Les "best of" de l'été : retrouvez les rencontres de François, les idées-balades que vous avez plébiscitées cette année !
Rencontre avec Gilles Vervisch publiée le 17 mars 2025
Gilles Vervisch a présenté dans sa ville son stand up philo "Etes-vous sûr d'avoir raison ?", mis en scène par Pascal Légitimus.
C'est l'occasion de partir à la rencontre d'une personnalité attachante qui "démocratise" avec humour la philo ! Interview passionnante.
Gilles, vous êtes professeur de philo à Eaubonne. Comment se retrouve-t-on sur une scène pour proposer un stand up philo ?
Depuis 2009, j'ai écrit une dizaine d'essais philosophiques plutôt humoristiques dont "Star Wars, la philo contre-attaque" C'est celui-là que Pascal Légitimus a acheté par hasard à la Fnac de Boulogne. Il a apprécié et m'a envoyé un message : « Bonjour, j'ai lu votre livre, j'aimerais bien vous parler d'un projet de spectacle…»
Au départ, il aurait voulu que j'écrive pour lui. Mais cela ne correspondait pas à son univers. Mais ce que je faisais lui plaisait et c'est lui qui m'a encouragé à monter sur scène. Il a cru en moi ! C'est vraiment un honneur de commencer avec un tel parrainage.
Racontez-nous vos premiers pas ?
J'ai participé à une soirée qui réunissait une dizaine d'humoristes tous professionnels sauf moi semi professionnel… 500 personnes ! Cela a super bien fonctionné. Je pense qu'au milieu de toutes ces pointures de l'humour, je proposais quelque chose de différent, j'offrais comme "une pause". Le public a un regard bienveillant envers moi !
A vrai dire, c'est peut-être plus facile de jouer devant 100 ou 200 personnes. Quand vous jouez devant 17 personnes comme à mes débuts, il faut "gagner" son public !
J'ai commencé à jouer mon stand up à Paris, au théâtre de la Contrescarpe ou au Théâtre de Dix Heures. J'ai aussi présenté mon spectacle à Nogent ou bien en province à Montauban où j'ai joué trois jours au "Violon Dingue".
Avant ce stand up, vous avez proposé une conférence philosophique et humoristique que l'on peut visionner sur YouTube ?
Ce fut une belle expérience ! Lors du TedX Talks de la Concorde, devant 800 personnes, j'ai présenté une conférence humoristique autour de la philo. J'avais un trac énorme.
Mais quand le public vient voir un stand up, qu'il soit philo ou non, il souhaite rire ! Et cela n'a rien à voir avec les conférences-philo même si celles-ci m'ont bien aidé pour appréhender la scène.
Pour écrire mon stand up, je me suis collé devant l'ordi…. Puis, au fil des représentations, je l'ai fait évoluer en chassant les temps morts. Le texte est maintenant ciselé. Certaines phrases font mouche à chaque fois et entendre les rires arriver est un sentiment très agréable.
Parlons philo maintenant ! Comment avez-vous choisi cette spécialité ?
Je vais vous surprendre ! Dès le collège, j'ai toujours su que je m'orienterais vers la philosophie. En effet, j'ai fait du grec, traduit du Platon et j'ai aimé ! Alors j'ai suivi la filière pour être professeur de philo : khâgne, hypokhâgne, licence, maîtrise et l'agrégation de philo.
Pouvez-vous nous définir le terme de "pop philo" qui est souvent employé pour caractériser votre travail d'écriture ?
Ce terme de "Pop philo" a été créé par le philosophe Gilles Deleuze qui souhaitait démocratiser, vulgariser la philosophie, la rendre accessible à tous. Et c'est vrai que ma démarche artistique s'en inspire quand je m'appuie sur les séries, les films, la musique pour faire réfléchir tout en divertissant. Avec mes élèves du lycée Louis Armand d'Eaubonne, j'opère de la même manière en évoquant par exemple la série "Stranger things".
Dans vos interviews médiatiques, vous utilisez souvent des citations...
Et bizarrement je n'aime pas trop les utiliser. Mais cela m'aide pour bien montrer que je n'invente pas l'eau tiède, que les idées ne viennent pas de moi. Je ne suis pas philosophe mais un passeur, un transmetteur. Cela ne m'empêche pas d'avoir des sujets qui me tiennent à cœur comme tout ce qui tourne autour du mérite. Je hais les discours culpabilisants des adeptes du développement personnel come « persévérer pour réussir », « tout dépend de toi »…
Le développement personnel, n'est-ce pas un signe positif que les gens se posent des questions ?
Je ne trouve pas ! Le développement personnel apporte plus de réponses qu'il ne pose des questions. Il fonctionne plus avec des injonctions : « Faites-ci, faites-ça, achetez mon livre, j'ai le secret du bonheur ! » Et ça touche des gens malheureux qui sont en quête de sens.
Quels sont les philosophes actuels qu'il faut découvrir ?
Difficile de répondre car nous manquons de recul. On pourrait citer Clément Rosset ou Stanley Cavell aux Etats-Unis. Les travaux du sociologie Gérald Bronner sont aussi très intéressants comme ceux de Christophe Dejours sur la souffrance au travail. J'aurais pu également parler des travaux d'Aurélie Jean au sujet de l'Intelligence Artificielle.
La philo, ça aide dans la vie de tous les jours ?
Pas du tout. Mais alors pas du tout ! (rires) Je ne suis pas philosophe, et je n'ai pas un regard de "grand sage", je ne regarde pas les choses de haut. Je suis un peu "con", je m'énerve tout le temps !
Je ne tiens pas à mes idées, ça peut surprendre de l'exprimer ainsi. Mais je me fiche totalement d'avoir raison. Je n'ai pas de convictions au sens où je ne le prends pas personnellement et de manière vexée quand quelqu'un me montre que j'ai tort. Au contraire, je viens de découvrir quelque chose. Mais je reviens sur le thème du mérite, personne ne m'a démontré le contraire de mes idées.
Question rituelle concernant la Vallée de Montmorency. Quel sont vos lieux préférés ?
Originaire de Rouen, j'ai vécu longtemps à Paris. Et depuis que nous habitons dans le bas de Montmorency, nous apprécions la région. Evidemment, je vais citer la Forêt de Montmorency et le Château de la chasse, "la Vague" à Soisy. Je pourrais aussi citer le lac d'Enghien autour duquel je cours régulièrement. Je ne vous raconte pas les tours du lac effectués en apprenant par cœur le texte de mon stand up !!
Pour terminer, autre question habituelle : quels sont vos projets artistiques ?
Je vais participer cette année au Festival d'Avignon. L'occasion de faire venir les journalistes, les tourneurs, les producteurs. Comme dit avec justesse Pascal Légitimus qui a mis en scène le spectacle : « Il y a le savoir-faire et le faire savoir ». Il m'a aussi dit avec humour : « Mets mon nom sur l'affiche, ça peut aider ! » C'est sûr ! On ne se rend pas compte de la popularité de Pascal Légitimus. "Les Inconnus" sont devenus une référence pour tous les Français. A chaque fois que je suis avec lui, je constate cette cote d'amour incroyable avec le public.
D'autre part, j'ai aussi un livre en préparation qui devrait sortir en 2026. Désolé, je ne vous dévoilerai pas le sujet aujourd'hui…. Mais avant tout, je vous attends le 5 avril à Montmorency !
Merci à Gilles Vervisch pour sa disponibilité.
Les "best of" de l'été : retrouvez les rencontres de François, les idées-balades que vous avez plébiscitées cette année !
Rencontre avec Gilles Vervisch publiée le 17 mars 2025
Gilles Vervisch a présenté dans sa ville son stand up philo "Etes-vous sûr d'avoir raison ?", mis en scène par Pascal Légitimus.
C'est l'occasion de partir à la rencontre d'une personnalité attachante qui "démocratise" avec humour la philo ! Interview passionnante.
Gilles, vous êtes professeur de philo à Eaubonne. Comment se retrouve-t-on sur une scène pour proposer un stand up philo ?
Depuis 2009, j'ai écrit une dizaine d'essais philosophiques plutôt humoristiques dont "Star Wars, la philo contre-attaque" C'est celui-là que Pascal Légitimus a acheté par hasard à la Fnac de Boulogne. Il a apprécié et m'a envoyé un message : « Bonjour, j'ai lu votre livre, j'aimerais bien vous parler d'un projet de spectacle…»
Au départ, il aurait voulu que j'écrive pour lui. Mais cela ne correspondait pas à son univers. Mais ce que je faisais lui plaisait et c'est lui qui m'a encouragé à monter sur scène. Il a cru en moi ! C'est vraiment un honneur de commencer avec un tel parrainage.
Racontez-nous vos premiers pas ?
J'ai participé à une soirée qui réunissait une dizaine d'humoristes tous professionnels sauf moi semi professionnel… 500 personnes ! Cela a super bien fonctionné. Je pense qu'au milieu de toutes ces pointures de l'humour, je proposais quelque chose de différent, j'offrais comme "une pause". Le public a un regard bienveillant envers moi !
A vrai dire, c'est peut-être plus facile de jouer devant 100 ou 200 personnes. Quand vous jouez devant 17 personnes comme à mes débuts, il faut "gagner" son public !
J'ai commencé à jouer mon stand up à Paris, au théâtre de la Contrescarpe ou au Théâtre de Dix Heures. J'ai aussi présenté mon spectacle à Nogent ou bien en province à Montauban où j'ai joué trois jours au "Violon Dingue".
Avant ce stand up, vous avez proposé une conférence philosophique et humoristique que l'on peut visionner sur YouTube ?
Ce fut une belle expérience ! Lors du TedX Talks de la Concorde, devant 800 personnes, j'ai présenté une conférence humoristique autour de la philo. J'avais un trac énorme.
Mais quand le public vient voir un stand up, qu'il soit philo ou non, il souhaite rire ! Et cela n'a rien à voir avec les conférences-philo même si celles-ci m'ont bien aidé pour appréhender la scène.
Pour écrire mon stand up, je me suis collé devant l'ordi…. Puis, au fil des représentations, je l'ai fait évoluer en chassant les temps morts. Le texte est maintenant ciselé. Certaines phrases font mouche à chaque fois et entendre les rires arriver est un sentiment très agréable.
Parlons philo maintenant ! Comment avez-vous choisi cette spécialité ?
Je vais vous surprendre ! Dès le collège, j'ai toujours su que je m'orienterais vers la philosophie. En effet, j'ai fait du grec, traduit du Platon et j'ai aimé ! Alors j'ai suivi la filière pour être professeur de philo : khâgne, hypokhâgne, licence, maîtrise et l'agrégation de philo.
Pouvez-vous nous définir le terme de "pop philo" qui est souvent employé pour caractériser votre travail d'écriture ?
Ce terme de "Pop philo" a été créé par le philosophe Gilles Deleuze qui souhaitait démocratiser, vulgariser la philosophie, la rendre accessible à tous. Et c'est vrai que ma démarche artistique s'en inspire quand je m'appuie sur les séries, les films, la musique pour faire réfléchir tout en divertissant. Avec mes élèves du lycée Louis Armand d'Eaubonne, j'opère de la même manière en évoquant par exemple la série "Stranger things".
Dans vos interviews médiatiques, vous utilisez souvent des citations...
Et bizarrement je n'aime pas trop les utiliser. Mais cela m'aide pour bien montrer que je n'invente pas l'eau tiède, que les idées ne viennent pas de moi. Je ne suis pas philosophe mais un passeur, un transmetteur. Cela ne m'empêche pas d'avoir des sujets qui me tiennent à cœur comme tout ce qui tourne autour du mérite. Je hais les discours culpabilisants des adeptes du développement personnel come « persévérer pour réussir », « tout dépend de toi »…
Le développement personnel, n'est-ce pas un signe positif que les gens se posent des questions ?
Je ne trouve pas ! Le développement personnel apporte plus de réponses qu'il ne pose des questions. Il fonctionne plus avec des injonctions : « Faites-ci, faites-ça, achetez mon livre, j'ai le secret du bonheur ! » Et ça touche des gens malheureux qui sont en quête de sens.
Quels sont les philosophes actuels qu'il faut découvrir ?
Difficile de répondre car nous manquons de recul. On pourrait citer Clément Rosset ou Stanley Cavell aux Etats-Unis. Les travaux du sociologie Gérald Bronner sont aussi très intéressants comme ceux de Christophe Dejours sur la souffrance au travail. J'aurais pu également parler des travaux d'Aurélie Jean au sujet de l'Intelligence Artificielle.
La philo, ça aide dans la vie de tous les jours ?
Pas du tout. Mais alors pas du tout ! (rires) Je ne suis pas philosophe, et je n'ai pas un regard de "grand sage", je ne regarde pas les choses de haut. Je suis un peu "con", je m'énerve tout le temps !
Je ne tiens pas à mes idées, ça peut surprendre de l'exprimer ainsi. Mais je me fiche totalement d'avoir raison. Je n'ai pas de convictions au sens où je ne le prends pas personnellement et de manière vexée quand quelqu'un me montre que j'ai tort. Au contraire, je viens de découvrir quelque chose. Mais je reviens sur le thème du mérite, personne ne m'a démontré le contraire de mes idées.
Question rituelle concernant la Vallée de Montmorency. Quel sont vos lieux préférés ?
Originaire de Rouen, j'ai vécu longtemps à Paris. Et depuis que nous habitons dans le bas de Montmorency, nous apprécions la région. Evidemment, je vais citer la Forêt de Montmorency et le Château de la chasse, "la Vague" à Soisy. Je pourrais aussi citer le lac d'Enghien autour duquel je cours régulièrement. Je ne vous raconte pas les tours du lac effectués en apprenant par cœur le texte de mon stand up !!
Pour terminer, autre question habituelle : quels sont vos projets artistiques ?
Je vais participer cette année au Festival d'Avignon. L'occasion de faire venir les journalistes, les tourneurs, les producteurs. Comme dit avec justesse Pascal Légitimus qui a mis en scène le spectacle : « Il y a le savoir-faire et le faire savoir ». Il m'a aussi dit avec humour : « Mets mon nom sur l'affiche, ça peut aider ! » C'est sûr ! On ne se rend pas compte de la popularité de Pascal Légitimus. "Les Inconnus" sont devenus une référence pour tous les Français. A chaque fois que je suis avec lui, je constate cette cote d'amour incroyable avec le public.
D'autre part, j'ai aussi un livre en préparation qui devrait sortir en 2026. Désolé, je ne vous dévoilerai pas le sujet aujourd'hui…. Mais avant tout, je vous attends le 5 avril à Montmorency !
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