dire n’importe quoi. C’est bien pourquoi j’ai toujours choisi des sujets près de moi, plus ou moins ; des sujets qu’on maîtrise de manière relative parce qu’on connaît sa propre différence et sa banlieue, parce qu’on sait toute l’étendue de la peur de l’autre, les mensonges où l’on se conditionne à vivre caché, ou l’amour stérile que l’on prodigue avec sottise à des voleurs de temps. Ce sont des choses que j’ai connues d’assez près pour m’atteler à les raconter.
Mais s’il est un sujet que je connaisse sous toutes ses coutures, qui m’inspire inconditionnellement, et que j’aime par-dessus tout, c’est bien ma mère. Quand je dis ma mère, je pense que je veux dire LA mère en général, sa figure, son rôle. Car c’est à elle que je reviens toujours. C’est elle que je veux voir gagner la bataille, elle à qui je veux écrire des problèmes pour qu’elle ait toute la gloire de les régler, elle à travers qui je me pose des questions, elle qui criera quand nous nous taisons, qui aura raison quand nous avons tort, c’est elle, quoi qu’on fasse, qui aura le dernier mot, dans ma vie.
À l’époque de "J’ai tué ma mère", j’avais voulu, je pense, punir ma mère. Seulement cinq ans ont passé depuis, mais je crois bien qu’aujourd’hui, à travers "Mommy", j’essaie maintenant de la venger. Allez comprendre !
A propos des acteurs
Comme toujours, je voulais que toute la place soit laissée aux acteurs. J’ai envers cette discipline une fascination sans bornes, et comprendre le jeu, l’explorer depuis tous les angles, sous toutes ses coutures et structures, le préciser, l’étudier, c’est pour moi un but ultime. Je crois que sans le jeu, tout s’effondre.
Cette fois-ci, j’espérais diriger l’ensemble de la distribution vers une direction moins “latine”, moins exacerbée que dans "Laurence Anyways", moins cérébrale que dans "Les Amours imaginaires". Les personnages de "Mommy" ne jouent pas à un jeu, et ne savent pas comment exprimer leurs sentiments de manière aussi précise et décomplexée que dans mes films précédents. Ils ne sont pas théâtraux, ni ne se donnent en spectacle. Mais ils sont des êtres hauts en couleurs qui s’expriment de manière cohérente avec leur milieu et leur histoire.
En travaillant avec Anne Dorval et Suzanne Clément, mon intention était d’aller ailleurs et non de marcher dans nos propres traces. C’était un des défis les plus excitants de ce film ; qu’on ne les reconnaisse pas. Quant à Antoine, il est évidemment la surprise, la révélation. N’importe quel cinéaste peut s’enorgueillir de ce qu’il révèle un talent, ou le confirme. C’est un but pour moi ; travailler avec des grands artistes, et, avec eux, créer de grandes performances, de grands moments d’émotions. On perd au cinéma la notion de personnages. On leur refuse leur surnom, leur style, leur jargon, leur passé, leurs tics, leurs plaisirs coupables, leur héroïsme, leurs manies. On case les acteurs dans des archétypes et des organigrammes scénaristiques, des systèmes rentables. Mais les humains intéressants existent dans la réalité et les acteurs avec qui j’aime travailler mettent à contribution du film la réalité qu’ils observent et connaissent depuis toujours. Pour moi, c’est le propre des grands acteurs ; créer des personnages et non des performances.
(extrait dossier de presse)
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