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Le retour de Moritz, le célèbre chat de Gérard Pouettre, écrivain saint-loupien !

Publié le : 14-10-2024

Gérard PouettrePendant trois ans, Moritz, le célèbre chat de Gérard Pouettre, est intervenu régulièrement dans le Journal de François pour nous délivrer avec humour son point de vue sur ce monde qui l'entoure.
Aujourd'hui notre écrivain saint-loupien nous partagera les dialogues de Moritz avec un certain Fagus… un hêtre ! Quelle drôle d'idée !
A travers leurs discussions, ils nous invitent à déambuler dans l'univers des valeurs… Et comme toujours, le lecteur retrouvera l'humour et la sagesse de Gérard Pouettre !
Bonne lecture !

Les dialogues de Moritz - Gérard Pouettre - illustration Marine GauvainMoritz et Fagus voyagent dans l’univers des valeurs

Moritz a déjà montré sa curiosité pour le monde environnant dans ses chroniques antérieures. Mais plutôt que de passer encore par les médias pour connaitre les divers points de vue, il décide de s’adresser directement à son voisinage. Quel interlocuteur choisir ? un autre animal ? un végétal ?
En se promenant près de chez lui comme à l’habitude, il s’est rendu compte qu’il passe toujours près du même arbre qui doit être un hêtre. Il profite de son ombre, du tapis de mousse et de faines qui l’entoure, il est impressionné par le volume de son feuillage mais n’a jamais vraiment échangé avec lui, à part des banalités.
Un matin, il frappe à son tronc en évitant de trop sortir les griffes. L’arbre répond par quelques vibrations puis incline plusieurs branches en signe de salut. Alors Moritz lui demande son nom. « Je m’appelle Fagus » dit l’arbre. « Je voudrais bien discuter avec toi » proposa Moritz. Le hêtre est flatté qu’on lui demande pour la première fois son avis mais en quoi peut-il être intéressant ?
Moritz explique son projet. « Les humains vivent dans un univers de valeurs. Ils disent que ce sont leurs références, que ça les aide à organiser leurs vies, à prendre des décisions, à s’entendre avec les autres… même si parfois, ils vont à l’encontre du respect de leurs valeurs. J’aimerai bien avoir ton avis d’arbre sur la société humaine. D’autant plus que je me suis un peu renseigné sur tes origines. Il parait que le mot book est dérivé de ton nom anglais beech. Ce sont les druides d’Irlande qui l’ont inventé parce que ton bois leur servait de support d’écriture. Donc je me suis dit que tu devais être cultivé. En plus tu représentes de sacrés symboles pour les hommes : la lucidité, la connaissance, la sagesse… »
« Je ne me savais pas si apprécié. Je suis d’accord pour échanger avec toi si tu acceptes de te déranger car tu sais bien que moi je ne peux pas » répond Fagus.
« J’ai une liste de valeurs que j’ai trouvée sur LCP (Le Chat Philosophe) ; on les prendra une par une pour en discuter ; on verra bien jusqu’où on avance. Et on va ajouter un défi : le dernier échange de chacun de nos dialogues devra nous permettre d’enchainer le lendemain sur une autre valeur ! »
« Je suis partant, dit Fagus, le feuillage ébouriffé par une telle aventure ; on commence par laquelle ? »
« Comme je suis assis au milieu d’un épais tapis de faines, que tu as eu la bonté de produire, je te propose de commencer par Abondance. »

Abondance
- Moritz : Salut, ça fait longtemps que je voulais discuter un peu avec toi mais jusqu’à hier je n’osais pas frapper à ton tronc. Les relations de voisi nage c’est bizarre pourtant on ne peut pas dire que tu passes inaperçu !
- Fagus : T’as bien fait de mettre deux, trois coups de pattes parce que je discute pas mal avec mes voisins d’en haut, les oiseaux, les écureuils mais pas avec les terriens.
- Ce qui m’a décidé c’est le tapis de faines autour de toi, ça me faisait un drôle d’effet sous les coussinets. On peut dire que tu produis en abondance ; personne n’aura le droit de dire que tu ne sers à rien.
- C’est vrai, je nourris pas mal d’espèces de rongeurs, de volatiles ou d’autres. Je contribue à lutter contre la faim dans le monde animal mais regarde le gaspillage !
- Tu produis trop. Tu es un productiviste ! Tu ne connais pas la loi de l’offre et de la demande ?
- Si, si, je la connais mais le problème c’est que je fabrique du bas de gamme. Tu sais ce qu’ils veulent les mangeurs d’aujourd’hui ?
- Non.
- Ils veulent du gland ou de la châtaigne parce que c’est plus goûteux, plus moelleux. J’en ai parlé avec le chêne d’à côté ; il est débordé par la demande.
- Ils sont vraiment dans la société de consommation vos clients. Vous devriez vendre votre marchandise et vous enrichir.
- Et qu’est-ce qu’on ferait de nos euros ? Non, on reste dans le partage de l’abondance.
- Remarque, je suis mal placé pour donner des leçons d’économie. Moi, je ne sers à rien, je ne produis rien.
- Alors pourquoi tu crois que tes maîtres te gardent ? Tu te sous-estimes. Tu ne ronronnes pas ? Tu ne te laisses pas caresser ? Tu ne chasses pas quelques nuisibles ?
- Si, si, bien sûr ! Et ils en redemandent.
- Tu vois que l’utilité ça ne se mesure pas seulement à la production de faines ou d’autre chose. Toi tu produis de la sérénité, de la tendresse. Quand je vois qu’il y a des humains qui me prennent par le tronc et qui m’embrassent, je me dis qu’ils en ont vraiment besoin.
- Merci Fagus, t’es vraiment sympa. Je passerai demain, on parlera de la sérénité.

A suivre...

Gérard PouettrePendant trois ans, Moritz, le célèbre chat de Gérard Pouettre, est intervenu régulièrement dans le Journal de François pour nous délivrer avec humour son point de vue sur ce monde qui l'entoure.
Aujourd'hui notre écrivain saint-loupien nous partagera les dialogues de Moritz avec un certain Fagus… un hêtre ! Quelle drôle d'idée !
A travers leurs discussions, ils nous invitent à déambuler dans l'univers des valeurs… Et comme toujours, le lecteur retrouvera l'humour et la sagesse de Gérard Pouettre !
Bonne lecture !

Les dialogues de Moritz - Gérard Pouettre - illustration Marine GauvainMoritz et Fagus voyagent dans l’univers des valeurs

Moritz a déjà montré sa curiosité pour le monde environnant dans ses chroniques antérieures. Mais plutôt que de passer encore par les médias pour connaitre les divers points de vue, il décide de s’adresser directement à son voisinage. Quel interlocuteur choisir ? un autre animal ? un végétal ?
En se promenant près de chez lui comme à l’habitude, il s’est rendu compte qu’il passe toujours près du même arbre qui doit être un hêtre. Il profite de son ombre, du tapis de mousse et de faines qui l’entoure, il est impressionné par le volume de son feuillage mais n’a jamais vraiment échangé avec lui, à part des banalités.
Un matin, il frappe à son tronc en évitant de trop sortir les griffes. L’arbre répond par quelques vibrations puis incline plusieurs branches en signe de salut. Alors Moritz lui demande son nom. « Je m’appelle Fagus » dit l’arbre. « Je voudrais bien discuter avec toi » proposa Moritz. Le hêtre est flatté qu’on lui demande pour la première fois son avis mais en quoi peut-il être intéressant ?
Moritz explique son projet. « Les humains vivent dans un univers de valeurs. Ils disent que ce sont leurs références, que ça les aide à organiser leurs vies, à prendre des décisions, à s’entendre avec les autres… même si parfois, ils vont à l’encontre du respect de leurs valeurs. J’aimerai bien avoir ton avis d’arbre sur la société humaine. D’autant plus que je me suis un peu renseigné sur tes origines. Il parait que le mot book est dérivé de ton nom anglais beech. Ce sont les druides d’Irlande qui l’ont inventé parce que ton bois leur servait de support d’écriture. Donc je me suis dit que tu devais être cultivé. En plus tu représentes de sacrés symboles pour les hommes : la lucidité, la connaissance, la sagesse… »
« Je ne me savais pas si apprécié. Je suis d’accord pour échanger avec toi si tu acceptes de te déranger car tu sais bien que moi je ne peux pas » répond Fagus.
« J’ai une liste de valeurs que j’ai trouvée sur LCP (Le Chat Philosophe) ; on les prendra une par une pour en discuter ; on verra bien jusqu’où on avance. Et on va ajouter un défi : le dernier échange de chacun de nos dialogues devra nous permettre d’enchainer le lendemain sur une autre valeur ! »
« Je suis partant, dit Fagus, le feuillage ébouriffé par une telle aventure ; on commence par laquelle ? »
« Comme je suis assis au milieu d’un épais tapis de faines, que tu as eu la bonté de produire, je te propose de commencer par Abondance. »

Abondance
- Moritz : Salut, ça fait longtemps que je voulais discuter un peu avec toi mais jusqu’à hier je n’osais pas frapper à ton tronc. Les relations de voisi nage c’est bizarre pourtant on ne peut pas dire que tu passes inaperçu !
- Fagus : T’as bien fait de mettre deux, trois coups de pattes parce que je discute pas mal avec mes voisins d’en haut, les oiseaux, les écureuils mais pas avec les terriens.
- Ce qui m’a décidé c’est le tapis de faines autour de toi, ça me faisait un drôle d’effet sous les coussinets. On peut dire que tu produis en abondance ; personne n’aura le droit de dire que tu ne sers à rien.
- C’est vrai, je nourris pas mal d’espèces de rongeurs, de volatiles ou d’autres. Je contribue à lutter contre la faim dans le monde animal mais regarde le gaspillage !
- Tu produis trop. Tu es un productiviste ! Tu ne connais pas la loi de l’offre et de la demande ?
- Si, si, je la connais mais le problème c’est que je fabrique du bas de gamme. Tu sais ce qu’ils veulent les mangeurs d’aujourd’hui ?
- Non.
- Ils veulent du gland ou de la châtaigne parce que c’est plus goûteux, plus moelleux. J’en ai parlé avec le chêne d’à côté ; il est débordé par la demande.
- Ils sont vraiment dans la société de consommation vos clients. Vous devriez vendre votre marchandise et vous enrichir.
- Et qu’est-ce qu’on ferait de nos euros ? Non, on reste dans le partage de l’abondance.
- Remarque, je suis mal placé pour donner des leçons d’économie. Moi, je ne sers à rien, je ne produis rien.
- Alors pourquoi tu crois que tes maîtres te gardent ? Tu te sous-estimes. Tu ne ronronnes pas ? Tu ne te laisses pas caresser ? Tu ne chasses pas quelques nuisibles ?
- Si, si, bien sûr ! Et ils en redemandent.
- Tu vois que l’utilité ça ne se mesure pas seulement à la production de faines ou d’autre chose. Toi tu produis de la sérénité, de la tendresse. Quand je vois qu’il y a des humains qui me prennent par le tronc et qui m’embrassent, je me dis qu’ils en ont vraiment besoin.
- Merci Fagus, t’es vraiment sympa. Je passerai demain, on parlera de la sérénité.

A suivre...

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