Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône
Zoom nouveauté : "Contre toi" de Lola Doillon
L'histoire
Désespéré par le décès de sa femme, un jeune homme décide de se venger en enlevant l’obstétricienne qu’il tient pour responsable.
Des sentiments naissent entre le ravisseur et sa victime. Une fois libre, elle va chercher à le retrouver…
Un film de Lola Doillon avec Kristin Scott Thomas et Pio Marmaï
Bonus : propos de Kristin Scott Thomas, actrice principale du film
Vous connaissiez le travail de Lola Doillon avant de la rencontrer ?
Non. Lola avait envie de travailler avec moi, alors avant de la rencontrer j’ai demandé à voir "Et toi t'es sur qui ?" que j’ai beaucoup aimé. Puis j’ai demandé à lire le scénario, qui m’a plu. Et voilà ! J’avais envie de faire un film avec une jeune réalisatrice qui avait des choses à dire sur les femmes. Ce scénario était intéressant à plein de niveaux, mais parfois on a envie de faire un film juste pour faire un bout de chemin avec un metteur en scène. Parce qu’on aime son univers, qu’on a envie de partager quelque chose avec lui ou elle. Et j’avais envie de jouer avec Lola.
Comment s’est passé le tournage ?
C’était vraiment génial comme tournage. Je crois qu’on était 28 au total, donc une petite équipe. On tournait dans un studio à Angoulême qui n’a rien d’un studio, c’est un moulin avec de l’eau qui coule en dessous et une route qui passe au-dessus ! Et c’était juste le bonheur. C’est un des plus beaux souvenirs de tournage que j’ai, même si c’était dur ce qu’on faisait, enfermés sur ce plateau, dans cette fausse pièce où il faisait très chaud…
Commencer le tournage de cette histoire de séquestration par les scènes d’enfermement, cela vous a aidée ?
Au début, c’était assez angoissant ce décor, cette sorte de boîte. Mais au fur et à mesure du tournage, on commençait à l’aimer, à s’y attacher. C’est très bizarre le cinéma : on peut jouer des scènes d’une violence rare, qui sont émotionnellement extrêmement coûteuses, difficiles, qui laissent des traces… et en même temps s’amuser comme des fous. Et en fait, l’enfermement, j’ai bien aimé. J’étais très bien dans cette pièce ! (rires)
Pour ce personnage vous êtes allée parfois émotionnellement très loin. C’est un état que vous redoutez ?
On n’y pense pas. Enfin… avec certains partenaires ou réalisateurs, on n’y pense pas ! Avec Pio et Lola, je n’y ai pas pensé. En revanche les scènes de bagarre, qui sont comme de l’acrobatie, c’est épuisant. Parce qu’il faut une concentration physique, intellectuelle et émotionnelle ! C’est facile finalement de rester dans son coin et de pleurer un bon coup. Mais pleurer, plus être jetée contre un mur, plus dire tout un texte ça complique les choses !
Quelle réalisatrice est Lola ?
C’est quelqu’un dont il émane un calme… Elle est très zen Lola. Du moins elle en donne l’impression. Pio dit qu’elle est très douce… Oui elle est très douce, mais très ferme. Si elle n’aime pas quelque chose, elle n’aime pas. Mais elle arrive très bien à dire, à analyser ce qui ne fonctionne pas dans chaque plan. Elle est très respectueuse. Et franchement je n’avais pas l’impression de travailler avec une réalisatrice dont c’était seulement le deuxième film.
Qu’est-ce qui vous a le plus étonnée chez elle ?
Sa détermination ! Au début d’un tournage, il y a toujours une sorte de test pour savoir qui a le pouvoir : l’acteur ou le réalisateur ? Or moi j’aime bien quand le réalisateur a le pouvoir. Et là, Lola a fixé les règles tout de suite ! C’était elle la patronne. C’était elle qui décidait de tout !
Lola n’a pas peur de l’inconnu, de chercher sur un tournage. Et vous ?
Moi non plus. C’est ce que j’adore chez elle et c’est aussi pour ça que l’on s’est très bien entendues. Je crois que c’est une de mes qualités d’actrice, c’est que je n’ai pas vraiment peur. Je peux me rendre ridicule, ça ne me gêne pas du tout. Physiquement je peux refuser de faire des choses, comme des cascades ou monter à cheval, mais dans le jeu, je n’ai pas peur.
Comment vous êtes-vous préparée pour ce personnage ?
Lola m’a donné à lire un livre sur une femme séquestrée en Amérique du Sud. Mais je me suis surtout renseignée auprès d’une amie actrice qui a été kidnappée en Afrique du Sud. J’avais du mal à comprendre comment on peut être séduit par son kidnappeur, comment reconnaît-on la faiblesse de son agresseur, ce qui est le cas de mon personnage. Cette amie actrice, Denise Black, m’a beaucoup renseignée sur ce moment où l’on bascule de la peur à l’amour. Elle m’a expliqué qu’elle avait eu la peur de sa vie, mais qu’en même temps, elle tentait d’envoyer de l’amour à son ravisseur, qui était plus jeune qu’elle, parce que m’a-t-elle dit : «c’était sa seule arme». Toutes ces choses, j’ai essayé de les mettre dans le film.
L’aventure, l’expérience de ce tournage se sont-elles avérées à la hauteur de ce que vous espériez ?
Bien au-delà. Quand on s’apprête à faire un film, on est toujours content. Comme dit Judi Dench : «Le meilleur moment d’un tournage c’est quand le réalisateur vous annonce que vous avez le rôle. Après c’est une chute libre !». Or là, pas du tout. J’ai commencé à aimer ce tournage dès le deuxième ou troisième jour et je me suis dit : «Il faut en profiter parce que des tournages comme ça, il n’y en a pas beaucoup !». C’est dû au fait que nous étions deux acteurs, en sûreté dans ce lieu clos avec deux personnes extrêmement douées, Lola Doillon et le chef opérateur Mathieu Vadepied, et qu’on avait le sentiment d’être sur un ring d’où nous ne pouvions pas tomber. C’était vraiment formidable ce sentiment d’être encadré.
Et le film ? Est-il à la hauteur de l’expérience ?
J’ai été très étonnée par le film. Le tournage était tellement serein, on s’est tellement laissé aller, que j’avais oublié la force du scénario. Le film va droit au but, il n’y a aucun moment superficiel, ce n’est pas un film qui cherche à séduire le spectateur avec de la sentimentalité ! C’est une histoire que Lola raconte d’une façon extrêmement radicale.
Vous êtes à l’écran la quasi-totalité du film. Vous vous êtes trouvée comment ?
Je ne me suis pas reconnue ! J’aime ce que j’ai fait dans le film. En général je me trouve assez mauvaise, mais là c’est plutôt réussi. Lola m’a filmée autrement. Je ne pense pas avoir jamais été filmée comme ça. Elle m’a fait faire des choses que je n’avais jamais faites. "Contre toi" est différent de tout ce que j’ai fait auparavant.
(Extrait dossier de presse)
Je souhaite que, vous aussi, vous partagiez vos émotions et vos coups de cœur ciné. Envoyez vos critiques de films par mail (contact@journaldefrancois.fr ). Elles seront publiées dans le Journal !
Mercredi cinéma, c’est votre rendez-vous !
Programme de la semaine des cinémas de la Vallée de Montmorency :
Enghien - Franconville - Saint-Gratien - Taverny et les séances du mercredi de Ermont
Autres cinémas proches : Epinay-sur-Seine - Saint-Ouen l'Aumône
Zoom nouveauté : "Contre toi" de Lola Doillon
L'histoire
Désespéré par le décès de sa femme, un jeune homme décide de se venger en enlevant l’obstétricienne qu’il tient pour responsable.
Des sentiments naissent entre le ravisseur et sa victime. Une fois libre, elle va chercher à le retrouver…
Un film de Lola Doillon avec Kristin Scott Thomas et Pio Marmaï
Bonus : propos de Kristin Scott Thomas, actrice principale du film
Vous connaissiez le travail de Lola Doillon avant de la rencontrer ?
Non. Lola avait envie de travailler avec moi, alors avant de la rencontrer j’ai demandé à voir "Et toi t'es sur qui ?" que j’ai beaucoup aimé. Puis j’ai demandé à lire le scénario, qui m’a plu. Et voilà ! J’avais envie de faire un film avec une jeune réalisatrice qui avait des choses à dire sur les femmes. Ce scénario était intéressant à plein de niveaux, mais parfois on a envie de faire un film juste pour faire un bout de chemin avec un metteur en scène. Parce qu’on aime son univers, qu’on a envie de partager quelque chose avec lui ou elle. Et j’avais envie de jouer avec Lola.
Comment s’est passé le tournage ?
C’était vraiment génial comme tournage. Je crois qu’on était 28 au total, donc une petite équipe. On tournait dans un studio à Angoulême qui n’a rien d’un studio, c’est un moulin avec de l’eau qui coule en dessous et une route qui passe au-dessus ! Et c’était juste le bonheur. C’est un des plus beaux souvenirs de tournage que j’ai, même si c’était dur ce qu’on faisait, enfermés sur ce plateau, dans cette fausse pièce où il faisait très chaud…
Commencer le tournage de cette histoire de séquestration par les scènes d’enfermement, cela vous a aidée ?
Au début, c’était assez angoissant ce décor, cette sorte de boîte. Mais au fur et à mesure du tournage, on commençait à l’aimer, à s’y attacher. C’est très bizarre le cinéma : on peut jouer des scènes d’une violence rare, qui sont émotionnellement extrêmement coûteuses, difficiles, qui laissent des traces… et en même temps s’amuser comme des fous. Et en fait, l’enfermement, j’ai bien aimé. J’étais très bien dans cette pièce ! (rires)
Pour ce personnage vous êtes allée parfois émotionnellement très loin. C’est un état que vous redoutez ?
On n’y pense pas. Enfin… avec certains partenaires ou réalisateurs, on n’y pense pas ! Avec Pio et Lola, je n’y ai pas pensé. En revanche les scènes de bagarre, qui sont comme de l’acrobatie, c’est épuisant. Parce qu’il faut une concentration physique, intellectuelle et émotionnelle ! C’est facile finalement de rester dans son coin et de pleurer un bon coup. Mais pleurer, plus être jetée contre un mur, plus dire tout un texte ça complique les choses !
Quelle réalisatrice est Lola ?
C’est quelqu’un dont il émane un calme… Elle est très zen Lola. Du moins elle en donne l’impression. Pio dit qu’elle est très douce… Oui elle est très douce, mais très ferme. Si elle n’aime pas quelque chose, elle n’aime pas. Mais elle arrive très bien à dire, à analyser ce qui ne fonctionne pas dans chaque plan. Elle est très respectueuse. Et franchement je n’avais pas l’impression de travailler avec une réalisatrice dont c’était seulement le deuxième film.
Qu’est-ce qui vous a le plus étonnée chez elle ?
Sa détermination ! Au début d’un tournage, il y a toujours une sorte de test pour savoir qui a le pouvoir : l’acteur ou le réalisateur ? Or moi j’aime bien quand le réalisateur a le pouvoir. Et là, Lola a fixé les règles tout de suite ! C’était elle la patronne. C’était elle qui décidait de tout !
Lola n’a pas peur de l’inconnu, de chercher sur un tournage. Et vous ?
Moi non plus. C’est ce que j’adore chez elle et c’est aussi pour ça que l’on s’est très bien entendues. Je crois que c’est une de mes qualités d’actrice, c’est que je n’ai pas vraiment peur. Je peux me rendre ridicule, ça ne me gêne pas du tout. Physiquement je peux refuser de faire des choses, comme des cascades ou monter à cheval, mais dans le jeu, je n’ai pas peur.
Comment vous êtes-vous préparée pour ce personnage ?
Lola m’a donné à lire un livre sur une femme séquestrée en Amérique du Sud. Mais je me suis surtout renseignée auprès d’une amie actrice qui a été kidnappée en Afrique du Sud. J’avais du mal à comprendre comment on peut être séduit par son kidnappeur, comment reconnaît-on la faiblesse de son agresseur, ce qui est le cas de mon personnage. Cette amie actrice, Denise Black, m’a beaucoup renseignée sur ce moment où l’on bascule de la peur à l’amour. Elle m’a expliqué qu’elle avait eu la peur de sa vie, mais qu’en même temps, elle tentait d’envoyer de l’amour à son ravisseur, qui était plus jeune qu’elle, parce que m’a-t-elle dit : «c’était sa seule arme». Toutes ces choses, j’ai essayé de les mettre dans le film.
L’aventure, l’expérience de ce tournage se sont-elles avérées à la hauteur de ce que vous espériez ?
Bien au-delà. Quand on s’apprête à faire un film, on est toujours content. Comme dit Judi Dench : «Le meilleur moment d’un tournage c’est quand le réalisateur vous annonce que vous avez le rôle. Après c’est une chute libre !». Or là, pas du tout. J’ai commencé à aimer ce tournage dès le deuxième ou troisième jour et je me suis dit : «Il faut en profiter parce que des tournages comme ça, il n’y en a pas beaucoup !». C’est dû au fait que nous étions deux acteurs, en sûreté dans ce lieu clos avec deux personnes extrêmement douées, Lola Doillon et le chef opérateur Mathieu Vadepied, et qu’on avait le sentiment d’être sur un ring d’où nous ne pouvions pas tomber. C’était vraiment formidable ce sentiment d’être encadré.
Et le film ? Est-il à la hauteur de l’expérience ?
J’ai été très étonnée par le film. Le tournage était tellement serein, on s’est tellement laissé aller, que j’avais oublié la force du scénario. Le film va droit au but, il n’y a aucun moment superficiel, ce n’est pas un film qui cherche à séduire le spectateur avec de la sentimentalité ! C’est une histoire que Lola raconte d’une façon extrêmement radicale.
Vous êtes à l’écran la quasi-totalité du film. Vous vous êtes trouvée comment ?
Je ne me suis pas reconnue ! J’aime ce que j’ai fait dans le film. En général je me trouve assez mauvaise, mais là c’est plutôt réussi. Lola m’a filmée autrement. Je ne pense pas avoir jamais été filmée comme ça. Elle m’a fait faire des choses que je n’avais jamais faites. "Contre toi" est différent de tout ce que j’ai fait auparavant.
(Extrait dossier de presse)
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