Pendant trois ans, Moritz, le célèbre chat de Gérard Pouettre, est intervenu régulièrement dans le Journal de François pour nous délivrer avec humour son point de vue sur ce monde qui l'entoure.
Aujourd'hui notre écrivain saint-loupien nous partage les dialogues de Moritz avec un certain Fagus… un hêtre ! Quelle drôle d'idée !
A travers leurs discussions, ils nous invitent à déambuler dans l'univers des valeurs… Et comme toujours, le lecteur retrouve l'humour et la sagesse de Gérard Pouettre !
Bonne lecture !
Episodes précédents et aujourd'hui : l'altérité (illustration : Marine Gauvain)
Altérité
- Moritz: Reconnaitre l’altérité, ce n’est pas une mince affaire.
- Fagus: Ca ne doit pas être si compliqué ; il y a des espèces différentes qui ont chacune leur place dans la chaine du vivant et on est tous indispensables.
- C’est où ta place dans la chaine ?
- Historiquement je crois qu’on était les premiers. On a eu notre heure de gloire il y a trois cent cinquante millions d’années. Ils ont dû appeler ça l’ère carbonifère. Sans nous, il n’y aurait peut-être pas eu de suite pour les hommes… et pas pour les chats non plus !
- Tu ne te vantes pas un peu ? Tu te prends pour le maitre des espèces. Mais l’altérité n’a rien à voir avec la hiérarchie. Méfie-toi. Ça pourrait se retourner contre vous.
- On devrait nous reconnaitre le privilège de l’antériorité, avec quelques insectes bizarres en plus. S’il n’y avait pas eu d’arbres, il n’y aurait pas eu d’arbres morts, donc pas de charbon, puis pas de feu et au bout peut-être pas d’hommes. Qu’est-ce que tu dis de cette logique implacable ?
- Je te suis, mais l’altérité c’est aussi reconnaitre que chaque espèce est indispensable.
- Tu vas me dire que vous les chats vous avez été indispensables à l’évolution ?
- Eh oui ! je reconnais que c’était bien plus tard dans l’histoire mais écoute un peu : pas de chats dans l’Antiquité, invasion de rongeurs donc plus de récoltes, plus de nourriture et enfin famine généralisée.
- Ok ! c’est possible. Mais vous les animaux, vous êtes ultra minoritaires sur la planète. Nous on est trois mille quarante milliards.
- Ce n’est pas une question de quantité mais de capacités. Moi je vois, je bouge, je me reproduis, je parle… ou presque. Toi tu ne peux pas faire tout ça.
- Alors tu tombes aussi dans le piège de la hiérarchie des espèces ; tu penses que je suis moins capable que toi.
- Non, j‘allais dire que tu as d’autres capacités.
- C’est vrai que mon tronc immobile est trompeur. Par contre, je peux me répandre dans l’univers, je suis libre de la forme que je prends, je peux envoyer plein de signaux même si je ne miaule pas. Un de mes visiteurs disait à son ami : « Regarde-le ; il ne peut pas bouger, pas parler, pas entendre ni voir et pourtant il est impressionnant, il est la paix et la liberté. »
- On est donc bien complémentaires. Que ce soit un monde sans chat ou un monde sans arbre, ce serait catastrophique. Je veux bien admettre que sans toi, ce serait encore plus grave. Moi je ne produis pas d’oxygène, juste un peu de douceur.
- C’est pour ça que j‘ai besoin de toi, de tes massages, de ta sensualité… même si on n’est pas tout à fait alter… égaux !
A suivre...
Pendant trois ans, Moritz, le célèbre chat de Gérard Pouettre, est intervenu régulièrement dans le Journal de François pour nous délivrer avec humour son point de vue sur ce monde qui l'entoure.
Aujourd'hui notre écrivain saint-loupien nous partage les dialogues de Moritz avec un certain Fagus… un hêtre ! Quelle drôle d'idée !
A travers leurs discussions, ils nous invitent à déambuler dans l'univers des valeurs… Et comme toujours, le lecteur retrouve l'humour et la sagesse de Gérard Pouettre !
Bonne lecture !
Episodes précédents et aujourd'hui : l'altérité (illustration : Marine Gauvain)
Altérité
- Moritz: Reconnaitre l’altérité, ce n’est pas une mince affaire.
- Fagus: Ca ne doit pas être si compliqué ; il y a des espèces différentes qui ont chacune leur place dans la chaine du vivant et on est tous indispensables.
- C’est où ta place dans la chaine ?
- Historiquement je crois qu’on était les premiers. On a eu notre heure de gloire il y a trois cent cinquante millions d’années. Ils ont dû appeler ça l’ère carbonifère. Sans nous, il n’y aurait peut-être pas eu de suite pour les hommes… et pas pour les chats non plus !
- Tu ne te vantes pas un peu ? Tu te prends pour le maitre des espèces. Mais l’altérité n’a rien à voir avec la hiérarchie. Méfie-toi. Ça pourrait se retourner contre vous.
- On devrait nous reconnaitre le privilège de l’antériorité, avec quelques insectes bizarres en plus. S’il n’y avait pas eu d’arbres, il n’y aurait pas eu d’arbres morts, donc pas de charbon, puis pas de feu et au bout peut-être pas d’hommes. Qu’est-ce que tu dis de cette logique implacable ?
- Je te suis, mais l’altérité c’est aussi reconnaitre que chaque espèce est indispensable.
- Tu vas me dire que vous les chats vous avez été indispensables à l’évolution ?
- Eh oui ! je reconnais que c’était bien plus tard dans l’histoire mais écoute un peu : pas de chats dans l’Antiquité, invasion de rongeurs donc plus de récoltes, plus de nourriture et enfin famine généralisée.
- Ok ! c’est possible. Mais vous les animaux, vous êtes ultra minoritaires sur la planète. Nous on est trois mille quarante milliards.
- Ce n’est pas une question de quantité mais de capacités. Moi je vois, je bouge, je me reproduis, je parle… ou presque. Toi tu ne peux pas faire tout ça.
- Alors tu tombes aussi dans le piège de la hiérarchie des espèces ; tu penses que je suis moins capable que toi.
- Non, j‘allais dire que tu as d’autres capacités.
- C’est vrai que mon tronc immobile est trompeur. Par contre, je peux me répandre dans l’univers, je suis libre de la forme que je prends, je peux envoyer plein de signaux même si je ne miaule pas. Un de mes visiteurs disait à son ami : « Regarde-le ; il ne peut pas bouger, pas parler, pas entendre ni voir et pourtant il est impressionnant, il est la paix et la liberté. »
- On est donc bien complémentaires. Que ce soit un monde sans chat ou un monde sans arbre, ce serait catastrophique. Je veux bien admettre que sans toi, ce serait encore plus grave. Moi je ne produis pas d’oxygène, juste un peu de douceur.
- C’est pour ça que j‘ai besoin de toi, de tes massages, de ta sensualité… même si on n’est pas tout à fait alter… égaux !
A suivre...
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