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Mercredi cinéma : "Je vais mieux" de Jean-Pierre Améris avec Eric Elmosnino, Ary Abittan, Judith El Zein, Alice Pol

Publié le : 30-05-2018

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et Eaubonne (mercredi)
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

JE VAIS MIEUX de Jean-Pierre AmérisSortie de la semaine (30 mai 2018) : "Je vais mieux" de Jean-Pierre Améris

L'histoire
Un quinquagénaire est victime d’un mal de dos fulgurant. Tous les médecins, les radiologues et les ostéopathes du monde ne peuvent rien pour lui : la racine de son mal est psychologique. Mais de son travail, de sa femme ou de sa famille, que doit-il changer pour aller mieux ?
Un film de Jean-Pierre Améris avec Eric Elmosnino, Ary Abittan,.Judith El Zein, Alice Pol, François Berléand, Henri Guybet, Lise Lametri,.Valentine Cadic.

> Bande annonce

 

Bonus : interview de Jean-Pierre Améris (extrait dossier de presse)

Le narrateur de "Je vais mieux", le roman de David Foenkinos, est un lointain cousin des protagonistes d’inhibés, en proie à des blocages, qui ont traversé votre cinéma. Dans quelle mesure vous êtes-vous senti proche de ce récit au point de vous l’approprier ?
Sur les onze films que j’ai réalisés, "Je vais mieux" est ma troisième comédie. Les deux premières, "Les émotifs anonymes" et "Une famille à louer", étaient des scénarios originaux, nourris d’une grande part d’autobiographie. En lisant le roman de David Foenkinos, je me suis vraiment identifié au personnage, au point de me demander s’il ne parlait pas de moi ! David a été épatant, sans doute car il est lui-même réalisateur : il m’a laissé m’approprier son histoire. Nous avons beaucoup échangé au début, je lui ai expliqué ce que je désirais changer, puis j’ai pu travailler seul sur l’adaptation.

JE VAIS MIEUX de Jean-Pierre Améris (photo Pascal Chantier)Au centre de cette histoire, il y a une idée très incarnée : le mal de dos…
Il se trouve que j’en souffre moi-même depuis toujours. Sans doute parce que je suis grand et que je me tiens mal, ayant souvent à me mettre à hauteur des autres.
"Je vais mieux", c’est un homme et sa douleur. Je trouvais formidable l’idée de David Foenkinos de raconter, au travers de cette douleur, ce à quoi l’on a tous mal : le travail, le couple, les enfants qui quittent le foyer, les parents qui vieillissent et à qui l’on n’a jamais parlé. Dans toutes ces situations, je me retrouvais pleinement.
J’aimais l’idée qu’on puisse traiter de ce sujet fédérateur de manière drôle et fantaisiste. Il n’y a qu’à voir l’engouement pour les livres sur le développement personnel, de la nutrition au rangement de sa maison !
Je crois qu’on est tous malmenés et que cela influe sur le corps et particulièrement sur le dos. Comme dit le psychologue dans le film, le corps, ce trésor qu’on oublie trop souvent, nous parle et il faut l’écouter, car c’est comme une sonnette d’alarme.
Le film débute avec Laurent plié en deux. C’est l’homme ramené à sa condition de corps souffrant. Il y a cette idée dans le roman : tant que le corps fonctionne, on n’y pense pas, mais lorsqu’une douleur intervient, il se rappelle à nous. Et l’on voit soudain notre finitude. Mais si la douleur est une ennemie au début du film, elle devient aussi un guide dans la vie de Laurent. C’est un coup à la porte du passé, c’est elle qui va lui permettre de s’ouvrir à lui-même et aux autres.

JE VAIS MIEUX de Jean-Pierre Améris (photo Pascal Chantier)Du fait de son mal de dos, votre héros se retrouve propulsé dans des situations qui le dépassent…
Je le voyais comme un héros de Kafka, de Dino Buzatti ou d’Italo Svevo, dans "La Conscience de Zeno", par exemple, ou comme un personnage de Sempé. J’avais aussi pour référence "A Serious Man" des frères Coen : ce professeur que joue Michael Stuhlbarg est en proie à des ennuis pluriels et se tourne vers un rabbin pour comprendre le sens de ses tourments
Qu’est-ce que Dieu lui veut ?! J’aime beaucoup cet humour-là. Je suis aussi sensible au personnage récurrent de Philip Roth qui, lui aussi, a mal au dos dans un de ses romans. À partir de cette douleur-là, on peut parler de l’être humain et de ce qui l’oppresse.

Ce mal de dos, motif du film, est aussi source de burlesque. Le jeu d’Éric Elmosnino en est imprégné.
Éric Elmosnino a un immense talent burlesque. J’ai pensé très tôt à lui. Je trouve qu’il a quelque chose de Buster Keaton, il est souple. C’est un acteur qui travaille beaucoup avec son corps. Or c’est un film où tout ne passe pas par le dialogue. Ce mal de dos permettait de traiter les choses de manière non pas psychologique, mais physique, incarnée, corporelle, visuelle et, en effet, burlesque. En outre, je trouve qu’Éric Elmosnino serait parfait en héros de Kafka. Il pourrait jouer "Le Château" ou "Le Procès" magnifiquement. Il est fait pour ça, car il a en lui autant d’humour que de mélancolie slave. Il fallait faire attention à ce qu’il ne soit pas trop sombre et qu’il garde toujours son étincelle dans l’œil.
Le film a un côté "Alice au pays des merveilles". C’est une référence que j’ai donnée aux techniciens. Du moment où Laurent a mal, c’est Alice qui tombe dans son trou et qui ne voit plus que des gens bizarres. On a tenu ce parti pris avec Éric.

JE VAIS MIEUX de Jean-Pierre Améris (photo Pascal Chantier)C’est aussi l’histoire d’un homme courbé qui va se redresser…
Pour moi, l’une des hypothèses de l’origine du mal de dos est tout ce qu’on n’arrive pas à dire. Moi, j’ai un mal fou à dire non et je me laisse envahir. Je suis comme Laurent quand le maire lui propose d’aller voir le rond-point, puis de dîner à la maison ! Son mal est lié à ses frustrations, à son incapacité à s’exprimer. Arrive un moment où son corps dit stop. Dès lors que Laurent libère sa parole, il se redresse progressivement, car cette douleur va réveiller l’homme éteint qu’il était. J’ai essayé d’écrire un récit initiatique, comme un voyage. À partir du moment où la douleur intervient, Laurent va tout perdre petit à petit jusqu’à se retrouver dans ce petit hôtel improbable. Il lui faut en passer par là pour pouvoir renaître et se reconstruire.

Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien (ugc) - Enghien (centre des arts),  Franconville - Montmorency - Saint-Gratien et les séances à Ermont (mardi-mercredi) et Eaubonne (mercredi)
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône

 

JE VAIS MIEUX de Jean-Pierre AmérisSortie de la semaine (30 mai 2018) : "Je vais mieux" de Jean-Pierre Améris

L'histoire
Un quinquagénaire est victime d’un mal de dos fulgurant. Tous les médecins, les radiologues et les ostéopathes du monde ne peuvent rien pour lui : la racine de son mal est psychologique. Mais de son travail, de sa femme ou de sa famille, que doit-il changer pour aller mieux ?
Un film de Jean-Pierre Améris avec Eric Elmosnino, Ary Abittan,.Judith El Zein, Alice Pol, François Berléand, Henri Guybet, Lise Lametri,.Valentine Cadic.

> Bande annonce

 

Bonus : interview de Jean-Pierre Améris (extrait dossier de presse)

Le narrateur de "Je vais mieux", le roman de David Foenkinos, est un lointain cousin des protagonistes d’inhibés, en proie à des blocages, qui ont traversé votre cinéma. Dans quelle mesure vous êtes-vous senti proche de ce récit au point de vous l’approprier ?
Sur les onze films que j’ai réalisés, "Je vais mieux" est ma troisième comédie. Les deux premières, "Les émotifs anonymes" et "Une famille à louer", étaient des scénarios originaux, nourris d’une grande part d’autobiographie. En lisant le roman de David Foenkinos, je me suis vraiment identifié au personnage, au point de me demander s’il ne parlait pas de moi ! David a été épatant, sans doute car il est lui-même réalisateur : il m’a laissé m’approprier son histoire. Nous avons beaucoup échangé au début, je lui ai expliqué ce que je désirais changer, puis j’ai pu travailler seul sur l’adaptation.

JE VAIS MIEUX de Jean-Pierre Améris (photo Pascal Chantier)Au centre de cette histoire, il y a une idée très incarnée : le mal de dos…
Il se trouve que j’en souffre moi-même depuis toujours. Sans doute parce que je suis grand et que je me tiens mal, ayant souvent à me mettre à hauteur des autres.
"Je vais mieux", c’est un homme et sa douleur. Je trouvais formidable l’idée de David Foenkinos de raconter, au travers de cette douleur, ce à quoi l’on a tous mal : le travail, le couple, les enfants qui quittent le foyer, les parents qui vieillissent et à qui l’on n’a jamais parlé. Dans toutes ces situations, je me retrouvais pleinement.
J’aimais l’idée qu’on puisse traiter de ce sujet fédérateur de manière drôle et fantaisiste. Il n’y a qu’à voir l’engouement pour les livres sur le développement personnel, de la nutrition au rangement de sa maison !
Je crois qu’on est tous malmenés et que cela influe sur le corps et particulièrement sur le dos. Comme dit le psychologue dans le film, le corps, ce trésor qu’on oublie trop souvent, nous parle et il faut l’écouter, car c’est comme une sonnette d’alarme.
Le film débute avec Laurent plié en deux. C’est l’homme ramené à sa condition de corps souffrant. Il y a cette idée dans le roman : tant que le corps fonctionne, on n’y pense pas, mais lorsqu’une douleur intervient, il se rappelle à nous. Et l’on voit soudain notre finitude. Mais si la douleur est une ennemie au début du film, elle devient aussi un guide dans la vie de Laurent. C’est un coup à la porte du passé, c’est elle qui va lui permettre de s’ouvrir à lui-même et aux autres.

JE VAIS MIEUX de Jean-Pierre Améris (photo Pascal Chantier)Du fait de son mal de dos, votre héros se retrouve propulsé dans des situations qui le dépassent…
Je le voyais comme un héros de Kafka, de Dino Buzatti ou d’Italo Svevo, dans "La Conscience de Zeno", par exemple, ou comme un personnage de Sempé. J’avais aussi pour référence "A Serious Man" des frères Coen : ce professeur que joue Michael Stuhlbarg est en proie à des ennuis pluriels et se tourne vers un rabbin pour comprendre le sens de ses tourments
Qu’est-ce que Dieu lui veut ?! J’aime beaucoup cet humour-là. Je suis aussi sensible au personnage récurrent de Philip Roth qui, lui aussi, a mal au dos dans un de ses romans. À partir de cette douleur-là, on peut parler de l’être humain et de ce qui l’oppresse.

Ce mal de dos, motif du film, est aussi source de burlesque. Le jeu d’Éric Elmosnino en est imprégné.
Éric Elmosnino a un immense talent burlesque. J’ai pensé très tôt à lui. Je trouve qu’il a quelque chose de Buster Keaton, il est souple. C’est un acteur qui travaille beaucoup avec son corps. Or c’est un film où tout ne passe pas par le dialogue. Ce mal de dos permettait de traiter les choses de manière non pas psychologique, mais physique, incarnée, corporelle, visuelle et, en effet, burlesque. En outre, je trouve qu’Éric Elmosnino serait parfait en héros de Kafka. Il pourrait jouer "Le Château" ou "Le Procès" magnifiquement. Il est fait pour ça, car il a en lui autant d’humour que de mélancolie slave. Il fallait faire attention à ce qu’il ne soit pas trop sombre et qu’il garde toujours son étincelle dans l’œil.
Le film a un côté "Alice au pays des merveilles". C’est une référence que j’ai donnée aux techniciens. Du moment où Laurent a mal, c’est Alice qui tombe dans son trou et qui ne voit plus que des gens bizarres. On a tenu ce parti pris avec Éric.

JE VAIS MIEUX de Jean-Pierre Améris (photo Pascal Chantier)C’est aussi l’histoire d’un homme courbé qui va se redresser…
Pour moi, l’une des hypothèses de l’origine du mal de dos est tout ce qu’on n’arrive pas à dire. Moi, j’ai un mal fou à dire non et je me laisse envahir. Je suis comme Laurent quand le maire lui propose d’aller voir le rond-point, puis de dîner à la maison ! Son mal est lié à ses frustrations, à son incapacité à s’exprimer. Arrive un moment où son corps dit stop. Dès lors que Laurent libère sa parole, il se redresse progressivement, car cette douleur va réveiller l’homme éteint qu’il était. J’ai essayé d’écrire un récit initiatique, comme un voyage. À partir du moment où la douleur intervient, Laurent va tout perdre petit à petit jusqu’à se retrouver dans ce petit hôtel improbable. Il lui faut en passer par là pour pouvoir renaître et se reconstruire.

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