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Les dialogues de Moritz : "La pérennité"  

Publié le : 22-06-2025

Gérard PouettrePendant trois ans, Moritz, le célèbre chat de Gérard Pouettre, est intervenu régulièrement dans le Journal de François pour nous délivrer avec humour son point de vue sur ce monde qui l'entoure.
Aujourd'hui notre écrivain saint-loupien nous partage les dialogues de Moritz avec un certain Fagus… un hêtre ! Quelle drôle d'idée !
A travers leurs discussions, ils nous invitent à déambuler dans l'univers des valeurs… Et comme toujours, le lecteur retrouve l'humour et la sagesse de Gérard Pouettre !
Bonne lecture !

Episodes précédents et aujourd'hui : la pérennité (illustration : Marine Gauvain)

Moritz - Illustration Marine GauvainPérennité

- Moritz : Je suis soulagé ; tu es encore là ce matin ! Et tes collègues aussi. On progresse sur la voie de la pérennité.
- Fagus : Tu as tort de te moquer. Il faut prendre cette affaire au sérieux.
- Qu’est-ce que tu proposes ? Arrêtez immédiatement de couper du bois sur toute la planète ?
- Mais non ; c’est un honneur pour nous de servir ; d’être valorisés par un usage même si ça peut paraitre paradoxal d’être plus apprécié quand on est mort.
- Je ne suis pas sûr que ceux qui utilisent le plus de bois soient ceux qui vous apprécient le plus.
- Ca dépend. Parfois c’est comme une résurrection d’être transformé en un beau meuble ou un bel objet d’art et la tendance actuelle nous offre un début de revanche sur le plastique.
- D’accord, le bois c’est mieux que le plastique - d’ailleurs je vais demander à être servi dans un plat en bois - mais si on remplace tout par du bois, alors là il n’y a plus de forêt.
- C’est pour éviter ça qu’il faut qu’on se reproduise de plus en plus. On se débrouille avec les oiseaux, le vent, les rivières pour se ressemer sur d’autres territoires ; ils font bien le boulot mais il y a aussi du travail pour les hommes.
- J’ai peur qu’ils mesurent la vie des autres avec leur propre calendrier. Ils sont peut-être jaloux du fait que tu peux vivre beaucoup plus longtemps qu’eux. Et moi, qu’est-ce que je devrais dire alors ! Je sais que je ne serais pas le seul chat dans la vie de mes maîtres. C’est pour ça que j’essaye de leur laisser le meilleur souvenir.
- Je ne parle pas à titre personnel même si je serais heureux d’être un jour célébré comme le plus vieux hêtre de la région ; non, je parle de notre espèce.
- Tu as raison ; je devrais plus me soucier de l’espèce féline. J’ai eu de mauvaises nouvelles de quelques cousins : le léopard des neiges risque de disparaitre faute de neige ; le chat de Bornéo aussi, justement parce qu’il n’a plus de forêt pour vivre, comme quoi nos sorts sont liés.
- Mais vous les chats, vous êtes protégés, vous êtes les chouchous des humains. Qui s’opposerait à pérenniser votre espèce ?
- Pour nous, le risque c’est plutôt d’être dénaturés à force d’être domestiqués sans parler des avatars de chat !
- Alors votre problème, c’est l’authenticité ; c’est tout de même moins grave que nous. On n’a pas la garantie de durer. Il faut qu’on soit patient.

A suivre...

Gérard PouettrePendant trois ans, Moritz, le célèbre chat de Gérard Pouettre, est intervenu régulièrement dans le Journal de François pour nous délivrer avec humour son point de vue sur ce monde qui l'entoure.
Aujourd'hui notre écrivain saint-loupien nous partage les dialogues de Moritz avec un certain Fagus… un hêtre ! Quelle drôle d'idée !
A travers leurs discussions, ils nous invitent à déambuler dans l'univers des valeurs… Et comme toujours, le lecteur retrouve l'humour et la sagesse de Gérard Pouettre !
Bonne lecture !

Episodes précédents et aujourd'hui : la pérennité (illustration : Marine Gauvain)

Moritz - Illustration Marine GauvainPérennité

- Moritz : Je suis soulagé ; tu es encore là ce matin ! Et tes collègues aussi. On progresse sur la voie de la pérennité.
- Fagus : Tu as tort de te moquer. Il faut prendre cette affaire au sérieux.
- Qu’est-ce que tu proposes ? Arrêtez immédiatement de couper du bois sur toute la planète ?
- Mais non ; c’est un honneur pour nous de servir ; d’être valorisés par un usage même si ça peut paraitre paradoxal d’être plus apprécié quand on est mort.
- Je ne suis pas sûr que ceux qui utilisent le plus de bois soient ceux qui vous apprécient le plus.
- Ca dépend. Parfois c’est comme une résurrection d’être transformé en un beau meuble ou un bel objet d’art et la tendance actuelle nous offre un début de revanche sur le plastique.
- D’accord, le bois c’est mieux que le plastique - d’ailleurs je vais demander à être servi dans un plat en bois - mais si on remplace tout par du bois, alors là il n’y a plus de forêt.
- C’est pour éviter ça qu’il faut qu’on se reproduise de plus en plus. On se débrouille avec les oiseaux, le vent, les rivières pour se ressemer sur d’autres territoires ; ils font bien le boulot mais il y a aussi du travail pour les hommes.
- J’ai peur qu’ils mesurent la vie des autres avec leur propre calendrier. Ils sont peut-être jaloux du fait que tu peux vivre beaucoup plus longtemps qu’eux. Et moi, qu’est-ce que je devrais dire alors ! Je sais que je ne serais pas le seul chat dans la vie de mes maîtres. C’est pour ça que j’essaye de leur laisser le meilleur souvenir.
- Je ne parle pas à titre personnel même si je serais heureux d’être un jour célébré comme le plus vieux hêtre de la région ; non, je parle de notre espèce.
- Tu as raison ; je devrais plus me soucier de l’espèce féline. J’ai eu de mauvaises nouvelles de quelques cousins : le léopard des neiges risque de disparaitre faute de neige ; le chat de Bornéo aussi, justement parce qu’il n’a plus de forêt pour vivre, comme quoi nos sorts sont liés.
- Mais vous les chats, vous êtes protégés, vous êtes les chouchous des humains. Qui s’opposerait à pérenniser votre espèce ?
- Pour nous, le risque c’est plutôt d’être dénaturés à force d’être domestiqués sans parler des avatars de chat !
- Alors votre problème, c’est l’authenticité ; c’est tout de même moins grave que nous. On n’a pas la garantie de durer. Il faut qu’on soit patient.

A suivre...

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