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Les chroniques de Moritz : "Atmosphère covidique"

Publié le : 06-04-2020

Gérard Pouettre

La crise sanitaire et le confinement ne laissent pas Moritz indifférent ! Grâce à Gérard Pouettre (écriture) et Jean-Marie Brochard (illustration) qui veillent sur lui, Moritz nous propose une nouvelle fois son regard original et humoristique sur le monde qui l'entoure.

Atmosphère covidique

MoritzLa sérénité du chat, sa zenitude pourraient faire croire qu’il domine toutes les situations, qu’il ne pourrait pas lui arriver ce qui arrive aux hommes et donc qu’il pourrait être un donneur de leçon.

Moritz essaie plutôt de peser le pour et le contre dans le souci de ne pas accabler les humains pour lesquels il a de la sympathie voire de l’empathie. Il s’interroge donc sur la signification du port d’un masque après avoir entendu sur LCP (Le Chat Philosophe) que le changement d’apparence s’accompagne d’un changement de psychologie. Autrefois, il représentait les ancêtres. Dans les carnavals beaucoup portent un masque de chat, ce dont il est flatté. Se sentent-ils chat pour autant ? A l’inverse, Moritz n’a pas vraiment envie de changer de personnalité mais si on lui demandait d’en porter un par précaution, il le ferait.

Ce qu’il ne souhaite pas changer non plus c’est son rythme de vie. Il se trouve que le temps « covidique » impose aux humains un rythme félin. Pour Moritz il est vital, quelle que soit l’espèce, d’alterner des moments de vitesse puis de ralentissement voire d’immobilisme. Si le chat n’aime pas être brusqué ce n’est pas seulement par refus de l’autorité mais parce son équilibre en est perturbé. Contrairement à l’apparence, son immobilisme n’est pas de l’inertie mais de la méditation, explique- t-il. Par contre quand la vie réelle s’arrête, il n’a pas besoin d’activer des réseaux virtuels.

Il a été récemment étonné de ne voir personne d’étranger dans la maison et malgré tout d’entendre des voix étrangères dialoguer avec ses maitres. Cela a déclenché chez lui une montée d’angoisse. Moritz est pourtant un chat connecté mais cette irruption répétée du virtuel dans sa vie privée l’indispose. Peut-être est-ce aussi pour conjurer leur angoisse que les hommes s’agitent dans la virtualité, s’est-il demandé ?

Car lorsqu’ils mettent le nez dehors en cette période, juste le nez, le monde leur parait insaisissable. Moritz est sensible au retour du silence, à la résonnance des chants d’oiseaux, à la baisse de la pollution d’après ce qu’ils disent sur NRJ (la Nature Retrouve la Joie) alors qu’à son grand étonnement ce silence à l’air de faire un peu peur à beaucoup d’humains.

Ce silence qui accompagne le cheminement rampant de la maladie leur pose deux problèmes auxquels Moritz semble insensible : la vie au jour le jour et la croyance dans les rumeurs voire dans les complots. Il est habitué à la reproduction des jours mais aussi, m’a-t-il fait remarquer, à la reproduction des cycles de la nature : Grâce à qui peux-tu admirer la pleine lune ? Je n’ai pu que reconnaitre son sens de la nature.

Quant au complot, Moritz se souvient du sort des chats au Moyen-Age. Ces derniers jours, il a été confronté à une rumeur colportée par un copain du quartier selon laquelle les aliments pour chats contiendraient du pangolin provenant des marchés aux animaux chinois. Il l’a mis en garde contre les fake-news d’autant plus que le pauvre pangolin est depuis longtemps le mammifère le plus braconné du monde et n’a pas les moyens de répondre.



Gérard Pouettre

La crise sanitaire et le confinement ne laissent pas Moritz indifférent ! Grâce à Gérard Pouettre (écriture) et Jean-Marie Brochard (illustration) qui veillent sur lui, Moritz nous propose une nouvelle fois son regard original et humoristique sur le monde qui l'entoure.

Atmosphère covidique

MoritzLa sérénité du chat, sa zenitude pourraient faire croire qu’il domine toutes les situations, qu’il ne pourrait pas lui arriver ce qui arrive aux hommes et donc qu’il pourrait être un donneur de leçon.

Moritz essaie plutôt de peser le pour et le contre dans le souci de ne pas accabler les humains pour lesquels il a de la sympathie voire de l’empathie. Il s’interroge donc sur la signification du port d’un masque après avoir entendu sur LCP (Le Chat Philosophe) que le changement d’apparence s’accompagne d’un changement de psychologie. Autrefois, il représentait les ancêtres. Dans les carnavals beaucoup portent un masque de chat, ce dont il est flatté. Se sentent-ils chat pour autant ? A l’inverse, Moritz n’a pas vraiment envie de changer de personnalité mais si on lui demandait d’en porter un par précaution, il le ferait.

Ce qu’il ne souhaite pas changer non plus c’est son rythme de vie. Il se trouve que le temps « covidique » impose aux humains un rythme félin. Pour Moritz il est vital, quelle que soit l’espèce, d’alterner des moments de vitesse puis de ralentissement voire d’immobilisme. Si le chat n’aime pas être brusqué ce n’est pas seulement par refus de l’autorité mais parce son équilibre en est perturbé. Contrairement à l’apparence, son immobilisme n’est pas de l’inertie mais de la méditation, explique- t-il. Par contre quand la vie réelle s’arrête, il n’a pas besoin d’activer des réseaux virtuels.

Il a été récemment étonné de ne voir personne d’étranger dans la maison et malgré tout d’entendre des voix étrangères dialoguer avec ses maitres. Cela a déclenché chez lui une montée d’angoisse. Moritz est pourtant un chat connecté mais cette irruption répétée du virtuel dans sa vie privée l’indispose. Peut-être est-ce aussi pour conjurer leur angoisse que les hommes s’agitent dans la virtualité, s’est-il demandé ?

Car lorsqu’ils mettent le nez dehors en cette période, juste le nez, le monde leur parait insaisissable. Moritz est sensible au retour du silence, à la résonnance des chants d’oiseaux, à la baisse de la pollution d’après ce qu’ils disent sur NRJ (la Nature Retrouve la Joie) alors qu’à son grand étonnement ce silence à l’air de faire un peu peur à beaucoup d’humains.

Ce silence qui accompagne le cheminement rampant de la maladie leur pose deux problèmes auxquels Moritz semble insensible : la vie au jour le jour et la croyance dans les rumeurs voire dans les complots. Il est habitué à la reproduction des jours mais aussi, m’a-t-il fait remarquer, à la reproduction des cycles de la nature : Grâce à qui peux-tu admirer la pleine lune ? Je n’ai pu que reconnaitre son sens de la nature.

Quant au complot, Moritz se souvient du sort des chats au Moyen-Age. Ces derniers jours, il a été confronté à une rumeur colportée par un copain du quartier selon laquelle les aliments pour chats contiendraient du pangolin provenant des marchés aux animaux chinois. Il l’a mis en garde contre les fake-news d’autant plus que le pauvre pangolin est depuis longtemps le mammifère le plus braconné du monde et n’a pas les moyens de répondre.



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