Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône
Zoom nouveauté : "La princesse de Montpensier" de Bertrand Tavernier
L'histoire
1562, la France est sous le règne de Charles IX, les guerres de religion font rage…
Marie de Mézières, une des plus riches héritières du royaume, aime le jeune Duc de Guise, celui que l’histoire prénommera plus tard «le Balafré». Elle pense être aimée de lui en retour.
Son père, le Marquis de Mézières, guidé par le souci d’élévation de sa famille, la pousse à épouser le Prince de Montpensier qu’elle ne connaît pas.
Ce dernier est appelé par Charles IX à rejoindre les princes dans leur guerre contre les protestants. Le pays étant à feu et à sang, afin de protéger sa jeune épouse, le prince l’envoie en compagnie du Comte de Chabannes, dans l’un de ses châteaux les plus reculés, Champigny. Il charge le comte, son ancien précepteur et ami, de parfaire l’éducation de la jeune princesse afin qu’elle puisse un jour paraître à la cour…
À Champigny, Marie, insatisfaite, tente d’oublier la vive passion qu’elle éprouve toujours pour Guise.
Le hasard des choses et le cours de la guerre feront que Guise et le Duc d’Anjou, futur Henri III, viendront séjourner à Champigny alors que Montpensier y a rejoint Marie. Anjou s’éprend à son tour de la princesse à laquelle Chabannes a succombé lui aussi… Elle deviendra alors l’enjeu de ces passions rivales et violentes.
Un film de Bertrand Tavernier avec Mélanie Thierry, Lambert Wilson, Grégoire Leprince-Ringuet, Gaspard Ulliel…
Bonus : propos de Mélanie Thierry, héroïne du film.
Est-ce que vous connaissiez le texte de Madame de La Fayette ?
Je l’ai lu avant mon audition, et je l’ai relu ensuite avant le tournage. En fait, je me suis rendue compte que le scénario est très proche de la nouvelle, même si le texte de Madame de La Fayette est très chaste et constamment dans la retenue : on n’y sent ni la fusion de la passion amoureuse, ni la découverte de la sexualité des jeunes époux Montpensier, qui sont présentes dans le film.
Qu’avez-vous ressenti à la lecture du scénario ?
J’ai d’abord trouvé que c’était un très beau portrait de femme et une magnifique histoire d’amour sous plusieurs formes : l’amour passionnel de Marie avec Guise, l’amour tendre et raisonné avec son mari, l’amour qui passe par la philosophie et la connivence intellectuelle avec Chabannes et une certaine forme d’ambiguïté avec Anjou qui la déstabilise.
Votre personnage est une rebelle qui semble refuser les conventions de l’époque…
Absolument. Dès le début, on comprend par exemple qu’elle a été expulsée du couvent : on se doute que c’est parce qu’elle s’est rebellée et qu’elle n’a pas obéi au «protocole». Elle n’est pas du genre à suivre le troupeau et elle aime pouvoir affirmer ses idées et ses opinions. Elle a aussi besoin d’avoir accès à la culture et de se sentir exister !
C’est aussi un esprit libre qui ose s’interroger sur sa foi et sur le péché.
Elle a toujours été inculte et elle souffre de son absence d’éducation. Car c’est une jeune fille brillante qui a besoin de comprendre le monde dans lequel elle vit. Parfois, elle se permet même de ne pas être d’accord avec son précepteur sur la foi ou sur la poésie. D’ailleurs, Bertrand pense qu’elle est croyante : pour moi, sa foi est un peu déviante ! En tout cas, elle n’est pas du tout candide : alors qu’elle aurait pu tomber dans les minauderies, elle se situe beaucoup plus dans une forme d’âpreté.
A-t-elle peur des sentiments qui la submergent ?
La reine Catherine de Médicis le résume très bien pendant leur entrevue : elle est déchirée entre, d’un côté, une droiture raisonnée qui la pousse à être une bonne épouse et, de l’autre, le désir et la sensualité auprès de son amant. C’est une dualité entre des forces contraires qui ne la lâche jamais.
Pensez-vous qu’elle soit un peu manipulatrice ?
C’est ce que j’ai cru au départ. Je me suis dit qu’elle savait obtenir ce qu’elle voulait et que c’était une séductrice. D’ailleurs, quand elle veut apprendre à écrire, j’ai même pensé que c’était pour envoyer des lettres à Guise. Mais j’ai compris que c’était une mauvaise interprétation. En réalité, elle n’est pas du tout consciente de sa beauté et de son pouvoir de séduction. Elle n’est jamais dans le calcul.
Comment vous êtes-vous appropriée la langue ?
C’est un texte classique d’une grande beauté, mais qui, au début, m’a fait très peur. Je viens d’un milieu populaire et c’est un registre de langue qui m’échappe complètement. Je n’ai pas l’oreille formée et cela me paraît vite insurmontable : je me sens alors perdue et je ne sais plus ce qui se passe.
Mais s’agissant du texte de Jean Cosmos, j’ai eu un vrai plaisir à le dire : j’ai adoré le rythme et la musicalité des dialogues. Tout ce qui m’avait semblé alambiqué à la lecture m’a paru limpide et évident au moment du tournage.
Comment Bertrand dirige-t-il ses comédiens ?
Par moments, j’avais l’impression qu’il était plus jeune que nous. C’est lui qui nous transmettait son énergie débordante : parfois, j’étais bien plus fatiguée que lui. Sur le plateau, c’est un véritable adolescent. Cela se ressent dans sa manière de nous filmer car la caméra s’adapte constamment aux comédiens : c’est nous qui imposions le rythme et la cadence. Jamais il ne nous interrompait au milieu d’une scène : une fois qu’on avait déterminé nos mouvements, c’était la caméra qui venait nous chercher. C’est pour cela que Bertrand adore le plan-séquence.
Comment s’est passé le tournage avec vos partenaires ?
Ce que j’ai trouvé intéressant, c’est qu’il y a deux générations qui se côtoient : celle des comédiens aguerris et celle des jeunes acteurs. Cela aurait pu entraîner des dissonances dans la manière d’approcher le texte, mais je trouve qu’il y a, au contraire, une vraie harmonie.
(extrait dossier de presse)
Je souhaite que, vous aussi, vous partagiez vos émotions et vos coups de cœur ciné. Envoyez vos critiques de films par mail (contact@journaldefrancois.fr ). Elles seront publiées dans le Journal !
Mercredi cinéma, c’est votre rendez-vous !
Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
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Zoom nouveauté : "La princesse de Montpensier" de Bertrand Tavernier
L'histoire
1562, la France est sous le règne de Charles IX, les guerres de religion font rage…
Marie de Mézières, une des plus riches héritières du royaume, aime le jeune Duc de Guise, celui que l’histoire prénommera plus tard «le Balafré». Elle pense être aimée de lui en retour.
Son père, le Marquis de Mézières, guidé par le souci d’élévation de sa famille, la pousse à épouser le Prince de Montpensier qu’elle ne connaît pas.
Ce dernier est appelé par Charles IX à rejoindre les princes dans leur guerre contre les protestants. Le pays étant à feu et à sang, afin de protéger sa jeune épouse, le prince l’envoie en compagnie du Comte de Chabannes, dans l’un de ses châteaux les plus reculés, Champigny. Il charge le comte, son ancien précepteur et ami, de parfaire l’éducation de la jeune princesse afin qu’elle puisse un jour paraître à la cour…
À Champigny, Marie, insatisfaite, tente d’oublier la vive passion qu’elle éprouve toujours pour Guise.
Le hasard des choses et le cours de la guerre feront que Guise et le Duc d’Anjou, futur Henri III, viendront séjourner à Champigny alors que Montpensier y a rejoint Marie. Anjou s’éprend à son tour de la princesse à laquelle Chabannes a succombé lui aussi… Elle deviendra alors l’enjeu de ces passions rivales et violentes.
Un film de Bertrand Tavernier avec Mélanie Thierry, Lambert Wilson, Grégoire Leprince-Ringuet, Gaspard Ulliel…
Bonus : propos de Mélanie Thierry, héroïne du film.
Est-ce que vous connaissiez le texte de Madame de La Fayette ?
Je l’ai lu avant mon audition, et je l’ai relu ensuite avant le tournage. En fait, je me suis rendue compte que le scénario est très proche de la nouvelle, même si le texte de Madame de La Fayette est très chaste et constamment dans la retenue : on n’y sent ni la fusion de la passion amoureuse, ni la découverte de la sexualité des jeunes époux Montpensier, qui sont présentes dans le film.
Qu’avez-vous ressenti à la lecture du scénario ?
J’ai d’abord trouvé que c’était un très beau portrait de femme et une magnifique histoire d’amour sous plusieurs formes : l’amour passionnel de Marie avec Guise, l’amour tendre et raisonné avec son mari, l’amour qui passe par la philosophie et la connivence intellectuelle avec Chabannes et une certaine forme d’ambiguïté avec Anjou qui la déstabilise.
Votre personnage est une rebelle qui semble refuser les conventions de l’époque…
Absolument. Dès le début, on comprend par exemple qu’elle a été expulsée du couvent : on se doute que c’est parce qu’elle s’est rebellée et qu’elle n’a pas obéi au «protocole». Elle n’est pas du genre à suivre le troupeau et elle aime pouvoir affirmer ses idées et ses opinions. Elle a aussi besoin d’avoir accès à la culture et de se sentir exister !
C’est aussi un esprit libre qui ose s’interroger sur sa foi et sur le péché.
Elle a toujours été inculte et elle souffre de son absence d’éducation. Car c’est une jeune fille brillante qui a besoin de comprendre le monde dans lequel elle vit. Parfois, elle se permet même de ne pas être d’accord avec son précepteur sur la foi ou sur la poésie. D’ailleurs, Bertrand pense qu’elle est croyante : pour moi, sa foi est un peu déviante ! En tout cas, elle n’est pas du tout candide : alors qu’elle aurait pu tomber dans les minauderies, elle se situe beaucoup plus dans une forme d’âpreté.
A-t-elle peur des sentiments qui la submergent ?
La reine Catherine de Médicis le résume très bien pendant leur entrevue : elle est déchirée entre, d’un côté, une droiture raisonnée qui la pousse à être une bonne épouse et, de l’autre, le désir et la sensualité auprès de son amant. C’est une dualité entre des forces contraires qui ne la lâche jamais.
Pensez-vous qu’elle soit un peu manipulatrice ?
C’est ce que j’ai cru au départ. Je me suis dit qu’elle savait obtenir ce qu’elle voulait et que c’était une séductrice. D’ailleurs, quand elle veut apprendre à écrire, j’ai même pensé que c’était pour envoyer des lettres à Guise. Mais j’ai compris que c’était une mauvaise interprétation. En réalité, elle n’est pas du tout consciente de sa beauté et de son pouvoir de séduction. Elle n’est jamais dans le calcul.
Comment vous êtes-vous appropriée la langue ?
C’est un texte classique d’une grande beauté, mais qui, au début, m’a fait très peur. Je viens d’un milieu populaire et c’est un registre de langue qui m’échappe complètement. Je n’ai pas l’oreille formée et cela me paraît vite insurmontable : je me sens alors perdue et je ne sais plus ce qui se passe.
Mais s’agissant du texte de Jean Cosmos, j’ai eu un vrai plaisir à le dire : j’ai adoré le rythme et la musicalité des dialogues. Tout ce qui m’avait semblé alambiqué à la lecture m’a paru limpide et évident au moment du tournage.
Comment Bertrand dirige-t-il ses comédiens ?
Par moments, j’avais l’impression qu’il était plus jeune que nous. C’est lui qui nous transmettait son énergie débordante : parfois, j’étais bien plus fatiguée que lui. Sur le plateau, c’est un véritable adolescent. Cela se ressent dans sa manière de nous filmer car la caméra s’adapte constamment aux comédiens : c’est nous qui imposions le rythme et la cadence. Jamais il ne nous interrompait au milieu d’une scène : une fois qu’on avait déterminé nos mouvements, c’était la caméra qui venait nous chercher. C’est pour cela que Bertrand adore le plan-séquence.
Comment s’est passé le tournage avec vos partenaires ?
Ce que j’ai trouvé intéressant, c’est qu’il y a deux générations qui se côtoient : celle des comédiens aguerris et celle des jeunes acteurs. Cela aurait pu entraîner des dissonances dans la manière d’approcher le texte, mais je trouve qu’il y a, au contraire, une vraie harmonie.
(extrait dossier de presse)
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