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Les dialogues de Moritz : "L'adaptation"    

Publié le : 08-11-2025

Gérard PouettrePendant trois ans, Moritz, le célèbre chat de Gérard Pouettre, est intervenu régulièrement dans le Journal de François pour nous délivrer avec humour son point de vue sur ce monde qui l'entoure.
Aujourd'hui notre écrivain saint-loupien nous partage les dialogues de Moritz avec un certain Fagus… un hêtre ! Quelle drôle d'idée !
A travers leurs discussions, ils nous invitent à déambuler dans l'univers des valeurs… Et comme toujours, le lecteur retrouve l'humour et la sagesse de Gérard Pouettre !
Bonne lecture !

Episodes précédents et aujourd'hui : l'adapation (illustration : Marine Gauvain)

Les dialogues de Moritz (illustration Marine Gauvain)Adaptation

- Moritz : J’ai cherché dans le dico des chats le mot adaptation mais je ne l’ai pas trouvé. Ca ne fait pas partie de notre lexique. Tu peux m’en dire plus ?
- Fagus : Pour nous, il n’y a pas d’autre choix ; c’est s’adapter ou risquer de disparaitre. La faculté d’adaptation, c’est ce qui permet de se débrouiller face à une situation nouvelle. C’est bien, à condition de ne pas devoir s’adapter tout le temps. Et on est plus sensible que vous à l’environnement changeant.
- Nous les chats, ce qu’on n’aime pas, c’est justement les situations nouvelles. Tu as entendu parler du chat qui a fait 600 kilomètres pour retourner dans son ancienne maison ?
- Si un changement ne vous plait pas, vous pouvez protester, griffer et au pire vous échapper. Mais nous les arbres on ne peut pas. Donc ce n’est pas pour se donner un genre ou pour plaire qu’on s’adapte, c’est qu’on ne peut pas l’éviter. Et pour ça, heureusement, on a des capacités supérieures.
- J’exagère un peu, on doit parfois s’adapter ; d’abord aux fantaisies des humains et aussi aux saisons. Là, j’ai mon pelage d’hiver ; ne crois pas que je sois obèse, d’ici deux mois je serais maigre.
- Oui mais pour toi, il n’y a que deux saisons, pour moi, c’est quatre. Et en plus, on doit tenir compte de la météo, du voisinage, des visiteurs de toute espèce… Chaque année, je dois réfléchir au moment où je vais perdre mes feuilles. Comme je suis plus téméraire que mes voisins, je les garde au maximum mais je risque de ne plus pouvoir leur apporter l’eau nécessaire. D’ici peu, je vais entrer en dormance pour consommer moins d’énergie.
- C’est un peu snob comme terme mais je le préfère à hibernation pour les espèces plus communes que nous. Moi, j’hiverne seulement, je suis à temps partiel. Les humains feraient bien de faire comme nous, vu leurs problèmes d’énergie, mais au contraire ils ont besoin de plus de lumière ; il faudrait qu’ils se reconnectent aux saisons.
- On devrait négocier un nouveau deal avec eux : on leur apporte notre stabilité naturelle pour qu’ils soient moins énervés par leur agitation permanente et comme ils deviennent plus raisonnables on subit moins les conséquences néfastes de leurs actions.
- Bonne idée mais tu as le pouvoir de leur imposer ton idée ?
- L’imposer non. Leur envoyer des signaux pour qu’ils arrêtent leurs excès, je sais le faire. Et si je rassemble toute la nature sous ma houppe, on peut être optimiste.

A suivre...

Gérard PouettrePendant trois ans, Moritz, le célèbre chat de Gérard Pouettre, est intervenu régulièrement dans le Journal de François pour nous délivrer avec humour son point de vue sur ce monde qui l'entoure.
Aujourd'hui notre écrivain saint-loupien nous partage les dialogues de Moritz avec un certain Fagus… un hêtre ! Quelle drôle d'idée !
A travers leurs discussions, ils nous invitent à déambuler dans l'univers des valeurs… Et comme toujours, le lecteur retrouve l'humour et la sagesse de Gérard Pouettre !
Bonne lecture !

Episodes précédents et aujourd'hui : l'adapation (illustration : Marine Gauvain)

Les dialogues de Moritz (illustration Marine Gauvain)Adaptation

- Moritz : J’ai cherché dans le dico des chats le mot adaptation mais je ne l’ai pas trouvé. Ca ne fait pas partie de notre lexique. Tu peux m’en dire plus ?
- Fagus : Pour nous, il n’y a pas d’autre choix ; c’est s’adapter ou risquer de disparaitre. La faculté d’adaptation, c’est ce qui permet de se débrouiller face à une situation nouvelle. C’est bien, à condition de ne pas devoir s’adapter tout le temps. Et on est plus sensible que vous à l’environnement changeant.
- Nous les chats, ce qu’on n’aime pas, c’est justement les situations nouvelles. Tu as entendu parler du chat qui a fait 600 kilomètres pour retourner dans son ancienne maison ?
- Si un changement ne vous plait pas, vous pouvez protester, griffer et au pire vous échapper. Mais nous les arbres on ne peut pas. Donc ce n’est pas pour se donner un genre ou pour plaire qu’on s’adapte, c’est qu’on ne peut pas l’éviter. Et pour ça, heureusement, on a des capacités supérieures.
- J’exagère un peu, on doit parfois s’adapter ; d’abord aux fantaisies des humains et aussi aux saisons. Là, j’ai mon pelage d’hiver ; ne crois pas que je sois obèse, d’ici deux mois je serais maigre.
- Oui mais pour toi, il n’y a que deux saisons, pour moi, c’est quatre. Et en plus, on doit tenir compte de la météo, du voisinage, des visiteurs de toute espèce… Chaque année, je dois réfléchir au moment où je vais perdre mes feuilles. Comme je suis plus téméraire que mes voisins, je les garde au maximum mais je risque de ne plus pouvoir leur apporter l’eau nécessaire. D’ici peu, je vais entrer en dormance pour consommer moins d’énergie.
- C’est un peu snob comme terme mais je le préfère à hibernation pour les espèces plus communes que nous. Moi, j’hiverne seulement, je suis à temps partiel. Les humains feraient bien de faire comme nous, vu leurs problèmes d’énergie, mais au contraire ils ont besoin de plus de lumière ; il faudrait qu’ils se reconnectent aux saisons.
- On devrait négocier un nouveau deal avec eux : on leur apporte notre stabilité naturelle pour qu’ils soient moins énervés par leur agitation permanente et comme ils deviennent plus raisonnables on subit moins les conséquences néfastes de leurs actions.
- Bonne idée mais tu as le pouvoir de leur imposer ton idée ?
- L’imposer non. Leur envoyer des signaux pour qu’ils arrêtent leurs excès, je sais le faire. Et si je rassemble toute la nature sous ma houppe, on peut être optimiste.

A suivre...

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