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La pendule encombrante de la famille Bonaparte.

Publié le : 14-05-2020

Charles Marie BonaparteC'est une page d'histoire locale que nous propose aujourd'hui André Monneau que vous avez l'habitude de retrouver pour ses savoureuses anecdotes concernant la Forêt de Montmorency. Il nous conte l'histoire rocambolesque de la sépulture de Charles Marie Bonaparte, le père de Napoléon 1er et le grand-père de Napoléon III.

A la veille de la montée des hautes marches du pouvoir et des honneurs, les membres de la famille Bonaparte étaient animés d'un sentiment de nostalgie et chagrinés de savoir leur père si loin d'eux.
En effet, en 1803, Louis et Joseph, répondant à un désir de leur mère, eurent l'idée de ramener le corps de leur père Charles Marie Bonaparte, mort d'un cancer d'estomac en 1785 à Montpellier. Sa dépouille fut alors placée dans l'église de l'Observatoire, ensuite plus tard dans un caveau des pères cordeliers du couvent de l'Observance à Montpellier.

Louis Bonaparte de passage dans la région, profita d'une cure qu'il faisait aux eaux de Balaruc (Hérault), pour identifier indiscutablement les restes du corps du défunt. Certains historiens évoquent la méthode de comparaison des cheveux pour la réussite de cette identification.
D'après les recommandations d'un membre de la famille, Louis fit mettre le corps de son père dans un cercueil de bois, doublé de plomb et pour ne pas attirer l'attention, enferma le tout dans une grande caisse portant l'indication "pendule" qui fut expédiée secrètement au château de Mortefontaine (Oise), résidence de son frère Joseph Bonaparte où elle arriva après un voyage de dix jours. Aussitôt, elle fut enterrée dans le parc.

Louis et Joseph pensaient que Napoléon ne manquerait pas de faire à son père de solennelles funérailles. Ils tâtèrent le terrain… Hélas Napoléon s'emporta : « Mon père !.. Pourquoi pas mon grand-père et mon arrière-grand-père !… »

tombeau - image issue du site internet musees-nationaux-malmaison.fr)A la demande de Joseph qui craignait alors la colère de l'empereur, le cercueil fut transféré au Château de Saint-Leu-la-Forêt où Louis s'était installé en 1804. L'histoire ne dit pas si la caisse dénommée "pendule" a servi au transfert. Le cercueil fut placé dans une des fabriques représentant un tombeau égyptien, située dans le parc du château.
Les deux complices gardèrent si bien le secret que Napoléon n'en a jamais rien su. Sauf par une révélation, qu'on attribue à l'impératrice Joséphine : « sachez mes enfants que tous les morts ne reposent pas dans leur tombeau. »
A qui faisait-elle allusion ? Vraisemblablement à Louis XVII dont le sort préoccupe ses contemporains avec la mort de l'enfant au temple ? Sinon, à son beau-père Charles Marie Bonaparte dont le corps n'était plus dans son tombeau de Montpellier.

En 1819, Louis Henri Joseph duc de Bourbon, 9e prince de Condé (1756-1830), s'installa au château de Saint-Leu mais au cours d'une promenade dans le parc, il reconnut des statues rescapées de son château de Chantilly, grâce aux sauvetages de la destruction par la Reine Hortense de Beauharnais en 1811.
En continuant sa visite, en arrivant devant le tombeau égyptien, quelle ne furent pas la stupeur et la colère du prince en apprenant que Charles Marie Bonaparte (1746 – 1785), père de Napoléon 1er, responsable de la mort de son fils unique Louis Antoine, duc d'Enghien (1772 - 1804) dans les fossés de Vincennes, reposait dans ce tombeau et, de plus que son petit-fils Napoléon Charles (1802 - 1807), l'enfant de Louis et d'Hortense et neveu de l'empereur, était inhumé dans la chapelle Saint-Charles, proche de son château.
Une des premières décisions du Prince fut de rejeter leurs corps hors de son domaine de Saint-Leu.

tombeau vide de Charles BonaparteL'abbé Déchard, curé de la paroisse, acceptant de recevoir les corps des défunts, fit descendre les cercueils dans le caveau de l'église, situé sous le chœur.
Le transfert eut lieu en catimini dans la nuit du 19 août 1819, le Prince craignant les protestations des habitants de Saint-Leu restés fidèles, au souvenir de la famille Bonaparte.

Charles Marie Bonaparte quittera finalement Saint-Leu-la-Forêt pour un dernier déplacement le 30 avril 1951 en direction de la crypte circulaire de la chapelle impériale de la cathédrale d'Ajaccio. Les cendres furent déposées aux côtés de son épouse Maria Letizia Bonaparte.

Parmi les nombreuses personnalités présentes lors de cérémonie du départ qui eut lieu à Saint-Leu-la-Forêt, notons la présence d'un certain Tino Rossi était présent dans la foule.
Plus tard, en guise de remerciement, la ville d'Ajaccio offrit un âne de Corse à la ville de Saint-Leu-la-Forêt, celui-ci terminera sa vie dans une famille du pays.

 

Voir aussi :

> Présentation de la crypte en audioguide (1ère partie et 2ème partie) réalisée par la dynamique équipe du Syndicat d'initiative de Saint-Leu-la-Forêt

Cette crypte mérite vraiment le détour et cela vous donnera aussi l'occasion de découvrir l'église de Saint-Leu qui a de nombreux atouts patrimoniaux.
Voici la visite virtuelle de l'église de Saint-leu-la-Forêt (proposée par le Syndicat d'initiative de Saint-Leu-la-Forêt)

Voir aussi l'article :
La crypte impériale de l'église de Saint-Leu-la-Forêt avec ses quatre sarcophages dont un qui est… vide !
> article

 

 

Charles Marie BonaparteC'est une page d'histoire locale que nous propose aujourd'hui André Monneau que vous avez l'habitude de retrouver pour ses savoureuses anecdotes concernant la Forêt de Montmorency. Il nous conte l'histoire rocambolesque de la sépulture de Charles Marie Bonaparte, le père de Napoléon 1er et le grand-père de Napoléon III.

A la veille de la montée des hautes marches du pouvoir et des honneurs, les membres de la famille Bonaparte étaient animés d'un sentiment de nostalgie et chagrinés de savoir leur père si loin d'eux.
En effet, en 1803, Louis et Joseph, répondant à un désir de leur mère, eurent l'idée de ramener le corps de leur père Charles Marie Bonaparte, mort d'un cancer d'estomac en 1785 à Montpellier. Sa dépouille fut alors placée dans l'église de l'Observatoire, ensuite plus tard dans un caveau des pères cordeliers du couvent de l'Observance à Montpellier.

Louis Bonaparte de passage dans la région, profita d'une cure qu'il faisait aux eaux de Balaruc (Hérault), pour identifier indiscutablement les restes du corps du défunt. Certains historiens évoquent la méthode de comparaison des cheveux pour la réussite de cette identification.
D'après les recommandations d'un membre de la famille, Louis fit mettre le corps de son père dans un cercueil de bois, doublé de plomb et pour ne pas attirer l'attention, enferma le tout dans une grande caisse portant l'indication "pendule" qui fut expédiée secrètement au château de Mortefontaine (Oise), résidence de son frère Joseph Bonaparte où elle arriva après un voyage de dix jours. Aussitôt, elle fut enterrée dans le parc.

Louis et Joseph pensaient que Napoléon ne manquerait pas de faire à son père de solennelles funérailles. Ils tâtèrent le terrain… Hélas Napoléon s'emporta : « Mon père !.. Pourquoi pas mon grand-père et mon arrière-grand-père !… »

tombeau - image issue du site internet musees-nationaux-malmaison.fr)A la demande de Joseph qui craignait alors la colère de l'empereur, le cercueil fut transféré au Château de Saint-Leu-la-Forêt où Louis s'était installé en 1804. L'histoire ne dit pas si la caisse dénommée "pendule" a servi au transfert. Le cercueil fut placé dans une des fabriques représentant un tombeau égyptien, située dans le parc du château.
Les deux complices gardèrent si bien le secret que Napoléon n'en a jamais rien su. Sauf par une révélation, qu'on attribue à l'impératrice Joséphine : « sachez mes enfants que tous les morts ne reposent pas dans leur tombeau. »
A qui faisait-elle allusion ? Vraisemblablement à Louis XVII dont le sort préoccupe ses contemporains avec la mort de l'enfant au temple ? Sinon, à son beau-père Charles Marie Bonaparte dont le corps n'était plus dans son tombeau de Montpellier.

En 1819, Louis Henri Joseph duc de Bourbon, 9e prince de Condé (1756-1830), s'installa au château de Saint-Leu mais au cours d'une promenade dans le parc, il reconnut des statues rescapées de son château de Chantilly, grâce aux sauvetages de la destruction par la Reine Hortense de Beauharnais en 1811.
En continuant sa visite, en arrivant devant le tombeau égyptien, quelle ne furent pas la stupeur et la colère du prince en apprenant que Charles Marie Bonaparte (1746 – 1785), père de Napoléon 1er, responsable de la mort de son fils unique Louis Antoine, duc d'Enghien (1772 - 1804) dans les fossés de Vincennes, reposait dans ce tombeau et, de plus que son petit-fils Napoléon Charles (1802 - 1807), l'enfant de Louis et d'Hortense et neveu de l'empereur, était inhumé dans la chapelle Saint-Charles, proche de son château.
Une des premières décisions du Prince fut de rejeter leurs corps hors de son domaine de Saint-Leu.

tombeau vide de Charles BonaparteL'abbé Déchard, curé de la paroisse, acceptant de recevoir les corps des défunts, fit descendre les cercueils dans le caveau de l'église, situé sous le chœur.
Le transfert eut lieu en catimini dans la nuit du 19 août 1819, le Prince craignant les protestations des habitants de Saint-Leu restés fidèles, au souvenir de la famille Bonaparte.

Charles Marie Bonaparte quittera finalement Saint-Leu-la-Forêt pour un dernier déplacement le 30 avril 1951 en direction de la crypte circulaire de la chapelle impériale de la cathédrale d'Ajaccio. Les cendres furent déposées aux côtés de son épouse Maria Letizia Bonaparte.

Parmi les nombreuses personnalités présentes lors de cérémonie du départ qui eut lieu à Saint-Leu-la-Forêt, notons la présence d'un certain Tino Rossi était présent dans la foule.
Plus tard, en guise de remerciement, la ville d'Ajaccio offrit un âne de Corse à la ville de Saint-Leu-la-Forêt, celui-ci terminera sa vie dans une famille du pays.

 

Voir aussi :

> Présentation de la crypte en audioguide (1ère partie et 2ème partie) réalisée par la dynamique équipe du Syndicat d'initiative de Saint-Leu-la-Forêt

Cette crypte mérite vraiment le détour et cela vous donnera aussi l'occasion de découvrir l'église de Saint-Leu qui a de nombreux atouts patrimoniaux.
Voici la visite virtuelle de l'église de Saint-leu-la-Forêt (proposée par le Syndicat d'initiative de Saint-Leu-la-Forêt)

Voir aussi l'article :
La crypte impériale de l'église de Saint-Leu-la-Forêt avec ses quatre sarcophages dont un qui est… vide !
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