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Sophie de la librairie Pierre Lecut à Ermont nous raconte son métier et dévoile ses passions : interview passionnante !

Publié le : 13-01-2025

Sophie - Librairie LecutElle nous accompagne chaque semaine en nous délivrant ses coups de cœur littéraires. Vous l'avez reconnue ? C'est évidemment "notre" Sophie de la librairie Pierre Lecut, située à Ermont ! Rendez-vous compte : ce mois-ci, Sophie Foulon (eh oui... Sophie a un nom !) publie sa 600e chronique dans le Journal ! Cela méritait bien une interview passionnante elle nous explique son métier de libraire, dévoile ses goûts littéraires et ses autres nombreuses passions.

Sophie, tu fais partie de l'aventure du Journal en régalant chaque semaine les lecteurs avec tes coups de cœur littéraires ! Peux-tu nous rappeler ton parcours de libraire ?
Je suis d'origine de la région de Saumur et j'ai fait mes études d'histoire à Angers. Certains lecteurs y verront avec ces études une raison dans mes goûts littéraires !
Après avoir échoué au concours pour être professeur et comme j'aimais beaucoup la lecture, j'ai suivi les conseils de l'ANPE (France Travail maintenant) qui m'a orienté vers une formation de libraire que j'ai suivie à Epernay dans la Marne.
C'est ensuite que j'ai répondu à une petite annonce qui provenait d'une certaine librairie valdoisienne ! C'est comme cela que je me suis retrouvé à.. Ermont où j'officie comme libraire depuis 30 ans ! Merci M. Lecut de m'avoir fait confiance ! Déjà 30 ans… un vrai coup de massue ! (rires)
J'ai donc vraiment commencé à Ermont en ne connaissant personne dans la région. Mon échec au concours pour être prof est peut-être un mal pour un bien ! Le métier de libraire est vraiment très diversifié et j'aime bien ces challenges quotidiens que tu dois relever.

Librairie Pierre Lecut ErmontA ce propos, quelle est une journée-type d'un libraire ?
Il n'y en a pas ! Chaque jour, tu ne sais pas ce que tu vas faire dans ta journée ! Tu programmes des tâches mais tout peut être bouleverser… Alors, en général, je regarde les mails en arrivant à la librairie pour traiter les commandes arrivées par internet, puis je réceptionne les nombreux cartons de livres envoyés par les éditeurs suite à mes commandes. Cela nécessite ensuite de la manutention pour positionner efficacement les livres dans la librairie. Et puis j'ai des rendez-vous avec les représentants des éditeurs, par téléphone ou en face à face, afin qu'ils me présentent leurs nouveautés. Pou ma part, c'est beaucoup plus simple de traiter avec ceux qui se déplacent. C'est une vraie conversation entre spécialistes.
Et évidemment je termine par l'essentiel : les clients sont prioritaires et je suis à leur écoute pour toutes leurs demandes. C'est le rôle primordial du libraire d'apporter des conseils, c'est sa plus-value ! Et croyez-moi, c'est beaucoup plus facile d'apporter un avis sincère sur un livre quand vous l'avez lu ! C'est pourquoi un bon libraire doit beaucoup lire !

Peux-tu nous rappeler le fonctionnement d'une librairie, le "business model" comme dirait les financiers ?
Le libraire commande les livres auprès des éditeurs à un tarif remisé. Ils vous les envoient. C'est sur cette remise (qui dépend des éditeurs) qu'est fondé le modèle financier d'une librairie.
Les livres sont présentés au moins trois mois. Ensuite le libraire a le choix d'en renvoyer à l'éditeur qui vous recrédite deux mois plus tard de la somme correspondante aux ouvrages. Mais les frais de réexpédition sont, cette foi, à la charge de la librairie.
Evidemment, je peux faire des commandes de réassort lorsque le livre connait un beau succès ou si un livre est très demandé suite à un événement particulier. Cela a été le cas par exemple lors des décès de Jean d'Ormesson ou bien Paul Auster plus récemment.
Le public doit bien comprendre que le métier de libraire réside sur un équilibre fragile… tu commandes trop de livres et le patron n'est pas content car il doit avancer l'argent, tu en commandes moins et tu risques de louper des ventes et de mécontenter ta clientèle… Ce sont des paris quotidiens que tu dois faire. Tu ne gagnes pas à tous les coups, il faut être très vigilant.
Le plus difficile à prévoir, ce sont les ventes des essais politiques qui parfois se ventent très bien pendant quelque jours puis plus rien… Les ventes dépendent beaucoup de l'actualité et de la promotion qui a été faite autour du livre;

LIVRE Les guerriers de l'hiverPeux-tu nous donner des exemples de paris gagnants et perdants ?
Récemment, Olivier Norek, connu pour ses nombreux polars, a sorti un livre qui avait pour décor l'invasion de la Russie en Finlande ("Les guerriers de l'hiver"). A priori, le succès de ce roman n'était pas gagné car l'auteur changeait de registre. Mais j'ai toujours apprécié l'auteur et j'ai donc commandé un nombre important d'exemplaires. Bien m'en a pris car Olivier Norek a reçu le Prix Renaudot des Lycéens 2024 et le Prix Jean Giono 2024 et son livre fait un carton !
A contrario, je me suis plantée avec le deuxième livre de Victoria Mas qui n'a pas du tout répondu à mes attentes et à celle du public après un premier roman ("Le bal des Folles") très bien accueilli. J'en ai vendu très peu et j'ai dû retourner un nombre très important d'exemplaires.
Pour terminer ce sujet sur une note positive, je te donne une petite anecdote : un représentant m'a avoué qu'il y avait un pic de vente à Ermont pour le livre de Holly Ringland "Les fleurs sauvages". J'ai été une des premières à "défendre" ce premier roman d'une autrice australienne. Une fierté quand je vois que son deuxième roman "Les sept secrets d'Esther Wilding", publié chez Fayard, rencontre un grand succès !
Enfin, je profite de cette interview pour glisser une info : en janvier sort en livre de poche "Les patriotes" de Sana Krasikov qui avait reçu en 2019 le Prix du premier roman étranger... Enfin ! Ne le manquez pas !

Sophie - Librairie LecutTu es intarissable quand on parle de livres et c'est passionnant ! Evoquons un aspect important de ton métier de libraire : le placement des livres de la librairie. Il est essentiel ?
Oh que oui ! Tous les auteurs rêvent d'être mis en avant. Ce sont encore des choix que le libraire doit faire. A la librairie Pierre Lecut par exemple, une table rassemble les nouveautés promues par les gros éditeurs, "ma" table qui réunit mes coups de cœur et une table où le public retrouvent les livres "feel good" à gros succès comme ceux de Valérie Perrin ou Mélissa Da Costa. Ceux-là cartonnent et, dans l'absolu,  n'ont pas besoin du libraire pour bien se vendre.

Depuis le début de notre rencontre, nous n'avons pas parlé d'internet et des commande en ligne… Comment t'es-tu adaptée face à Amazon et autres plateforme en ligne ?
Les commandes internet se sont développées et nous sommes aujourd'hui présents via notre propre site internet ou sur le réseau "leslibraires.fr". La plupart des commandes proviennent des habitants de la région qui commandent chez eux tranquillement et viennent chercher leurs livres le week-end à la librairie. Cela leur évite les frais d'envoi. Un "click and Collect" littéraire ! Ces commandes ne représentent pas encore un part importante des ventes mais nous ne devons pas la négliger.

Sophie, je vais maintenant te poser une question un peu piège. En 30 ans, le goût des lecteurs a-t-il changé ? Tu as deux heures pour y répondre ! (rires)
Question large ! D'abord, j'ai remarqué que les lecteurs qui lisent des essais, des témoignages ou des livres de développement personnel lisent très peu de romans et vice-versa. C'est dommage… C'est mon challenge de leur faire découvrir à ces personnes d'autres pans de la littérature !
Ensuite, autre changement important : la mise en place du "pass Culture". Il a permis de fidéliser un jeune public qui ne rentrait plus dans la librairie, sauf pour commander le livre prescrit par les enseignants. On parle souvent des mangas achetés mais n'oublions pas les romances "youngadult" pour les filles qui cartonnent. Espérons que le "pass Culture" subsiste car cela a été, à mon sens, bénéfique. Certains jeunes ont ainsi retrouvé goût à la lecture.
Enfin, je n'ai pas connu l'époque de l'émission "Apostrophes" qui était prescriptrice auprès du grand public. Aujourd'hui les bonnes émissions comme "La grande librairie" n'ont plus d'effet sur les ventes ou très peu. Restent les Prix décernés (Goncourt, Renaudot, Fémina..) qui offrent une visibilité aux romans récompensés. Ces distinctions demeurent des valeurs sûres auprès du public.

Espace Pierre Lecut - table spéciale Paul AusterImpossible de terminons cette interview sans parler de Paul Auster et Russel Banks !
C'est vrai, je suis très triste d'avoir perdu successivement Russel Banks en 2023 et Paul Auster en 2025. C'était vraiment deux auteurs référence pour moi ! N'hésitez pas à les découvrir ou redécouvrir !
Côté français, René Barjavel faisait partie de mes chouchous quand j'étais plus jeune. Aujourd'hui je suis attentivement la carrière d'Hélène Gestern que j'apprécie beaucoup et que j'ai eu la chance d'accueillir à la librairie !

Enfin, mon petit doigt m'a dit que tu étais aussi une grande amatrice de séries, que tu chantais, dansait la country, courait, voyageait beaucoup. Où trouves-tu le temps de tout concilier avec ton métier de libraire !
Je me le demande ! (rires) Concernant les séries, je dois me limiter car c'est très chronophage ! Je ne regarde plus q'un épisode par soirée et, ce n'est pas une surprise, j'aime les séries où la petite histoire rencontre la grande Histoire comme "Borgen" ou bien "Le pont", série suédo-danoise exceptionnelle qui met en scène des forces de police enquêtant sur des crimes ayant lieu près du pont reliant Copenhague (Danemark) et Malmö (Suède). Dès qu'on me raconte une histoire qui me captive, je plonge !
Pour les voyages, c'est pendant mes vacances. Mes périples aux quatre coins du monde m'ouvrent l'esprit. Cet été, j'ai passé trois semaines au Cap Vert où les gens sont très très pauvres mais "gardent la banane" et font la fête souvent. Après de tels séjours, je relativise et je garde bien en tête la chance de vivre en France !
Quant à mes autres passions, elles m'occupent bien mais je dois me préserver car… il y a toujours des livres qui m'attendent !! (rires)

Grand merci Sophie pour ta disponibilité, tes explications et le partage de ta passion !
Et au nom de tous les lecteurs du Journal, je te remercie pour le partage de tes coups de cœur.


Sophie - Librairie LecutElle nous accompagne chaque semaine en nous délivrant ses coups de cœur littéraires. Vous l'avez reconnue ? C'est évidemment "notre" Sophie de la librairie Pierre Lecut, située à Ermont ! Rendez-vous compte : ce mois-ci, Sophie Foulon (eh oui... Sophie a un nom !) publie sa 600e chronique dans le Journal ! Cela méritait bien une interview passionnante elle nous explique son métier de libraire, dévoile ses goûts littéraires et ses autres nombreuses passions.

Sophie, tu fais partie de l'aventure du Journal en régalant chaque semaine les lecteurs avec tes coups de cœur littéraires ! Peux-tu nous rappeler ton parcours de libraire ?
Je suis d'origine de la région de Saumur et j'ai fait mes études d'histoire à Angers. Certains lecteurs y verront avec ces études une raison dans mes goûts littéraires !
Après avoir échoué au concours pour être professeur et comme j'aimais beaucoup la lecture, j'ai suivi les conseils de l'ANPE (France Travail maintenant) qui m'a orienté vers une formation de libraire que j'ai suivie à Epernay dans la Marne.
C'est ensuite que j'ai répondu à une petite annonce qui provenait d'une certaine librairie valdoisienne ! C'est comme cela que je me suis retrouvé à.. Ermont où j'officie comme libraire depuis 30 ans ! Merci M. Lecut de m'avoir fait confiance ! Déjà 30 ans… un vrai coup de massue ! (rires)
J'ai donc vraiment commencé à Ermont en ne connaissant personne dans la région. Mon échec au concours pour être prof est peut-être un mal pour un bien ! Le métier de libraire est vraiment très diversifié et j'aime bien ces challenges quotidiens que tu dois relever.

Librairie Pierre Lecut ErmontA ce propos, quelle est une journée-type d'un libraire ?
Il n'y en a pas ! Chaque jour, tu ne sais pas ce que tu vas faire dans ta journée ! Tu programmes des tâches mais tout peut être bouleverser… Alors, en général, je regarde les mails en arrivant à la librairie pour traiter les commandes arrivées par internet, puis je réceptionne les nombreux cartons de livres envoyés par les éditeurs suite à mes commandes. Cela nécessite ensuite de la manutention pour positionner efficacement les livres dans la librairie. Et puis j'ai des rendez-vous avec les représentants des éditeurs, par téléphone ou en face à face, afin qu'ils me présentent leurs nouveautés. Pou ma part, c'est beaucoup plus simple de traiter avec ceux qui se déplacent. C'est une vraie conversation entre spécialistes.
Et évidemment je termine par l'essentiel : les clients sont prioritaires et je suis à leur écoute pour toutes leurs demandes. C'est le rôle primordial du libraire d'apporter des conseils, c'est sa plus-value ! Et croyez-moi, c'est beaucoup plus facile d'apporter un avis sincère sur un livre quand vous l'avez lu ! C'est pourquoi un bon libraire doit beaucoup lire !

Peux-tu nous rappeler le fonctionnement d'une librairie, le "business model" comme dirait les financiers ?
Le libraire commande les livres auprès des éditeurs à un tarif remisé. Ils vous les envoient. C'est sur cette remise (qui dépend des éditeurs) qu'est fondé le modèle financier d'une librairie.
Les livres sont présentés au moins trois mois. Ensuite le libraire a le choix d'en renvoyer à l'éditeur qui vous recrédite deux mois plus tard de la somme correspondante aux ouvrages. Mais les frais de réexpédition sont, cette foi, à la charge de la librairie.
Evidemment, je peux faire des commandes de réassort lorsque le livre connait un beau succès ou si un livre est très demandé suite à un événement particulier. Cela a été le cas par exemple lors des décès de Jean d'Ormesson ou bien Paul Auster plus récemment.
Le public doit bien comprendre que le métier de libraire réside sur un équilibre fragile… tu commandes trop de livres et le patron n'est pas content car il doit avancer l'argent, tu en commandes moins et tu risques de louper des ventes et de mécontenter ta clientèle… Ce sont des paris quotidiens que tu dois faire. Tu ne gagnes pas à tous les coups, il faut être très vigilant.
Le plus difficile à prévoir, ce sont les ventes des essais politiques qui parfois se ventent très bien pendant quelque jours puis plus rien… Les ventes dépendent beaucoup de l'actualité et de la promotion qui a été faite autour du livre;

LIVRE Les guerriers de l'hiverPeux-tu nous donner des exemples de paris gagnants et perdants ?
Récemment, Olivier Norek, connu pour ses nombreux polars, a sorti un livre qui avait pour décor l'invasion de la Russie en Finlande ("Les guerriers de l'hiver"). A priori, le succès de ce roman n'était pas gagné car l'auteur changeait de registre. Mais j'ai toujours apprécié l'auteur et j'ai donc commandé un nombre important d'exemplaires. Bien m'en a pris car Olivier Norek a reçu le Prix Renaudot des Lycéens 2024 et le Prix Jean Giono 2024 et son livre fait un carton !
A contrario, je me suis plantée avec le deuxième livre de Victoria Mas qui n'a pas du tout répondu à mes attentes et à celle du public après un premier roman ("Le bal des Folles") très bien accueilli. J'en ai vendu très peu et j'ai dû retourner un nombre très important d'exemplaires.
Pour terminer ce sujet sur une note positive, je te donne une petite anecdote : un représentant m'a avoué qu'il y avait un pic de vente à Ermont pour le livre de Holly Ringland "Les fleurs sauvages". J'ai été une des premières à "défendre" ce premier roman d'une autrice australienne. Une fierté quand je vois que son deuxième roman "Les sept secrets d'Esther Wilding", publié chez Fayard, rencontre un grand succès !
Enfin, je profite de cette interview pour glisser une info : en janvier sort en livre de poche "Les patriotes" de Sana Krasikov qui avait reçu en 2019 le Prix du premier roman étranger... Enfin ! Ne le manquez pas !

Sophie - Librairie LecutTu es intarissable quand on parle de livres et c'est passionnant ! Evoquons un aspect important de ton métier de libraire : le placement des livres de la librairie. Il est essentiel ?
Oh que oui ! Tous les auteurs rêvent d'être mis en avant. Ce sont encore des choix que le libraire doit faire. A la librairie Pierre Lecut par exemple, une table rassemble les nouveautés promues par les gros éditeurs, "ma" table qui réunit mes coups de cœur et une table où le public retrouvent les livres "feel good" à gros succès comme ceux de Valérie Perrin ou Mélissa Da Costa. Ceux-là cartonnent et, dans l'absolu,  n'ont pas besoin du libraire pour bien se vendre.

Depuis le début de notre rencontre, nous n'avons pas parlé d'internet et des commande en ligne… Comment t'es-tu adaptée face à Amazon et autres plateforme en ligne ?
Les commandes internet se sont développées et nous sommes aujourd'hui présents via notre propre site internet ou sur le réseau "leslibraires.fr". La plupart des commandes proviennent des habitants de la région qui commandent chez eux tranquillement et viennent chercher leurs livres le week-end à la librairie. Cela leur évite les frais d'envoi. Un "click and Collect" littéraire ! Ces commandes ne représentent pas encore un part importante des ventes mais nous ne devons pas la négliger.

Sophie, je vais maintenant te poser une question un peu piège. En 30 ans, le goût des lecteurs a-t-il changé ? Tu as deux heures pour y répondre ! (rires)
Question large ! D'abord, j'ai remarqué que les lecteurs qui lisent des essais, des témoignages ou des livres de développement personnel lisent très peu de romans et vice-versa. C'est dommage… C'est mon challenge de leur faire découvrir à ces personnes d'autres pans de la littérature !
Ensuite, autre changement important : la mise en place du "pass Culture". Il a permis de fidéliser un jeune public qui ne rentrait plus dans la librairie, sauf pour commander le livre prescrit par les enseignants. On parle souvent des mangas achetés mais n'oublions pas les romances "youngadult" pour les filles qui cartonnent. Espérons que le "pass Culture" subsiste car cela a été, à mon sens, bénéfique. Certains jeunes ont ainsi retrouvé goût à la lecture.
Enfin, je n'ai pas connu l'époque de l'émission "Apostrophes" qui était prescriptrice auprès du grand public. Aujourd'hui les bonnes émissions comme "La grande librairie" n'ont plus d'effet sur les ventes ou très peu. Restent les Prix décernés (Goncourt, Renaudot, Fémina..) qui offrent une visibilité aux romans récompensés. Ces distinctions demeurent des valeurs sûres auprès du public.

Espace Pierre Lecut - table spéciale Paul AusterImpossible de terminons cette interview sans parler de Paul Auster et Russel Banks !
C'est vrai, je suis très triste d'avoir perdu successivement Russel Banks en 2023 et Paul Auster en 2025. C'était vraiment deux auteurs référence pour moi ! N'hésitez pas à les découvrir ou redécouvrir !
Côté français, René Barjavel faisait partie de mes chouchous quand j'étais plus jeune. Aujourd'hui je suis attentivement la carrière d'Hélène Gestern que j'apprécie beaucoup et que j'ai eu la chance d'accueillir à la librairie !

Enfin, mon petit doigt m'a dit que tu étais aussi une grande amatrice de séries, que tu chantais, dansait la country, courait, voyageait beaucoup. Où trouves-tu le temps de tout concilier avec ton métier de libraire !
Je me le demande ! (rires) Concernant les séries, je dois me limiter car c'est très chronophage ! Je ne regarde plus q'un épisode par soirée et, ce n'est pas une surprise, j'aime les séries où la petite histoire rencontre la grande Histoire comme "Borgen" ou bien "Le pont", série suédo-danoise exceptionnelle qui met en scène des forces de police enquêtant sur des crimes ayant lieu près du pont reliant Copenhague (Danemark) et Malmö (Suède). Dès qu'on me raconte une histoire qui me captive, je plonge !
Pour les voyages, c'est pendant mes vacances. Mes périples aux quatre coins du monde m'ouvrent l'esprit. Cet été, j'ai passé trois semaines au Cap Vert où les gens sont très très pauvres mais "gardent la banane" et font la fête souvent. Après de tels séjours, je relativise et je garde bien en tête la chance de vivre en France !
Quant à mes autres passions, elles m'occupent bien mais je dois me préserver car… il y a toujours des livres qui m'attendent !! (rires)

Grand merci Sophie pour ta disponibilité, tes explications et le partage de ta passion !
Et au nom de tous les lecteurs du Journal, je te remercie pour le partage de tes coups de cœur.


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3 commentaire(s)

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doussaint - Il y a 6 mois
bonjour, je suis une fidèle de cette librairie, et merci à tout son personnel qui est bien là pour les clients, quelque soit notre rechercher ils trouvent. Et quel bonheur de flâner dans les rayons, on y trouve toujours qq chose qui nous plait J'espère que cette librairie papeterie va tenir bon et toujours nous apporter autant de joie et de service, c'est la seule qui résiste, alors, courage, merci pour tout Jeannine
PERROUD - Il y a 6 mois
Merci pour cet interview. C'est La libraire qui a redonné envie de lire à des jeunes dyslexiques. Bravo !
Gras - Il y a 6 mois
Bonjour François
Merci pour cette lnterview. Quand j'étais à Eaubonne et que je voulais acheté des livres. J'allais à la librairie Lecut. Je regardais tous les avis de Sophie avant d'acheter. Je l'ai même rencontré dans la forêt de Montmorency lorsque je m'entraînais pour courir le Marathon. Nous avons discuté un instant et elle m'a dit qu'elle s'entraînait pour un semi je crois. Longue vie à ton journal François.
Jean Luc
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