Pendant trois ans, Moritz, le célèbre chat de Gérard Pouettre, est intervenu régulièrement dans le Journal de François pour nous délivrer avec humour son point de vue sur ce monde qui l'entoure.
Aujourd'hui notre écrivain saint-loupien nous partage les dialogues de Moritz avec un certain Fagus… un hêtre ! Quelle drôle d'idée !
A travers leurs discussions, ils nous invitent à déambuler dans l'univers des valeurs… Et comme toujours, le lecteur retrouve l'humour et la sagesse de Gérard Pouettre !
Bonne lecture !
Episodes précédents et aujourd'hui : la tranquillité (illustration : Marine Gauvain)
Tranquillité
- Moritz : Tu as le poil un peu hirsute ce matin. Qu’est ce qui se passe ?
- Fagus : Ça ne m’étonne pas ; j’étais sur le qui-vive. J’ai vu une nouvelle bande de mulots qui voulait entrer dans la cave, j’ai dû jouer mon rôle de gendarme.
- Allez, viens te détendre les coussinets sur mes faines, tu vas retrouver ta tranquillité.
- Tu as raison. Physiquement ils ne font pas le poids mais ils ont l’art de te stresser. Il faut que je retrouve ma tranquillité intérieure.
- Ils t’ont fait sortir de ta zone de confort. Ca ne te fait peut-être pas de mal. Nous, les arbres, on n’a pas le choix, les tempêtes et les orages nous rappellent à la réalité. On doit tenir.
- Pourtant, vous avez la mine tranquille ; vous bougez à un rythme plus calme que le nôtre… et surtout plus que les humains. C’est encore une de leurs nouvelles expressions, zone de confort. Moi, je voudrais y rester ; eux, ils reçoivent souvent l’injonction d’en sortir : si tu ne sors pas de ta zone, t’es pas un homme !
- Alors tu peux t’inspirer de nous : ça nous rend plus fort parce qu’on traverse la peur et s’il y a un danger, on se prévient mutuellement. L’acacia m’a raconté que ses cousins d’Afrique se prévenaient quand ils étaient attaqués par des antilopes en émettant une substance dans l’air.
- Tu sais bien que nous les chats, on n’en est pas capable. Par contre avec nos super phéromones, on communique aussi avec l’environnement mais c’est surtout pour avoir la paix. C’est ça notre devise : se foutre la paix !
- Tu vivrais presque comme un ermite. Heureusement que je suis là pour que tu gardes un contact avec le monde. Nous, on ne vit presque jamais seuls ; même dans une forêt on peut être tranquilles, et puis la tranquillité parfaite, c’est une utopie. Dès qu’il y a de la vie, il y a un peu d’intranquillité.
- D’accord, tu as raison. A condition que la vie respecte notre désir de s’opposer à ce qui nous contraint, à ce qui va à l’insu de notre plein gré. Et chez nous les chats, ce désir est très, très fort !
- Tu m’ouvres une porte ; je me demande ce qu’est mon désir de hêtre ? A demain.
A suivre...
Pendant trois ans, Moritz, le célèbre chat de Gérard Pouettre, est intervenu régulièrement dans le Journal de François pour nous délivrer avec humour son point de vue sur ce monde qui l'entoure.
Aujourd'hui notre écrivain saint-loupien nous partage les dialogues de Moritz avec un certain Fagus… un hêtre ! Quelle drôle d'idée !
A travers leurs discussions, ils nous invitent à déambuler dans l'univers des valeurs… Et comme toujours, le lecteur retrouve l'humour et la sagesse de Gérard Pouettre !
Bonne lecture !
Episodes précédents et aujourd'hui : la tranquillité (illustration : Marine Gauvain)
Tranquillité
- Moritz : Tu as le poil un peu hirsute ce matin. Qu’est ce qui se passe ?
- Fagus : Ça ne m’étonne pas ; j’étais sur le qui-vive. J’ai vu une nouvelle bande de mulots qui voulait entrer dans la cave, j’ai dû jouer mon rôle de gendarme.
- Allez, viens te détendre les coussinets sur mes faines, tu vas retrouver ta tranquillité.
- Tu as raison. Physiquement ils ne font pas le poids mais ils ont l’art de te stresser. Il faut que je retrouve ma tranquillité intérieure.
- Ils t’ont fait sortir de ta zone de confort. Ca ne te fait peut-être pas de mal. Nous, les arbres, on n’a pas le choix, les tempêtes et les orages nous rappellent à la réalité. On doit tenir.
- Pourtant, vous avez la mine tranquille ; vous bougez à un rythme plus calme que le nôtre… et surtout plus que les humains. C’est encore une de leurs nouvelles expressions, zone de confort. Moi, je voudrais y rester ; eux, ils reçoivent souvent l’injonction d’en sortir : si tu ne sors pas de ta zone, t’es pas un homme !
- Alors tu peux t’inspirer de nous : ça nous rend plus fort parce qu’on traverse la peur et s’il y a un danger, on se prévient mutuellement. L’acacia m’a raconté que ses cousins d’Afrique se prévenaient quand ils étaient attaqués par des antilopes en émettant une substance dans l’air.
- Tu sais bien que nous les chats, on n’en est pas capable. Par contre avec nos super phéromones, on communique aussi avec l’environnement mais c’est surtout pour avoir la paix. C’est ça notre devise : se foutre la paix !
- Tu vivrais presque comme un ermite. Heureusement que je suis là pour que tu gardes un contact avec le monde. Nous, on ne vit presque jamais seuls ; même dans une forêt on peut être tranquilles, et puis la tranquillité parfaite, c’est une utopie. Dès qu’il y a de la vie, il y a un peu d’intranquillité.
- D’accord, tu as raison. A condition que la vie respecte notre désir de s’opposer à ce qui nous contraint, à ce qui va à l’insu de notre plein gré. Et chez nous les chats, ce désir est très, très fort !
- Tu m’ouvres une porte ; je me demande ce qu’est mon désir de hêtre ? A demain.
A suivre...
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