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Les dialogues de Moritz : "L'empathie"  

Publié le : 08-02-2025

Les dialogues de Moritz : "L'empathie" 

Gérard PouettrePendant trois ans, Moritz, le célèbre chat de Gérard Pouettre, est intervenu régulièrement dans le Journal de François pour nous délivrer avec humour son point de vue sur ce monde qui l'entoure.
Aujourd'hui notre écrivain saint-loupien nous partage les dialogues de Moritz avec un certain Fagus… un hêtre ! Quelle drôle d'idée !
A travers leurs discussions, ils nous invitent à déambuler dans l'univers des valeurs… Et comme toujours, le lecteur retrouve l'humour et la sagesse de Gérard Pouettre !
Bonne lecture !

Episodes précédents et aujourd'hui : l'empathie (illustration : Marine Gauvain)

Moritz - illustration Marine GauvainOuverture d'esprit
- Moritz : Salut. Je veux bien me mettre à ta place mais il faudrait que tu te déracines ! Et si tu veux, je te prêterai mon fauteuil.
- Fagus : Ne fais pas dans la dérision Moritz. Tu sais bien que c’est une attitude, un sentiment.
- Ah ! j’avais cru qu’on devait se transporter dans un autre corps. J’aurais bien voulu savoir ce que ça faisait d’être dans la peau, si je puis dire, d’un hêtre.
- Alors je vais t’expliquer pourquoi on dit que je suis un hêtre empathique. Plus les humains, et les autres espèces, ont une vie agitée, tourmentée, frustrante, plus ils ont besoin d’être aidés. Mes qualités correspondent à ce qui leur manque, donc je ne vais pas leur refuser cette aide.
- Dis donc, tu peux être plus concret ?
- Ok. Par exemple, un jeune nuage ne voulait pas partir vers le nord ; il ne voulait pas suivre la nuée. Il savait que dans ce cas, sa vie serait très courte. Moi, dont la vie est très longue, je devais répondre à sa frustration. Il voulait encore profiter de l’horizon et de quelques beautés de la terre avant d’apporter sa contribution, sous forme d’une averse, si modeste soit-elle. Il s’approcha de ma cime et tenta de décrocher un morceau de son duvet gris pour s’agripper. Alors, je hissai ma ramure le plus haut possible, ainsi je pus l’envelopper dans mon feuillage sans que la nuée ne s’en rende compte et ne le contraigne à se soumettre aux ordres du vent. Il demeura suspendu, entremêlé dans mes feuilles, somnolent. Le lendemain, le vent s’inversa, il me déversa quelques gouttes pour me remercier ; son eau me parut particulièrement douce. Puis il repartit doucement vers le sud.
- C’est presque une histoire d’amour ! Mais est-ce que mes qualités de chat peuvent me rendre empathique pour les humains ? Qu’est-ce que je représente pour eux et qu’est-ce qu’ils représentent pour moi ?
- Même si on a une relation forte tous les deux, je te vois comme attaché à ton indépendance, ton libre-arbitre ; ça leur serait aussi sûrement utile.

A suivre...

Les dialogues de Moritz - Gérard Pouettre - Marine Gauvain

Les dialogues de Moritz : "L'empathie" 

Gérard PouettrePendant trois ans, Moritz, le célèbre chat de Gérard Pouettre, est intervenu régulièrement dans le Journal de François pour nous délivrer avec humour son point de vue sur ce monde qui l'entoure.
Aujourd'hui notre écrivain saint-loupien nous partage les dialogues de Moritz avec un certain Fagus… un hêtre ! Quelle drôle d'idée !
A travers leurs discussions, ils nous invitent à déambuler dans l'univers des valeurs… Et comme toujours, le lecteur retrouve l'humour et la sagesse de Gérard Pouettre !
Bonne lecture !

Episodes précédents et aujourd'hui : l'empathie (illustration : Marine Gauvain)

Moritz - illustration Marine GauvainOuverture d'esprit
- Moritz : Salut. Je veux bien me mettre à ta place mais il faudrait que tu te déracines ! Et si tu veux, je te prêterai mon fauteuil.
- Fagus : Ne fais pas dans la dérision Moritz. Tu sais bien que c’est une attitude, un sentiment.
- Ah ! j’avais cru qu’on devait se transporter dans un autre corps. J’aurais bien voulu savoir ce que ça faisait d’être dans la peau, si je puis dire, d’un hêtre.
- Alors je vais t’expliquer pourquoi on dit que je suis un hêtre empathique. Plus les humains, et les autres espèces, ont une vie agitée, tourmentée, frustrante, plus ils ont besoin d’être aidés. Mes qualités correspondent à ce qui leur manque, donc je ne vais pas leur refuser cette aide.
- Dis donc, tu peux être plus concret ?
- Ok. Par exemple, un jeune nuage ne voulait pas partir vers le nord ; il ne voulait pas suivre la nuée. Il savait que dans ce cas, sa vie serait très courte. Moi, dont la vie est très longue, je devais répondre à sa frustration. Il voulait encore profiter de l’horizon et de quelques beautés de la terre avant d’apporter sa contribution, sous forme d’une averse, si modeste soit-elle. Il s’approcha de ma cime et tenta de décrocher un morceau de son duvet gris pour s’agripper. Alors, je hissai ma ramure le plus haut possible, ainsi je pus l’envelopper dans mon feuillage sans que la nuée ne s’en rende compte et ne le contraigne à se soumettre aux ordres du vent. Il demeura suspendu, entremêlé dans mes feuilles, somnolent. Le lendemain, le vent s’inversa, il me déversa quelques gouttes pour me remercier ; son eau me parut particulièrement douce. Puis il repartit doucement vers le sud.
- C’est presque une histoire d’amour ! Mais est-ce que mes qualités de chat peuvent me rendre empathique pour les humains ? Qu’est-ce que je représente pour eux et qu’est-ce qu’ils représentent pour moi ?
- Même si on a une relation forte tous les deux, je te vois comme attaché à ton indépendance, ton libre-arbitre ; ça leur serait aussi sûrement utile.

A suivre...

Les dialogues de Moritz - Gérard Pouettre - Marine Gauvain

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